Lundi 14 mars 2011 1 14 /03 /Mars /2011 07:28

Un tableau narratif.

Léopold-Louis ROBERT est un  peintre suisse né en 1794 et mort en 1835 à Venise. Des familles de brigands lui servirent de modèles pour ses compositions de scènes italiennes qui lui valurent sa renommée et la clientèle d’une élite bourgeoise en mal d’émotion.

En 1831, son tableau intitulé « L’arrivée des moissonneurs dans les marais pontins » lui valut la croix de la Légion d’Honneur que lui remit le roi Louis-Philippe en personne. L’œuvre se trouve aujourd’hui exposée au Louvre dans les salles consacrées aux peintures françaises du XIXème siècle.

Leopold-louis-robert

Le tableau est un bon exemple de la peinture narrative.

Sous les apparences d’une banale scène de genre campagnard, se dissimule un scénario d’une grande sensualité (ce qui explique sans doute en partie son succès). Le personnage central de la composition est un bellâtre dépoitraillé au pantalon plus que bien garni, immortalisé dans une pose déhanchée très provocante. Encadré de deux bœufs aux naseaux écumants (ce qui suggère des capacités physiques et sexuelles hors du commun), il regarde avec effronterie deux jeunes femmes à sa droite. De toute évidence, il a jeté son dévolu sur celle qui tient serrée contre son ventre une gerbe de blé, symbole de fertilité donc de désir. Sont-ils déjà amants ou vont-ils le devenir le soir même ? Une chose est claire : il vont baiser.

Mais le plus intéressant réside dans le comportement et les réactions des personnages environnants. Dans la charrette, l’homme au chapeau et à l’écharpe orange qui regarde le Don Juan (son père, un parent ?) est visiblement fier des exploits du jeune qui n’est pas sans lui rappeler ses conquêtes passées. Il y a aussi la femme debout dans la charrette, avec un bébé dans les bras : son visage est empreint d’une infinie tristesse ; sans doute que l’enfant qu’elle porte est le fruit de ses amours avec le beau bouvier dont elle se sait déjà abandonnée. Et puis, aux côtés de la jeune femme à la gerbe, il y a cette camarade des champs qui porte un chemiser bleu, et qui adresse à sa voisine un regard lourd de reproches. Il suffit de lire le dépit sur sa bouche : jalousie ? déception ? Ce n’est pas elle que le bel étranger baisera ce soir…

Et tout autour, la fête, les danses du grand rut des moissons.

Par michel koppera - Publié dans : le musée Koppera - Communauté : Fantasmes et écriture
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