Mercredi 29 octobre 2008 3 29 /10 /Oct /2008 13:33

       En 1975, les éditions PROMODIFA publiaient Fric-frasques, roman de sexpionnage signé Luc Ovono des plus conventionnels. Comme son nom l'indique, le genre mêle érotisme et espionnage, c'est du James Bond de seconde zone. Bref, rien que du classique : c'est sans surprise, truffé de lieux communs... Voici donc un passage pages 145 à 148 de l'édition originale : 

        "Marjorie se lève aussi et nous nous trouvons soudain face à face, les yeux dans les yeux.
         La tentation nous jette l’un vers l’autre. La fille est lourde, abandonnée, consentante.

Aucun élan sauvage ne me la fait prendre voracement. Non, je m’agenouille devant elle. Mes mains enserrent sa taille fine, effleurent ses hanches, frôlent ses cuisses. Je devine son émoi à la crispation de ses doigts dans mes cheveux.

Pas un mot ne sort de ses lèvres décolorées, seulement un souffle court, brûlant.

Elle attend ce que sa chair appelle sans doute depuis longtemps. Sous peine de la rebuter, je ne dois pas le décevoir.

Ma main remonte sa robe sur ses cuisses, sans provoquer de réaction hostile. Je dévoile ses longues jambes blanches, douces au toucher, si émouvantes dans leur plénitude.

La fourche moussue de l’entrecuisses est barrée par un chiffon de dentelle que mes doigts font prestement sauter. Et sur le ventre nu de la fille j’appuie mes lèvres pour un baiser sensuel.

Marjorie se laisse choir en arrière, tombe sur la chaise qu’elle occupait l’instant d’avant. Elle ferme les yeux pour ne pas voir le désordre de sa tenue, ses jambes ouvertes, son ventre bombé tendu vers moi.

À genoux devant elle, je me consacre à son plaisir.

Tandis que mes doigts déchiffrent lentement ce corps admirable de proportions, ma bouche poursuit sa tendre prise de possession. Mes lèvres écartent le troublant buisson, facilitent un passage à ma langue qui va chercher tout en haut du sillon charnel le dur bourgeon de la féminité.

- Non ! crie soudain Marjorie.

Protestation absurde car, au même instant, elle s’ouvre davantage pour faciliter l’accès. Ma bouche fait éclore une fleur rouge, pleine de sève et de vie. Et je ravage alors cette intimité offerte, la balafrant de grands coups de langue, la forçant pour y enfouir mon visage, la vrillant de mon ardeur amoureuse.

Une folie sensuelle nous dévore.


Mes mains se multiplient, deviennent oiseaux de proie dont les serres arrachent tout sur leur passage. Le chemisier tombe. Suivi du soutien-gorge. Libérés, deux seins plantureux jaillissent hors de leur carcan, aussitôt enveloppés par mes mains câlines.

Le ventre est sous mes dents. Je le mordille, y fais naître des bourgeons roses, y entrecroise des arabesques fantasques et luisantes. Mais je reviens bien vite au tiède foyer de volupté, sans me lasser, heureux de faire vibrer cette victime haletante.

- Oh, non ! Vous me rendez folle… murmure  la fille.

C’est bien ce que je veux. La conduire à un tel état d’excitation qu’il n’y ait plus de retenue en elle, qu’elle m’appelle par chaque fibre de son être.

Yeux mi-clos, je me concentre sur le corps de ma partenaire. J’en détaille les contours moelleux, la finesse des lignes. Mes lèvres en apprécient la géométrie délicate, le relief, la symétrie des courbes.

Marjorie reçoit avec ravissement les hommages silencieux mais actifs rendus à sa beauté. Mes caresses l’enivrent.

Autour de nous, le silence et la solitude. Même les oiseaux du dehors se sont tus, comme s’ils communiaient dans notre ferveur charnelle. Seulement le tic-tac monotone d’une pendule, quelque part dans la maison…

Mes mains déchiffrent à présent tout le corps de la femme. Elles voltigent, agiles et légères, ou pèsent lourdement pour bien exprimer leur force contenue. À leur gré, elle resserrent ou écartent les seins, pétrissent ou effleurent la fine musculature du ventre, modèlent ou pressent les hanches, harcèlent les cuisses d’attouchements légers.

En amant délicat, je recherche les points de sensibilité plus vive. J’y reviens et insiste, faisant croître chez ma partenaire l’irrépressible volupté qui me la livrera sans restriction mentale.

Et brusquement, elle crie :

- Oui ! Prends-moi toute ! Je suis à toi !

Ayant perdu tout contrôle, elle n’est plus qu’une épave roulée par le désir."

 

 

Par michel koppera - Publié dans : lectures x
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