lectures x

Vendredi 26 juin 2009 5 26 /06 /Juin /2009 08:28

Vladan MATIJEVIC ( né le 16 novembre 1962 )

Les aventures de Minette Accentiévitch

Sous-titre : Court roman de chevalerie  (Editions  Points Seuil, 2007)

Titre original : Casovi Radosti ( leçon de joie)  paru en 2000

Traduit du serbe par Gojko Lukic et Gabriel Iaculli.

 

À toutes mes compagnes, je me suis permis de demander un jour de tenter de m’expliquer ou de me décrire ce qu’elles éprouvaient au moment de l’orgasme. Cette question me hantait et me hante encore. Si j’ai parfois obtenu des explications incomplètes, le plus souvent elles m’ont avoué être incapables de me répondre tant la chose leur paraissait indescriptible, comme abstraite. Je m’en suis donc remis à la littérature pour tenter de trouver la clef de ce mystère.

Voici par exemple la description de l’orgasme de Minette Accentiévitch, même si le point de vue me semble essentiellement masculin. Et vous, mesdemoiselles et mesdames, vous reconnaissez-vous dans ce texte et qu’en pensez-vous ?

 

Orgasme ( pages 93-95 )

 

Les muscles de son abdomen sont devenus de pierre et ses muscles vaginaux se sont resserrés comme un boa autour de son butin. De ses mollets, elle le poussait par les fesses pour l’enfoncer au plus profond d’elle. Ô quelles délices l’ont envahie ! Ses lèvres se sont ouvertes pour jeter un cri, mais seul un gémissement est sorti de sa gorge, pourtant suffisamment audible pour provoquer un scandale si l’on était en train de la branler dans un cinéma ou de lui frotter le pubis dans un autobus plein de monde. Elle n’avait aucune conscience d’où elle se trouvait, ignorait si elle était dans une voiture où le levier de vitesses, le frein à main et d’autres mandrins devenaient des phallus pointés sur elle, ou dans une entrée d’immeuble où les ampoules ont grillé plutôt que d’éclairer des graffitis obscènes, ou encore dans un bois où chaque bulbe de champignon ressemblait à un gland. Un instant elle a cru être une gamine qu’un garçon, au cours d’une excursion scolaire, pénètre par derrière, tandis que sur l’autre lit sa copine fait semblant de dormir. Et comme elle ne sait ni qui elle est ni où elle est, on comprendra qu’elle ne sache non plus avec qui elle est, et ce n’est pas un chuchotement indistinct et entrecoupé qui va l’aider à le savoir.

   En elle sont, lui semble-t-il, tous les hommes du monde, et tous les ancêtres mâles, et son père, et tous les descendants encore à naître. Dans toutes les ouvertures de son corps s’enfoncent des membres, l’un plus gros que l’autre. Ils s’enfoncent dans ses oreilles, dans son nombril, dans la fossette de son menton. Dans les années de sa vie, dans ses jours, ses rêves, ses désirs, dans son nom même. Les os de son bassin s’écartent pour livrer passage à un membre géant, somme de tous les membres qui se sont raidis et ont durci à cause d’elle, et chaque pore de sa peau s’ouvre, bâille, prêt à contribuer à la réception du colosse. Elle a envie que ses entrailles deviennent la tanière de ce membre géant, elle a envie de finir empalée sur lui, d’être tuée par lui. Elle est prête à se vider de soin sang sur des feuilles humides, sur un matelas trempé de sueur dans un gymnase, dans une cave obscure sous les yeux d’araignées curieuses et de scorpions hautains, elle est prête, où qu’il puisse se trouver.

On peut même dire que sur son visage apparaît la peur qu’elle ne revienne plus à la vie après cet orgasme, qu’il ne lui reste plus suffisamment de force pour en chercher de nouveau un pareil, car un meilleur, elle ne pourra certainement pas y atteindre, elle en est convaincue. Elle voudrait être consumée par le désir de stupre, être déchirée, remplie de foutre, que le foutre gicle de sa bouche, de ses oreilles, de son nez, qu’il se déverse alentour, qu’il inonde le monde entier, qu’elle en finisse de courir après les jouissances. Mais au bout d’un moment, elle se laisse gagner par la paix environnante. Seul son clitoris palpite encore avec une frénésie inentamée comme s’il marquait les dernières secondes, comme s’il faisait le décompte avant la grande explosion, avant l’éruption finale, avant l’éjaculation qui fera de ce monde un ex-monde. Une goutte de sueur glisse dans la raie de son cul et efface les pressentiments apocalyptiques. Qu’il était bon, cet orgasme –se dit-elle en desserrant l’étau de ses jambes, puis en donnant des tapes sur le dos de l’homme, le genre de tapes qu’on donne à un cheval qui est arrivé le premier au poteau, elle remet à plus tard la réflexion sur le sens de la phrase formée dans une sorte de semi-conscience -, je suis mortelle, mais indestructible. 

