lectures x

Mercredi 11 janvier 2012 3 11 /01 /Jan /2012 13:33

Claire CASTILLON, Le Grenier, Editions Anne Carrière ( 2000 )

Le Grenier est le premier roman publié de Claire Castillon ( née en 1975) et, pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître. Le récit est passionnant de bout en bout, écrit dans une langue d’une grande vivacité. Bref, une oeuvre à ne pas manquer !

Pour résumer sans trop déflorer le contenu du récit : la narratrice est follement éprise de Simon. Mais Simon est marié et papa. Elle souffre et il ne s’en rend pas vraiment compte, ou ne veut pas le savoir.

grenier2

Extrait :

«  Simon, il faut que tu me baises immédiatement sur ce lit d’hôpital, pendant qu’il y a promenade. J’ai perdu mon grenier et je ne peux sortir d’ici sans m’en être fait greffer un autre. Alors, vas-y.

Quoi pas ici ? Et tu voudrais qu’on fasse ça où ? Il n’y a pas d’autre solution. Ça va se passer ici et maintenant, et en cinq minutes encore, avant qu’elles remontent. Je t’en prie. Après, je sortirai de là, tu m’emmèneras, je ne déprimerai plus du tout, je te le promets.

Et Simon s’exécute. Ça le fait bander les dépressives, ça lui rappelle sa femme. Il me chevauche rapidement, et je souris, comblée. Pendant que tu me baises, je te vide. Je te pompe. Je choure tout ton grenier. Tout ce sperme qui avant le paralysait va maintenant faire respirer mon grenier. Ton foutre ressuscite mes entrailles. Je peux sortir d’ici. À présent, j’ai de quoi tenir. »

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Vendredi 6 janvier 2012 5 06 /01 /Jan /2012 07:48

JEAN DE LA FONTAINE. Conte tiré des œuvres complètes parues en 1949 aux Editions Nationales.

Conte tiré d’Athénée ( 1714) Œuvre posthume

  lafontainedeux-venus

Du temps des Grecs, deux sœurs disaient avoirlafontaine-deuxvenus2

Aussi beau cul que fille de leur sorte ;

La question ne fut que de savoir

Quelle des deux dessus l’autre l’emporte.

Pour en juger un expert étant pris,

À la moins jeune, il accorde le prix,

Puis l’épousant, lui fait don de son âme ;

À son exemple un sien frère est épris

De la cadette, et la prend pour sa femme ;

Tant fut d’entre eux, à la fin, procédé,

Que par les sœurs un  temple fut fondé,

 Dessous le nom de Vénus belle-fesse ;

Je ne sais pas à quelle intention ;

Mais c’eût été le temple de la Grèce

Pour qui j’eusse eu plus de dévotion.

 

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Jeudi 17 novembre 2011 4 17 /11 /Nov /2011 10:00

LES MOUCHESmouches1

24 avril 1947

à Jean-Paul Sartre et  Oudin

 

Des hommes se promènent dans la rue

Certains ont l’œil éteint comme une chaussette sale

Une morve récurrente leur obstrue les cornets du nez.

D’autres, brillants, le regard vif,

Tournent leur canne en s’en allant.

Tous sont des enculeurs de mouches

Mais il y a deux façons d’enculer les mouches :

Avec ou sans leur consentement.

mouches2

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Mercredi 26 octobre 2011 3 26 /10 /Oct /2011 09:45

Poème de Pierre Motin ( 1566-1612)

 Très bel hommage rendu aux femmes mûres. Les estampes japonsaises avec leurs sexes surdimensionnés sont aussi un hymne à la générosité du sexe féminin

 

Ces petits cons dont l’on fait fêtep-motin1

Où le vit ne met que la tête

N’assouvissent point mon désir ;

J’aime les cons de belle marge

Les grands cons qui sont gros et larges,

Où je m’enfonce à  mon plaisir.

 

Foutre des cons de ces pucelles

Serrés comme des escarcelles

Où le vit n’est en liberté !

J’ai dans le con de ma voisine

Ma chambre, antichambre et cuisine,

Logis d’hiver, logis d’été.

