Pour tout envoi de document ( photo, dessin, vidéo ou texte), pour toute demande de renseignement complémentaire ou pour information plus confidentielle, une seule adresse : mkoppera@orange.fr
Je vous propose également, à partir de vos photos inédites et de vos suggestions, de vous écrire un texte original et personnalisé (4 à 5 pages) qui réponde à vos fantasmes les plus secrets. Voir adresse mail ci-dessus.
Je présente toutes mes excuses à mes lecteurs pour les hideux encarts publicitaires qui "fleurissent" sur les pages du blog. Croyez bien que j'en suis désolé mais ils me sont imposés par l'administration d'Erog
Relisant Mirabeau, je suis tombé sur une citation de ces deux charmants vers de Pierre-Louis Ginguené ( Rennes, 1748 – Paris, 1816 ) Extraits des Confessions de Zulmé paru en 1779
Branlette *
Péché que plus d’une fillette
Entre deux draps commet souvent seulette…
* Le titre est de moi
Histoire d’O, Pauline Réage
Editions Jean-Jacques Pauvert ( 1954 )
Pauline Réage était le pseudonyme de Dominique Aury ( née Anne Desclos). Le roman a fait l’objet d’une adaptation plutôt réussie en BD signée Guido Crépax ( 2 tomes : 1975-1984) et malheureusement d’une adaptation au cinéma réalisée par Just Jaekin ( il avait déjà commis Emmanuelle ) sortie en en 1975. On peut parler à propos du film de nanar cucul, à voir à la rigueur pour la rigolade, et encore !
Pages 118-119
Sans quitter le bras de son fauteuil, Sir Stephen lui dit alors
d’ôter sa jupe. Sous les mains moites d’O, les agrafes glissaient mal, et elle dut s’y reprendre à deux fois pour défaire, sous sa jupe, son jupon de faille noire. Lorsqu’elle fut tout à fait
nue, ses hautes sandales vernies et ses bas de nylon noir roulés à plat au-dessus de ses genoux, soulignant la finesse de ses jambes et la blancheur de ses cuisses, Sir Stephen, qui s’était levé
aussi, la prit d’une main au ventre et la poussa vers le sofa. Il la fit mettre à genoux, le dos contre le sofa, et pour qu’elle s’y appuyât plus près des épaules que de la taille, il lui fit
écarter un peu les cuisses. Ses mains reposaient contre ses chevilles, ainsi son ventre était-il entrebâillé, et au-dessus de ses seins toujours offerts, sa gorge renversée. Elle n’osait regarder
au visage Sir Stephen, mais voyait ses mains dénouer la ceinture de sa robe. Quand il eut enjambé O toujours à genoux et qu’il l’eut saisie par la nuque, il s’enfonça dans sa bouche. Ce n’était
pas la caresse de ses lèvres le long de lui qu’il cherchait, mais le fond de sa gorge. Il la fouilla longtemps, et O sentit gonfler et durcir en elle le bâillon de chair qui l’étouffait, et dont
le choc lent et répété lui arrachait les larmes. Pour mieux l’envahir, Sir Stephen avait fini par le mettre à genoux sur le sofa de part et d’autre de son visage, et ses reins reposaient par
instants sur la poitrine d’O, qui sentait son ventre, inutile et dédaigné, la brûler. Si longuement que Sir Stephen se complût en elle, il n’acheva pas son plaisir, mais se retira d’elle en
silence, et se remit debout sans refermer sa robe. (…)
Alors Sir Stephen se pencha vers elle et la prenant aux épaules la fit glisser sur le tapis. Elle se retrouva sur le dos, les
jambes relevées et repliées contre elle. Sir Stephen, qui s’était assis sur le sofa à l’endroit où l’instant d’avant elle était appuyée, saisit son genou droit et le tira vers lui. Comme elle
faisait face à la cheminée, la lumière du foyer tout proche éclairait violemment le double sillon écartelé de son ventre et de ses reins. Sans la lâcher, Sir Stephen lui ordonna brusquement de se
caresser elle-même, mais de ne pas refermer les jambes. Saisie, elle allongea docilement vers son ventre sa main droite, et rencontra sous ses doigts, déjà dégagée de la toison qui la protégeait,
déjà brûlante, l’arête de chair où se rejoignaient les fragiles lèvres de son ventre. Mais sa main retomba, et elle balbutia : « Je ne peux pas ». Et en effet, elle ne pouvait
pas. Elle ne s’était jamais caressée que furtivement dans la tiédeur et l’obscurité de son lit, quand elle dormait seule, sans jamais chercher jusqu’au bout du plaisir. Mais elle le trouvait
parfois plus tard en rêve, et se réveillait déçue qu’il eût été si fort à la fois et si fugace. Le regard de Sir Stephen insistait. Elle ne put le soutenir et, répétant « je ne peux
pas », ferma les yeux. Ce qu’elle revoyait, et n’arrivait pas à fuir, et qui lui donnait le même vertige de dégoût que chaque fois qu’elle en avait été témoin, c’était quand elle avait
quinze ans, Marion renversée dans le fauteuil de cuir d’une chambre d’hôtel, Marion une jambe sur le bras du fauteuil et la tête à demi pendante sur l’autre bras, qui se caressait devant elle et
qui gémissait. Marion qui lui avait raconté qu’elle s’était un jour caressée ainsi dans son bureau, et que le chef de son service était entré à l’improviste et l’avait surprise.
