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La Meute ( chapitre 5 )
- Strip-tease.
C’est sans doute de monter sur scène qui lui a le plus coûté, car dès qu’elle se trouve en représentation, elle se métamorphose en véritable artiste de music-hall. Quelqu’un a mis une musique douce et Sofia esquisse quelques pas de danse avec des arabesques des bras. Comme par enchantement, sa robe tombe à ses pieds. Avec des gestes précis, elle dégrafe son soutien-gorge et fait glisser sa culotte de dentelle le long de ses jambes. Il y a quelques sifflets d’encouragement. J’observe son visage où se lit, malgré son sourire, une indicible angoisse sur la suite des événements de la nuit. À pleines mains, elle se soupèse les seins et se lèche lubriquement les tétons. Chacun peut voir maintenant son ventre épilé, sa fente secrète encore close, ses fesses fermes. Perchée sur son estrade noire, elle nous paraît plus grande que nature. Pour terminer, elle s’accroupit et sa vulve s’ouvre d’elle-même comme un coquillage. Je commence à me sentir à l’étroit dans mon pantalon et je ne suis pas le seul. La tablée applaudit le numéro.
Pendant qu’elle reste ainsi, immobile comme une statue, le Docteur Dalban s’approche pour aller pêcher une nouvelle feuille pliée en quatre dans la coupe argentée puis il annonce :
- Masturbation
Juste après ces mots, les lumières de la salle sont éteintes à l’exception des rampes de spots qui éclairent l’autel et le corps de Sofia sous tous les angles, ne laissant aucune parcelle de son corps dans l’ombre. On distingue chaque détail de sa peau et de ses replis intimes : la chair de poule des aréoles de ses seins, le satiné de ses cuisses, l’arrondi de sa croupe, l’humidité naissante de sa vulve où pointe la tête plus pâle du clitoris. De son estrade, au-delà du cercle de lumière, elle ne doit voir devant elle qu’un espace d’une obscurité impénétrable. Je me souviens m’être fait la réflexion qu’elle n’avait pas un soupçon de poil au cul. Dans le noir, on entend des froissements de tissu, des zips de fermetures Eclair : les chattes et les bites prennent l’air.
Pour se branler, Sofia se caresse d’abord longuement et langoureusement l’intérieur des cuisses, là où la peau est la plus tendre, la plus douce, tout près de la vulve, dans les sortes de fossettes qui se forment au-delà des grandes lèvres. Ce faisant, elle se dilate le con dont les muqueuses excitées secrètent le sirop épais et visqueux du désir. Une fois bien mouillée, son index vient y puiser assez de graisse pour s’en enduire le clitoris. Alors, sa main entame une sarabande sur son sexe tuméfié, ne négligeant aucun pli, aucune cavité, aucun renflement. Cependant, obstinément, les doigts reviennent tourner autour du clitoris, l’astiquent avec fureur, l’abandonnent quelques secondes pour mieux le reprendre d’assaut. Pendant ce temps, elle garde les yeux grand ouverts, le regard fixe posé devant elle qui contemple notre assemblée invisible.
Dans l’obscurité, on devine d’autres caresses, des souffles courts, des bruits mouillés. Les hommes et les femmes se caressent eux aussi. J’ai sorti ma bite de mon pantalon et me tiens le gland entre le pouce et l’index et le majeur réunis, pour me maintenir en érection sans chercher à jouir alors que ma voisine, je crois que c’est Violaine, se branle sans retenue.
Sur scène, en pleine lumière, Sofia se cambre soudain au maximum, ses doigts se crispent sur son ventre, ses jambes sont saisies d’une sorte de tremblement convulsif, sa bouche s’ouvre pour un cri silencieux, et elle jouit.
Sofia en est encore à reprendre son souffle que déjà Madame Volponi, la robe et les cheveux en désordre, s’approche de l’estrade, choisit une feuille pliée en quatre dans la coupe et lit à haute voix l’énoncé de l’épreuve suivante :
-Pipes ! … Au pluriel ! précise-t-elle. Il faut au moins deux volontaires.
à suivre…
©Michel Koppera, juin 2010
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