lectures x

Dimanche 28 avril 2013 7 28 /04 /Avr /2013 11:33

Christine ANGOT, « L’Inceste », Éditions Stock, 1999.  Livre de poche n° 15116

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En extrait je ne vous ai pas choisi les passages les plus connus relatant ses rapports incestueux avec son père, mais quelques lignes de ses amours avec Marie-Christine.

Pages 20-21

angot2« Toucher, s’enfoncer, faire tourner le doigt, ressortir, le mettre dans la bouche, faire aller le mouillé du vagin à l’anus, ce qu’on ne supporte pas n’est pas ça, mais ce qu’on a vu un dimanche, en plein jour, la lumière entrait pas les baies vitrées grandes ouvertes, je regardais son sexe, la veille, j’avais lu des extraits de Fleur du désert d’une Africaine infibulée, on pourrait le couper, je me disais, au rasoir, aux ciseaux, le recoudre, couper les fils ensuite, etc. Pas au hasard. On enlèverait la petite chair glissante d’une pluie épaisse. Ce qu’on a vu de la vie au milieu l’après-midi un dimanche ou dans le désert, lui enlever sa chair là où ça coule que MCA aime CA. J’ai décidé de ne plus y penser. De ne pas lui dire : « tu sais à quoi je viens de penser ? » Mais de calmer la plaie, en la léchant doucement tant qu’il en était encore temps. Le nymphéa ouvert se répète sur ma fille aussi, je ne peux pas calmer. Ne plus y penser. »

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Mercredi 24 avril 2013 3 24 /04 /Avr /2013 10:14

Kenneth ANGER, “Hollywood Babylone”, Éditions Tristram, mars 2013

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Suite à un article dans la presse, je me suis décidé à acheter ce livre et le moins qu’on puisse dire est qu’on en a pour son argent. En 300 pages (compter presque autant de photos d’époque que de texte), Kenneth Anger nous retrace les pages noires d’Hollywwod (qui s’appelait aux origines Hollywoodland) du début des années 20 jusque dans les années 60. Au fil des chapitres, ce ne sont que scandales sexuels, meurtres, addictions et perversions en tous genres, adultères et partouzes… L'image de marque des stars hollywoodiennes en prend un sacré coup !

La photo de couverture est à elle seule tout un programme : on y voit Jayne Mansfield en avril 1957 à Berverly Hills à l’occasion d’une fête organisée en l’honneur de Sophia Loren. De toute évidence, le décolleté plus que plongeant de Jayne avait fasciné les photographes !

Dans les prochaines semaines, je vous livrerai régulièrement, dans la rubrique « Jadis et naguère », quelques extraits illustrés et gratinés de ces chroniques hors du commun.

 

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Mardi 16 avril 2013 2 16 /04 /Avr /2013 14:00

Alexandre Jardin, « Le Zèbre » (Gallimard, 1988)

Collection Folio n° 2185

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Pages 92-93 : Camille, la quarantaine, professeur de lettres et épouse du Zèbre,  a accepté un rendez-vous secret avec un inconnu qui lui a demandé par courrier de l’attendre dans une chambre d’hôtel miteux. Elle est persuadée que l’inconnu n’est autre qu’un de ses élèves prénommé Benjamin.

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« Elle s’allongea sur le lit pour reprendre ses esprits et son souffle ; quand tout à coup elle vit la poignée remuer.

zebre0L’Inconnu apparut dans l’embrasure, masqué par une cagoule, croyant sans doute maintenir ainsi le mystère de son identité. Cette attention émut Camille. Elle n’en trouva benjamin que plus troublant. Muet, il avança ses mains gantées et lui noua sur les yeux un épais bandeau noir. Un à un, les boutons-pression de son corsage sautèrent, avec une exquise lenteur. Frémissante, Camille se laissa dévêtir entièrement. Il ôta ensuite ses gants et frôla ses hanches. Enfin, les belles mains de Benjamin jouaient sur sa peau, arpentant son anatomie du bout des doigts. Sans un mot, il la couvrit de caresses tremblées, interminables et enveloppantes.

