lectures x

Samedi 30 avril 2011 6 30 /04 /Avr /2011 10:09

Extrait 4 : Melvin BURGESS

Une idée fixe ( doing it ), Gallimard Jeunesse, 2002

Trois jeunes ados de 14-15 ans ne pensent qu’à une seule chose : «Le faire ». Voici Ben avec une de ses profs, l’étrange Miss... aux méthodes pédagogiques pour le moins originales

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«  Elle était tordue…. Certaines fois, j’avais vraiment la trouille. Elle me faisait faire des trucs au lycée aussi. Au début, c’était plutôt excitant. Elle m’emmenait dans la réserve pour me rouler une pelle, et je lui caressais les seins. C’était bon, mais ça foutait quand même la pétoche. Une fois, elle m’a chopé dans les coulisses, elle a relevé son T-shirt et le mien, elle a retiré son soutien-gorge et elle m’a roulé une pelle monstrueuse, torse contre torse, alors que tous les acteurs étaient de l’autre côté du rideau. J’ai cru mourir. C’était hallucinant.

Mais elle devenait de plus en plus incontrôlable. En fait, elle aimait bien prendre des risques. Elle essayait toujours de m’attraper les couilles quand j’étais derrière elle. Elle faisait barrage avec son corps pour que personne ne voie. Un jour, elle m’a mis une heure de colle pour que je reste au lycée après les cours. C’était vraiment gonflé ! Elle a prétendu que j’avais fait un truc alors que je me tenais bien tranquille. Personne n’a été dupe ! J’ai cru qu’elle allait m’obliger à la sauter au lycée, mais ça a été pire. Elle m’a emmené en coulisses, elle a baissé mon jean et taillé une pipe. En me plaçant face aux rideaux pour que je vérifie que personne n’arrive.

- Fais attention à ce que personne ne nous voie, elle m’a dit.

J’ai voulu l’arrêter, mais avec elle, j’ai toujours l’impression de ne pas savoir dire non. Elle n’en fait qu’à sa tête, rien qu’à sa tête. C’est dégueulasse. »

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Mercredi 27 avril 2011 3 27 /04 /Avr /2011 10:27

Extrait 3 : Jacques ABEILLE ( né en 1942)

Belle humeur en la demeure (Mercure de France, 2006)

Une domestique découvre en faisant le ménage un objet érotique…

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«  Ce matin, le souffle oppressé par la boîte à cigares, elle atteint la dernière tabatière de la seconde étagère. Elle est faite d’une porcelaine laiteuse qui brille doucement. Son couvercle à peine convexe présente une minuscule illustration colorée. À chaque extrémité de l’image s’incline un palmier, dans son schématisme assez semblable au plumeau de la petite bonne. Au centre de la composition est une sorte de brouette qui, débarrassée de ses flancs, ressemble à un fauteuil ou à une chaise longue dont la pente aboutit à une petite roue qui pose sur quelques hachures vertes figurant un gazon. abeille2

Sur cette brouette, à demi renversée et la nuque appuyée sur le panneau du fond du véhicule, est installée une jeune femme au visage ovale, encadré de trois coques de cheveux noirs. Son vêtement bariolé bouillonne en s’écartant sur son corps nu, de la blancheur de la porcelaine.  Des seins très menus marqués d’une infime pointe rose, un ventre à peine galbé, les cuisses largement écartées, l’une basculée vers le spectateur, dans un raccourci un peu gauche qui n’est est que plus touchant, l’autre levée presque à frôler la poitrine, et entre les deux, au bas du ventre, un ove de hachures noires de l’épaisseur d’un cheveu, rayonnantes, qui mettent en relief une vulve oblongue aussi blanche que le ventre, à son tour fendue d’un trait rose à peine courbe où vient s’ajuster le petit sexe, rose et mince comme un sucre d’orge, du partenaire masculin presque accroupi, cuisses écartées toutefois pour ne rien céler de la région intéressante, le buste incurvé au-dessus du ventre de sa maîtresse, vêtu d’une courte veste d’un bleu céruléen, serrée à la taille et se terminant au-dessus des organes génitaux en un bref feston onduleux. La tête penchée vers le visage de la femme est montrée de profil, avec la tache noire des cheveux collée sur l’occiput par un petit chignon serré en boule. Le plus étonnant, quand le regard a fait le tour des figurines pour revenir aux visages qui se font face, est la délicatesse de ces derniers. La précision de quelques traits, d’un pinceau qui ne pouvait comporter qu’un seul poil, qui animent les deux physionomies d’un sourire qui n’est pas du jouir –sourit-on quand on jouit ?- mais d’une gaieté espiègle et vive qui replace l’étreinte dans le climat léger d’un  jeu d’enfant  assez absorbant et fort remuant – l’indécent écarquillement des membres favorise l’expression du mouvement – mais exempt de toute gravité. »