 

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Jeudi 20 octobre 2011 4 20 /10 /Oct /2011 17:49

QU’Y A-T-IL ?

à Jacques Pré-vence

 

Premièrement :

Il y a beaucoup de mérite à épouser une femme plus jeune que soi

Il y a beaucoup de mérite à épouser une femme

Il y a beaucoup de mérite à épouser

Il y a beaucoup de mérite

Sans compter les emmerdements.

 mariage-vian2

Deuxièmement :

Il y a beaucoup de mérite à épouser une femme plus vieille que soi

Il y a beaucoup de mérite à épouser une femme

Il y a beaucoup de mérite

À épouser

Il y a beaucoup de mérite

Sans compter qu’il y a des emmerdements.

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Troisièmement :

Il y a beaucoup d’emmerdements

Sans compter le mérite d’épouser une femme.

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Samedi 8 octobre 2011 6 08 /10 /Oct /2011 09:42

SOUS LE BANIANb-vian-banian5

Juin 1946

(les fautes d'orthographe sont d'origine)

Ouvrir au jour sa fenêtre

Et pisser sur les passants

Ça c’est amusant.

 

S’en aller à la campagne

Se chatouiller, à plat dos

Loin du gars Bidault.

 

Entreprendre un safari

Et chasser le gonocoque

Du haut Orénoque.

 

Nager dans l’eau savonneuse

Et souffler avec son culle

Pour y faire des bulles.

 

Annuler une tantouze

En lui coulant un bouchon

Avec du béton.

 

Relever des robes bleues

Et glisser une main mâle

Au milieu des poiles.

 

Pétrir les seins d’une filleb-vian-banian4

Sous un chandail opéra

De laine angora.

 

Monter sur la guillotine

Pour y poser un étron

Gras, fumant et rond.

 

Dans un chemin de traverse

Manger des fraises des bois

Juste toi et moi.

 

Et pour servir la patrie

Te baiser toute la vie

C’est ça la vie.

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Samedi 24 septembre 2011 6 24 /09 /Sep /2011 10:55

Boris VIAN : CHATTERIE

Aux Scorpions

Ce poème est encore extrait du recueil "Cantilènes en gelée"

b-vian-banian1-a la cathedrale d eau du zambreze

Quand j’avais douze ans, on descendait

Tous en bande vers la Pointe-à-Pitre

On cueillait des sapotes et des mombins

Sur le bord de la route jaune

Et les oiseaux jouaient à chat perchéb-vian-banian2

En criant des vieux airs créoles

La vie était en forme de dragée

Il n’y avait rien que de très doux

Et, tout de même, plein de substance…

 

Ma nourrice me prenait dans ses bras

À douze ans j’étais aussi grand qu’elle

Mais j’aimais encore tenir dans ma bouche

La pointe ronde et noire de ses beaux seins lourds

Nous nous étendions derrière les cannes

Le vent bruissait parmi leurs feuilles longues

Aiguës et poudrées de soie rêche

Ma nourrice était toujours nue

Et moi, toujours déshabillé

Aussi, nous nous entendions bien

Elle avait une odeur sauvage

Et des dents blanches plein la figure

La terre sentait l’orbenipellule

Et les fleurs de Kongo brûlant

Nous recouvraient de leur pollen orangé.

Pendant trois saisons, j’ai eu douze ans

Parce que j’aimais tant ma nourrice

Je ne pouvais pas la quitter

Ma peau prenait des reflets bruns

Brûlée au soleil de la sienne

Je la touchais avec toutes mes mains ensemble

Les mains de mes yeux, celles de mon corps

Et nos membres fumaient dans l’air veine de noir.

