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"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil", # 21
Lundi 16 juin 1964
Il fait encore nuit, mais il y a déjà quelques traces de jour, là-bas, du côté des falaises blanches. Voilà plus d’une semaine que je n’ai pas vu Marcel. Aucune nouvelle, pas même un petit mot dans la boîte à lettres. De toute façon, la littérature, c’est pas son style ! C’est dur à dire, mais j’aurais besoin d’un bon coup de bite pour me calmer, pour remettre un semblant d’ordre dans mon corps et dans ma tête.
Il n’y a pas si longtemps, j’aurais été incapable d’écrire et même de penser des choses pareilles. J’étais persuadée que mon corps avait cessé de désirer le jour où j’ai quitté Daniel pour m’éloigner définitivement de ses promesses et de ses mensonges de mari infidèle, et surtout de sa main trop lourde.
Je croyais qu’il n’y avait que ses maîtresses pour parler comme ça, pour être aussi vulgaires. Et maintenant, je suis là, seule, le feu au ventre, à penser bite et queue !
Cela me rappelle un jour de printemps 1935 où les parfums du seringat et des pivoines avaient allumé le même feu qu’aujourd’hui dans mon sexe d’adolescente. J’étais allée me branler dans les toilettes. Dans ma hâte de jouir, j’avais oublié de mettre le verrou. C’est ainsi que ma mère m’a surprise, retroussée sur le siège, les cuisses ouvertes, le buste en arrière, en train de m’astiquer le bouton. J’avais déjà la technique sûre et précise. Elle m’a giflée, sur les deux joues, du plat et du dos de la main, coup droit et revers :
- Sale petite garce, dénaturée !
Elle aurait voulu que je pleure, que j’implore son pardon. Mes yeux sont demeurés secs et je l’ai maudite. J’ai souhaité sa mort. Deux jours plus tard, elle est tombée malade. Une drôle de maladie qui l’a clouée au lit, en proie à de brusques et mystérieux accès de fièvre et de douleurs articulaires. J’étais plutôt fière de moi. Pendant deux semaines, je suis restée à son chevet pour la soigner et lui tenir compagnie, ne quittant sa chambre que pour aller, deux ou trois fois par jour, me branler paisiblement dans les toilettes.
Hier, Jacques est venu avec sa femme pour rendre visite à Jean qui s’est fait une petite entorse au genou. Malgré leurs simagrées, je ne suis pas dupe : je sais très bien que je ne les intéresse pas. Evidemment, j’ai eu droit à leurs allusions plus ou moins fines à ma relation avec Marcel. Jean les a bien renseignés. C’était du style : « Rouler en DS, c’est pas donné à tout le monde ! Nous, on n’a qu’une 403 ». Sylvie était là aussi, avec ses faux airs d’ingénue. Celle-là, je devine ses pensées les plus secrètes : elle est ce que j’ai été ! Elle a passé l’après-midi avec les deux garçons, à écouter de la musique et à mâcher des Malabars qui leur fatiguent les mâchoires. N’empêche que j’aurais aimé être à sa place plutôt qu’au salon avec les deux autres, à boire du mousseux et manger des boudoirs en écoutant ma belle-sœur me parler à n’en plus finir d’une robe qu’elle a vue dans le catalogue de la Redoute.
Hier soir, après dîner, quand ils ont été tous partis et qu’il n’y avait plus que le transistor de Jean pour meubler le silence de l’appartement, je me suis enfermée dans ma chambre et j’ai baissé les stores. Malgré l’heure tardive, il faisait encore chaud. Je me suis allongée nue sur le lit et je me suis regardée dans le grand miroir de la porte centrale de l’armoire. Je me suis regardée si longtemps qu’à un moment, mon reflet dans le miroir est devenu quelqu’un d’autre. Il y avait maintenant deux femmes dans la chambre : moi allongée sur le lit, et une inconnue que je voyais dans l’encadrement de la porte ouverte de l’armoire.
Poussant le jeu plus loin, j’ai imaginé que j’observais cette inconnue avec les yeux de Tristan. Verrait-il le fin réseau de veinules bleues qui courent à fleur de peau sur les cuisses et les fines stries des vergetures sur les seins et les hanches, souvenirs d’un temps où j’avais trop grossi ? Remarquerait-il les quelques grains de beauté disgracieux sur les épaules et la peau fripée du cou ? Tout ce que moi je vois en premier ? Non, rien de tout cela, ou alors pas au premier coup d’œil. Qu’est-ce que je désirais voir quand j’avais quinze ans ? Avant tout ce qu’on me cachait, ce que je n’avais pas le droit de voir. Et qu’est-il interdit de montrer chez la femme ? Les seins et le cul. Et encore, les seins il peut en voir autant qu’il veut au musée ou dans les revues pour hommes. Mais pas le cul ! Pas le sexe avec son manteau de poils.
Je regardais cette femme brune, plus très jeune, à demi couchée sur son lit, adossée aux oreillers, écartant les cuisses pour montrer tout son sexe, sa « cramouille » comme dit poétiquement Marcel. Dans cette position, deux plis profonds partageaient son ventre où s’affaissaient ses seins trop lourds. Avec sa peau très blanche, son tronc ressemblait à celui du Bibendum Michelin. Pourtant, ce n’était pas ce qui attirait le regard. Les yeux allaient d’eux-mêmes, presque naturellement, se poser un peu plus bas, au centre de gravité du corps nu, à la confluence des jambes et du tronc, sur le sexe ouvert. Les poils y étaient innombrables, noirs, touffus et indisciplinés. L’épaisse toison bordait et protégeait une large plaie béante où la mouillure remplaçait le sang. Là-dedans, tout paraissait singulier : les lèvres tuméfiées comme celles d’un boxeur noir au dixième round, la vulve tourmentée semblable à un nid de limaces amoureuses, le clitoris lisse et rond comme un grain de maïs. Un jour de grande cruauté, Daniel m’avait dit : «Ton sexe, c’est pas celui d’une femme, on dirait plutôt celui d’une vache». J’avais trente ans, c’était quelques années après la guerre, quand j’étais devenue grosse.
C’était ça que Tristan désirait voir, rien que ça ! Et moi, vautrée sur ma litière de printemps, je n’avais envie que de sa grosse bite de jeune taureau, qu’il me la mette en plein dans ma chatte bovine et qu’il me fasse meugler de plaisir.
Fin du chapitre 4
à suivre...
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