Vendredi 2 août 2024 5 02 /08 /Août /2024 08:00

Le saviez-vous ? # 154

LE BIDET. Dans l'ouvrage "LE PROPRE ET LE SALE, L'hygiène du corps depuis le Moyen-âge" de Georges Vigarello paru en 1985 aux Éditions du Seuil (285 pages), un chapitre intitulé les "commodités"  est consacré en outre à l'introduction du bidet vers 1730 dans le mobilier domestique dédié à l'hygiène corporelle. À l'époque on ne parlait pas encore de bidet mais de "chaise de propreté". 

Extraits page 118: 

"Un jour en 1726, d'Argenson est reçu par Mme de Prie à sa toilette. Échange de banalités et de convenances. La scène est sans relief. Or Mme de Prie s'assoit brusquement "à son bidet" amorçant une toilette intime. D'Argenson veut se retirer. Mme de Prie insiste. La scène bascule dans le marivaudage. Le geste étonne par son prosaïsme". Il s'agit du premier texte littéraire qui fait mention du bidet.

L'instrument est dans un premier temps un bel objet réservé à une classe sociale élevée, comme en témoignent les descriptions qui en sont faites : "Composé généralement d'un châssis de bois, d'une cuvette en étain ou en faïence, son apparence est le plus souvent travaillée et luxueuse. Le dossier et le battant qui masque la cuvette en font aussi un meuble siège, quelquefois repérable dans les chambres de la noblesse. Celui de Mme de Talmont à Saint-Germain-en-Laye est caractéristique : monté "en merisier à filet de bois d'amarante à dessus de tabouret couvert de maroquin rouge cloué de clous dorés". Quelques-uns de ces objets raffinés possèdent des flacons de cristal incorporés au dossier.

"En 1739, Remy Pèverie, ébéniste tourneur à l'enseigne de la "Belle Teste", rue aux Ours, conçoit même d'étranges bidets doubles, aux dossiers accolés."

savoir154 bidets vers 1770

bidets vers 1770

Page 120 :

"L'existence du bidet suppose une pratique de propreté plus intime. (...) Dans le traité de Jacquin (1762), l'ablution locale est indiquée et les "zones secrètes" du corps y sont présentes. "La propreté demande qu'on lave aussi souvent plusieurs parties du corps, surtout celles où la sueur, en séjournant, produit une odeur désagréable. La délicatesse y est au moins aussi intéressée que la santé." Le Conservateur de la santé (1763) est beaucoup plus explicite et nomme très consciencieusement ces parties. Il s'attarde aux odeurs, aux échauffements. Il décrit les "risques" encourus à ne pas laver toutes ces surfaces "particulières" et dissimulées : " Si la transpiration ou la sueur séjournent  dans ces parties (les aisselles, les aines, la région du pubis, les parties génitales, le périnée, l'entre fessons ou la raie), la chaleur les exalte et, outre la mauvaise odeur qu'on porte et qu'on répand partout, une partie de ces exhalaisons et de ce qui en font la matière, est reprise par des vaisseaux absorbants et portée dans la circulation où elle ne fait que nuire en disposant les humeurs à la putréfaction. Enfin, le Médecin des dames en 1772, est encore plus précis : "Le soin des parties naturelles est d'une nécessité indispensable. Il faut les laver tous les jours et mettre dans l'eau destinée à cet usage toutes plantes aromatiques ou quelques eaux spiritueuses.

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Tableau de Louis-Léopold BOILLY (1761-1845) intitulé "La toilette intime ou la rose effeuillée"

Par michel koppera - Publié dans : le saviez-vous ? - Communauté : Fantasmes et écriture
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