Mercredi 4 mai 2011 3 04 /05 /Mai /2011 14:06

Extrait 5 : Oscar WILDE

Teleny ou le revers de la médaille ( 1893 )

L'extrait est, je l'avoue, assez long mais d'une grande qualité littéraire. Alors, si possible, prenez le temps de le lire et d'éprouver ce que Barthes appelait "le plaisir du texte"

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«  Les fumées du tabac et celles du vin nous montaient à la tête, notre sensualité se réveilla et bientôt nous eûmes dans non bouches un morceau de chair autrement plus volumineux que l’ambre de notre pipe turque. Nos têtes disparurent entre nos cuisses, nous ne formions plus qu’un corps, nous pressant l’un contre l’autre, cherchant de nouvelles caresses, de nouvelles sensations, dans une ivresse de lubricité de plus en plus violente, avec l’âpre désir non seulement de jouir, mais de faire jouir l’ami. Bientôt des monosyllabes, des mots inarticulés exprimèrent le summum de notre volupté, jusqu’à ce que, plus morts que vifs, nous retombâmes l’un sur l’autre en une masse de chair frissonnante. Après une demi-heure de repos et un bol d’arak, de curaçao et de punch au whisky parsemé excitantes épices, nos bouches s’unirent de nouveau.oscarwilde2

Ses lèvres humides frémissaient si légèrement sur les miennes que je les sentais à peine ; elles éveillaient seulement le désir de sentir plus étroitement leur contact, tandis que la pointe de sa langue tantalisait la mienne. Pendant ce temps, ses mains passaient et repassaient sur la partie la plus délicate de mon corps aussi légèrement qu’une douce brise d’été ride la surface des eaux, et toute ma chair en tressaillait de plaisir.

J’étais étendu sur des coussins qui m’élevaient à la hauteur de Tenely ; il mit mes jambes sur ses épaules, et, écartant mes fesses, il commença de baiser, puis de lécher l’orifice médian, ce qui procurait un ineffable plaisir. Quand il eut ainsi préparé l’entrée en la lubrifiant de sa langue, il essaya d’y enfoncer la tête de son phallus. Vains efforts, elle ne pouvait pénétrer…

- Laisse-moi l’humecter, dis-je, il glissera plus aisément.

Je remis alors son membre dans ma bouche, le caressai de ma langue, le suçai presque jusqu’à la racine.

- Maintenant, dis-je, jouissons de ce plaisir que les dieux eux-mêmes n’ont pas dédaigné.

Du bout de mes doigts j’écartai les bords de cette fosse encore inexplorée et qui bâillait pour recevoir l’énorme instrument qui se présentait à l’entrée.

Une fois encore il y pressa son gland ; le bout pénétra, mais le formidable champignon ne put passer outre, et la verge se trouva ainsi arrêtée dans sa carrière.

- J’ai peur de te faire mal, demanda-t-il, peut-être faut-il remettre cela à une autre fois ?

- Oh ! non, ce m’est un tel bonheur de sentir ton corps pénétrer dans le mien.

Il essaya encore, poussa doucement mais fermement ; les muscles de l’anus se relâchèrent : le gland fut enfin logé ; la peau se tendit tellement que quelques gouttes de sang tachèrent les bords ; mais le passage était forcé et le plaisir surpassa la douleur.

Teleny se trouvait emprisonné ; il ne pouvait ni enfoncer ni retirer son instrument ; quand il essayait de l’enfoncer davantage il lui semblait qu’il allait être circoncis. Il suspendit un moment son travail, et après m’avoir demandé s’il ne me blessait pas, sur ma réponse négative, il fit entrer le pénis d’un vigoureux coup de reins.

Le Rubicon était franchi ; la colonne commença à glisser ; il pouvait maintenant entreprendre l’agréable besogne. Le membre entier s’enfonça ; la douleur que j’endurais s’assoupit et le plaisir s’en accrut d’autant. »

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Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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