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 19 juin 2009 5 19 /06 /Juin /2009 09:28

C'est le moment du bac, un peu de réflexion ne peut pas faire de mal... 
V.Despentes King Kong Théorie (Editions Grasset , 2006)

Chapitre : Porno sorcières

 

Le porno pose un vrai problème : il défoule le désir et lui propose un soulagement, trop rapidement pour permettre une sublimation. À ce titre, il a une fonction : la tension dans notre culture entre délire sexuel abusif (en ville, les signes en appelant au sexe nous envahissent littéralement le cerveau) et rejet exagéré de la réalité sexuelle (on ne vit pas dans une giga-partouze perpétuelle, les choses permises ou possibles sont même relativement restreintes). Le porno intervient ici comme défoulement psychique, pour équilibrer la différence de pression. Mais ce qui est excitant est souvent embarrassant, socialement. Rares sont ceux et celles qui ont envie d’assumer en plein jour ce qui les fait grimper aux rideaux, dans le privé.* On n’a pas forcément envie d’en parler avec nos partenaires sexuels. Domaine du privé, ce qui me fait mouiller. Car l’image que ça donne de moi est incompatible avec mon identité sociale quotidienne.

Nos fantaisies sexuelles parlent de nous, à la façon détournée des rêves. Elles ne disent rien sur ce que nous désirons voir arriver de facto. (…)

On demande trop souvent au porno d’être l’image du réel. Comme si ça n’était plus du cinéma. On reproche par exemple aux actrices de simuler le plaisir. Elles sont là pour ça, elles sont payées pour ça, elles ont appris à le faire. On ne demande pas à Britney Spears d’avoir envie de danser chaque soir qu’elle se produit sur scène. Elle est venue pour ça, on a payé pour voir, chacun fait son boulot et personne ne râle en sortant « je crois qu’elle a fait semblant ». Le porno devrait dire la vérité. Ce qu’on ne demande jamais au cinéma, technique de l’illusion par essence.

On demande précisément au X ce qu’on craint de lui : dire la vérité sur nos désirs. Je n’en sais rien, moi, du pourquoi c’est à ce point excitant de voir d’autres gens baiser en se disant des saloperies. Le fait est que ça marche. Mécanique. Le porno révèle crûment cet autre aspect de nous : le désir sexuel est une mécanique, guère compliquée à mettre en branle. Pourtant, ma libido est complexe, ce qu’elle dit de moi ne me fait pas forcément plaisir, ne cadre pas toujours avec ce que j’aimerais être.* Mais je peux préférer le savoir, plutôt que tourner la tête et dire le contraire de ce que je sais de moi, pour préserver une image sociale rassurante.

 

* C’est moi qui souligne

 

et pour conclure, cette très sensuelle illustration de Jean Morisot. Le dessin de la couverture du livre est signé Marie Meier
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Mercredi 10 juin 2009 3 10 /06 /Juin /2009 14:36

Né le 28 mai 1866 à Agram, Franz von Bayros connut une vie courte mais fulgurante. Dès l'âge de 6 ans, il manisfesta son désir de se consacrer au dessin. Ses premières oeuvres connues datent de 1882. Mais c'est à partir de 1897 que débute sa période la plus féconde qui durera jusqu'à sa mort le 2 avril 1924. Il laisse une collection impressionnante de dessins érotiques.
En 1967, les éditions GALA VERLAG publiaient un album de dessins du marquis, repris en 1978 par les éditions FUTUROPOLIS. Les 3 dessins que je vous propose sont tirés de cette dernière édition.
1) "L'épousée", ( 1905 ) illustration extraite d'un recueil de chansons et poèmes érotiques du 18ème siècle intitulé "Les escargots pourpres de Fleurette"

2) " Altruisme" ( 1907 ) extrait d'un album de 15 dessins intitulé "la Grenouillère" et publié sous le pseudonyme de Choisy le Conin. Le dessin était accompagné de cette légende :
" Mais, Idi, quand il te lèche le connin,
Tu oublies de mouvoir
Le doigt dans le mien"

3)" Le plumage bleu" ( 1908) extrait d'un portfolio " les Contes de la Toilette". Belle image de zoophilie soft.

