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Tom SHARPE, WILT 1 (1976)
Editions du Sorbier, 1982
Collection 10/18, domaine étranger n°1912 (texte traduit de l’anglais par François Dupuigrenet- Desrousilles)
Une histoire déjantée et jubilatoire avec comme héros un petit prof sans envergure, Eva son épouse « Tupperware » hyperactive, une amie américaine « libérée » et nymphomane, une poupée gonflable et autres curiosités…
Page 72 : Wilt vient de participer à une soirée branchée chez des amis américains…Il en parle avec un de ses collègues, Peter Braintee
« - Qu’est-ce qui s’est passé alors ?
- Rien si on appelle fermer la porte à clef, s’allonger sur le lit les jambes ouvertes, me demander de la baiser et me menacer d’une pipe, dit Wilt.
Peter Braintee le regarda d’un air sceptique.
- Mais qu’est-ce que tu as fait au juste ?
- J’ai éludé, dit Wilt.
- Drôle de façon de parler, dit Braintee. Tu montes avec Mrs Pringsheim. Toi tu éludes pendant qu’elle est sur le lit, les cuisses ouvertes et tu veux savoir pourquoi Eva n’est pas revenue ? Mais elle doit être chez un avocat et elle remplit une demande de divorce contre toi !
- Mais je me tue à te dire que je ne l’ai pas baisée, cette ordure, dit Wilt. Je lui ai dit d’aller se faire asperger le persil ailleurs.
- Asperger le persil ? Où as-tu été pêcher cette expression ?"
page 79. Eva, l’épouse de Wilt est partie en croisière dans les marais avec le couple Pringsheim, Sally et Gaskell..
« Sally était étendue toute nue sur le pont du cabin-cruiser, ses petits seins nus braqués vers le ciel, les jambes largement écartées. À côté d’elle Eva, allongée sur le ventre, regardait le paysage.
- Mon Dieu, mais c’est divin, murmura Sally. Ah, la campagne profonde…
- Toi, ce serait plutôt gorge profonde, ah ! ah ! dit Gaskell qui dirigeait à l’aveuglette le canot vers une écluse. »
page 123. Sur le bateau, Sally se confie à Eva
« Sally s’allongea sur la couchette et alluma un cigare.
- Tu es merveilleuse. Tu ne sais rien. Ton innocence est reposante, délectable. Moi, j’ai perdu la mienne à quatorze ans.
Eva secoua la tête.
- Les hommes… dit-elle avec désapprobation.
- Il était assez vieux pour être mon grand-père, dit Sally. En fait, c’était mon grand-père.
- Oh non ! Mais c’est affreux !
- Non, pas tant que ça, dit Sally en riant de bon cœur. C’était un artiste. Avec une barbe. Sa salopette sentait la peinture. Il avait un grand studio. Il voulait me peindre toute nue. À l’époque, j’étais tellement pure. Il m’a fait allonger sur le divan et il m’a arrangé les jambes. Il passait son temps à m’arranger les jambes, il se reculait, il me regardait et il les peignait. Et puis un jour, il s’est penché sur moi, il m’a embrassée, il s’est allongé, il a baissé sa salopette et….
Eva s’assit, fascinée. Elle pouvait tout imaginer, très clairement, même l’odeur de peinture du studio et les pinceaux. Sally avait eu une vie exaltante, pleine d’aventures, romantique en somme. Eva essaya de se rappeler comment elle était à quatorze ans. Elle ne sortait même pas avec des garçons et, pendant ce temps-là, Sally était sur un divan avec un artiste. »
«Comme disaient nos anciens, gardez-vous du devant d'une femme, du derrière d'une mule, et d'un moine de tous côtés.»
Caty qui se plait bien ici !