Mardi 20 juin 2023 2 20 /06 /Juin /2023 08:00

Rappel des 2 articles précédents :

Quand j'étais bonobo (texte inédit)

 Quand j'étais bonobo, # 2

2. Ma vie de bonobo (suite) : les rites de la tribu

Le premier dimanche du mois, les élèves du cours de danse de M. Lopez se donnaient rendez-vous dans une guinguette au bord d'un canal. On y déjeunait puis, une fois le trio de musiciens en place sur l'estrade – un accordéon, une batterie et une contrebasse – on dansait. Pour l'occasion, ma Circé portait une jupe noire fendue jusqu'à mi-cuisse, ce qui laissait entrevoir la jarretière de ses bas résille, une paire d'escarpins noirs à hauts talons et un caraco de soie rose indien qui moulait ses seins. Nadine leur préférait une robe plissée si légère qu'elle se soulevait au moindre déhanché et dévoilait sa petite culotte blanche ; Carole aimait les tailleurs plus stricts en harmonie avec ses cheveux coiffés en chignon ; quant à Corinne,  que sa timidité naturelle n'autorisait à aucune extravagance, elle se contentait d'une jupe droite bleu marine et d'un corsage blanc dont les boutons de nacre semblaient prêts à céder à chaque instant sous la pression de sa poitrine comprimée. Nous, les mâles, notre uniforme de cavalier se résumait à un pantalon noir très ajusté – qu'on qualifiait entre nous de style "poutrap'" –,  d'une chemise blanche déboutonnée au col et de mocassins noirs impeccablement cirés.

Les grosses berlines allemandes garées sur le parking de la guinguette annonçaient déjà la clientèle de l'établissement : des couples bourgeois largement quinquagénaires. Dès les premières notes de tango, la piste ovale devant l'estrade  se peuplait de couples enlacés et l'air ambiant se chargeait de phéromones qui ne tardaient pas à saturer. Ma Circé évoluait lascivement au bras d'un bellâtre aux tempes argentées alors que, tel un maître d'équipage, je menais à ma guise une blonde péroxydée qui embaumait le Guerlain et dont je sentais sur ma cuisse qui se glissait entre ses jambes la rondeur moelleuse de son mont de Vénus qui me signifiait son consentement. On ne se parlait pas, on ne se regardait pas dans les yeux... Je ne quittais pas du regard son décolleté profond dont les seins pointaient avec arrogance sous le corsage ; elle fixait ma pomme d'Adam... Les figures s'enchaînaient, et plus le tango durait, plus je bandais. Elle ne pouvait l'ignorer. Les chaudes effluves mêlées de mon liquide préspermatique et de sa cyprine huileuse nous enveloppaient dans une sorte de bulle odorante et intemporelle. Sur la piste tournaient une quinzaine de couples, tous proches de l'extase... Et l'orchestre semblait ne pas vouloir briser le charme, comme s'il attendait une sorte d'orgasme collectif pour nous libérer...

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Puis, tout s'arrêtait brusquement. On en restait quelques instants hébétés, puis on se saluait, on se remerciait mutuellement. Je regagnais notre table où m'attendait déjà ma Circé, les joues en feu, les yeux brillants de bonheur. Et les autres revenaient aussi, comme un peu ivres. Même Corinne qui avait dansé avec une sorte d'Hercule bedonnant en était transfigurée. On reprenait nos esprits, le temps d'une valse, d'une java et d'une rumba, puis on y retournait emportés par de nouveaux partenaires...

Cela durait jusqu'à la nuit. Comme souvent, Corinne d'abord enthousiaste terminait la journée avec le moral au plus bas : ce n'était pas encore ce jour-là qu'elle rencontrerait l'âme-sœur. Elle semblait si abattue qu'on craignait qu'elle ne fasse des bêtises, alors pas question de la laisser seule. Dans la voiture, elle s'était installée à l'arrière aux côtés de ma Circé qui la consolait en silence. Une heure plus tard, décoiffée et débraillée, elle allait déjà mieux. Elle se laissait entraîner dans notre chambre, mettre nue et allonger en travers du grand lit où ma Circé lui prodiguait ses caresses les plus tendres. Corinne lui offrait sans pudeur son vas-ventre aussi nu et lisse que celui d'une enfant et pourtant aussi profond et charnu que celui d'une courtisane aguerrie. Pendant que ma Circé, à genoux sur le lit, la croupe en l'air, la tête enfouie entre les cuisses ouvertes de Corinne lui léchait la fente et suçait le clitoris, je la tenais par les hanches et la baisais doucement en levrette... lent,vif, vif, lent... 

à suivre...

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Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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