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" JEU DÉCISIF " chapitre 9
MATHIEU
" RV samedi prochain 16 h, au pied des Horloges de la gare Saint-Lazare. Trouvez-nous un hôtel tout simple dans le quartier. Carole"
Si nous n'avions pas eu rendez-vous, j'aurais pu la croiser dix fois sans la reconnaître. Ce jour-là, elle était tellement différente ! Elle portait un long manteau noir qui lui tombait à mi-mollet, avec un col de fourrure fauve qui la rendait encore plus mystérieuse. Je ne l'avais jamais vue aussi maquillée : rouge à lèvres brillant et carminé, fard à paupières, mascara et chevelure impeccable. Je me souviens aussi de ses bottes de cuir noir dont les talons claquaient sur le pavé parisien.
D'emblée, elle glissa son bras sous le mien en m'entraîna à l'abri des regards. Elle sentait délicieusement bon : c'était fruité et envoûtant, mais je ne m'y connais pas assez en parfum pour vous en dire plus.
- Alors Mathieu, où m'emmenez-vous ?
Je nous avais déniché un petit hôtel dans une rue peu passante pas loin du Boulevard Clichy. La façade ne payait pas de mine. La chambre était au troisième étage.
- Ça me plaît, dit-elle en me précédant dans l'escalier étroit. Vous avez tout compris.
Qu'y avait-il donc à comprendre ?
La chambre était aussi exiguë que l'escalier et se résumait au strict minimum à savoir un lit double, une table de chevet, une chaise, un cabinet de toilette minuscule avec lavabo, douche et bidet. Un grand miroir mural faisait face au pied du lit. La fenêtre aux rideaux tirés donnait sur une arrière-cour très sombre et sordide. À peine la porte refermée, Carole se débarrassa de son manteau et m'apparut de nouveau sous un autre jour. En effet, sous son manteau, elle ne portait qu'une courte jupe noire qui découvrait ses genoux et un chemisier parme d'un tissu fin et soyeux qui moulait ses gros seins libres de toute entrave. Elle me sourit malicieusement :
- Comment me trouvez-vous ?
- Merveilleuse.
- Je crois que ma tenue est en harmonie avec ces lieux. Écoutez ! Vous entendez la même chose que moi ?
En effet, traversant les fines cloisons, du couloir et des chambres contiguës, nous parvenaient les échos de la vie quotidienne de l'hôtel : claquements de talons hauts,, bruits de clés qu'on tourne dans les serrures, vibrations de tuyauteries, grincements de sommiers, soupirs, halètements et grognements de plaisir... Ce n'est qu'à ce moment-là que je réalisai que nous étions dans un hôtel de passe. Carole en paraissait ravie.
Elle s'était assise au bord du lit, les jambes croisées. Je remarquai qu'elle portait des bas noirs ornés d'arabesques brodées. Prenant appui sur ses deux bras, elle se renversa en arrière et contempla le plafond.
- J'ai mis des dessous de putain... Voyez par vous-même.
Je suis venu m'asseoir à ses côtés et j'ai retroussé sa jupe : c'était bien des bas, suspendus en haut des cuisses par un porte-jarretelles en dentelle. Elle ne portait qu'une petite culotte très étroite et ajourée qui moulait avec obscénité sa chatte qui m'apparut encore une fois comme la plus belle chose au monde.
à suivre...
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