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Tomàs Segovia . Récemment, Jean-François Launay, un lecteur du blog, m'a recommandé le recueil de Sonnets votifs ( ex-voto
érotiques) de Tomas Segovia. Ce poète est né en 1927 en Espagne et décédé en 2011 au Mexique, la guerre civile espagnole ayant contraint sa famille à l'exil. Avec l'accord de l'auteur, ses
sonnets furent traduits et adaptés en deux versions françaises : une en octosyllabes et une autre en alexandrins. Pour les deux dernières illustrations, je vous propose deux dessins de Sandokan,
une référence de choix dans l'image érotique
Sonnet XXVIII
Sonnet votif ( ex-voto érotique)
Texte original en espagnol
Nunca estoy más fundido con tu vida,
más en la honda ruta en que perdido
sigo tu más recóndito latido,
que si cedes la grupa estremecida,
y en esa estrechez trémula y ceñida,
paciente, cuidadoso, conmovido,
me abro paso a tu túnel guarecido
mientras toda tú anhelas suspendida.
Y estoy entero en ese extremo mío
bajo tierra en tu fiebre sepultado,
semilla henchida de tu paroxismo;
y aguardo la avenida de tu río,
en tu mina más tórrida clavado,
vivo en el epicentro de tu sismo.
1 ) Traduction -adaptation en décasyllabes
Je ne suis point dans ta vie plus ancré,
Plus sur la profonde route où, perdu,
Je suis ton battement le plus reclus,
Que si tu cèdes, la croupe ébranlée ;
Dans la tremblante étroitesse serrée,
Patient, attentionné aussi, ému,
Alors que tout ton souffle est suspendu
J’avance dans ton tunnel protégé.
Et je suis entier en mon logement
Sous la terre, inhumé dans ton frisson,
Semence gavée de ton paroxysme ;
Et je guette la crue de ton torrent,
Cloué dans ton plus torride filon,
Je vis à l’épicentre ton séisme.
2 : Traduction-adaptation en alexandrins
Jamais je ne me sens plus fondu à ta vie,
Plus perdu sur la profonde route où chercher
Ton battement le plus secret, le plus caché,
Que lorsque tu me cèdes ta croupe qui frémit,
Et que ceint d’étroitesse et de ton tremblement,
Patient, précautionneux, saisi par l’émotion,
Je m’ouvre ton tunnel bravant sa protection
Pendant que tout ton être pris de désir attend.
C’est mon refuge extrême où je vis tout entier,
Tout entier sous la terre en ta fièvre inhumé,
Semence que tu gonfles au feu du paroxysme ;
Et j’attends la venue de ton fleuve gorgé,
Là où, cloué dans ta mine la plus torride,
Je vis à l’épicentre au plus fort séisme.
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