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Mercredi 6 avril 2011 3 06 /04 /Avr /2011 15:17

Extrait 2 : Louis Aragon

La défense de l’infini, Gallimard, 1997 ( le texte original date de 1928 )

Déception au bordel

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« Nous montâmes. Ma compagne s’ennuyait beaucoup justement, elle n’aimait pas lire, elle, elle ne savait pas faire du crochet. Alors j’étais bien tombé. Elle faisait valoir en même temps la potiche de chine orange et or garnie de grands iris en toile qui se recroquevillaient montrant le fil de fer, et se seins qu’elle portait déjà très voisins, et qu’elle rapprochait encore à se toucher, d’une main, parce qu’elle croyait que cette mesquinerie naturelle faisait sa beauté. Sa motte était très joliment ombragée par des poils qui avaient gardé leur couleur propre. Les lèvres un peu longues pendaient. Pour le corps assez long, les épaules étaient bien rondes, et le cou commençait à peine à se marquer de plis gras, exagérés par la crème. Sur le lit, elle eut soudainement l’air d’un tas de macaronis. Elle s’embêtait, elle voulait faire des fantaisies. Elle me montrait son cul avec un air canaille. Elle se renversait. Elle gambillait, et disait : Je t’excite, ah le cochon, etc. C’était bien inutile. Rien ne me faisait plus le moindre effet, je n’aurais pas débandé pour un coup de canon. Elle me dit qu’elle voulait se mettre en train et m’attrapa comme je me défaisais, le pantalon tombé, les souliers encore aux pieds. Du lit où elle s’était jetée elle approcha comme une bête absolument distincte d’elle, sa bouche où je vis une dent bleue, à cause d’un plombage à bon marché. Sa langue n’eut pas plus tôt atteint le membre qu’elle tenait énergiquement que le foutre lui sauté aux yeux. J’avais à peine senti ce qui se passait là. Allons, ça ne valait pas mieux qu’un rêve. »

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Mercredi 30 mars 2011 3 30 /03 /Mars /2011 09:14

Paul Verlaine : Sonnet du trou du cul

 En forme de parodie d'un volume de blasons, composés par Albert Mérat intitulé L'Idole, où étaient détaillées toutes les beautés d'une dame : "Sonnet du front, Sonnet des yeux, Sonnet des fesses, sonnet du ... dernier sonnet ."

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Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour, qui suit la fuite douce
Des fesses blanches jusqu'au coeur de son ourlet.

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
A travers de petits caillots de marne rousse,
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.

Mon rêve s'aboucha souvent à sa ventouse;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

Cest l'olive pâmée et la flûte câline,
C'est le tube où descend la celeste praline,
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos!

1871- in Album Zutique

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Mardi 29 mars 2011 2 29 /03 /Mars /2011 07:05

Le goût du sexe, Mercure de France

goutdusexeEn  2009, les Editions Mercure de France eurent l’excellente idée d’enrichir la collection « Le goût de… » d’une petite compilation de 42 extraits de textes érotiques sous le titre « Le goût du sexe ».  Les textes furent choisis et présentés par Philippe Di Folco, et le livre illustré en couverture par une photo d'Isabelle Munoz.