« - Tu t’es sauvée ? avait dit O
- Non, avait répondu Marion, il m’a demandé de recommencer, mais il a fermé la porte à clef, m’a fait enlever mon slip, et a poussé le fauteuil devant la fenêtre. »
O avait été envahie d’admiration pour ce qu’elle trouvait le courage de Marion, et d’horreur, et avait farouchement refusé, elle, de se caresser devant Marion, et juré qu’elle ne se caresserait jamais, jamais, devant personne. Marion avait ri et dit : « Tu verras quand ton amant te le demandera »
Putain, Nelly Arcan
Nelly Arcan était née en 1975 au Québec. Elle s’est suicidée en juillet 2009. Elle est l’auteure de trois ouvrages remarquables par leur qualité d’écriture : Putain (2001), Folle ( 2004) et À ciel ouvert (2007 )
Putain est paru en France aux Editions du Seuil et a fait l’objet en 2009 d’une réédition dans la collection Points ( édition limitée de grands textes érotiques, aisément repérables dans les rayons par leur couverture rose ). Largement autobiographique, l’écriture de Putain est originale par le fait quil se présente comme une succession de paragraphes-chapitres composés d’une seule phrase.
Voici trois extraits de Putain
Pages 49-50 :
C’est vrai que je suis injuste, que ce n’est pas que ça, qu’il y a autre chose même pour les hommes, le besoin de plaire par exemple, de se
sentir beau et bon, d’ailleurs il font grand cas de la taille de leur queue, est-elle assez grosse, suffisamment longue, ils veulent aussi me faire jouir à tout prix, et pour mon seul plaisir,
ils font courir leur langue sur moi comme si j’étais tout entière fente, comme si c’était normal de faire ça avec une femme qu’on voit pour la première fois, une femme qui pourrait être leur
fille, il ne faut jamais l’oublier, et ainsi laissent-ils de grandes traînées de bave sur mes cuisses qu’ils regardent ensuite comme si ça venait de moi, tu mouilles jusqu’aux genoux mon amour,
tu vois bien que tu aimes ça, et moi je leur souris gentiment, continue mon chéri, ne t’arrête surtout pas, et que font leur femme pendant ce temps de l’entre-deux-rendez-vous-d’affaires,
sont-elles penchées sur le plombier ou le facteur comme dans les bonnes vieilles farces sur l’origine des enfants, ou sont-elle en train de dormir comme ma mère, de mourir sous les couvertures
d’être si peu vues, si peu touchées, la peau du ventre qui se relâche, les mains qui se couvrent de taches brunes et qui se mangent l’une l’autre, et laissent-elles aussi leur fille s’en mettre
plein de la queue de leur père, de papa chéri et des oncles qui bandent qu’elle soit assise sur leurs genoux pour la faire sauter un peu, le petit galop de la bonne nuit avant la prière du soir,
la souplesse de la chair qui n’a pas fini de grandir et qu’on veut attraper au vol.
