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Dimanche 16 novembre 2008 7 16 /11 /Nov /2008 18:44

Extrait des mémoires de Jacques Casanova de Seingalt ( 1725-1798). Le passage qui va suivre se trouve au début du chapitre « La Dubois », jeune femme de 25 ans qui fut la gouvernante puis la maîtresse de Casanova en 1760. Dans l’extrait, Casanova se retrouve à Berne en compagnie de trois femmes ( la Dubois, sa bonne et deux Suissesses ) pour une « partie carrée ».

 

« Nous nous enfermâmes tous les quatre dans le bain.

Dès que je fus déshabillé, j’entrai dans l’eau avec ma robuste Suissesse. Ma bonne allait lentement : la nouveauté l’étonnait, et quelque chose dans sa mine annonçait le repentir de s’être engagée si avant ; mais, faisant bonne contenance, elle se mit à rire en me voyant frotter d’importance par mon grenadier féminin. Elle eut quelque peine à de défaire de sa chemise ; mais, comme il n’y a que le premier pas qui coûte, une honte ayant vaincu l’autre, elle la laissa tomber, et, malgré ses deux mains, elle m’étala comme malgré elle toute la beauté de ses formes. Sa servante se préparait à la traiter comme je l’avais été la veille, mais elle la pria de la laisser tranquille ; et, l’ayant imitée en revoyant la mienne, il fallut bien qu’elle se décidât à se laisser servir par moi.

Les deux Suissesses, qui sans doute s’étaient souvent trouvées en pareille situation, se mirent en devoir de nous donner un spectacle qui m’était bien connu, mais qui était tout à fait étranger à ma chère Dubois.

Ces deux bacchantes commencèrent à imiter les caresses que je faisais à ma bonne, tandis que celle-ci ne pouvait revenir de sa surprise en voyant la fureur avec laquelle ma servante jouait le rôle d’homme auprès de la sienne. J’avoue que j’en étais un peu étonné moi-même, malgré les transports que ma belle religieuse de Venise m’avait fait voir six ans auparavant avec ma belle C.C.

Je n’aurais jamais pu croire que quelque chose de ce genre eût pu me distraire, ayant entre mes bras pour la première fois une femme que j’aimais et qui possédait tous les charmes qui peuvent captiver tous les sens ; mais l’étrange lutte de ces deux jeunes ménades l’occupait comme moi.

«  Il faut, me dit la bonne, que la fille que vous avez prise soit un garçon.

- Mais, ma chère, dis-je, vous avez vu sa gorge et ses formes ?

- Oui, mais cela n’empêche pas. »

Ma grosse Suissesse qui l’avait entendue, se retourna, et me fit voir une chose que j’aurais crue impossible. Cependant je ne pouvais m’y méprendre ; c’était bien une membrane féminine, mais beaucoup plus longue que mon petit doigt et d’une raideur capable de pénétrer. J’expliquai à ma chère Dubois ce que c’était ; mais, pour la convaincre, je fus obligé de le lui faire toucher. L’insolente créature poussa le dévergondage jusqu’à lui offrir d’en faire l’essai sur elle, et elle y mettait une insistance si passionnée, que je fus obligé de la repousser. Se retournant alors vers sa compagne, elle assouvit sur elle sa lubrique fureur. Cette vue, malgré ce qu’elle pouvait avoir de dégoûtant, nous irrita si fort, que ma bonne, cédant à la nature, m’accorda tout ce que je pouvais désirer.

Cette fête dura deux heures, et nous fit rentrer en ville très contents l’un de l’autre. » 


Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 11 novembre 2008 2 11 /11 /Nov /2008 17:09

Signé Andrea de Nerciat ( 1739-1800),  « Félicia ou mes fredaines » est paru pour la première fois en 1776. Cela raconte les aventures amoureuses de Félicia qui collectionne les amants. L’extrait que je vous propose est tiré de la réédition parue dans la collection «  Les classiques interdits » ( J.C Lattès) en 1979, avec une préface de Maurice Chapelan.

 

Fin du chapitre 21 de la deuxième partie. Félicia, la narratrice, se trouve en compagnie de son nouvel amant à un souper qui, le vin aidant, tourne à l’orgie. Ici, pas de termes crus, tout est dans l’allusion, la périphrase ou la métaphore. Bref, on baise à chatte-bitte que veux-tu, mais on reste dans le langage châtié !

 

« L’Italienne, voyant son époux hors d’état de veiller sur sa conduite, acheva de s’échauffer la tête, et se rendant on ne peut pas plus facile, elle commença la première à donner lieu aux folies excessives qui suivirent le repas.


Déjà les mains avaient beaucoup trotté, déjà les bouches et les tétons avaient essuyé mains hoquets amoureux, quand on se leva de table. On y laissa les deux Italiens, qui ne voulurent point la quitter. Le peu de signes de vie qu’ils donnaient encore n’était que pour demander à boire et pour jurer qu’ils ne bougeraient point de là tant qu’il y aurait une goutte de vin dans la maison. La signora Camilla garda son ivrogne de père et fit demeurer un valet pour le secourir en cas d’accident. Tout le reste de la compagnie, à l’exception du chevalier qui venait de disparaître, passa de la salle à manger au salon, dont les deux battants demeurèrent ouverts…

O pudeur ! que tu es faible quand Vénus et Bacchus se livrent à la fois la guerre ! Mais est-il absolument impossible que tu leur résistes ? Ou n’es-tu pas plutôt charmée de ce que la puissance connue de leurs forces justifie ton heureuse défaite ?





