Les textes sont de toutes les époques (d’un extrait du kâmasûtra pour le plus ancien jusqu’à des textes contemporains, en passant par des classiques comme Stendhal, Apollinaire ou Oscar Wilde). Le format du bouquin (16X 10 ) est idéal pour être glissé dans la poche et la lecture en est délicieuse.

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 Extrait 1 : Antonio VIGNALE

« Pourquoi le cul des femmes n’a pas de poils »

Antonio Vignale est un écrivain siennois de la Renaissance (1500-1559) qui serait resté un illustre inconnu s’il n’avait rédigé vers 1525 « La Cazzaria » ( qu’on pourraitt traduire par la biterie ou la fouterie) où il affirmait entre autres préceptes que « le vit est une des premières choses qu’il convienne d’apprendre en philosophie »

goutdusexe-poilducul Voici un extrait du « dialogue priapique » entre Arsiccio ( l’Ardent) et son disciple Sodo

ARSICCIO. – En tout cas, tu remarqueras que le cul des femmes ne bénéficie pas de la faveur de porter des poils, comme le vrai cul d’homme ; le Musco Intronato a inventé mille fables à dormir debout pour tenter d’expliquer pourquoi le cul des femmes est dépourvu de poils ; à mon avis, il s’est égaré, car la vraie raison en est que leurs culs ne se peuvent à proprement parler de culs, mais tiennent plutôt du genre connin, et fut attribué aux femmes pour que, si elles sont enceintes, on n’aille pas jeter sperme sur sperme et fabriquer ainsi quelque monstre ayant plusieurs têtes ou trop de jambes, comme il est arrivé maintes fois par l’inadvertance de ceux qui, leur femme étant grosse, ne savent pas le leur mettre dans le cul, c'est-à-dire dans le petit con. Voilà, Sodo, la raison pour laquelle certains enfants naissent avec plus de membre qu’il ne faut, comme je viens de te le dire.

goutdusexe2SODO. - Tout cela est fort bien ; mais, dis-moi, Arsiccio : si le cul des femmes est un con, il devrait être, selon moi, plus poilu que celui des hommes, puisque la femme a plus de poils au con que l’homme au cul.

ARSICCIO. – Tu dis vrai, Sodo, et penses finement. Mais je te montrerai tout à l’heure que le con a ses poils et aussi ceux du cul (…) Sache à ce propos que la malice des hommes est plus puissante que la Nature, dont elle a dépravé, abrogé et gâté toutes les lois. La Nature avait en effet créé un homme et une femme, un vit et un con, et attribué à chacun le sien ; en ce temps-là, tout con avait un vit à sa mesure. Mais depuis l’invention des guerres, depuis que les nations se sont mêlées, ils se sont séparés et il semble impossible aujourd’hui de trouver un con à sa taille

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Mercredi 2 mars 2011 3 02 /03 /Mars /2011 12:25

ARAGON : Le con d'Irène

Texte paru clandestinement en 1928 sous le pseudonyme de Albert de Routisie

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Si petit et si grand! C’est ici que tu es à ton aise, homme enfin digne de ton nom, c’est ici que tu te retrouves à l’échelle de tes désirs. Ce lieu, ne crains pas d’en approcher ta figure, et déjà ta langue, la bavarde, ne tient plus en place, ce lieu de délice et d’ombre, ce patio d’ardeur, dans ses limites nacrées, la belle image du pessimisme. Ô fente, fente humide et douce, cher abîme vertigineux.

