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"Les adieux", nouvelle inédite
Cette nouvelle est intégralement autobiographique et retrace les deux semaines qui ont précédé mon départ pour l'hémisphère sud en 1992.
Chapitre 1
Le camion de déménagement manoeuvrait dans la cour gravillonnée. Il emportait mon quotidien, enveloppé dans du papier bulle. Un dernier soupir de fumée noire. À l’arrière, sur les portes blanches de la caisse, Intertrans. Déménagements Internationaux, en lettres outremer, cheval au galop bondissant par-dessus les océans… Sur le carrelage et les murs, huit années de sédentarité avaient laissé des traces : ombres de graisse, petites pelotes de poussière grise, cadavres de mouches desséchées dont les pattes s’agrippaient encore au crépi… Au plafond, pendait la nudité des fils électriques et toute la lumière du jour s’engouffrait par les fenêtres déshabillées. Il n’y avait plus que le téléphone, par terre, dérisoire, dans un coin… J’ai décroché : plus de tonalité. C’était vraiment fini. C’était le plein été et j’allais partir. Devant la porte s’entassaient les excréments de la maison vide : pinces à linge rouillées, journaux froissés, vases à fleurs ébréchés, cartons éventrés… Dans le jardin, c’était la pleine saison des roses et des fruits rouges. Surtout ne pas s’attarder ! Une dernière ronde dans la maison, vérifier que les compteurs d’eau et d’électricité étaient bien coupés, fermer les fenêtres et les portes, comme on ferme les yeux pour s’endormir.
La voisine attendait dans la cour.
- Alors, cette fois, vous voilà parti ! Et vos locataires, ils arrivent bientôt ?
- Dans deux semaines… Tenez, je vous laisse les clefs. Vous pouvez vous servir dans le jardin : les framboises sont mûres, ce serait trop bête de les laisser pourrir !
- Tout de même, ça va nous faire tout drôle…
Elle pleurait presque, les mains jointes sur le ventre.
- Enfin, c’est la vie ! On a vu vos locataires, ils ont l’air bien gentils.
- Vous leur expliquerez pour la vigne vierge, qu’ils n’oublient pas de la tailler deux fois par an pour l’empêcher de monter sur le toit.
J’évitais de la regarder, de peur qu’elle se mette à pleurer pour de bon.
- N’ayez crainte, vous pouvez compter sur nous. Et le grand départ, c’est pour quand ?
- Dans dix jours.
- Alors, on vous reverra peut-être d’ici là ?
- Oui, peut-être… Mais je ne peux rien vous promettre. Vous savez ce que c’est…
Non, elle ne savait pas, mais elle disait qu’elle comprenait. Ses joues étaient glacées malgré le soleil.
à suivre...
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