Pages 77-78
Avant ma naissance, mon père menait déjà son existence d’homme, à ce moment il était beaucoup plus jeune, à peine vingt ans, il faut dire qu’il est plus facile de bander lorsqu’on est jeune, d’oublier Dieu le temps de se soulager, et déjà il signifiait à ma mère qu’elle n’était pas la seule femme de sa vie, qu’elle ne pourrait jamais l’être var que peut-on faire devant la multitude de femmes à aimer, devant leurs seins qui se donnent en spectacle, qui battent le rythme de la marche et qui se tendent à perte de vue, eh bien on ne peut que vouloir les toucher, on ne peut que les faire venir près de soi pour mieux les détailler, comme le faisait sans doute mon père dans cette fabrique de sous-vêtements où il a travaillé pendant quelques années, où il devait paraît-il faire parader devant lui les couturières en sous-vêtements pour en contrôler la qualité, pour ajuster au besoin ce qui était trop serré ou pas assez, avec le bout des doigts j’imagine, resserrer les bretelles et suivre la broderie, tirer les coutures pour les faire céder et rester songeur devant le résultat, mon père était chargé de contrôler la qualité des sous-vêtements, c’est ma mère qui me l’a dit, il était le représentant des ventes, voilà pourquoi il a beaucoup voyagé à l’extérieur du pays, la petite valise pleine d’échantillons, et ce n’est pas tout car il offrait de l’argent pour l’essayage, certaines devaient s’y prêter mieux que d’autres, les plus belles et les plus jeunes sans doute, enfin celles qu’il devait solliciter plus que les autres, celles pour qui on aime fabriquer des sous-vêtements avec des armatures et de la dentelle, un tissu transparent qui laisse voir les mamelons
Pages 112 et suivantes
Et c’est chaque jour la même chose avec le corbeau, chaque fois le
même scénario, comme avec la plupart des clients d’ailleurs, ils ont tous leur façon de bander, d’imaginer la série des trémoussements et des soupirs qui les portera jusqu’à l’orgasme, il enlève
d’abord son manteau en me questionnant, est-ce que j’ai envie de baiser, est-ce que j’ai envie qu’il me lèche et quels sont ces endroits que j’aimerais qu’il lèche, il me demande de lui faire
voir à quel point je peux ouvrir les jambes et combien de temps puis-je rester ainsi, les jambes ouvertes, et là je lui montre, voilà il faut ouvrir un peu plus et puis cambrer le dos, jeter la
tête vers l’arrière et mettre la petite culotte sur le côté, et peut-être puis-je me retourner sur le ventre et me déhancher devant lui, les fesses bien hautes, d’abord tout doucement et ensuite
avec fureur, en prenant soin de gémir à chaque coup de rein, et là je fais tout ce qu’il me demande du mieux que je le peux, j’adore baiser à distance, lui dans le fauteuil et moi sur le lit, lui
et moi s’affolant de voir l’autre s’affoler, j’aime qu’il se masturbe pendant qu’il me questionne, d’abord à travers l’étoffe de son pantalon et ensuite dedans, la main qui s’agite par saccades,
j’aime sa façon de me vouloir à portée de la main sans me toucher, de vouloir que se répète un geste, un cri, de me regarder comme on regarde un film, les yeux perdus dans l’écran, ses yeux noirs
couronnés d’épais sourcils blancs qui voyagent entre les seins et la fente, et ce serait parfait s’il en restait là, s’il ne faisait pas chaque fois la bêtise de s’approcher pour me pénétrer, ses
soixante-dix ans écrasant ma personne, mais ouvre donc un peu plus les jambes ma chérie,…
Jean GENET, Notre-Dame-des-Fleurs, le Condamné à mort
Œuvres complètes. Editions Gallimard, 1951
Page 51 : Jean, le narrateur, dans sa cellule, rêve de Divine et Mignon, un couple gay :
« Divine et Mignon. C’est selon moi le couple d’amants idéal. De mon trou d’odeur noire, sous la laine râpeuse des couvrantes, le nez bien dans la sueur et mes yeux écarquillés, seul avec eux, je les vois.
Mignon est un géant, dont les pieds courbes couvrent la moitié du globe, debout, les jambes écartées dans une culotte bouffante de soir bleu ciel. Il trique. Si fort et calmement que des anus et des vagins s’enfilent à son membre comme des bagues à un doigt. Il trique. Si fort et si calmement que sa virilité observée par les cieux a la force pénétrante des bataillons de guerriers blonds qui nous enculèrent le 14 juin 1940 posément, sérieusement, les yeux ailleurs, marchant dans la poussière et le soleil
Page 148 : Voici maintenant Divine avec un travesti, Notre-Dame-de-Fleurs, et un autre homme Gorgui
« Notre-Dame jeta son mégot, l’écrasa sur le tapis, et, en s’aidant de la pointe de l’un, déchaussa un pied, puis l’autre. Divine délaçait le dos de la robe. Elle dépouillait Notre-Dame-des-Fleurs d’une partie, de la plus jolie partie de son nom. Notre-dame était un peu gris. Cette dernière cigarette le mit assez mal à son aise. Sa tête roula et tomba tout d’un coup sur sa poitrine, comme celle des berges de plâtre à genoux sur les troncs dans les crèches de Noël, quand on met une pièce dans la fente. Il hoquetait de sommeil et de vin mal digéré. Il se laissa retirer la robe sans s’aider du moindre geste, et, quand il fut nu, Divine, soulevant ses pieds, le fit basculer sur le lit, où il roula contre Seck. D’habitude, Divine se couchait entre eux. Elle vit bien qu’aujourd’hui elle devrait se contenter de rester sur le bord extérieur, et la jalousie qui l’avait empoignée à la descente de la Rue Lepic et au Tabernacle, lui ramena des aigreurs. Elle éteignit. Les rideaux mal fermés laissaient entrer un rayon de jour très mince qui se diluait en poussière blonde. C’était, dans la chambre, le clair-obscur des matins poétiques. Divine se coucha. Aussitôt, elle attira contre elle Notre-Dame, dont le corps semblait désossé, sans nerfs, les muscles nourris de laitages. Il souriait dans le vague. Enfin, il avait ce sourire complaisant quand il était amusé sans excès, mais Divine ne vit ce sourire qu’au moment où elle prit entre ses mains sa tête et tourna vers elle le visage qui d’abord était tourné vers Gorgui. Gorgui était couché sur le dos. Le vin et les alcools l’avaient amolli, comme ils avaient amolli Notre-Dame. Il ne dormait pas. Divine prit dans sa bouche les lèvres closes de Notre-Dame. On sait qu’il avait l’haleine fétide. Divine tenait donc à abréger son baiser sur la bouche. Elle se glissa jusqu’au fond du lit, sa langue léchant au passage le corps duveteux de Notre-dame, qui s’éveillait au désir. Divine blottit sa tête au creux des jambes et du ventre de l’assassin, et attendit. C’était chaque matin la même scène, une fois avec Notre-Dame et la fois d’après avec Gorgui. Elle n’attendit pas longtemps. Notre-Dame se retourna tout à coup sur le ventre, et brutalement, fit entrer avec sa main sa verge encore souple dans la bouche entrebâillée de Divine.