 

Je ne sais comment deux allumettes

Peuvent s’emmêler, mais je sais

Que nous étions bien droits l’un contre l’autre

Comme deux allumettes ; et au bout d’un instant

Un chat n’y aurait pas retrouvé ses petits…

 

D’ailleurs

Il savait bien que ses petits n’étaient pas là.

b-vian-banian3nu Jean Moulin2

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Lundi 19 septembre 2011 1 19 /09 /Sep /2011 10:56

Violette LEDUC, La Bâtarde

Violette Leduc est née en 1907 et décédée en 1972

Editions Folio Gallimard, 1964

Page 49. Violette a une dizaine d’années

«  Je traînais, je me sauvais avec les garçons, je m’instruisais dans les cahiers de chansons qu’échangeaient Céline et Estelle. Ne l’ouvre pas, surtout ne l’ouvre pas, me dit Céline en me confiant à la nuit tombante un cahier différent des autres. Je devais l’apporter à une de leurs amies, dissimulé sous mon tablier. Ma mission me coupait le souffle. J’entrai dans le verger saccagé à côté de notre maison. (…) J’entrai dans les mauvaises herbes les plus hautes, j’ouvris le cahier. Une femme racontait sa nuit de noces, elle comparait à une anguille le sexe d’un homme dans le sexe d’une femme. Je ne comprenais pas : je refermai l’étrange cahier, je tombai à plat ventre dessus. Je n’imaginais rien ou plutôt j’imaginais trop. Je voyais des anguilles chez les poissonniers : j’imaginais la virilité sinueuse sous le pantalon, depuis le nombril jusqu’à la cheville. »

batarde0

Page 50

« Aimé Patureau, (le fils des voisins) adolescent de dix-sept ans au joli visage rond, aux bandes molletières sablonneuses, se blessa au pied. Le voir seul dans la maison de ses parents pendant que ceux-ci travaillaient dehors, voir sa jambe allongée sur une chaise dans le silence d’une salle à manger m’interloquait. Nous conversions, moi debout près de sa jambe malade. Sa main légère monta sous ma jupe. Aimé Patureau me ratissait avec la grâce d’un page, l’horloge villageoise sur la cheminée sonnait les demi-heures, les quarts d’heure. Je le regardais, il me regardait. Je ne lisais rien sur son visage, il ne lisait rien sur le mien puisque je n’éprouvais rien. Le péché, c’était le feu aux joues. »

batarde1-2agesMartin Van Maele - La Grande Danse macabre de

Page 123. Quelques années plus tard, premières nuits saphiques au pensionnat avec Isabelle

«  Je me glissai dans le lit. J’avais eu froid, j’aurais chaud.

Je me raidis, de craignis de froisser sa toison. Elle me forçait, elle m’allongeait sur elle : Isabelle voulait l’union de nos épidermes. Je récitais mon corps sur le sien, je baignais mon ventre dans les arums de son ventre, j’entrais dans un nuage. Elle frôla mes hanches, elle lança des flèches étranges. Je me soulevai, je retombai.

Nous écoutions ce qui se faisait en nous, ce qui émanait de nous. Des couples nous cernaient, Le sommier gémit.(…) La main suivait les veines, descendait. La main s’arrêta. Mon pouls battait contre le mont de Vénus d’Isabelle. »

batarde2

Page 239. Violette partage maintenant la vie d’Hermine, une jeune institutrice

« La vie en hôtel meublé excite. Le mobilier se compte sur les cinq doigts de la main, il nous délivre de la peine des déménageurs. Ce qui se loue allège. C’est la transition entre le dénuement et la possession. Une chambre d’hôtel meublé est l’aboutissement d’une salle d’attente. Cloisons entre les chambres, résonances maudites, résonances aphrodisiaques, communauté d’alvéoles, contagion de la bagarre, du rut, du drame. Nous recommençons l’amour avec nos voisins les amants. Nos semblables en gueulant se précisent, ils nous donnent l’ivresse, la rage. Promiscuité, pénétrations, mirage d’une communauté, voilà l’hôtel meublé. »

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p 313. Hermine et Violette ont besoin d’argent. Violette persuade Hermine d’accepter de suivre avec elle un vieil homme riche dans un hôtel. Ils boivent d’abord du champagne.

« L’alcool ce jour-là me transformait en faune. Je promettais à Hermine des sensations extravagantes Brisée, elle m’écoutait, elle me regardait dans le miroir.

- Je veux bien mais il faut qu’il s’en aille, a gémi Hermine.

Il est sorti.

 C’est à ce moment-là que j’ai suggéré à Hermine de se déshabiller. Elle pleura sur sa misère et sur sa docilité pendant que je l’aidais à se dévêtir de ses principes.

