Samedi 19 janvier 2013
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« Le continent noir »
Il y a quelques jours, à la télé, je suis tombé par hasard sur une séquence où Fabrice Luchini parlait de son addiction au sexe de la femme, de sa fascination pour
« le continent noir » (en référence à la célèbre et énigmatique phrase de Freud « La femme est un continent noir ») Fabrice Luchini faisait remonter sa « tracasserie du
périnée » à sa quatorzième année, sans en préciser l’événement déclencheur.
C’est une sensation très étrange que d’entendre un autre exprimer son propre ressenti, comme s’il était notre porte-parole. En
effet, moi aussi je suis quasiment addict au sexe de la femme, sauf que cette addiction m’est venue encore plus tôt.
- La scène primaire date de ma cinquième année, un soir de fin d’été, dans une sorte de débarras encombré de vieux meubles
entassés. C’était en 1957, chez des amis de mes parents. Ils avaient deux filles (Maryse l’aînée avait 8 ans, Martine la cadette mon âge). Les parents étaient à table, les enfants libres de jouer
à leur guise. On s’est retrouvés dans une sorte de niche, au cœur de l’enchevêtrement des meubles. C’est Maryse qui a eu l’idée de se montrer nos zizis. Nous voici donc tous les trois, sans
culotte, accroupis en triangle. Je me souviendrai toujours du spectacle extraordinaire de leurs deux vulves enfantines, déjà entrouvertes, de leur intérieur humide qui luisait comme un nid d'œufs
de limace. Pendant qu’elles me tripotaient la queue, elles m’avaient encouragé à glisser l’index dans leur petite chatte.
- Lors de la seconde scène essentielle, j’avais 13 ans. Cela s’est déroulé chez les mêmes amis. Je passais des jeudis après-midi
entiers seuls avec Martine (Maryse était pensionnaire dans un lycée de la ville). Nos pères étaient à la chasse au pigeon. Alors que sa mère était dans la salle de bains, Martine me proposa de
l’observer par le trou de la serrure, nue sous la douche. Mon Dieu ! quelle révélation ! Au bas de son ventre s'épanouissait un buisson noir, épais, somptueux, absolument fascinant.
J’en ai bandé instantanément et n’ai pas tardé à jouir dans mon slip devenu trop étroit.
Depuis ce jour, je peux dire que j’ai consacré l’essentiel de mon existence à tenter de percer le mystère de ce « continent noir », d’essayer de comprendre
le pouvoir qu’il exerce sur moi. La plupart de mes travaux d’écriture tendent vers ce but. De toutes les femmes que j’ai rencontrées (même furtivement) j’ai pris le temps de
contempler longuement le sexe, de le respirer, de le goûter jusqu’à plus soif, et si possible de le photographier, comme pour me l’approprier, pour enfin trouver la réponse à mon désir. Cette
quête dure depuis plus de quarante années, et à chaque fois que je découvre un nouveau ventre, que je pose mon regard sur une nouvelle touffe pubienne, que s’ouvre devant moi une nouvelle vulve,
je ressens toujours le même émoi, le même frisson d’excitation à vivre une expérience unique et pour tout dire vitale.
Il me semble alors que je comprends mieux la métaphore freudienne du « continent noir ». Comme l'Afrique du début du
XXème siècle, le sexe de la femme est un continent immense, divers, encore "terra incognita" et mystérieux… Continent que n'ont cessé d'explorer les artistes tels que Courbet ( L'origine du
monde) ou plus récemment Tom Poulton dont je me sens si proche, tant il a réussi à mettre en images tous mes fantasmes
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