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C'est dans ce sillage humain que les navires enfin perdus, leur machinerie désormais inutilisable, revenant à l'enfance des voyages, dressent à un mât de fortune la voilure du désespoir. Entre les poils frisés comme la chair est belle sous cette broderie bien partagée par la hache amoureuse, amoureusement la peau apparaît pure, écumeuse, lactée. Et les plis joints d'abord des grandes lèvres bâillent. Charmantes lèvres, votre bouche est pareille à celle d'un visage qui se penche sur un dormeur, non pas transverse et parallèle à toutes les bouches du monde, mais fine et longue, et cruciale aux lèvres parleuses qui la tentent dans leur silence, prête à un long baiser ponctuel, lèvres adorables qui avez su donner aux baisers un sens nouveau et terrible, un sens à jamais perverti.

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Que j'aime voir un con rebondir.

Comme il se tend vers nos yeux, comme il bombe, attirant et gonflé, avec sa chevelure d’où sort, pareil aux trois déesses nues au-dessus des arbres du Mont Ida, l’éclat incomparable du ventre et des deux cuisses. Touchez mais touchez donc vous ne sauriez faire un meilleur emploi de vos mains. Touchez ce sourire voluptueux, dessinez de vos doigts l’hiatus ravissant. Là que vos deux paumes immobiles, vos phalanges éprises à cette courbe avancée se joignent vers le point le plus dur, le meilleur, qui soulève l’ogive sainte à son sommet, ô mon église.

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Ne bougez plus, restez, et maintenant avec deux pouces caresseurs, profitez de la bonne volonté de cette enfant lassée, enfoncez, avec vos deux pouces caresseurs écartez doucement, plus doucement, les belles lèvres, avec vos deux pouces caresseurs, vos deux pouces. Et maintenant, salut à toi, palais rose, écrin pâle, alcôve un peu défaite par la joie grave de l’amour, vulve dans son ampleur à l’instant apparue. Sous le satin griffé de l’aurore, la couleur de l’été quand on ferme les yeux.

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Ce n’est pas pour rien, ni hasard ni préméditation, mais par ce BONHEUR d’expression qui est pareil à la jouissance, à la chute, à l’abolition de l’être au milieu du foutre lâché, que ces petites soeurs des grandes lèvres ont reçu comme une bénédiction céleste le nom de nymphes qui leur va comme un gant. Nymphes au bord des vasques, au coeur des eaux jaillissantes, nymphes dont l’incarnat se joue à la margelle d’ombre, plus variables que le vent, à peine une ondulation gracieuse chez Irène, et chez mille autres mille effets découpés, déchirés, dentelles de l’amour, nymphes qui vous joignez sur un noeud de plaisir, et c’est le bouton adorable qui frémit du regard qui se pose sur lui, le bouton que j’effleure à peine que tout change. Et le ciel devient pur, et le corps est plus blanc. Manions-le, cet avertisseur d’incendie.

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Déjà une fine sueur perle la chair à l’horizon de mes désirs. Déjà les caravanes du spasme apparaissent dans le lointain des sables. Ils ont marché, ces voyageurs, portant la poudre en poire, et les pacotilles dans des caisses aux clous rouillés, depuis les villes des terrasses et les longs chemins d’eaux qu’endiguent les docks noirs. Ils ont dépassé les montagnes. Les voici dans leurs manteaux rayés. Voyageurs, voyageurs, votre douce fatigue est pareille à la nuit. Les chameaux les suivent, porteurs de denrées. Le guide agite son bâton, et le simoun se lève de terre, Irène se souvient soudain de l’ouragan. Le mirage apparaît, et ses belles fontaines... Le mirage est assis tout nu dans le vent pur. Beau mirage membré comme un marteau-pilon. Beau mirage de l’homme entrant dans la moniche. Beau mirage de source et de fruits lourds fondant. Voici les voyageurs fous à frotter leurs lèvres. Irène est comme une arche au-dessus de la mer. Je n’ai pas bu depuis cent jours, et les soupirs me désaltèrent. Han, han. Ire appelle son amant. Son amant qui bande à distance. Han, han. Irène agonise et se tord. Il bande comme un dieu au-dessus de l’abîme. Elle bouge, il la fuit, elle bouge et se tend. Han. L’oasis se penche avec ses hautes palmes. Voyageurs vos burnous tournent dans les sablons. Irène à se briser halète. Il la contemple. Le con est embué par l’attente du vit. Sur le chott illusoire, une ombre de gazelle...