Si vous êtes intéressé(e) par d'autres images du Marquis von Bayros, n'hésitez pas à prendre contact avec moi : mkoppera@orange.fr

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Samedi 4 avril 2009 6 04 /04 /Avr /2009 15:21

Dans le tome II de « Ma Vie Secrète » , édité aux Editions La Musardine dans la collection Lectures amoureuses (2007), Walter, le narrateur, se livre de temps à autre à des considérations presque philosophiques sur ses aventures et plus particulièrement sur la relation hommes-femmes. Voici ce qu’il écrit au début du chapitre 12, pages 195-197 :

 

«  J’eus de bonne heure le goût des formes féminines. Le visage avait évidemment pour moi l’attraction ordinaire, car la beauté de l’expression parle en premier à l’âme de l’homme. Les yeux d’une femme lui parlent avant qu’elle ouvre sa bouche, et instinctivement (car la connaissance véritable lui vient seulement dans ses années de maturité), il lit en eux, l’inclination, le dégoût, l’indifférence, la sensualité, le désir, l’abandon voluptueux, ou la luxure farouche et téméraire.

Tous ces sentiments peuvent être vus dans les seuls yeux d’une femme, car ils expriment et provoquent chaque sentiment, chaque passion, chaste ou sensuelle.* Ils peuvent susciter chez l’homme l’amour chaste, comme on l’appelle, qui est considéré tel jusqu’à ce que l’expérience enseigne que, quelque chaste qu’il puisse être, il ne peut exister sans le secours occasionnel d’une queue raide et brûlante, palpitante, dans un con chaud, largement distendu, et une décharge simultanée des sucs spermatiques des deux organes.* Le reste du corps d’une femme, les seins et les membres, peut exciter la luxure non accompagnée par l’amour et, dès que commence l’admiration pour eux, la luxure suit instantanément. Un petit pied, une jambe et une cuisse rondes, dodues, et un gras postérieur parlent directement à la queue. Les formes sont en fait plus attrayantes pour la plupart, et créent chez l’homme des années de maturité un attachement plus durable que le plus charmant visage Une femme laide avec un beau cul et de belles jambes, et des seins fermes et pleins, attirera un homme ( à moins que son con soit une affreuse balafre), où la demoiselle au plus mignon visage échouera *. Peu d’hommes, à moins que leur ventre ne soit gros, ou qu’ils ne soient très vieux, s’attacheront longtemps à une dame osseuse dont les fesses maigres peuvent tenir dans la main. J’eus tôt le goût des formes féminines, un goût né avec moi. Même petit garçon, je choisissais des partenaires pour danser parce qu’elles étaient ce que j’appelais « pleines de mie », et j’admirai même une fois une femme entre deux âges qui nous vendait de gros bonbons à la menthe, parce que je l’avais surprise exhibant ses grosses jambes en s’accroupissant pour pisser. »

 

* C’est moi qui souligne et qui mets en caractères gras

 

Certes ces mots datent de plus d’un siècle, mais cette analyse du  rapport au corps de l’autre est intéressante. Qu’est-ce que la beauté ? Est-elle le moteur du désir ? Walter répond presque catégoriquement par non, et je ne suis pas loin de partager son point de vue !

 

 

La photo est une image porno des années 20. Quant aux deux dessins, le premier est signé Nato, le second Marcel Vertès

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Vendredi 3 avril 2009 5 03 /04 /Avr /2009 17:57

Le recueil de Juan Manuel de Prada s'ouvre avec un texte intitulé " Les hérauts du con",  texte à la gloire des touffes de poils sous les aisselles. Le texte est absolument délicieux. je ne résiste pas au plaisir de vous en livrer quelques passages et ne saurais que vous recommander encore une fois la lecture de cet ouvrage remarquable.
La photographie d'Elizabeth Jagger est parue dans un article de Nouvel Observateur du 19 avril 2007, article intitulé " La revanche des poilues". De l'auteur de ce cliché je n'ai que les initiales : D.R
J'ai trouvé la seconde photo (photomontage assez réussi) au fil d'un vagabondage sur le net
.

