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Troubles de femmes (Nouvelles érotiques)
Recueil paru aux éditions Spengler en 1994
Edition de poche : Pocket n° 4356
Extrait n° 5 : Monique AYOUN
Soraya, de l’exil à l’extase
« Paris la décevait. Soraya n’y vivait que depuis quelques mois, dans une de ces tours anonymes et lugubres de la porte d’Italie. Avant, elle ne ‘était jamais figuré l’immensité et la froideur des grandes villes.
Ses seuls complices dans cette traversée du désert étaient deux hommes dont elle ne savait rien. Le premier la regardait chaque soir se déshabiller à travers la vitre au verre inégal. Du douzième étage de son appartement. Soraya aimait se laisser voir par ce locataire de l’immeuble d’en face. Un homme brun, le torse nu, qui lui offrait sa verge tendue sans la quitter des yeux.
Alors, elle caressait sa fourrure sombre devant lui, de l’autre côté de la rue, mimait les mouvements de l’amour. Elle se cambrait, le ventre et les seins accordés au rythme solitaire de cet inconnu. Parfois même, elle dansait, tête renversée, les hanches nouées dans un foulard étincelant. Elle ne jouissait pas. Cela l’excitait, c’est tout. Ce n’était qu’un jeu. »
L’autre homme, c’est un inconnu qui l’appelle au téléphone. Elle ne connaît de lui qu’un prénom : Paul.
Il suffisait de ces mots, de ces simples mots, pour qu’aussitôt elle entre en transe. Sa poitrine et son ventre se couvraient d’un voile de sueur. Ses jours s’enflammaient. Elle se mettait nue, le sexe offert, envahi d’ondes exquises. Et elle attendait, la parure de ses cheveux noirs déployée sur ses seins. Elle attendait qu’il l’entraîne avec lui dans son flot de paroles. Elle attendait de sentir le monde déferler et s’anéantir. « Ouvre tes jambes… » « Écarte tes lèvres… » Son clito arborait un bout rose très fier, une fine liqueur le faisait briller. « Viens, maintenant, disait-il. Explose, défonce-toi. » Soraya était à vif. Elle se tordait dans tous les sens. Elle imaginait le sexe et le corps de Paul. Elle buvait sa voix comme une sorte de philtre diabolique. Elle se voyait avancer vers lui par petits bonds saccadés, à la serpentesque manière des danseuses du ventre. Elle se contorsionnait sur lui comme une chenille de velours déroulée. Elle le lapait, le butinait, le dévorait, le lâchait, le reprenait, l’enroulait de ses jambes, l’inondait de cheveux, de baisers, de caresses, de seins gonflés et quémandeurs du fluide intempestif de son ardeur, et tout cela coulait sur lui en pluie diluvienne, mais il ne voulait pas la prendre, non pas la prendre, il faisait seulement don de son souffle, de ses mots, de son écoute infinie, de sa langue. Oh ! sa langue, sa langue brûlante et glacée, quelle merveille, quelle invention lumineuse, quelle géniale trouvaille, elle se glisse, elle se love, elle se tortille, elle se balade et fait l’anguille, longue et délicieuse, transformant Soraya en brasier torride, en fournaise de tous les diables… »
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