Vendredi 10 décembre 2021
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Voici quelques extraits d'un article paru sur Slate le 14 octobre 2021
Pourquoi les Françaises sont particulièrement insatisfaites de leur vie sexuelle
«Il n'y a encore pas si
longtemps, j'étais une grosse chaudasse, une folle du cul. Je ne comprends pas comment j'ai pu en arriver là.» À 42 ans, Louise est profondément insatisfaite de sa vie sexuelle. "Même concernant la masturbation, je n'ai plus du tout les mêmes sensations. Avant, je pouvais me masturber
cinq, voire six fois de suite, et j'atteignais des sommets. Aujourd'hui, quand j'essaie, je ne ressens presque plus rien, c'est comme si mon clitoris était engourdi. Il n'y a que quand je fais
des rêves érotiques que j'éprouve réellement du plaisir», poursuit-elle. (...)
«Contrairement aux pays du nord de l'Europe
comme l'Allemagne, la Finlande, la Suède, le Danemark ou encore la Norvège, où il y a eu une réappropriation beaucoup plus précoce de la parole de la femme, de l'égalité interhumaine et d'un
repositionnement de la relation femme/homme, le monde latin est imprégné depuis plusieurs générations d'une notion de moralité, qui fait que dans l'intimité, il reste encore les fondements d'une
culpabilité par rapport aux injonctions religieuses», explique le professeur
de santé publique à l'université de Paris Thierry Troussier, également sexologue et titulaire de la chaire Unesco «Santé sexuelle et droits humains». (...)
L'autre facteur sociologique qui génère de l'insatisfaction sexuelle chez les femmes françaises est aussi,
paradoxalement le boom de la masturbation féminine : en mars 2021, 56% des ressortissantes de l'Hexagone déclaraient s'être masturbées au moins une fois au cours des trois derniers mois, contre
41% en juin 2017.
«Comme la masturbation s'est
démocratisée, les femmes de notre pays se rendent compte qu'elles ont de meilleures sensations toutes seules, et que la sexualité avec leur partenaire ne leur fait plus
envie», explique la sexologue Camille Bataillon, (...)
Outre l'écoute et la communication, essayer d'agir sur les facteurs qui
diminuent la libido est aussi une piste à suivre pour s'épanouir sexuellement. Ainsi, quand Louise se repose, tout va mieux. «Cet été, au bout de trois semaines de vacances, on a fait l'amour deux soirs de suite, j'étais
stupéfaite», se rappelle la mère de famille. «Et le week-end dernier, on a
confié les enfants à leurs grands-parents. J'ai alors eu le temps de faire une sieste, puis au réveil de choisir une bonne vidéo de gang bang sur YouPorn, de me masturber sur le canapé en la
regardant et enfin d'aller exciter mon mari qui était posé dans la chambre. Quand on a couché ensemble, c'était beaucoup mieux que d'habitude, et je n'ai presque pas eu mal», témoigne
la Nantaise.
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