Camille essaya de le déshabiller ; mais il lui fit sentir qu’il pouvait s’acquitter lui-même de cette tâche, et s’exécuta. Il la repoussa à nouveau quand elle tenta à tâtons, de l’attirer contre son sein. Elle comprit alors que Benjamin voulait éviter tout contact susceptible de l’identifier. Conciliante, elle renonça à ses velléités de câlins.

Ils s’aimèrent deux fois, d’une manière peu recommandée par les missionnaires. Au prix d’acrobaties palpitantes et scabreuses, ils atteignirent l’un et l’autre les stratosphères du septième ciel  sans que Benjamin eût jamais pesé sur Camille. Le diable dut y prendre du plaisir.

Rassasiée, elle l’entendit remettre ses vêtements et s’éclipser lentement. Après ce corps à corps, elle savait déjà qu’elle succomberait s’il la convoquait à nouveau. Elle était prête à affronter cent fois les clins d’œil vicelards du patron de l’hôtel et la crasse de la chambre 7 pour retrouver la volupté de ces étreintes aveugles. Seule, elle dénoua son bandeau et enfila son chemisier. »

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Jeudi 28 mars 2013 4 28 /03 /Mars /2013 08:32

Vanessa DURIÈS, « Le Lien », Spengler éditeur, 1993

Collection J’ai lu n° 3678

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Pages 47-48

lien4« Je compris enfin que le membre qui me pénétrait était un olisbos à ceinture dont Maïté s’était ceint la taille. Cette audace m’excita. Je me sentis fondre, mon ventre se liquéfia. Avec un vocabulaire outrageusement vicieux, elle exigea de moi que je me cambre davantage, que je m’offre afin qu’elle puisse me remplir jusqu’au fond. Je cédai à l’impétuosité d’un orgasme que j’aurais voulu pouvoir contrôler, tout simplement parce que c’était la première fois qu’une femme me pénétrait ainsi, comme sur les photos des revues pornographiques qu’il m’avait été donné de feuilleter, le rouge aux joues et le ventre tendu. Je jouis avec la certitude que Maïté connaissait elle-même le plaisir en m’embrochant comme si elle avait été un de ces mâles qu’elle aime dresser pour les humilier de leur machisme.

Épuisée – quelques gouttes de sueur étaient venues éclater sur mes épaules - , Maïté se décolla de moi comme l’animal après l’accouplement et m’aida à sortir de ma prison. Après m’avoir conduite à la salle de bains, où elle me doucha comme si j’avais été une enfant, elle m’ordonna d’aller rejoindre les deux hommes.lien5

Ainsi, j’étais l’objet de plaisir de ces deux hommes et de cette femme. Maïté parut subitement échauffée : elle s’approcha de moi, me coucha sur un lit, écarta ses jambes juste au-dessus de mon visage et exigea avec humeur que je la lèche comme une chienne. Je lapai son intimité avec une docilité absolue. Elle était douce, et ce contact nouveau me transporta. Ses cuisses musclées de femme mûre s’écartaient sous la pression de ma langue et de mes dents. Elle ouvrit davantage son sexe et se libéra violement dans ma bouche. Surprise par cette véritable éjaculation, je connus un nouvel orgasme qui me tétanisa, lorsque je pris brutalement conscience que je jouissais sans l’autorisation de mon Maître. »

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 Ce que j'en ai pensé : Petit récit SM, sans prétention, qui nous raconte l'initiation à la soumission d'une jeune femme par Pierre, son amant et maître. On est loin d'Histoire d'O mais ça se laisse lire...

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Jeudi 14 mars 2013 4 14 /03 /Mars /2013 09:31

Calixthe BEYALA, « La négresse rousse », 1997, Collection « J’ai lu » n° 4601, (ouvrage paru aux Éditions Belfond-Le pré aux Clercs sous le titre « Seul le diable le savait »)

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Au Cameroun, dans un village de brousse, l'arrivée d'un mystérieux étranger va bouleverser la vie de la communauté. Un peu comme la version africaine du film "Théorème" de Pasolini

negresse-rousse1Page 25 : «  Chacun savait que quelque chose d’ignoble se cachait sous l’apparence de jeunes filles et corrompait jusqu’au sang le plus droit des hommes. Ne voyait-on pas les villageois, en manque de femmes ou rêvant d’une de ces fées démoniaques, faire le charivari avec une génisse, une chèvre ou un âne ? Ou encore ces filles du samedi soir, qui venaient au moment des récoltes de cacao, quand les hommes touchaient les salaires. Talons hauts, bouches agrandies au rouge, ongles laqués, elles faisaient la chose dans les champs derrière les palissades ou dans les cabinets. Il y en avait qui la faisaient debout, appuyées aux portes. »negresse-rousse2

 

 

 

 

 

 

 

 


Page 96 : Mégri, la narratrice, découvre l’amour.