Les hérauts du con

« L’an court et les traits de Noria se brouillent, jusqu’à ce que seuls survivent le triangle isocèle que forme son pubis et la selve de ses aisselles, qu’elle ne rase jamais. ( …) La chaleur étouffante de l’été fait suffoquer Noria et l’engage à sortir presque nue dans la rue, avec une petite robe à fleurs et à bretelles qui laisse à découvert un bon morceau de dos au naturel, une large surface de peau que mes mains caresseraient volontiers, si elles osaient. (…)
 J’attends le moment où, tendant ses bras de porcelaine, elle me saisira par les épaules pour me donner deux baisers chastes, un  sur chaque joue. Alors, j’en profiterai pour couler un regard sur ses aisselles, sur ces deux panaches de poils que Noria  porte toujours sur elle, et je verrai en eux, les hérauts du con (celui de Noria, qui m’a toujours été interdit), ou des cons excédentaires qui, à défaut de place entre les jambes, sont venus se loger à l’ombre des bras, dans une attente vigilante qui portera quelque jour ses fruits et les rendra à l’endroit auquel ils appartiennent. Quand Noria ne sait plus où elle en est, ses aisselles, mystérieuses sous tout le poil qu’elles exhibent, me clignent de l’œil, de leur œil aveugle, avec des paupières moroses qui se ferment pour montrer une frange de cils d’une épaisseur invraisemblable (…) Noria s’éloigne dans une chaleur pacifiée, paraît se fondre sous le soleil, avec sa petite robe à bretelles dont la transparence révèle une culotte inexistante, et le feuillage épais de ses aisselles forme un triangle isocèle avec le con pour sommet. »


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Mercredi 1 avril 2009 3 01 /04 /Avr /2009 14:42


Dernier numéro du magazine paru au printemps 1986. pourtant, rien ne laissait présager le "chant du cygne". Le numéro 30 est même paradoxalement très riche. Je ne sais pas quelles sont les causes exactes de la "mort" de Fascination. Peut-être a-t-il été victime de son austérité( à l'exception des pages de couverture, tous les documents étaient en noir et blanc ), mais ce n'est qu'une hypothèse. Si quelqu'un peut me renseigner, qu'il n'hésite pas.
Restent les documents que je vous ai sélectionnés dans ce numéro 30 très riche
1) À propos d'un article consacré à un roman de Jean-Claude Forest, une image extraite d'une BD " La Jonque fantôme vue de l'orchestre" parue chez
Casterman en 1981

2 ) Un dessin toujours de J.C Forest extrait de "Louise Rose", BD inachevée dont quelques images furent réunies chez Futuropolis et Kesserling en 1982 ( notez au passage, pour les amateurs de généreuses pilosités pubiennes dont je m'honore de faire partie, la touffe débordante de la dame en petite tenue )

3) Une photo d'une des filles du Bataclan, ( 1906) , figurantes du theâtre érotique anonymes, prises dans les coulisses... La femme est majestueusement belle, la pose lascive ... Pas plus de commentaire, l'image se suffit à elle-même.

4) Une belle photo porno de la "belle époque". le mec bande, la femme a une belle chatte. Ils s'embrassent... Le jeu de langues semble spontané. Elle lui tient délicatement la bite, elle a les cuisses légèrement écartées : ils sont excités, l'un comme l'autre. Ils vont baisser, sans aucun doute !

5) Dossier : "L'amour en noir et blanc". Dessin raciste et xénophobe de K. Sohr, publié en Allemagne pendant la guerre 14-18. Marianne, cette dévergondée, se laisse peloter et sans doute baiser par ce tirailleur africain !

6) Illustration anonyme pour " Une jeune fille à la page " ( roman d'Héléna Varley , 1938 ). La dite jeune fille se fait somptueusement enculer par un black, et elle semble s'y prêter avec complaisance.

