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Katherine PANCOL, «Embrassez-moi »
Editions Albin Michel, 2003
Livre de poche n° 30408
Angela, la narratrice, est à New-York. Elle va y retrouver par hasard la trace d’un amour perdu et les souvenirs de sa rencontre avec Louise Brooks.
C'est Louise Brooks qui raconte (pages 189 et suivantes). Elle est vendeuse dans un magasin de vêtements et parle de son amie Eileen.
« - Heureusement, il y avait Eileen ! Eileen me montrait comment faire. Eileen m’encourageait. J’allais la voir chez elle, à Harlem. Elle habitait un grand appartement. Je prenais le métro et, à la sortie, il y avait toujours des hommes noirs qui attendaient. Ils battaient la semelle en attendant que des femmes blanches et riches viennent les enlever. Pour quelques heures, pour une fin de nuit… Elles les emmenaient dans des hôtels minables où elles se donnaient du plaisir pour quelques dollars. Un soir, avec une amie, on est parties chercher un Noir et on a passé la nuit avec lui… Mais après, je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas trouvé ça bien et je n’ai plus recommencé. Tu as lu ce livre de Chester Himes, la Fin d’un primitif ? il y parle de la solitude de l’homme noir misérable, de la solitude de la femme blanche et riche que son mari ne touche plus, de la soif de la femme blanche pour la peau d’un mâle noir, du dégoût de l’homme noir pour cette concupiscence de femme blanche esseulée, négligée, en colère… C’est tout cela que j’ai ressenti au petit matin, quand le jour s’est levé dans la chambre, qu’on a remis nos masques de Blanches… »
Après avoir quitté son job de vendeuse, Louise, complètement à la dérive, cherche à renouer avec le monde du cinéma.
« Apposer son nom au bas d’un contrat et obéir.
Obéir à des producteurs qui ordonnent et décident pour vous.
Elle ne pouvait pas. Elle préférait suivre son désir. Toujours.
Le désir qui le jetait dans le lit d’un homme alors que les responsables des studios la suppliaient de venir travailler. Elle leur raccrochait au nez et reprenait le fox-trot endiablé avec un danseur dont les épaules la chaviraient. Se laisser remorquer par cet homme, le suivre sur la piste de danse, le suivre dans son lit, sentir le poids de son corps sur le sien et cette force qui la transporte quand il entre en elle, quand le sexe de l’homme entre dans son corps, impose sa loi, la saccage, la retourne comme une terre meuble, molle, la soulève en hoquets de douleur, d’extase et de reconnaissance.
- Tu sais ce dont je parle, hein, tu le sais ?
Elle insistait en me regardant de ses yeux noirs impitoyables qui ordonnaient ne mens pas, je t’ai reconnue, ne fais pas semblant… La force noire du sexe, la rage des deux corps qui se jettent l’un sur l’autre, la rage d’aller chercher au plus profond de soi la douleur, la douleur initiale, celle qui fait vibrer de plaisir interdit, dangereux, qui fait renaître le trouble ancien, la douleur ancienne. »
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