Enfer, que tes damnés se branlent, Irène a déchargé.

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Lundi 7 février 2011 1 07 /02 /Fév /2011 16:34

J.M.G LE CLEZIO

Ritournelle de la faim, Editions Gallimard 2008

Collection Folio n° 5053

 Lorsque notre tout récent Prix Nobel de Littérature se laisse aller à la scène érotique, cela donne ça :

Page 131

Ethel et Laurent se sont baignés longuement, sans nager, juste à se laisser porter par la vague molle. Il y avait un silence intense sur la plage, personne à des kilomètres. Sur le tapis âcre des aiguilles, ils ont fait l’amour sans ôter leurs maillots trempés, un simulacre plutôt, le sexe de Laurent tendu sous l’étoffe noire appuyé sur le sexe d’Ethel creusé dans son maillot blanc, c’était une danse longue et lente d’abord, puis plus rapide, leurs peaux frissonnant dans la fraîcheur de l’air, où perlaient de petites gouttes de sueur salée comme de l’eau de mer, Ethel le visage renversé en arrière, les yeux fermés sur le ciel, Laurent arc-bouté, les yeux grands ouverts, le visage un peu grimaçant, les muscles de son dos et de ses bras tendus. Ils écoutaient le bruit saccadé de leurs cœurs, le halètement de leurs poumons. Ethel a joui en premier, puis Laurent, qui s’est aussitôt déporté sur le côté, la main appuyée sur son maillot où s’agrandissait une étoile chaude.

Laurent restait silencieux à reprendre son souffle, il allait s’excuser, toujours aussi gauche, presque honteux, mais Ethel ne lui en laissait pas le temps. Elle roulait sur lui et l’écrasait de tout son poids, le sable crissait entre ses dents, les mèches de ses cheveux cachaient entièrement son visage comme des algues noires. Elle l’embrassait pour le faire taire. Il ne fallait rien dire, surtout ne prononcer aucune parole, pas un mot, surtout ne pas dire : je t’aime, ou quoi que ce soit de ce genre. 

 

Etonnant, non ? ( comme l'aurait dit Desproges )

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Lundi 31 janvier 2011 1 31 /01 /Jan /2011 06:53

Le nouveau Koppera est arrivé. Après La seconde vie de Maximilien Bémol et Body Gym, voici 50 coïts non interrompus que vous trouverez dans les rayons de toutes les bonnes librairies. C'est bientôt la Saint Valentin, l'occasion ou jamais de préparer la fête en cherchant parmi les 50 lieux passés en revue un endroit original et inédit pour vos ébats amoureux...

Bonne lecture à tous.

50 coïts non interrompus, éditions La Musardine

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Dimanche 30 janvier 2011 7 30 /01 /Jan /2011 11:07

« Les femmes sont curieuses ; fassent le ciel et la morale qu’elles contentent leurs curiosités d’une manière plus légitime qu’Eve leur grand-mère, et n’aillent pas faire des questions au serpent. »

Théophile GAUTIER, Préface à Mademoiselle de Maupin, 1835

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Jeudi 27 janvier 2011 4 27 /01 /Jan /2011 13:34

Henry MILLER , SEXUS ( la Crucifixion en rose)

Editions Buchet/Chastel, 1968

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Marié avec Maud, Henry rencontre Mara avec qui il entretient une relation plus que tumultueuse. Vivant de jobs précaires, il continue de voir Maud ( ils ont une fille ensemble) qui, bien que se sachant trompée,  se laisse parfois aller à ses désirs.

L’épisode qui va suivre est certes long, mais constitue un des monuments de la littérature érotique.