7) Trio bicolore: Illustration de Luc Lafnet ( pseudo : Grim) pour une édition clandestine des " Stations de l'amour". La femme noire se fait lécher la chatte pendant qu'elle suce monsieur. La femme blanche en est réduite à se branler... Mon dieu, mon dieu ! C'est le monde à l'envers !


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Jeudi 19 mars 2009 4 19 /03 /Mars /2009 13:15

       Les Editions du Seuil viennent de sortir une série limtée, réédition à couverture d'un rose velouté, composée de 9 titres. parmi ces titres, figure "Cons" de Juan Manuel de Prada (écrivain espagnol né en 1970 ). 55 petits textes absolument délicieux traduits de l'espagnol par Gabriel Iaculli, dont il faut saluer le travail. Un pur chef d'oeuvre d'humour, d'obscénité réjouissante et de bonne littérature avec ce qu'il faut de culture, d'autodérision et de style... À lire absolument  !L'édition originale date de 1995, mais rassurez-vous, le texte n'a rien perdu de sa vigueur érotique. Difficile dans ce cas de vous choisir un extrait. J'ai pris un peu au hasard, tant tous sont excellents. Alors, voici dans son intégralité : "Le con des veuves" ( page 119 à 121, Points Seuil  )

Le con des veuves

Du temps où la honte et la dignité existaient encore, les veuves  respectaient leur défunt mari et lui consacraient ( en une offrande sceptique, car les veuves sont des athées qui ne croient pas que leur sacrifice ait un destinataire) le deuil de leurs atours et de leur chair, au moins pendant un an. Quelle séduction laborieuse que celle du séducteur de veuves, qui devait les suivre à l’église toutes les fois qu’elles s’y rendaient, dire avec elles leurs rosaires, des oraisons jaculatoires et des prières pour le repos de l’âme du défunt ! Maintenant, à l’heure de la démocratie, nos veuves ont perdu l’enchantement des temps jadis, et leur deuil est réduit à une veillée qui passe bien vite et au tralala des funérailles. Si bien que le séducteur de veuves doit désormais lire chaque jour (et il n’est de lecture plus agréable) les notices nécrologiques des quotidiens et assister aux enterrements, aux messes des morts et aux messes annuelles qui y sont annoncées, dans sa chasse à la veuve qui, au moins pour ces cérémonies, est en grand deuil – voile et souliers vernis noirs.
Ce sont ces veuves nostalgiques que préfère le chasseur de veuves, ce sont ces veuves auréolées du prestige du chagrin survivant au tombeau qu’il courtise, dès la sortie de l’église, en leur adressant tout le répertoire des paroles de réconfort le plus éculé, tiré des pensées de circonstance de l’almanach  ou de l’Imitation de Jésus-Christ. Il se trouve toujours quelque veuve pour mordre à l’hameçon – car la veuve est aussi naïve et crédule que la ménopausée et le veuvage n’est en fait qu’une ménopause de courte durée, à laquelle succèdent les fureurs utérines -, pour accepter les hommages du galant homme qui va la raccompagner à son domicile, et, une fois dans la place, la déshabiller avec le doigté acquis du temps où il était employé des pompes funèbres spécialisé dans l’habillage des morts.  Avec leurs chaussures vernies, sous leur voile et leur robe de grand deuil, les veuves portent une combinaison d’une blancheur obscène réhaussée de dentelles et de broderies, lingerie perverse aux petits nœuds de satin rose, que notre galant défait de ses doigts tremblants avant de s’attaquer aux crochets qui fixent les jarretelles aux bas, aux agrafes qui retiennent le soutien-gorge, et faire glisser les bas avec couture ( toute veuve qui se respecte n’en met pas d’autres) et l’élastique de la culotte ; alors, oui, il fait face au deuil intime des veuves, ce con au pubis immense, qui semble lui tenir rigueur d’être ainsi profané, ce con pareil à un stigmate de deuil au milieu de toute cette blancheur aveuglante des chairs. Mais notre séducteur étouffe ses remords, couche avec la veuve, s’accouple avec elle, enflammé de désir et de nécrophilie. Alors, le plus souvent, il trouve le con de la veuve trop mouillé, trop lubrifié d’une substance trop récente et trop blanche, et tout en constatant que son ardeur faiblit, il en conclut que ce qui a provoqué la mort du mari, c’est le con indécent de la veuve, inondé de foutre, vorace et si heureux de l’être.

