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Nedjma, « L’amande »
Editions PLON, 2004
Collection Pocket n° 12409
Récit autobiographique d’une jeune femme maghrébine qui dans les années 60 a refusé un mariage arrangé et s’est enfuie à Tanger où elle est devenue une femme libre de son corps.
Introduction, page 9.
« Louange à Dieu qui créa les verges droites comme des lances, pour guerroyer dans les vagins. (…) Louange à Celui qui nous fit don de mordiller et de sucer les lèvres, de poser cuisse contre cuisse, et de déposer nos bourses au seuil de la porte de la Clémence. »
Cheikh O.M. Nefzaoui
Le Jardin parfumé
En guise de réponse à Cheikh Nefzaoui
Moi, Badra bent Salah ben Hassan el-Fergani, née à Imchouk, sous le signe du Scorpion, chaussant du trente-huit et bouclant bientôt mes cinquante années, déclare ceci : je me fous que les Noires aient les cons savoureux et l’obéissance totale ; que les Babyloniennes soient les plus désirables et les Damascènes les plus tendres pour les hommes ; que les Arabes et les Persanes soient les plus fertiles et les plus fidèles ; que les Nubiennes aient les fesses les plus rondes, les peaux les plus douces et le désir brûlant comme une langue de feu ; que les Turques aient les matrices les plus froides, les tempéraments les plus teigneux, les cœurs les plus rancuniers et l’intelligence la plus lumineuse ; que les Egyptiennes aient le langage doux, l’amitié plaisante et la fidélité capricieuse.
Je déclare me foutre des moutons comme des poissons, des Arabes comme des Roumis, de l’Orient comme de l’Occident, de Carthage comme de Rome, de Henchir Tiemsani comme des jardins de Babylone, de Galilée comme d’Ibn Battouta, de Naguib Mahfouz comme d’Albert Camus, de Jérusalem comme de Sodome, du Caire comme de Saint-Petersbourg ; de saint Jean comme de Judas, des prépuces comme des anus, des vierges comme des putains, des schizophrènes comme des paranoïaques, d’Ismahan comme d’Abdelwahab, de l’oued Harrath comme de l’Océan Pacifique, d’Appolinaire comme de Moutannabi, de Nostradamus comme de Diop le Marabout.
Puisque moi, Badar, décrète n’être sûre que d’une chose : c’est moi qui ai le con le plus beau de la terre, le mieux dessiné, le plus rebondi, le plus profond, le plus baveux, le plus bruyant, le plus parfumé, le plus chantant, le plus friand de bites quand les bites se lèvent tels des harpons.
Je peux le dire, maintenant que Driss est mort et que je l’ai enterré, sous les lauriers de l’oued, à Imchoul la mécréante.
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