Vendredi 30 novembre 2012
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Troubles de femmes ( Nouvelles érotiques)
Recueil paru aux éditions Spengler en 1994 ( Franck Spengler est aujourd’hui directeur des Editions Blanche)
Edition de poche : Pocket n° 4356
1994, c’était encore la grande époque de la littérature et de la BD érotico-porno. Le présent recueil en est un excellent
exemple avec des textes très osés de femmes sans tabous. Je vous ai choisi 6 extraits de ce recueil
Extrait n° 1 : "La sonnette" par Calixthe BEYALA
Résumé : la narratrice, une jeune black sans scrupule ouvrière dans un atelier de confection, a décidé de séduire son
directeur, M. Demis. La voici qui pénètre dans son bureau...
« Sans une parole, j’ouvre mon manteau. Je lui apparais alors dans une tenue tellement érotique que le stylo lui échappe
des mains, que ses lèvres s’ouvrent comme celles d’une carpe malienne, que ses yeux s’écarquillent comme ceux d’un enfant face à un arbre de Noël alourdi de cadeaux.
« Oh ! Oh ! Oh ! »
Il vient de se dresser du fauteuil. Son grand ventre pend lamentablement. Il a cinquante et un ans. Il grisonne. Et ses yeux de
presbyte me regardent comme un fou. La nudité totale de ma poitrine le captive. Le soutien-gorge est presque inutile. Les bonnets sont si petits que mes seins volumineux sont entièrement libres,
simplement rehaussés de renfort comme si deux mains d’homme les soutenaient. Les pointes sont droites. J’apprécie ce moment triomphal de ma féminité. Tout ce que je porte est noir. La fermeture
Eclair obstruant l’ouverture du slip indique qu’on peut avoir accès à mes parties les plus secrètes avec un peu d’ingéniosité, sans arracher les jarretelles.
Soudain décidé, il ouvre sa braguette. Un pilon jaillit à l’horizontale. Mon visage ne trahit pas ma stupéfaction. Excitée, je
le suis bien. La moiteur entre mes cuisses le prouve. J’ai envie de me toucher. Je me contrôle. Salope, je le suis, et l’expérience m’a démontré que le meilleur moyen de soumettre un homme passe
forcément par le contrôle de son propre désir. Il s’approche de moi. Il me prend dans ses bras. Il m’embrasse. IL fouille ma bouche d’une langue experte tout en caressant mon intimité sous le
slip. Impatient, il s’aide de son avant-bras pour balayer le dessus de la table. Il pousse registre et instruments qui tombent. Je m’assieds moi-même, fesses bien coincées sur le rebord de la
table, jambes bien écartées. Des doigts fébriles ouvrent mon ventre. Et tout à coup, il s’abaisse, il s’agrippe aux hanches et s’oublie aux tréfonds des chairs accueillantes. Il m’empale. Il
coulisse lentement. Pas bête l’amant. Ça se voit qu’il a une grande habitude de la femme. Les coups de reins s’accélèrent. Je me mords les lèvres pour ne pas gémir. Je dégage la bête au moment où
je sens qu’il va mourir de sa petite mort. Il me regarde, hagard. De mes deux mains appuyées sur les épaules, je l’oblige à se baisser. Il hésite quand le lui tends mes bottines.
« La règle du jeu change », dis-je.
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