 

illustrations. Dans l'ordre :
une photo d'un film érotique des années 1960 ( références inconnues !)
une reproduction d'un tableau de Clovis Trouille intitulé "Mes Funérailes
un tableau de Jean-Marie Poumeyrol, ayant pour titre : " La couronne de la mariée" ( je l'imagine très bien en veuve ! )
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Lundi 16 mars 2009 1 16 /03 /Mars /2009 16:47


Avant-dernier numéro du magazine et malheureusement pas grand-chose à se mettre sous les yeux. Alors, au fil des pages, je vous ai trouvé :
1) un dessin de Fabiano (1882-1962) de son vrai nom Fabien-Marie-Jules Coup, qui abandonna Paris vers 1920 pour bourlnguer sur toutes les mers du globe. Le dessin que je vous propose vaut surtout par sa légende...

2) une vignette d'un "eigth-pagers" mettant en scène Dick Tracy ( il faut dire qu'avec un prénom pareil il aurait été dommage de rater l'occasion de tirer un coup !) Humour...

3) Une carte postale d'une série de 8 appelée "optiques", je n'en connais pas l'auteur, mais c'est plutôt bandant . (datée de 1985)

4) une photo prise par Pierre Louÿs vers 1895. publiée par Serge Nazarieff dans Le nu stéréoscopique. Photo pour illustrer le texte de la chanson grivoise ayant pour titre "Le p'tit abri"... Et bien voilà un p'tit abri bien accueillant !


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Samedi 14 mars 2009 6 14 /03 /Mars /2009 18:54

Dans le recueil de Serge Lama paru en 2007 aux Editions Anne Carrière " Sentiment Sexe Solitude", je vous ai sélectionné 10 poèmes très érotiques, voire obscènes. À l'époque, on parla beaucoup de ces poèmes, parfois pour dire du mal de leur auteur. Moi, j'aime bien, je trouve ça sympa, souvent touchant, toujours sincère... Je vous laisse juges.

J’aime les cons à la folie,

Les clitos, raides tours de guet ;

Je ne suis jamais fatigué

D’en sucer la mélancolie

Et leurs larmes me rendent gai.

 

J’aime à mort sucer les cramouilles

Ce maquis, cette rose raie,

Ma langue y dessine à la craie

Des mèches de flamme qui mouille

Et j’avale tous leurs secrets.

 

Vive les chattes bien poilues

     Et bien charnues,

Le rouge rit sous le velu

    De leurs chairs nues,

Vive les chattes qui s’écartent

Entre mes doigts comme des cartes.

 

Mon sexe n’est hélas que mon onzième doigt,

Je voudrais que mon corps entier pénètre en toi.

 

Dans l’anneau de l’anus

Si lisse de Vénus

Gicle le terminus

De l’homo erectus.

 

D’oblongs agrumes, des engins,

Sceptres spéciaux, spacieux, spatiaux, ces monolithes

Effleurant ton pruneau d’Agen,

Godemichés aristocrates, vits d’élite

Sont seuls dignes de ton vagin.

 

 Tant que vous êtes seule, osez,

Profitez-en pour vous baiser

Vous-même, dans ce va-et-vient

Dont seule la nuit se souvient,

Ce sera d’autant plus exquis

Que vous choisirez avec qui.

 

Chère élève studieuse,

Chaque nuit branle-toi,

Dans ta fente insidieuse

Enfonce tous tes doigts,

Décapsule ton cul

D’un doigt juste mouillé,

Ça, j’en suis convaincu,

Va le déverrouiller.

Cette entrée interdite

Prépare-la petite,

Pour qu’un beau prince y glisse

Un bâton de réglisse.

 

Je voudrais te voir

Une nuit entière

Derrière un miroir

Sur une litière

Te faisant fourrer

De mille manières,

De pipe en pipe

De type en type,

Avec des gonzesses

Te léchant les fesses…

Moi, dans mon fauteuil,

Je me rince l’œil.

 

Je sais des femmes de tout âge

Aux bouches pleines de vagins

Et qui s’enfoncent des engins

Enormes et lourds, qui fourragent

Leur rouge théâtre qui geint.