Extrait du poème : « Le Condamné à mort » ( page 214 )
Chaque fête du sang délègue un beau garçon
Pour soutenir l’enfant dans sa première épreuve.
Apaise ta frayeur et ton angoisse neuve.
Suce mon membre dur comme on suce un glaçon.
Mordille tendrement le paf qui bat ta joue,
Baise ma queue enflée, enfonce dans ton cou
Le paquet de ma bite avalé d’un seul coup.
Etrangle-toi d’amour, dégorge, et fais la moue !
Adore à deux genoux, comme un poteau sacré,
Mon torse tatoué, adore jusqu’aux larmes
Mon sexe qui se rompt, te frappe mieux qu’une arme,
Adore mon bâton qui va te pénétrer.
Il bondit sur tes yeux ; il enfile ton âme.
Penche un peu la tête et le vois se dresser.
L’apercevant si noble et si propre au baiser
Tu t’inclines très bas en lui disant : « Madame ! »
Le fantasme de la veuve désirable et désirée est vieux comme le monde. Il suffit de relire la Bible, l’Odyssée ( avec les prétendants autour de Pénélope ) ou encore les romans de chevalerie, comme cet extrait de Chrétien de Troyes.
Chrétien de Troyes. « Yvain, le chevalier au lion » ( 1176-1181 )
(Traduction de C.A Chevallier, Librairie Générale Française, 1988)
Yvain a tué en combat singulier le Chevalier gardien de la Fontaine Merveilleuse. Grâce à l’aide de la servante Lunette qui lui a donné une bague qui rend invisible, Yvain assiste aux funérailles de son adversaire et tombe amoureux de sa veuve.
« Quand on eut fini d’enterrer le mort, tout le monde se sépara. Il ne resta ni clercs, ni chevaliers, ni serviteurs, ni dames, excepté celle qui ne cache pas le moins du monde son chagrin. Elle reste donc là toute seule : souvent elle se prend à la gorge, elle tord ses poings, bat ses paumes et lit ses psaumes dans un psautier enluminé de lettres d’or. Monseigneur Yvain, lui, est toujours à la fenêtre d’où il l’observe ; et plus il la contemple, plus il l’aime et plus elle lui plaît. Il voudrait qu’elle eût cessé de pleurer et de lire, et qu’il lui fût permis de lui parler. Voilà le désir qu’Amour lui a inspiré, quand il l’a fait prisonnier à la fenêtre. Mais son désir le plonge dans le désespoir, car il ne peut ni imaginer ni croire que son désir puisse se concrétiser, et il dit : « Je puis me considérer comme un fou de désirer ce que je n’obtiendrai jamais ; je lui ai mortellement blessé son mari et j’ai la prétention de faire la paix avec elle ? Par ma foi c’est une prétention grotesque, car elle ne hait plus à cette heure que personne et elle a raison. J’ai dit sagement « à cette heure », car une femme a plus de mille résolutions ». Cette résolution qu’elle a à présent, peut-être en changera-t-elle à un moment quelconque. Que dis-je ? Elle en changera ; il n’y a pas de peut-être qui tienne ; je suis bien fou de me désespérer à ce sujet ; puisse Dieu lui accorder d’en changer bientôt ! car il me faut être en son pouvoir à tout jamais, puisqu’Amour le veut ! ( …) J’ai un immense chagrin pour ses beaux cheveux : ils surpassent l’or fin, tellement ils sont brillants. Ils m’enflamment et m’aiguillonnent de fureur quand je les lui vois rompre et arracher ; tandis que jamais ne peuvent s’épuiser les larmes qui lui coulent des yeux. Tout cela m’afflige. Quoiqu’ils soient pleins de larmes, tellement que celles-ci n’ont ni fin ni terme, jamais il n’y eut deux si beaux yeux. Les pleurs qu’elle verse m’affligent, et rien ne me cause une aussi grande angoisse, comme de la voir lacérer son visage, sans qu’il l’eût mérité le moins du monde. Jamais je n’en ai vu d’aussi bien dessiné, d’aussi frais, d’aussi délicatement coloré. Mais ce qui m’arrache complètement le cœur, c’est de lui voir serrer sa gorge. Assurément, elle ne peut pas s’empêcher de se faire le plus de mal possible. Et pourtant, nul cristal, nulle glace ne sont aussi brillants ni aussi polis. Dieu ! pourquoi commet-elle une si grande folie ? »
La veuve « lubrique » est aussi un des thèmes de l’iconographie érotique dont je vous propose ici quelques exemples.
