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Dans le chapitre intitulé "la linguanmanie", Mirabeau aborde l'inépuisable thème de l'hyperactivité sexuelle, occasion d'en rajouter dans la
misogynie. Ecoutons-le :
" Cette fièvre s'appelle chez les femmes nymphmanie ; elle s'appellerait chez les hommes mentulomanie, s'ils y étaient aussi sujets qu'elles ; mais leur conformation s'y oppose,
et plus encore leurs moeurs, qui, exigeant moins de retenue et de contrainte, et ne comptant la pudeur qu'au nombre de ces raffinements dont l'industrie humaine a su embellir ou nuancer les
traits de la nature, ne les exposent point aux ravages des désirs trop réprimés ou trop exaltés (...)
Ensuite, il explique les causes de la nymphomanie. Je résume : la manie forcenée de la jouissance réside dans le cerveau sous la forme d'une foule d'idées lascives qui se transmettent à la
vulve et provoquent un dérèglement des secrétions intimes, ce que Mirabeau nomme le prurit, ce que nous appelons communément la mouillure vaginale... Bref, la femme
mouille d'abondance et cherche sans cesse à assouvir ses désirs. On retrouve là les lieux communs habituels sur la vulve et plus spécifiquement de la matrice, creuset secret et
obscur d'où émerge la vie mais aussi où se niche parfois Satan en personne.
Voici quelques comportements nymphomaniaques :
" Il faut en convenir cependant, l'observation nous offre en ce
genre quelques phénomènes qui semblent le plus simple ouvrage de la nature. M. de Buffon a vu unejeune fille de douze ans, très brune, d'un teint vif et très coloré, de petite taille, mais
assez grasse, déjà formée et ornée d'une joile gorge, qui faisait les actions les plus indécentes au seul aspect d'un homme. La présence de ses parents, leurs remontrances, les plus rudes
châtiments, rien ne la retenait ; elle ne perdait cependant pas la raison, et ses accès affreux cessaient quand elle était avec des femmes. Peut-on supposer que cette enfant avait déjà
beaucoup abusé de son instinct ?
En général, les filles brunes, de bonne santé, d'une complexion forte, qui sont vierges, et surtout celles qui, par leur état, semblent destinées à ne pouvoir cesser de l'être, les jeunes veuves,
les femmes qui ont des maris peu vigoureux, ont le plus de disposition à la nymphomanie, et cela seul prouverait que le principal foyer de cette maladie est dans une imagination trop aiguisée,
trop impétueuse, mais que l'inaction, contre nature, des sens pourvus de force et de jeunesse, en est aussi un des principaux mobiles."
Etonnant non ? et plutôt savoureux... Il y a dans cette analyse, tous les fantasmes masculins sur la nymphomanie, comme le mythe de la nonne lubrique ou celui tout aussi
commun de la veuve en manque de queue... Sans oublier la nymphette allumeuse... Je reviendrai plus tard sur Buffon dont certaines descriptions des moeurs animales ne manquent pas de
sel.
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