Mercredi 30 novembre 2016 3 30 /11 /Nov /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 29

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- Maintenant, masturbe-toi devant moi ! ordonna-t-elle quand elle eut retrouvé son calme. Tiens, regarde, ça va t’aider !

ardents31-1Et me voilà à me branler de la main droite, les yeux rivés à son sexe huileux, gros mollusque palpitant dans son écrin de poils noirs. Jamais je n’ai rien vu d’aussi délicieusement obscène. Le sourire aux lèvres, Geneviève m’observe en se triturant la pointe des seins. L’intérieur de son sexe est sans cesse agité de spasmes visqueux. Ma jouissance ne tarde pas. Bahamontès vient de prendre le large et file vers la victoire. Mon sperme m’arrache des soupirs, je ferme les yeux, c’est trop bon !

Après, nous sommes restés encore quelque temps, allongés l’un contre l’autre, tout nus sur le drap blanc. Geneviève était câline, me caressait le torse, m’ébouriffait les cheveux – je détestais quand maman me faisait ça ! – en me chuchotant des mots doux sur les jours à venir… Bahamontès était toujours en tête tandis que, derrière, Poulidor distançait Anquetil de quelques secondes. Dans la chevelure noire de Geneviève, tout près de la nuque, j’aperçus quelques cheveux blancs, puis, alors que je passais la main sur ses seins un peu mous, je sentis de fines vergetures, et encore d’autres sur son ventre, sous le nombril. Je détournai les yeux. Trop tard ! Brusquement me vint le dégoût de moi-même, sans doute pareil à celui qu’avait éprouvé Frédéric Moreau lors de sa dernière rencontre avec madame Arnoux. Ma jouissance passée me parut vaine, presque écoeurante.

- Il va falloir que j’y aille, dis-je en m’écartant lâchement.

Et comme elle se pressait lascivement contre moi, plaquant son ventre chaud sur mes hanches, j’ajoutai :

- Si je traîne trop, maman va s’inquiéter… Elle va me poser des questions et je ne sais pas mentir…

 

J’avais hâte de me rhabiller, de quitter cette chambre si semblable à celle de mes parents avec son grand lit de bois sculpté, ses deux tables de nuit et son armoire assorties, ses descentes de lit avec des biches au bord d’un étang, ses doubles rideaux jaunes, son papier à fleurs… J’avais besoin de grand air, d’espace, d’horizon. J’avais besoin de voir des corps d’adolescentes aux poitrines juvéniles et d’entendre leurs rires un peu bêtes… À peine arrivé à la plage, je me précipitai dans les vagues ; j’y restai plus longtemps que d’ordinaire, jusqu’à en avoir la chair de poule. Après, il y eut le bain de soleil, le cornet de glace vanille-fraise. Je désirais ne garder aucun souvenir de la rue du Bois-Soleil, ni sur ma peau purifiée à l’eau de mer, ni dans ma bouche parfumée à la crème glacée… Je n’y remettrais plus jamais les pieds, promis !

à suivre...

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Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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