Les couronnes de l’amour ( cliché Michel Brodsky), extrait du Musée du Fétichisme
Mes Funérailles ( tableau de Clovis Trouille ) ibid
La Veuve ( Max Bruning )
Deux tableaux de Jean-Marie Poumeyrol ( dont La veuve aux miroirs )
Un tableau anonyme : " veuve juive
"
Gravure du 19ème siècle : la jeune veuve
La Meute : J - 20
La vallée des roses, Lucien BODARD ( Editions Grasset, 1977 )
Dans l'Empire du Milieu, la jeune Yi parvient à épouser l'empereur et à s'emparer du
pouvoir.
Page 190
« Hieng-fong ouvre la serrure du coffret et en rabat les panneaux. Là-dedans, Yi discerne une rangée d’objets artistiques. Ce sont des pénis reproduits avec leurs attributs, colonnes auxquelles s’accrochent en bas une boursouflure, une anse à grappes, et qui s’épanouisssent en de puissantes ogives. Elle en compte une douzaine, allant des petites verges jusqu’aux plus énormes lingas. Tous sont ciselés dans les matières les plus précieuses. Tous sont dressés, en une érection éternelle, monuments triomphants de la Virilité.
Hieng-fong choisit parmi eux un instrument à l’aspect repoussant et inexplicable. Il faut quelques instants à Yi pour démêler ce qu’est cette monstruosité : deux phallus mêlés par
leur base, mais s’érigeant en sens contraire, tête-bêche, s’opposant en leur conjonction. L’un est superbe, en or rougeoyant. L’autre, au lieu d’être taillé dans une noble substance dure, est
fabriqué dans une sorte de gomme, d’une rigidité souple, blanchâtre, d’où s’échappent quantité de lanières et de crochets. Hieng-fong, tenant l’objet ignoble, revient à Yi avec son sourire
le meilleur.
- Votre fente abjecte va devenir le terroir où pousseront les racines d’un tronc magnifique qui sortira de vous.
Yi est cette fois saisie par l’effroi car elle ne devine pas l’abjection contenue dans ces mots.
- Prenez la position très laide de la fente la plus ouverte. Et vous vous enfoncerez très soigneusement le membre
à l’essence résineuse. Ainsi se plantera-t-il en vous, ses tentacules et ses filaments s’étendront, se fixant et s’accrochant à vos parois internes comme des crampons, des plantes grimpantes.
Votre chaleur rendra cette gomme et ses radicelles collantes, sans vous faire aucun mal. Et, cela se fixera en vous telle une plante dans un limon fertile. Il sortira de vous, comme s’il avait
germé de vous, comme s’il était vôtre, le magnifique phallus d’or. Alors, vous serez vraiment pareille à un homme. Votre infecte cavité sera heureusement transformée en jardin souterrain, et vous
exhiberez dehors le plus superbe engin.(…)
Le saint Homme remet la « chose » à Yi. Très docilement, elle la prend et se met à l’oeuvre, malgré la difficulté. Jambes écartées pour procéder mieux, elle arrive à fixer la pointe phallique, celle qui est poisseuse, contre la niche de sa virginité. Elle la presse contre l’alcôve encore refermée de sa pureté, qui devait conduire au bonheur des salles charnelles de son palais corporel. À ce moment Hieng-fong susurre :
- Faites doucement, car je veux que votre hymen soit déchiré sans saigner. Qu’il cède délicatement, sans pleurer de larmes rouges. Si cela n’était pas, ma contrariété serait grande et pourrait gâcher mon superbe dessein à votre égard.
Alors, quoique l’objet soir lourd et encombrant, Yi s’applique à se déflorer avec une méticulosité extrême. Elle fait pénétrer le bout visqueux avec une grande lenteur. Elle sent qua sa virginité se rompt, petite membrane qui cède heureusement sans que la moindre goutte de sang endeuille son dépucelage (…) Yi continue à faire entrer en elle le penis collant et herbeux de la honte. Sous la pression de ses doigts appuyant fermement en continuellement, les cloisons très resserrées de sa trouée, jamais visitée, s’écartent. Violée par elle-même avec la sensation d’une brûlure aiguë et sourde : parois sèches semblant en proie à un feu consumant plus qu’à un arrachement. L’ustensile avance peu à peu en elle, portant toujours plus loin le foyer enflammé, arrivant au fond d’elle-même.
