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"Le dîner", chapitre 6
Quatre années passèrent. Des élections législatives anticipées provoquèrent la chute brutale de la majorité et par conséquent du gouvernement. Les élections sénatoriales de l’année suivante m’offrirent l’opportunité de m’asseoir dans un fauteuil plus stable à défaut d’être aussi prestigieux. Mais, pour un homme de quarante-six ans, c’était une situation enviable. Je fus donc élu, certes à une courte majorité, mais élu tout de même.
Le hasard voulut que, presque à la même époque, un putsch de généraux mit un terme au règne de Sarmel Colo 1er. Condamné à une fuite sans gloire, il trouva refuge dans un pays voisin d’où il ne tarda pas à constituer un gouvernement en exil. Sa popularité était intacte et les instances internationales traînaient des pieds pour reconnaître le nouveau régime issu du coup d’état. Je le vis une fois à la télévision, interviewé par un journaliste américain : Sarmel Colo était moins à l’aise en anglais que dans notre langue, mais il n’avait rien perdu de sa lucidité, ni de sa force de persuasion.
Aussi, afin de le discréditer aux yeux de l’opinion publique internationale, parut un livre banalement intitulé Crépuscule d’un règne. L’auteur en était Attoumane M’Lambéou. Ce dernier était devenu un des caciques du nouveau régime et, à bien y réfléchir, cette trahison me parut dans l’ordre des choses.
Comme de bien entendu, l’ouvrage n’était qu’une longue litanie de griefs fielleux à l’encontre de Sarmel Colo 1er et de ses prédécesseurs. Au fil des chapitres, le souverain déchu était accusé pêle-mêle, d’avoir bradé les ressources de l’archipel, d’avoir bafoué les valeurs sacrées de l’Islam, d’avoir sciemment détruit la culture traditionnelle de son pays au profit de valeurs perverses directement importées d’occident, d’avoir amassé une fortune personnelle colossale arrachée sou à sou au peuple soumis à sa tyrannie, d’avoir mené son pays à la banqueroute et de l’avoir livré aux appétits mercantiles des banquiers internationaux… Un tissu de mensonges et de contrevérités qui suscitaient chez le lecteur un tant soit peu objectif le rire et l’indignation. Il y avait même, vers la fin, un chapitre intitulé : Les turpitudes sexuelles de Sarmel Colo 1er. Décidément, Attoumane M’Lambéou ne reculait devant aucune abjection !
Et j’y lus ceci :
« Au cours de ses voyages à l’étranger – qui furent nombreux car il se préoccupait davantage de son prestige personnel que des souffrances quotidiennes de son peuple – Sarmel Colo 1er ne manquait jamais de donner libre cours à sa lubricité. Ses desseins étaient facilités si le but du voyage était la signature d’un contrat destiné à brader les richesses du pays à des occidentaux peu scrupuleux. Il s’arrangeait pour se faire inviter personnellement chez un ministre pour un dîner privé. Au fil des années, son immoralité étant notoirement connue, on jetait entre ses griffes un jeune secrétaire d’état, voire un chef de cabinet peu aguerri. Sarmel Colo se rendait à l’invitation en compagnie de son épouse Mariame, nymphomane et corrompue. Invariablement, au milieu de la nuit, ils usaient du même stratagème pour éloigner le mari encombrant : une difficulté de dernière minute dans la rédaction d’un document officiel, difficulté qui ne pouvait se résoudre qu’à l’ambassade où se trouvaient les complices de leurs basses œuvres. Si le mari tombait dans le piège en acceptant de jouer les bons offices et s’absentait pour quelques heures, Sarmel Colo et sa Messaline pouvaient donner libre cours à leur perversité. Certes, il arriva que des épouses honnêtes se dérobent et refusent d’entrer dans leur jeu, mais Mariame avait des arguments de charme et Sarmel Colo, le peuple en fut si souvent victime, était passé maître dans l’art de la duplicité : on croyait à ses mensonges médiatiques, à son charabia de bonimenteur libéral. L’infortunée finissait le plus souvent par se laisser convaincre…Le trio d’un soir se livrait alors à une petite sauterie triangulaire dont le metteur en scène et l’acteur principal n’étaient autres que Sarmel Colo et son membre royal. Il serait ici indécent de décrire les turpitudes de ce couple satanique. Que le lecteur sache qu’aucune bassesse n’était épargnée à leur victime consentante. Comble de l’ignominie, la scène était filmée dans son intégralité et dans ses détails les plus scabreux par le chauffeur de Sarmel Colo qui assistait à cette misérable débauche.
S’il était parvenu à ses fins, Sarmel Colo se montrait magnanime. À son honorée victime, il offrait un bijou de valeur, le plus souvent un collier. Quant au malheureux époux, il se voyait toujours remettre le même cadeau rituel : une montre suisse en platine. Aujourd’hui encore, dans les ministères du monde entier, combien de maris bafoués arborent fièrement à leur poignet le prix de leur infortune ? »
© Michel Koppera