Il arriva sur la pointe des pieds. Impossible d’imaginer un homme plus vêtu, plus correct, plus enfermé dans le sur mesure. Je me déshabillai sans me quitter des yeux dans le miroir.

Et c’est au miroir qu’il a dit avec froideur :

- Vous ressemblez à un saint Sébastien.

Un compliment est un tremplin.

Couchée sur le ventre, Hermine m’attendait. J’ai jeté le drap, j’ai oublié l’inconnu, j’ai oublié Hermine pour mieux l’adorer après l’avoir sacrifiée.

- Aimez-la. Je ne vous demande pas autre chose, ai-je entendu avant que je plonge.

Ferme les yeux, ne les regarde pas, ils ne te verront pas, disais-je à Hermine lorsque ses yeux rencontraient dans les miroirs le visage affairé de l’homme au plafond.

La main décharnée me donnait une coupe de champagne lorsque je ruisselais. »

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Mercredi 14 septembre 2011 3 14 /09 /Sep /2011 08:28

« La lecture est une porte ouverte sur un monde enchanté » (François Mauriac)

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Lundi 12 septembre 2011 1 12 /09 /Sep /2011 07:12

Lucia Etxebarria

De l’amour et autres mensonges, 2001

10/18, domaine étranger

extebarria-couv

Extrait pages 158-159

Ruth, jeune cinéaste madrilène branchée, tombe éperdument amoureuse d’un obscur poète provincial qui se fait appeler Juan Angel de Seoane….

extebarria1«  Le temps devint total comme un océan. Un océan qui n’étanchait pas la soif. Un océan abyssal où Ruth plongeait tremblant comme une goutte, comme une vague faite de toutes les vagues, d’eau fouettée par son propre poids, versée sur la rose jointure de ses jambes, là où son sexe palpitait, un turbulent fleuve en crue, un flot qui inondait l’obscurité, dessinait sur les draps une carte de fluides et de cheveux étalés.

Comment décrire une chose pareille ? La douce langueur des sens qui enivrait la conscience de Ruth, qui la balançait avec une douceur infinie, les lumières bleutées qui éclairaient les jouissances de cette lutte pantelante, paupières closes qui tremblaient sous l’étreinte, et tout paraissait bonheur jusqu’à la mort, paix jusqu’au néant. Entre un homme et une femme, entre une seconde et celle d’après s’ouvraient d’immenses espaces que la pensée ne pouvait embrasser, des mondes entiers qui les emplissaient. Ruth se trouvait dans un temps arrêté, elle marchait dans l’infini tel le soleil, elle roulait comme l’océan sur son lit de sable, et son corps n’était plus un corps mais une voile intrépide qui filait, gonflée par la tempête. Impossible d’appréhender la chaleur de l’instant ou les feux qui embrasaient la peau de Ruth. Tout tournoyait et vacillait dans une ultime frénésie, une ivresse de vie, une danse fébrile de démons soûls et ruisselant de sueur, une musique étrange et hypnotique qui bourdonnait en elle, son corps vrillé comme celui d’un serpent frappé par la foudre. Ruth qui hurlait, gémissait, se convulsait, hors d’elle, qui mordait les draps et griffait le bois du lit, maîtresse de la dissonance, de l’âpre contrepoint, maîtresse de son sexe, diapason de chair qui marquait la mesure, qui s’ouvrait et se refermait à un rythme purement animal, tunnel qui emprisonnait en se contractant. Puis Ruth mourut doucement, heureuse, et le calme revint. Des pulsations annoncèrent le coup de fouet imminent du sperme. Toute cette série de sensations invisibles débouchait sur un spectacle banal et visible : rien n’avait été inventé ; depuis des siècles, des hommes et des femmes avaient joué à composer au lit d’énormes et grotesques insectes à huit pattes. »

extebarria2

Commentaire : J’ai choisi ce passage pour le contraste entre l’intensité sensuelle de l’accouplement et le cruel désenchantement de la situation finale, de l’infinie tristesse de la chair après le délire des sens. Les amateurs des films d’Almodovar retrouveront dans ce volumineux roman de 500 pages quelques traces de l’univers du cinéaste

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