(Finalement,) le phallus d’or sort d’entre ses jambes comme un superbe fruit. Très puissante colonne émergée de son être. Elle apparaît désormais magnifiquement pourvue de ce qui fait
l’orgueil des hommes. Hieng-fong se pâme devant son pilier superbe :
- Buvons, buvons à votre virilité. Votre marécage est devenu votre arc de triomphe. Célébrons et jouissons… «
Et c’est avec ce phallus d’or que Yi va enculer Hieng-fong, le Fils du Ciel. Les dessins hentaï qui illustrent
cet extrait m'ont paru correspondre assez bien à la situation ( même si l'on n'est plus en Chine mais au Japon )
Désidéria, Alberto Moravia ( éditions Flammarion, collection Lettres étrangères, 1979 )
Désidéria : Viola va chercher son Polaroïd resté sur la console avec une photo qui sort d’une fente, comme une langue moqueuse. Elle arrache le cliché qu’elle regarde attentivement : il y a moi, Désidéria, endormie, recroquevillée sur moi, avec le membre d’Erostrato dans mon poing fermé ; il y a Erostrato qui tourne son visage vers elle avec dans les yeux son regard de complicité professionnelle, celle qu’elle préfère. C’est une photographie importante, pour ne pas dire historique. Ensuite Viola et son Polaroïd reviennent dans la chambre. Viola s’assied sans bruit devant la coiffeuse et me photographie deux ou trois fois. Un éclair de magnésium finit par me réveiller.
Moi : Comment expliques-tu cette manie de Viola pour le Polaroïd ?
Désidéria : Je pense que c’était comme une forme de voyeurisme existentiel, l’idée de surprendre la vie dans ce qu’elle a de plus intime, de plus naturel. Viola avait toujours aimé faire des photos et elle les réussissait. Le Polaroïd était sa dernière découverte et elle ne cessait de s’en servir. Un jour, elle m’a même photographiée nue, allongée sur le dos, les jambes écartées : elle disait que j’avais le plus joli con du monde.
Moi : Et toi tu la laissais faire ?
Désidéria : Moi j’aurais préféré refuser ; j’étais obligée d’obéir à la Voix dont le point de vue, tu le sais, était que je devais faire tout mon possible pour empêcher Viola de revenir à son penchant maternel.
Moi : Qu’a fait Viola pour te convaincre de te laisser photographier dans cette pose ?
Désidéria : Elle a inventé un truc.
Moi : Quelle sorte de truc ?
Désidéria : Elle m’a dit qu’elle avait envie de photographier toutes les parties de mon corps , les unes après les autres, et chacune en particulier, pour faire un album qu’elle intitulerait : Le corps de Désidéria. C’est sous ce prétexte qu’elle est arrivée à obtenir de moi que je la laisse photographier mon sexe sans qu’elle me laisse deviner ce qu’elle avait dans la tête.
Moi : Et qu’est-ce qu’elle avait dans la tête ?
Désidéria : Simplement posséder la photo de mon sexe.
Moi : Et cet album ?
Désidéria : Elle l’a fait mais la photo en question n’y figurait pas. Agrandie, bien encadrée, elle l’avait suspendue dans sa salle de bains, sur le mur en face de la baignoire. Mais moi je lui avais fait observer que si les domestiques voyaient cette photo, ils ne manqueraient pas de faire des suppositions sur les rapports qui pouvaient exister entre nous. Alors elle est allée l’accrocher dans un endroit où elle pouvait la regarder sans que personne ne le sache.
Moi : Dans quel endroit ?
Désidéria : Tu te rappelles que je t’ai parlé un jour de ce coffre-fort caché dans un des panneaux de la bibliothèque de cette pièce qu’elle appelait son studio.