 

 

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Vendredi 6 mars 2009 5 06 /03 /Mars /2009 19:23

Ivre de pain perdu, extrait n° 2

Il y avait aussi des passages plus conventionnels, comme cette lettre qu’une adolescente, Angiolina, adresse à Nil, lettre où elle exprime son amour et son désir ( extrait du chapitre 5, pages 110-111)

« Mon amant tout nu, tout doré, j’ai envie de tes lèvres, de ton corps, de ton sexe, de la lueur qui danse dans tes yeux durant le plaisir. Quand donc te retrouverai-je dans notre lit de Monsieur-le-Prince, à la lueur su cierge, à la musique de Donovan ? Je désir tellement cet instant. J’ai drôlement envie d’être dans vos bras, je caresse mon ventre, mes cuisses, mes épaules, en m’imaginant que c’est votre peau si douce que je sens sous mes doigts, ou mieux, que ce sont vos mains qui me caressent. Je vous désire, j’ai envie de vous – très fort. J’ai envie que vous me preniez dans vos bras, que vous m’allongiez sur le lit où nous nous sommes tant de fois caressés, que vous me serriez contre votre poitrine, que vous me fassiez l’amour comme à une femme, et aussi comme à un petit garçon.

 J’aime presser ma bouche sur votre bouche tiède et profonde, je vous savoure Nil tout nu, rôti de soleil, Nil sur canapé, Nil parfumé aux senteurs orientales, Nil et les endroits secrets de son corps… Je veux dire qu’il me laisse le déshabiller sans rien dire, ses cils graves baissés sur moi, il fait « Oh ! » parce que je me montre audacieuse. Nil nu, sans défense, il ne bouge pas, si, parfois il tressaille un peu, il gémit un peu. Non, ne me touchez pas, mon amant soleil ! Restez immobile, faites le pharaon, vous avez compris ! Nil dont les fesses s’embrasent, sentez-vous mes mains avancer sur la face intérieure de vos cuisses ? Vous rendez-vous compte que vous vous ouvrez, tout doucement, que vous vous livrez à moi ? Je perds la tête et j’ai envie de me serrer contre vous, d’enlacer vos jambes de mes jambes, de vous aspirer de toutes mes forces, de jouir du va-et-vient de Mitrounet, de sentir le soleil se lever en moi. Mais auparavant je veux prendre votre bouche dans la mienne, lécher vos lèvres pourpres, vos dents si blanches, sucer votre langue fruit, boire votre salive. Je veux adorer vos oreilles coquillages, griffer votre dos, là, juste au milieu. Je veux mordre vos bras là où ils sont le plus en chair, après l’épaule. Mon bel ange tentateur, laissez-moi encore perdre mon visage dans vos aisselles parfumées, oh si ! encore. Ta poitrine, je me serre contre vous, c’est si doux, si chaud, tiédeur paisible… Je me laisse glisser le long de votre corps doré, ouvre-toi mon amour, laisse-moi te caresser, te sucer, entre les cuisses tiédeur humide entre les fesses vous gémissez et mordez l’oreiller…les petites boules à Mitroun’ je voudrais tant les prendre dans ma bouche ! Je suis le sillon et enfin ton sexe, ton sexe doux et lisse, le lécher longuement longuement tourner autour à toute vitesse enfouir son extrémité rose sous ma langue vous pétrir avec ma main te sucer te sucer faire jaillir  de toi toute ta semence…

Tu es l’Unique, mon amour du onze août, mon visiteur du soir, mon Nil dont le cœur palpite dans mon sein quand nous nous aimons, mon seigneur du monde. Tes cils sont des ailes de papillon, mon petit niouf-niouf. Moi, je suis ton petit pouf, ton petit poisson, ta lycéenne, ton amante. Jamais je ne serai à un autre. Je me suis donnée à vous et c’est à jamais que je vous appartiens. Je me suis dévoilée à vous corps et âme. Vous m’avez tout pris et vous m’avez tout donné. Il y a là un ouragan d’amour qui nous emportera ensemble à travers les années. Toujours ensemble, toujours les caresses, les tendresses, le plaisir, la gravité, je t’aime, je suis ta rencontre, ton enfant fidèle, ton esclave nubienne, ta maîtresse, ta muse, ton amante absolue pour tous les jours de l’éternité. »   
Etrange tout de même cette toute jeune fille qui demande à être enculée !!!

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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