Les circonstances : En difficulté financière, Henry vient rendre visite à Maud afin de lui soutirer un peu d’argent frais. Maud se plaint de douleurs intimes et se prête avec passivité à son examen. Au moment où commence cet extrait, Henry a déjà la main sur le ventre de Maud

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 1 ) Pages 295 à 300.

sexus2Feignant de prendre le plus vif intérêt à ce qu’elle me racontait, je lui rappelai soudain son beau-père, qu’elle avait perdu. Comme je le prévoyais, ce rappel eut sur elle l’effet d’une décharge électrique. Stimulée par la seule évocation de ce nom, elle posa sa main sur la mienne, pressant vivement celle-ci. Ma main pouvait bien glisser un peu plus bas, mes doigts s’embrouiller dans l’épaisseur du poil – cela lui était égal, apparemment… pour l’instant. Et pendant ce temps, elle babillait, parlait du beau-père, avec une pétulance de collégienne. (…)

Jouant donc avec les poils raides et piquants de son fameux buisson, laissant un doigt s’égarer à l’occasion un peu plus bas, à l’orée du con, je songeais vaguement et mes pensées vagabondes s’enfonçaient loin dans le passé. J’avais presque l’impression d’être ce fameux père élu, jouant avec sa fille lascive dans la pénombre hypnotique d’une pièce surchauffée… Je n’avais qu’à continuer à jouer la comédie : elle écarterait les cuisses avec une ardeur volcanique.

- Voyons un peu si ça fait mal à l’intérieur, chuchotai-je, retirant ma main et la glissant expertement sous la soie pour remonter droit au con.

Elle jutait tant et plus ; ses jambes s’entrouvrirent légèrement, répondant à la faible pression de ma main.

- Là, par exemple…ça fait mal,  ? demandai-je, poussant à fond .

Ses yeux étaient mi-clos. Elle bougea vaguement la tête… ni oui ni non. J’introduisis doucement deux autres doigts dans le con et m’allongeai tranquillement à côté d’elle. Je passai un bras sous sa nuque et l’attirai doucement à moi, sans cesser de baratter la sève qui continuait à suinter.sexus4

Elle gisait immobile, absolument passive, l’esprit entièrement occupé du jeu de mes doigts. Je pris sa main et la glissai dans ma braguette qui se déboutonna magiquement. Elle empoigna solidement ma verge, mais doucement, la caressant, l’effleurant habilement. Je lui jetai un bref coup d’œil par-dessous et vis une expression de quasi béatitude sur ses traits. C’était cela qu’elle aimait : cet échange aveugle, tactile, d’émotions. (…)

Je la regardais pour voir si elle pouvait lire mes pensées, sans cesser cependant d’explorer les plis et replis de son con embrasé, à grands palpes hardis et agressifs. Ses paupières étaient étroitement closes ; ses lèvres, lascivement entrouvertes ; le bas de son corps se mit à gigoter et à se tortiller, comme un poisson se débat dans un filet. Doucement, je retirai sa main de ma verge, soulevant en même temps, délicatement, une de ses jambes et la passant par-dessus moi. Je laissa ma pine tressaillir et frémir quelques instants à l’entrée de la fente, l’autorisant à glisser d’avant en arrière et vice-versa, tel un jouet flexible en caoutchouc. Un refrain stupide tournait sans arrêt dans mon crâne : « Devine c’que j’tiens au-d’ssus d’ta tête… du supérieur ou de l’extra ? » Je continuai ce petit jeu provocant pendant un bout de temps, tantôt passant le nez de ma pine à l’intérieur, de deux ou trois centimètres, tantôt le frottant à l’extrême pointe du con et le blottissant ensuite  dans le buisson humide de rosée. Tout à coup, elle ahana et, les yeux grand ouverts, se retourna complètement. En équilibre sur mains et genoux, elle se mit, frénétiquement, à vouloir coincer ma verge dans son piège gluant. Je la pris par les fesses, à deux mains, mes doigts faisant un glissando le long du bord interne et gonflé du con ; et ouvrant celui-ci comme j’eusse fait d’une balle en caoutchouc crevée, je plaçai ma pine au point vulnérable et j’attendis qu’elle se rabattit de tout son poids. Un instant, je crus qu’elle avait brusquement changé d’idée. Sa tête, qui jusqu’alors ballait en liberté, les yeux inertes tournant au rythme frénétique du con, se redressa soudain roide et tendue, en même temps que son regard se portait subitement sur un point de l’espace au-dessus de ma tête. Une expression de plaisir extrême et égoïste emplissait les pupilles dilatées et folles. Et tandis qu’elle imprimait à son cul un mouvement de rotation, ma verge n’étant encore qu’à demi entrée, elle se prit à mâcher sa lèvre inférieure. Sur quoi, me glissant un peu plus bas, je l’attirai à moi de toutes mes forces et l’enfilai jusqu’à la garde - si profondément qu’elle poussa un gémissement et que sa tête s’affala, face contre l’oreiller.