« Il m’embrassa les joues, les lèvres. Sa langue à la saveur de mangue et de tabac me fait défaillir. Lentement, ses lèvres descendent, dessinent des arabesques sur mes seins, sur mon ventre. Encouragé par mon trouble, il saisit mes jambes, l’une après l’autre, les porte sur ses épaules et s’enfonce en moi. Le contact de son membre dans ma chair m’arrache un léger cri. Honteux mais souriant, il me demande s’il m’a fait mal. Comment lui expliquer ce désir d’une intensité incommensurable qui me prend jusqu’à la douleur et dont l’effet persiste alors qu’il se trouve comblé ? Lentement, il m’éduque, il me disloque, il me réinvente. Sur nos corps, la sueur. De l’index, il déplace une goutte, sourit. Nos hanches s’épousent, s’élèvent, synchronisées, langoureuses, flottantes comme pour arrêter l’espace et le temps. Le temps qui s’efface. La proximité du plaisir accélère nos mouvements, encense la nuit d’un doux bruissement de voix qui, bientôt, débouche sur une plage de cris et de râles. Il s’écroule sur moi tel un chêne abattu. Saisie des braises de merveille, je ferme les yeux pour relire des moments déjà perdus, presque invisibles. »

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Vendredi 22 février 2013 5 22 /02 /Fév /2013 11:58

Virginie LOU, Œil pour œil

Editions La Musardine, 1998. Collection Pocket n° 10570 (illustration de couverture : "femme dénudée et allongée" par Rodin )

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Un recueil de nouvelles d’une qualité exceptionnelle. Très difficile de choisir un extrait tant l’ensemble est dense, magistralement écrit. Donc, j’ai opté pour une nouvelle intégrale. J’ai choisi la première du recueil : « L’ogre »

v-lou4« Toutes les nuits maintenant je vais rejoindre l’ogre. J’enjambe la fenêtre. Mon père et ma mère sont dans la chambre à l’étage supérieur, côte à côte comme des gisants.

Je traverse le jardin dans l’odeur macabre des buis et j’ouvre le portillon sur le chemin de halage. L’ogre vit dans une cabane en planches au bord du fleuve. Il pue, une odeur de bête, de caverne, qu’aigrit celle de pisse des chats.

Il trône dans un vieux Voltaire récupéré à la décharge, ses greffiers autour de lui comme des courtisans, assis au sommet du dossier déchiqueté par leurs griffes, poussant du museau au creux de son oreille, ou ronronnant sur ses genoux, ou dressés sur ses épaules, les accoudoirs.

La porte à peine ouverte, l’air croupi colle au visage et sur les mains. L’ogre sans se lever allume la lampe à gaz couverte de chiures de mouches.

- Te voilà, petite salope.

C’est son bonsoir, des mots qui n’ont jamais passé les murs de ma maison. Les chats sautent à terre et viennent flairer les chevilles, se frotter à mes jambes.

- Ferme la porte.

J’obéis en silence et prends ma place, debout devant lui dans la lueur brunâtre de la lampe, sur une carpette usagée mais qu’il tient propre, sans tache ni poussière. Partout ailleurs la crasse luit. Sur le parquet, le buffet bancal, la table où s’empilent des assiettes mangées de moisissures.

- Qu’est-ce que tu me montres ce soir ?

Il fait froid dans la cabane mais l’œil de l’ogre brûle. Je détache les boutons du cardigan tricoté par maman (depuis toujours le même modèle, la même laine rouge, la taille seule a changé au fil des ans). L’ogre s’impatiente.

- Dépêche-toi, putain !v-lou1

Je pose le gilet sur la chaise de paille, en prenant bien soin de ne pas le salir. Sinon, il faudrait expliquer cette tache, chez moi tout est si propre.