C’est là, à l’intérieur du panneau qu’elle a collé avec du ruban adhésif la photo agrandie de mon sexe. C’est elle qui me l’a montrée. Un jour, elle a ouvert le panneau en ma présence et elle a
dit, sur un ton négligent et vaguement aguicheur en composant les chiffres du coffre : « Tu vois, ça c’est toi ; ce pourrait être n’importe quelle femme, mais moi je sais que
c’est toi. » Elle a contemplé cette image avec une expression indéfinissable avant d’ouvrir la porte du coffre dont elle a retiré une liasse de billets de banque ; après avoir de
nouveau bloqué cette même porte, elle a posé le bout de ses doigts sur ses lèvres qui ont esquissé la forme et le bruit d’un baiser et elle a déposé ce baiser sur ma photo en en disant en
soupirant : « C’est là que je garde tous mes trésors », phrase particulièrement sibylline dont je n’ai pas compris le sens : faisait-elle allusion à son argent ou bien à
la photographie ? Peut-être aux deux. »
Lygéia : Monsieur Léon ( 1992 )
Editions Média 1000, collection les Interdits (collection dirigée par Esparbec)
Petite sœur des Editions La Musardine, Média 1000 est sans doute dans l’édition moderne française, la maison qui propose les récits les plus crus. On peut parler de littérature pornographique plus qu’érotique. C’est le cas de « Monsieur Léon », n° 296 de la collection. Le scénario tiendrait sur un timbre poste : Monsieur Léon est chargé de la sécurité dans une grande surface. Il coince une jeune fille, Cathy, pour vol de vêtements. Il profite de la situation pour faire pression sur la fille, et à force de chantage au dépôt de plainte, il l’amène peu à peu à devenir une partenaire régulière de ses jeux sexuels, auxquels Cathy prend évidemment goût et se révèle finalement être un sacrée vicieuse…
Le dessin de couverture est signé Alain Frétet
Voici une scène du début du roman où Monsieur Léon, sous prétexte de régler à l’amiable l’affaire du vol, a attiré Cathy chez lui et la force à se branler devant lui :
« - Je suis sûr que ce sera encore meilleur pour toi de te masturber pendant qu’on te regarde.
Il lui écarta lui-même les cuisses, tirailla sur une touffe de poils au passage puis vérifia l’humidité de son sexe du bout des doigts.
- Allons, comme dans ta chambre. Et ne fais pas semblant, je te surveille.
À bout de révolte, elle se cala bien contre le dossier et laissa sa main descendre lentement sur son ventre, puis atteindre sa motte.
Elle voulait oublier le regard qui pesait sur ses gestes et s’obligea à voir d’autres images – et comme elle était vraiment excitée par les attouchements, elle revit marc (son petit
copain), quand il lui avait retiré sa culotte et qu’il s’était frotté contre elle. Elle étala la mouille qui collait les poils de sa fente, et ce geste lui rappela le moment où le sperme du
garçon avait jailli dans sa main. Elle avait été étonnée de voir que c’était si liquide, elle imaginait ça comme une crème épaisse et opaque.
Cathy tripotait doucement son clitoris. Elle était consciente du regard fixé sur elle, même si la honte lui faisait fermer les yeux.
Et elle était surtout consciente du fait que ça l’excitait. Monsieur Léon lui dit de ce ton railleur qu’il prenait avec elle :
- Dis donc, petite vicieuse, on dirait que tu aimes vraiment ça. Tu n’as pas honte de te branler devant quelqu’un ?
Il lui prit la main et l’écarta.
- Fais voir un peu… Ton bouton a drôlement grossi. On voit que tu le tripotes souvent...
La petite restait cambrée, les fesses soulevées ; elle soupirait très fort, et la sueur collait ses cheveux sur son front. Le surveillant chatouilla le bouton gonflé.
- Tu mouilles comme une grande.
Cathy se raidit de honte.
- Jolie rose bien ouverte. Ça sent même assez fort. Vas-y, tu en meurs d’envie, fais-toi jouir.
Cathy aurait voulu résister. Pourtant, elle laissa de nouveau glisser ses doigts au bas de son ventre. Elle recommença à se branler, incapable de résister à l’excitation sale qu’elle ressentait. Elle se sentait tout près du plaisir mais n’y arrivait pas. Elle repensa aux tripotages avec Marc, et manipula plus vite le bouton gonflé.
Elle se masturbait avec des gestes saccadés et de plus en plus rapides. Elle se plia en deux, la bouche ouverte sur un cri muet.
Elle se détendit lentement et ouvrit les yeux. Monsieur Léon lui dit méchamment :
- Tu es une salope, tu sais. Une fille normale serait incapable de faire ça en se sachant regardée.
Elle était toujours exhibée et lui laissait voir de près son sexe ouvert, les poils collés en mèches.
- Si tu pouvais te voir !
Il écarta les chairs pour humer l’odeur poisseuse.
- Tu es toute baveuse…
Elle frissonna, reprise par un sentiment de plaisir abject. »
Pétrone
Le Satiricon
On sait peu de choses de Pétrone, si ce n’est qu’il vécut au 1er siècle après J.C. Le Satiricon fut popularisé en 1969 par le film éponyme de Fellini.
Les illustrations signées Gil viennent de la revue Club Défi datant sans doute de la fin des années 90. Elles accompagnaient une nouvelle pornographique ayant pour cadre la Rome antique
Le texte que je vous livre ici est paru en 1979 aux éditions J.C Lattès, dans la collection « Les classiques interdits ». Traduction du latin par Héguin de Guerle.
