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Pour tout envoi de document ( photo, dessin, vidéo ou texte), pour toute demande de renseignement complémentaire ou pour information plus confidentielle, une seule adresse : mkoppera@orange.fr
Je vous propose également, à partir de vos photos inédites et de vos suggestions, de vous écrire un texte original et personnalisé (4 à 5 pages) qui réponde à vos fantasmes les plus secrets. Voir adresse mail ci-dessus.
Je présente toutes mes excuses à mes lecteurs pour les hideux encarts publicitaires qui "fleurissent" sur les pages du blog. Croyez bien que j'en suis désolé mais ils me sont imposés par l'administration d'Erog
ZOOM n° 109 ( 2ème partie)
Photo de Alain BEAUVAIS, extraite d’une série intitulée « Peep show »
Très beau portfolio intitulé « Erotisme et pictorialisme » exposant des autochromes de la Société Française de Photographie.
Photo de Charles ADRIEN
Série de portraits de Paul BERGON ( 1863-1912)
Cliché BRAUN
Georges BALAGNY ( 1837-1919)
2 photographies de Léon GIMPEL
« Le tub »
« La femme à la fleur »,10 mai 1911
Trois photographies en noir et blanc signées Stephan LUPINO ( les mamelons des deux derniers modèles sont
remarquables !)
Aujourd'hui, jour d'élections, pour détendre l'atmosphère dans l'attente des résultats officiels, un dessin de
LAVILLE ( paru il y a plus de trente ans) pour illustrer la pêche aux voix...Mais que cela ne vous dissuade pas d'aller voter. Il faut voter !!!!
Pub Renault. Je crois qu'un temps le slogan de la marque était : "Renault, des voitures à vivre"... La présente pub date de l'an dernier, une époque où il était de bon ton d'étaler sa richesse (souvenez-vous : "travailler plus, pour gagner plus")
L'original
La pub revue et corrigée par Michel Koppera
Marguerite DURAS, « L’amant », Editions de Minuit, 1984
Je n’ai pas choisi un passage où la narratrice se donne à son amant
chinois, mais un autre moins connu, au pensionnat, où Marguerite est secrètement amoureuse d’une de ses camarades de pensionnat, Hélène Lagonelle, qui a 17 ans. Il y a beaucoup d’émotion,
d’admiration et de sensualité dans ce passage. La langue de Duras est magnifique, et prend toute sa saveur lorsqu'elle est lue à voix haute : c'est un poème en prose.
Saïgon, sur les bords du Mékong, vers 1930
« Je reviens près d’Hélène Lagonelle. Elle est allongée sur un banc et elle pleure parce qu’elle croit que je vais quitter le pensionnat. Je m’assieds sur le banc. Je suis exténuée par la beauté du corps d’Hélène Lagonelle allongée contre le mien. Ce corps est sublime, libre sous la robe, à portée de la main. Les seins comme je n’en ai jamais vus. Je ne les ai jamais touchés. Elle est impudique, Hélène Lagonelle, elle ne se rend pas compte, elle se promène toute nue dans les dortoirs. Ce qu’il y a de plus beau de toutes les choses données par Dieu, c’est ce corps d’Hélène Lagonelle, incomparable, cet équilibre entre la stature et la façon dont ce corps porte les seins, en dehors de lui, comme des choses séparées. Rien n’est plus extraordinaire que cette rotondité extérieure des seins portés, cette extériorité tendue vers les mains. Même le corps de petit coolie de mon petit frère disparaît face à cette splendeur. (…) Elle vient des hauts plateaux de Dalat, Hélène Lagonelle. Son père est un fonctionnaire des postes. Elle est arrivée en pleine année scolaire, il y a peu de temps. Elle a peur, elle se met à côté de vous, elle reste là à rien dire, souvent à pleurer. Elle a le teint rose et brun de la montagne, on le reconnaît toujours ici où tous les enfants ont la pâleur verdâtre de l’anémie, de la chaleur torride. Hélène Lagonelle ne va pas au lycée. Elle ne sait pas aller à l’école, Hélène L. Elle n’apprend pas, elle ne retient pas. Elle fréquente les cours primaires de la pension mais ça ne sert à rien. Elle pleure contre mon corps, et je caresse ses cheveux, ses mains, je lui dis que je resterai avec elle au pensionnat. Elle ne sait pas qu’elle est très belle, Hélène L. (…)
Le corps d’Hélène Lagonelle est lourd, encore innocent, la douceur de sa peau est telle, celle de certains fruits, elle est au bord de ne pas être perçue, illusoire un peu, c’est trop. Hélène Lagonelle donne envie de la tuer, elle fait se lever le songe merveilleux de la mettre à mort de ses propres mains. Ces formes de fleur de farine, elle les porte sans savoir aucun, elle les montre ces choses pour les mains les pétrir, pour la bouche les manger, sans les retenir, sans connaissance d’elles, sans connaissance non plus de leur fabuleux pouvoir. Je voudrais manger les seins d’Hélène Lagonelle comme lui ( l’amant) mange les seins de moi dans la chambre de la ville chinoise où je vais chaque soir approfondir la connaissance de Dieu. Être dévorée de ces seins de fleur de farine que sont les siens.
Je suis exténuée du désir d’Hélène Lagonelle.
Je suis exténuée de désir.
Je veux emmener avec moi Hélène Lagonelle, là où chaque soir, les yeux clos, je me fais donner la jouissance qui fait crier. Je voudrais donner Hélène Lagonelle à cet homme qui fait ça sur moi pour qu’il le fasse à son tour sur elle. Ceci en ma présence, qu’elle le fasse selon mon désir, qu’elle se donne là où moi je me donne. Ce serait par le détour du corps de Hélène Lagonelle que la jouissance m’arriverait de lui, alors définitive.
De quoi en mourir. »
Musidora, de son vrai nom Jeanne Roques, est née en 1889 (son pseudo est tiré d’une romance de l’époque de Louis-Philippe). C’était une superbe femme aux yeux sombres et à la peau blanche. Elle a commencé sa carrière en chantant et en dansant en tenue légère dans des théâtres de quartier, puis elle a interprété presque nue, aux Folies-Bergère, le rôle de Virginie dans un spectacle adapté du roman de Bernardin de Saint-Pierre. Ensuite, elle tourna près de 25 films dont les douze épisodes des Vampires de Louis Feuillade ( 1915), puis les 12 épisodes de Judex.
Ces succès en feront le symbole de la vamp et l’égérie des surréalistes. Mais à partir de 1927, elle abandonne le cinéma pour se consacrer essentiellement au théâtre, au chant et à la danse. Elle partage sa vie entre la France et l’Espagne, et à la Libération elle participe activement au projet de la Cinémathèque de Henri Langlois. Elle meurt à Paris en 1957.
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