- Enlève ça maintenant !

Je déboutonne aussi le chemisier, très lentement. Lorsque j’ouvre les deux pans de soie, la chaleur bourdonne dans ma poitrine. L’ogre crie.

- Plus vite ! Tout ! Je veux tout !

Quand maman m’a acheté le soutien-gorge, l’ogre s’est plié dans son fauteuil comme si ses vertèbres avaient cassé, tige de verre. Ses mains se tendaient. Autour de la colonne brisée ses chairs en tas enguirlandé de guenilles flageolaient. Je ne me suis pas approchée malgré ses supplications.

Je n’avais pas encore l’habitude de détacher l’agrafe. J’ai mis du temps, la première fois, à la défaire. L’ogre est devenu très rouge et gémissait – Plus vite ! Plus vite ! La peur mouillait mes doigts.

Depuis, je sais comment la dégrafer, sans me presser. Il faut attendre que l’ogre devienne rouge. À ce moment-là, il se met à dire les mots que j’attends. Petite putain, chienne, femelle, salope, je vais te bouffer. Ses poings se referment, ses épaules se gonflent. Un spasme soulève du fauteuil l’amas de graisse, bloqué soudain par les deux bras arrimés aux accoudoirs comme des étais pour contenir la furie. Ses yeux à fleur de tête me mangent. La haine et l’envie perlent au coin des paupières.

v-lou3Je ne bouge pas. Des gouttes de sueur cascadent de ma nuque entre les fesses, de ma gorge entre les lèvres du sexe. Le fleuve roule au ras de la cabane, ronge la berge. La lampe à gaz chuinte. Dans la pénombre, les prunelles de l’ogre ont des reflets rougeoyants comme ceux des bêtes, la nuit.

Il se laisse retomber dans le fauteuil.

- Enlève le reste.

Chaque soir, je vais un peu plus loin, jusqu’où je peux supporter. Le fracas du fleuve emporte le crissement de la fermeture éclair, le froissement de la jupe.

- Enlève tout !

Le froid de la cabane sur la peau nue fait du bien.

- Fais-moi voir ton cul d’abord.

Lorsque je me retourne, je vois par la fente, entre les planches de la porte, les fenêtres du premier étage où mes parents gisent sans se toucher. J’aime le moment où l’ogre me commande de me pencher en avant. À cette hauteur j’aperçois les marches blanches qui montent au perron de ma maison, et luisant à la clarté des réverbères la plaque de cuivre ovale où est inscrit le nom de mon père, huissier de justice. L’ogre hurle.

- Ta chatte ! Montre-moi ta chatte.

Le mot me fait rougir. J’ai chaud. Les courants d’air qui filtrent par toutes les fissures n’apaisent pas la sensation d’étouffement.

- Écarte tes jambes, je veux la voir de plus près. Écarte encore.

J’obéis. Un peu plus chaque soir. L’ogre se redresse d’un bond. Le monceau de ses chairs se déploie et enfle démesurément. Sa tête frôle le plafond bas. Mon cœur saute. Il tend les bras.

- Écarte encore, salope !v-lou2

La voix de l’ogre est un mugissement étouffé. Il étire vers moi ses mains, tentacules tremblants aux extrémités de corne cassée comme des débris de buccins vomis par les flots.

- Écarte avec tes doigts. Je veux tout voir. Je veux te voir jusqu'au trou du cul !

Les mots de l’ogre me saoulent. J’ai toujours peur que lui aussi, un soir, aile plus loin. Sa respiration se mêle au bruit du fleuve, coulée sombre roulant sans détour ni suspension, arrachant tout sur son passage.

- Je le dirai à ton putain de père ce que tu fais chez moi. Il te tuera. Moi aussi je lui prends tout mais lui le sait pas. Écarte encore ! Mets tes doigts !

Le souffle de l’ogre coule avec la sueur sur mon ventre, descend jusqu’à la fente mouillée, entre en moi. Je rêve au jour de ma mort dans une débauche de tulle et de gerbes de confettis de couleur de sans. Rouge et blanc sur fond d’azur, le drapeau de ma trahison. L’ogre ne s’avance pas encore, il se plaint.