Chapitre CXI
« Il y avait à Ephèse une dame en si grande réputation de chasteté, que les femmes mêmes des pays voisins venaient la voir par curiosité,
comme une merveille. Cette dame ayant perdu son mari, ne se contenta pas des signes ordinaires de la douleur ; de marcher, les cheveux épars, à la suite du char funèbre ; de se meurtrir
le sein devant tous les assistants : elle voulut encore accompagner le défunt jusqu’à sa dernière demeure, le garder dans le caveau où on l’avait déposé, selon la coutume des Grecs, et
pleurer nuit et jour auprès de lui. Son affliction était telle, que ni parents, ni amis ne purent la détourner du dessein qu’elle avait formé de se laisser mourir de faim. Les magistrats
eux-mêmes, ayant voulu faire une dernière tentative, se retirèrent sans voir pu rien obtenir. Tout le monde pleurait comme morte une femme qui offrait un si rare modèle de fidélité, et qui avait
déjà passé cinq jours sans prendre aucune nourriture. Une fidèle servante l’avait accompagnée dans sa triste retraite, mêlant ses larmes à celles de sa maîtresse, et ranimant la lampe
placée sur le cercueil, toutes les fois qu’elle était prête à s’éteindre. (…)
Une nuit, le soldat qui gardait le cimetière aperçut une lumière qui brillait au milieu des tombeaux ; et entendit les gémissements de notre veuve. Cédant à la curiosité innée chez tous les hommes, il voulut savoir ce que c’était, et ce qu’on faisait en cet endroit. Il descend donc dans ce caveau ; et, d’abord, à l’aspect de cette femme d’une beauté plus qu’humaine, il s’arrête, immobile d’effroi, comme s’il avait devant les yeux un fantôme ou une apparition surnaturelle. Mais bientôt ce cadavre étendu sur la pierre, ce visage baigné de larmes, ces marques sanglantes que les ongles y ont creusées, tout ce qu’il voit dissipe son illusion ; et il comprend enfin, comme cela était vrai, que c’était une veuve qui ne pouvait se consoler de la mort de son époux. Il commença donc par apporter dans le caveau son pauvre souper de soldat, puis il exhorta la belle affligée à ne pas s’abandonner plus longtemps à une douleur inutile, à des gémissements superflus (dans un premier temps, elle refuse obstinément). Enfin, sa servante, séduite sans doute par l’odeur du vin, ne put résister à une invitation si obligeante, et tendit sa main vers les aliments qu’on lui présentait ; puis, dès qu’un léger repas eut restauré ses forces, elle se mit à battre en brèche l’opiniâtreté de sa maîtresse…(…) La pauvre veuve, exténuée par une si longue abstinence, laissa vaincre son obstination : elle but et mangea avec la même avidité que la suivante, qui s’était rendue la première.
Chapitre CXII
Vous savez qu’un appétit satisfait éveille bientôt de nouveaux désirs. Notre soldat, encouragé par le succès, employa, pour triompher de la vertu de la dame, les mêmes arguments dont il s’était servi pour la persuader de vivre. Or, le jeune homme n’était ni sans esprit, ni d’un extérieur désagréable, et notre chaste veuve s’en était aperçue ; la servante, pour lui gagner les bonnes grâces de sa maîtresse, répétait souvent :
Pouvez-vous résister à de si doux penchants,
Et, dans ces tristes lieux, consumer vos beaux ans ?
Enfin, pour abréger, vos saurez que la bonne dame, après avoir cédé aux besoins de son estomac, ne défendit pas mieux son cœur, et que notre soldat obtint une double victoire. Ils dormirent donc ensemble, non seulement cette nuit qui fut témoin de leurs noces impromptues, mais le lendemain et le jour suivant. Toutefois, ils eurent soin de fermer les portes du caveau, si bien que quiconque, parent ou ami, fût venu en cet endroit, eût pensé que la fidèle veuve était morte de douleur sur le corps de son mari.(…)
Chapitre CXXXVIII
(le narrateur qui souffre d’impuissance n’a pu satisfaire Circé la magicienne. Il se rend donc chez Oenothée, la sorcière pour être guéri)
Oenothée, à moitié ivre, se tourna vers moi, et me dit : « Il faut maintenant achever les mystères qui doivent rendre à vos nerfs toute leur vigueur. »
À ces mots, elle apporte un phallus de cuit noir, le saupoudre de poivre et de graine d’ortie pilée, détrempés d’huile, et me l’introduit pas degrés dans l’anus. Puis, l’impitoyable vieille ne bassine les cuisses de cette liqueur stimulante. Mêlant ensuite du cresson à l’aurone, elle m’en couvre la partie malade, et, saisissant une poignée d’orties vertes, m’en fouette à petits coups le bas-ventre. Cette opération me causait de cuisantes douleurs : pour m’y soustraire, je prends la fuite
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