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2) Pages 302 à 304. Maud et Henry ont été interrompus dans leurs ébats par Mélanie (la femme de ménage) qui vient annoncer à  Henry qu’il a un coup de fil urgent. Il apprend que Mara, sa maîtresse, vient de faire une tentative de suicide. Henry s’apprête à prendre congé de Maud.

« Brusquement, je me rendis compte que ce serait cruel de ma part, de me tirer sans une petite manifestation de tendresse.

- Il faut réellement que je me sauve, dis-je, lâchant chapeau et pardessus en m’approchant vivement d’elle. Cela me fait mal au cœur de te laisser en ce moment,… comme ça…

sexus3Et saisissant sa main qui cherchait le commutateur, je l’attirai contre moi et l’embrassai. Elle n’offrit pas de résistance. Au contraire : elle renversa la tête en arrière et tendit ses lèvres. La seconde d’après, ma langue était dans sa bouche, et son corps, mol et chaud, se pressait convulsivement contre le mien. Me fichant éperdument, désormais, de faire ou non une fausse manœuvre, je glissai une main sous son peignoir et plongeai les doigts dans la fourche. À ma surprise, elle chercha droit ma braguette, l’ouvrit et sortit ma verge. Je l’adossai au mur et la laissai mettre mon vit en batterie contre son con. Elle était en feu, à présent, consciente de chacun de ses gestes, résolue et impérieuse. Elle maniait ma pine comme un objet qui lui eût appartenu.

C’était malcommode d’essayer d’y arriver tout debout.

- Là, par terre, murmura-t-elle, tombant à genoux en me tirant et me forçant à faire de même.

- Tu vas prendre froid, dis-je, tandis qu’elle tentait fébrilement de faire glisser ses vêtements..

- Je m’en moque, dit-elle, rabattant mon pantalon et m’attirant follement à elle. Oh, Seigneur ! gémit-elle, mordant de nouveau ses lèvres et m’écrasant presque les couilles pendant que j’enfonçais lentement ma verge. Oh, Seigneur ! mets-le moi… tout au fond, tout au fond !

Et d’ahaner et de geindre. Je me reposai donc sur elle, la pine bien au chaud et raide comme un refouloir. Elle était pareille à un fruit mûr, à l’intérieur – un fruit dont la pulpe eût respiré. Bientôt, je sentis voltiger les deux petits drapeaux ; on eût dit une fleur oscillant sous le vent, et la caresse des pétales était un supplice de tantale. Ils bougeaient, irrésistiblement, non par saccades violentes et convulsives, mais comme de soyeuses oriflammes répondant à la brise. Ensuite, tout se passa comme si elle prenait brusquement la direction de la manœuvre : elle se changea (les parois de son con se changèrent) en une sorte de tendre presse-citron interne, pinçant et grippant à volonté ; presque comme s’il lui était poussé une main invisible. (…)

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