- Caresse-toi. Montre-moi comment tu fais quand tu es toute seule.

- Non.

Vite, je remets les vêtements et m’en vais. L’ogre retombe dans son fauteuil. Ses sanglots dominent un instant le bruit du fleuve et s’y engloutissent.

Je cours jusqu’à ma chambre, allume la lampe de chevet, une très belle lampe signée Lalique que mon père a saisie dans la maison de l’ogre, celle d’avant, son château, quand il lui a tout pris.

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Lundi 4 février 2013 1 04 /02 /Fév /2013 13:27

Virginie Despentes « Les chiennes savantes » 1999

Collection J’ai lu n° 4580 

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Pages 15-16 : Louise, alias Lucy, travaille dans un peep-show. La voici au « travail » :

despentes-chiennessavantes1« J’en étais à me caresser le ventre, j’avais gardé mon slip et je rentrais une main dedans, je la sortais, je me retournais… Mais je n’avais toujours pas changé de place, et je redoutais le moment où il allait falloir me baisser pour faire descendre ma culotte, lever une jambe puis l’autre… petite crise d’angoisse. (…) Inspiration subite, je me suis laissée tomber sur le pouf qui était au milieu de la scène, les jambes balayant l’air en de vagues mouvements, j’ai attrapé mon cul à deux mains pour le faire un peu bouger de gauche à droite. J’ai vu un deuxième rideau s’ouvrir, j’aurais parié que c’était Gino l’Embrouille qui venait vérifier que je ne déconnais pas. Je me suis mise à quatre pattes, la tête enfouie dans mes avant-bras, je dodelinais de l’arrière-train, j’avais trouvé une chouette position pas fatigante. Je me suis allongée sur le dos, surtout ne pas vomir, et pas non plus dormir, mais faire glisser mon slip jusqu’aux chevilles, le laisser tomber, relever les genoux à la poitrine pour bien dévoiler mon machin rose.

Je suis revenue à quatre pattes jusqu’au centre de la piste, en espérant que ça faisait petite chienne et non soûlarde, puis à genoux, puis debout. J’ai à peine titubé, il n’y avait finalement pas de quoi paniquer. C’était la drogue douce, qui collait le doute là où il n’avait pas lieu de sévir.despentes-chiennessavantes4

Je me suis approchée du miroir qui s’était ouvert en premier. Me suis tenue au mur, pour lui balancer un peu de seins en gros plan. Le téléphone mural a sonné. De leur cabine les clients pouvaient appeler la fille en piste pour discuter de choses et d’autres. Sans lâcher le mur, j’ai décroché, dégluti une sorte de « mouuui ? » tout alourdi d’alcool et ça m’a fait ricaner. Je me suis mise à genoux devant sa cabine, je me triturais les tétons en essayant de répondre correctement.

- Toi, ma grande, je te pinerais volontiers, continue de te caresser les seins, ça me met la queue bien dure.

J’ai senti que ça remontait, surtout ne pas vomir. J’ai dit :

- Et maintenant, imagine que tu te branles entre, imagine que je te branle avec mes seins, ça te plaît ça ? »   

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Lundi 14 janvier 2013 1 14 /01 /Jan /2013 09:55

Lucia ETXEBARRIA, « Un miracle en équilibre », 2004, Editions 10/18 n°4010, domaine étranger

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Voici ce qu'en dit la 4ème de couverture : Loin des clichés, Lucia Etxebarria livre, à travers cette longue lettre d'une jeune mère à sa fille, une réflexion jubilatoire sur la féminité actuelle. Tour à tour drôle, piquante et poétique, elle lui parle des désirs multiples et parfois contraires qui tiraillent le coeur de la femme moderne : être indépendante, attirante, active, aimante exemplaire, l'une après l'autre ou toutes à la fois (...) Ce roman bourré d'humour et démotion a reçu le prestigieux prix Planeta, équivalent espagnol du prix Goncourt.

Ce que j'en pense : comme souvent avec cette auteure, il faut pas mal de pages pour "entrer" vraiment dans le texte. Mais une fois que c'est fait, on va jusqu'au bout, avec jubilation comme le dit justement le résumé précédent.

