Lundi 17 octobre 2016 1 17 /10 /Oct /2016 08:00

"Les ardents de la rue du Bois-Soieil" # 9

Je regardai la pendule : 22 h 50. Je décidai que ce serait pour 23 heures. Dès lors, la fine aiguille des minutes avança à la fois trop vite et trop lentement à mon goût. Pendant que la douce chaleur de sa cuisse continuait d’inonder mon corps, Geneviève était en grande conversation avec sa voisine. Visiblement, les espoirs de maman seraient déçus : le copain de régiment était déjà trop aviné pour se livrer à une quelconque entreprise de séduction.

ardents10Enfin, la grande aiguille sembla s’immobiliser sur le 12. Fermant les yeux pour me donner de l’audace, je plongeai ma main gauche sous la nappe et la posai directement sur le genou de Geneviève, juste à la lisière de sa robe, sur le nylon de son bas. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine qu’il en était douloureux. Je m’attendais à tout : au pire à être giflé en public, au mieux à ce que ma main soit fermement repoussée.

 Il ne se passa rien.

 J’entendis, à ma gauche, Geneviève qui continuait de parler point mousse avec la sœur de maman. Je rouvris les yeux : personne ne me regardait. Je sentais toujours contre ma cuisse la chaude présence du corps de Geneviève. Mieux, son pied droit déchaussé était maintenant posé sur le mien. Lentement, mon cœur se calma, ma main desserra son étreinte et entama sa lente reptation sur la cuisse de Geneviève, repoussant le tissu de la robe toujours plus haut…

Je la regardai. Sa main était posée à plat tout près de son assiette et, de ses doigts aux ongles vernis, elle caressait doucement la nappe, comme pour rassembler des miettes de pain, mais je savais que cette caresse m’était en secret destinée. Je ne voyais pas son visage, mais juste sa nuque que découvraient ses cheveux noués en chignon. La peau y était délicatement ombrée de racines noires plantées bas. Je brûlais du désir d’y porter les lèvres…

Et ce fut ainsi que je me mis à bander en secret : une belle érection, décisive, majuscule, dans mon pantalon de fête en tergal gris souris.ardents11-3

Pas un instant Geneviève ne cessa de parler, le buste tourné vers sa voisine. Pourtant, sous la table, au-delà du pudique rideau de la nappe blanche, ma main gauche remontait inexorablement entre ses cuisses qu’elle avait largement écartées pour m’ouvrir la voie royale de son ventre.

 Bientôt, je touchai la chair nue au-dessus des bas. Je crus défaillir. C’était la première fois de ma vie que je posais les doigts si près de l’intimité d’une femme : la peau y était incroyablement chaude et veloutée. Je la caressai longuement à pleine main, de bas en haut, à la recherche d’une plage de peau plus douce encore, plus inaccessible, au plus près de son sexe. Mon érection en redoubla d’intensité ; je sentis même le sang battre dans ma queue comprimée dans mon slip devenu trop étroit.

Je jetai un œil désespéré à la pendule : 23 h 41. Dieu que le temps passait vite ! Les minutes m’étaient comptées : dans un quart d’heure, il serait trop tard ! Ma main se hâta et vint frôler le pubis rebondi sous la culotte tendue. Au toucher, je crus deviner une culotte de soie ou de satin. Mais lorsque mes doigts voulurent en soulever le voile pour aller encore plus loin, Geneviève se tourna furtivement vers moi et me dit à voix basse, mais d’un ton ferme et sans réplique :

- Non ! On arrête là !

Je fus le seul à l’entendre. Aussitôt, elle reprit langue avec sa voisine. Quoiqu’un peu déçu, je n’en cessai pas pour autant de bander. Il est vrai que Geneviève me laissa volontiers lui caresser le sexe à travers sa culotte bientôt humide. Je sentais même dans ma paume moite le chatouillis des poils indiscrets qui fleurissaient au-delà des limites du tissu. Cette sensation me rendit fou. J’avais du mal à me persuader que je n’étais pas en train de rêver. J’allais me réveiller sans aucun doute ! Mais non, je regardai autour de moi, ces personnes étaient bien vivantes, ce décor quotidien et ces voix familières. C’était bien le sexe chaud d’une femme que je massais à pleine paume et qui venait, comme de lui-même, à la rencontre de ma main, lui imprimait par de légers balancements du bassin un langoureux mouvement de va-et-vient. Elle se branlait ! Ma bite fut alors en proie à des pulsations incontrôlables et mon sperme jaillit avec force dans mon pantalon désespérément fermé. Il était temps : on approchait de minuit.ardents11-4

Dans la confusion générale des douze coups de la nouvelle année, personne ne remarqua la belle tache sombre qui ornait mon pantalon près de la braguette. Geneviève me donna deux grosses bises chaleureuses sur les joues.

- Bonne année, Tristan ! Santé et bonheur !

La fête se prolongea encore quelques heures. On poussa les chaises et la table, puis les convives se mirent à danser. Moi, je passai de longs moments à observer Geneviève, comme si je la voyais pour la première fois. Elle était brune avec un nez légèrement busqué. Je ne lui trouvai rien de vraiment beau, sauf peut-être sa bouche aux lèvres bien ourlées. Cette nuit-là, elle portait une robe grenat plutôt sobre mais qui mettait en valeur sa forte poitrine. Elle dansa avec papa, avec le voisin du dessus et aussi avec le copain de régiment de papa. Lorsqu’elle m’invita à danser un paso-doble, je remarquai que j’étais un tout petit peu plus grand qu’elle. Profitant du brouhaha général, elle me glissa en souriant :

- Il paraît que tu as des dons pour l’acrobatie… Il faudra que tu me montres ça un jour…

Je mis quelques instants à comprendre de quoi elle parlait, puis je sentis mes joues s’empourprer.

Je ne me souviens plus comment s’acheva cette longue nuit. Sans doute me suis-je endormi bien avant qu’on serve la soupe à l’oignon. Le lendemain matin, au réveil, la trace blanchâtre de mon sperme séché sur le coton de mon slip me rappela que je n’avais pas rêvé.

Elle s’appelait Geneviève. Elle avait quarante-trois ans, j’en avais à peine dix-sept.

à suivre...


 

 

 

 

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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