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Daté de 1665, resté anonyme malgré le procès qui fut intenté à ses imprimeurs lors de sa publication, l'Ecole des filles ( sous-titré La Philisophie des
dames) est à proprement parler un véritable manuel de sexologie et d'érotisme à l'attention des demoiselles. Sous forme de dialogues entre deux jeunes filles, Suzanne et Fanchon, il passe en
revue toutes les manières d'accéder au plaisir. Voici extrait du second dialogue, le passage qui traite des "inventions diverses que les femmes ont de se donner du plaisir sans crainte
d'engrosser"
SUZANNE. " J'ai lu dans un
livre l'histoire d'une fille de roi qui se servait d'une plaisante invention, au défaut de véritable mâle. Elle avait une statue d'homme de bronze, peinte en couleur de chair et fournie
d'un puissant engin d'une matière moins dure que le reste. Cet engin était droit et creux, il avait la tête rouge et un petit trou par le bout, avec deux pendants en forme de couillons, le tout
imité au naturel. Et quand la fille avait l'imagination échauffée de la présence de ce corps, elle s'approchait de cet engin qu'elle se fourrait dans le con, elle empoignait les fesses de
cette statue et les trémoussait vers elle ; et quand ce venait à décharger, elle tournait un certain ressort qui lui sortait derrière les fesses, et la statue jetait incontinent par l'engin
une certaine liqueur chaude et épaisse, blanche comme bouillie, dans le con de la fille, dont elle était arrosée et satisfaite pour le coup.
FANCHON. De quelle invention l'amour n'est-il point capable, et qui ne serait jamais allé imaginer cela de la sorte ?
SUZANNE. Il est pourtant vrai cela, et il n'en faut plus douter que ces hommes qui ont des statues de belles femmes dans leurs cabinets, qui leur servent à même dessein, et les foutent, quand ils
ont le vit roide, par la fente qu'elles ont au bas du ventre, et qui est profonde à proportion.(...) Les filles qui n'ont point le moyen d'avoir des statues se contentent de gaudemichis ou de
simples engins de velours ou de verre, formés à la ressemblance d'un membre viril naturel, lequel elles emplissent de lait chaud et s'en chatouillent comme d'un véritable vit. Les autres se
servent avec des cervelas, de grosses chandelles de quatre à la livre, ou, faute de cela, mettent le doigt au con tant avant qu'elles peuvent et se font ainsi décharger. Et tant de pauvres filles
recluses malgré elles, et toutes les religieuses qui ne voient le monde que par un trou, sont bien contraintes d'en user ainsi, et ne peuvent chasser les tentations autrement, car le foutre étant
naturel comme le manger et le boire, quand elles ont passé quinze ans elles ne sont plus dans l'innocence, et faut bien qu'elles apaisent leur chaleur naturelle
vitale."
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