Avertissement ! L'extrait que je vous ai choisi pourrait choquer car remettant en cause le postulat du caractère "sacré" de la parole de l'enfant. 

lucia-miracle4Pages 24/25

lucia-miracle5« Je me rappelle une histoire racontée dans un film, Session 9, et qui était inspirée, semble-t-il d’un fait divers authentique ( Session 9 est un film d’épouvante américain réalisé par Brad Anderson et sorti en 2001). Une jeune fille, soignée dans un hôpital psychiatrique, particulièrement agressive et réfractaire au sexe, suit des séances de régression thérapeutique sous hypnose. Sous l’empire de son thérapeute, la malheureuse finit par se rappeler que son beau-père l’a violée à plusieurs reprises quand elle était encore prépubère, et tous ces épisodes –au demeurant convaincants - remontent à la surface avec toutes sortes de détails scabreux, les caresses plus ou moins innocentes pour commencer, puis les attouchements qui de tendres étaient devenus suspects, pour finir par les pénétrations en bonne et due forme. La mère de la fille, mise au courant par le psychiatre et déjà divorcée du beau-père, brûle d’une sainte (et légitime ?) colère : ça ne lui suffisait pas de boire comme un trou, de la battre pour un oui ou pour un non, de la tromper avec tout ce qui porte jupon, il avait donc fallu qu’en plus il profane qu’il y avait de plus sacré au monde, la vertu de sa fille à elle ! La mère dépose donc une plainte pour viol, tout en sachant qu’il sera difficile de prouver ce qui s’est passé. Ou ce qui ne s’est pas passé, car les avocats de l’ex-beau-père produisent un compte rendu d’examen clinique prouvant que la fille était vierge au moment où elle a raconté lucia-miracle1l’histoire, mettant ainsi à bas tout l’enchaînement des faits, depuis les premiers baisers jusqu’au viol consommé. Mais aujourd’hui, j’en suis à me demander si l’histoire n’est pas rendue réelle du seul fait que la fille l’a vécue comme telle. Peut-être, en effet, a-t-elle exorcisé de cette façon le désir refoulé qu’elle éprouvait pour son beau-père, en l’accusant de pulsions qui existaient dans on imagination à elle, mais qu’elle n’arrivait pas à admettre ? En s’imaginant avoir été violée, elle recréait quelque chose qu’elle aurait souhaité – séduire son beau-père – tout en s’affranchissant du sentiment de culpabilité, grâce au fait qu’elle attribuait à l’objet de ses fantasmes la responsabilité de ceux-ci. »

lucia-miracle2lucia-miracle3

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Mardi 8 janvier 2013 2 08 /01 /Jan /2013 12:42

Troubles de femmes (Nouvelles érotiques)

Recueil paru aux éditions Spengler en 1994

Edition de poche : Pocket n° 4356

Extrait n° 5 : Monique AYOUN

Soraya, de l’exil à l’extase

soraya2«  Paris la décevait. Soraya n’y vivait que depuis quelques mois, dans une de ces tours anonymes et lugubres de la porte d’Italie. Avant, elle ne ‘était jamais figuré l’immensité et la froideur des grandes villes.

Ses seuls complices dans cette traversée du désert étaient deux hommes dont elle ne savait rien. Le premier la regardait chaque soir se déshabiller à travers la vitre au verre inégal. Du douzième étage de son appartement. Soraya aimait se laisser voir par ce locataire de l’immeuble d’en face. Un homme brun, le torse nu, qui lui offrait sa verge tendue sans la quitter des yeux.

Alors, elle caressait sa fourrure sombre devant lui, de l’autre côté de la rue, mimait les mouvements de l’amour. Elle se cambrait, le ventre et les seins accordés au rythme solitaire de cet inconnu. Parfois même, elle dansait, tête renversée, les hanches nouées dans un foulard étincelant. Elle ne jouissait pas. Cela l’excitait, c’est tout. Ce n’était qu’un jeu. »

soraya1L’autre homme, c’est un inconnu qui l’appelle au téléphone. Elle ne connaît de lui qu’un prénom : Paul.

soraya3«  Déshabille-toi, Soraya. »

