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Extrait n° 8 : André Pieyre de Mandiargues ( 1909-1991 )
"L’Anglais décrit dans le château fermé" ( 1951 )
Réédité en 1979 aux éditions Gallimard
Le chien
« - Ces animaux bandent diablement vite, observa Montcul, plus prodigue en commentaires qu’un montreur de pantomime. Celui-ci, pourtant, possède un engin d’un calibre que la plupart des hommes (je ne parle que des blancs) lui envieraient.
Du chien, le groupe où j‘étais n’eut que mépris. Déçu par notre odeur ou par notre immobilité, le féroce animal se lança d’abord contre Viola, qui seule était debout et qui avait trop manié l’extrait de chienne pour n’en pas conserver, sur elle, quelque relent. Il mit ses pattes sur les épaules de la femme (qui par un géant semblait invitée à la danse), la fit reculer, presque tomber, et il donnait de grands coups de reins où s’entrebaisaient sa verge et le duvet d’oiseau qui bordait le peignoir.
- À bas, Nelson, dit la belle intrépide. Tu auras mieux que moi, ce soir. Va pincer la petite fille, bon chien.
Sans effort, elle se dégagea, et elle le poussa, qui grognait, du côté de Michelette. Dès qu’il eut flairé les parties saupoudrées, il se jeta sur l’enfant dont il prit le torse entre ses pattes, culetant sur un rythme tellement forcené que pas un de mes lecteurs, certainement, mis à pareille épreuve ne l’aurait soutenue. Viola lui fit quelque caresse, comme elle avait fait à la croupe de Michelette ; ses doigts longuement fuselés, ensuite, saisirent l’énorme verge, la guidèrent jusqu'au con dans lequel elle entra, floc, du premier coup, comme une cuillère dans le ventre d’un perdreau très mûr. Le dogue culeta vigoureusement pendant quatre à cinq minutes, sans provoquer aucune réaction, chez sa monture, que des sursauts de peine (mais je fis l’observation qu’il manquait un miroir, lequel, placé devant nous, eût montré le visage et peut-être les sentiments de l’exploitée), puis il s’arrêta et demeura stupide, tandis qu’une sale odeur de chenil envahissait la pièce. »
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