Il suffisait de ces mots, de ces simples mots, pour qu’aussitôt elle entre en transe. Sa poitrine et son ventre se couvraient d’un voile de sueur. Ses jours s’enflammaient. Elle se mettait nue, le sexe offert, envahi d’ondes exquises. Et elle attendait, la parure de ses cheveux noirs déployée sur ses seins. Elle attendait qu’il l’entraîne avec lui dans son flot de paroles. Elle attendait de sentir le monde déferler et s’anéantir. « Ouvre tes jambes… » « Écarte tes lèvres… » Son clito arborait un bout rose très fier, une fine liqueur le faisait briller. « Viens, maintenant, disait-il. Explose, défonce-toi. » Soraya était à vif. Elle se tordait dans tous les sens. Elle imaginait le sexe et le corps de Paul. Elle buvait sa voix comme une sorte de philtre diabolique. Elle se voyait avancer vers lui par petits bonds saccadés, à la serpentesque manière des danseuses du ventre. Elle se contorsionnait sur lui comme une chenille de velours déroulée. Elle le lapait, le butinait, le dévorait, le lâchait, le reprenait, l’enroulait de ses jambes, l’inondait de cheveux, de baisers, de caresses, de seins gonflés et quémandeurs du fluide intempestif de son ardeur, et tout cela coulait sur lui en pluie diluvienne, mais il ne voulait pas la prendre, non pas la prendre, il faisait seulement don de son souffle, de ses mots, de son écoute infinie, de sa langue. Oh ! sa langue, sa langue brûlante et glacée, quelle merveille, quelle invention lumineuse, quelle géniale trouvaille, elle se glisse, elle se love, elle se tortille, elle se balade et fait l’anguille, longue et délicieuse, transformant Soraya en brasier torride, en fournaise de tous les diables… »

soraya4

 

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Mercredi 26 décembre 2012 3 26 /12 /Déc /2012 17:53

Troubles de femmes (Nouvelles érotiques)

Recueil paru aux éditions Spengler en 1994

Edition de poche : Pocket n° 4356

Extrait n° 4 : Astrid SCHILLING , « Le garage »

Aline est la maîtresse de Georges, le garagiste. Suzanne, l’épouse cinquantenaire de Georges, vient rendre une visite surprise à Aline.

garage1

garage «  - Si vous restez encore quelques instants, je vous promets de ne plus revoir votre mari… Là, c’est bien. Allez vous rasseoir. Vous méritez mon conseil. Vous pourrez vous en servir jusqu’à la fin de vos jours, même si votre Georges ne vous aime plus.

Appuyée contre le rebord de la fenêtre, les premières illuminations nocturnes de la cathédrale auréolant son corps splendide, Aline souleva son ample jupe en laine au-dessus de ses genoux.

La femme regarda le mouvement d’Aline comme hypnotisée.

Les mains de la jeune femme remontèrent au-dessus de ses bas, vers un endroit sombre et mouillé qu’elle dégagea en écartant le vêtement. Sa chatte, aux poils noirs et drus, était grande et brillante. Elle semblait enfouir les doigts d’Aline comme une forêt.

Consciente du spectacle qu’elle offrait pour se venger, elle commença à gémir.

- C’est horriblement bon, ces caresses. Vous devriez vous toucher aussi, à moins que vous n’ayez honte !

D’une impudeur inouïe, elle écarta ses chairs, laissant apparaître, au-delà de ses lèvres pulpeuses, un clitoris d’une grosseur impressionnante.

- C’est le jour du blanc ! Tout le foutre de votre Georges ! Qu’est-ce qu’il m’en a mis !

Elle fourra deux doigts dans son sexe et les retira couverts de sperme. Elle se mit à les lécher consciencieusement. 

- Il n’y en plus une goutte pour vous ! Que c’est bon de se branler. Je me demande comment je peux encore ! Il m’a fait jouir trois fois.garage2

Tout en disant cela, Aline se mit à pétrir son clitoris comme une mie de pain, à titiller frénétiquement son bouton pour le gonfler d’un désir explosif. Ses doigts coururent comme des voleurs de plaisir sur son sexe béant, glissèrent sur ses lèvres dodues pour s’engouffrer d’un coup dans la fente. Ne pouvant se contenir plus longtemps, elle hoqueta sa jouissance tandis que retentissait le claquement de la porte d’entrée. »

 garage3

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