 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’y pense encore avec étonnement. À peine eûmes-nous mis le pied dans le salon que l’un de nos officiers, défié par les regards lascifs de Sylvina et perdant toute retenue, l’entraîna vers l’ottomane et se mit à fourrager ses appas les plus secrets. Elle ne fit qu’en rire. Bientôt, l’agresseur enhardi par l’heureux succès de son début, s’oublia jusqu’à manquer tout à fait de respect à l’assemblée. Sa partenaire, égarée, transportée, partageait ses plaisirs avec beaucoup de recueillement. Déjà l’Italienne mariée suivait son exemple à deux pas de là, dans les bras de l’autre officier, non moins effronté que son camarade. Argentine courait se cacher dans les rideaux des fenêtres pour ne pas voir ces groupes obscènes ; monseigneur l’y suivait pas décence et par tempérament. Tout le monde, occupé de la sorte, oubliait mon nouvel amant et moi, qui demeurions médusés au milieu du salon… Un regard expressif fut le signal de notre fuite. Ma main tomba tremblante dans celle du beau Fiorelli. Nous volâmes à mon appartement, où je m’enfermai, bien résolue à ne rejoindre la compagnie, quoi qu’il arrivât, qu’après avoir bien fait à mon aise, avec méditation, ce que je venais de voir faire aux autres dans le désir de la brutalité. » 


Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 7 novembre 2008 5 07 /11 /Nov /2008 08:39

"Les Petits Oiseaux"constitue le second volume des nouvelles d'Anaïs Nin publiées en 1980 par les Editions Stock ( le premier recueil s'intitulait "Venus Erotica" ). Surtout connue pour son journal, Anaïs Nin partagea quelque temps la vie d'Henry Miller. Ces nouvelles furent écrites sur commande en 1940 et, à ce titre, sont un bon témoignage de l'univers érotique du milieu littéraire de l'entre deux-guerres aux USA et en Europe.

 
Extrait de « deux sœurs ». Scène finale

 

« Lina était nerveuse : l’atmosphère érotique de cet endroit la troublait. Elle s’assit sur un sofa recouvert de fourrure. Elle avait l’air d’un magnifique félin, digne d’être capturé. Je devinai que Michel avait envie de la dominer. L’encens nous rendait un peu somnolents. Lina voulut ouvrir la fenêtre. Mais Michel s’interposa et vint s’asseoir entre nous deux, puis se mit à parler à Lina.

Sa vois était douce, enveloppante. Il lui racontait ses voyages. Je remarquai que Lina l’écoutait, qu’elle avait cessé de s’agiter et de fumer nerveusement : elle était étendue sur le dos et rêvait  en écoutant ses interminables histoires. Ses paupières étaient à demi fermées. Puis elle s’endormit tout à fait.

« Qu’as-tu fait, Michel ? » Je me sentais moi-même un peu ivre.

Il sourit. « J’ai fait brûler de l’encens japonais, qui a le pouvoir d’endormir. C’est un aphrodisiaque. Absolument inoffensif. » Il gardait un sourire espiègle. J’éclatai de rire.

Lina ne dormait pas profondément. Elle avait croisé ses jambes. Michel, penché sur elle, essaya d’écarter doucement ses genoux, mais ils résistaient. Alors il fit glisser son genou entre les cuisses de Lina et réussit à les séparer. J’étais excitée à la vue de Lina, maintenant si offerte, si abandonnée. Je commençai à la caresser, puis à la déshabiller. Elle se rendait bien compte de ce que je faisais, mais elle en tirait du plaisir. Elle gardait sa bouche sur la mienne, les yeux fermés, et laissait Michel et moi la dévêtir complètement.
 

Sa poitrine opulente recouvrait le visage de Michel. Celui-ci mordillait le bout de ses seins. Puis elle le laissa l’embrasser entre les cuisses, et lentement glisser sa verge en elle, tandis que je lui caressais les seins et les embrassais. Elle avait une croupe magnifique, des fesses rondes et fermes.

Michel continuait de lui écarter les cuisses tout en la pénétrant, s’enfonçant dans sa chair jusqu’à ce qu’elle commence à gémir. Maintenant, elle ne désirait que son sexe en elle. Michel lui fit l’amour, et, lorsqu’il fut encore plus excité, il voulut me prendre. Lina s’assit et nous regarda un moment avec émerveillement, puis elle saisit doucement le sexe de Michel, et refusa qu’il me pénétrât de nouveau. Elle se jeta sur moi comme une furie, me couvrant de caresses et de baisers. Michel la prit une nouvelle fois par derrière.

Lorsque nous nous sommes retrouvées dans les rues, Lina et moi, nous tenant par la taille, elle prétendit ne se souvenir de rien. Je la laissai. Le lendemain elle quittait Paris. »  

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Vendredi 31 octobre 2008 5 31 /10 /Oct /2008 09:57


Le grand dossier en images de ce numéro était consacré au mythe de Léda, avec les innombrables illustrations qui ont traité du sujet. Je n'ai pas choisi de vous montrer d'images de ce thème éculé, dont je pense la plupart des tableaux vous sont déjà connus.
Par contre, je vous propose d'abord deux photographies en noir et blanc de Georges Maurevert. L'artiste ( je ne sais s'il est encore vivant ) est certes moins connu que des contemporains tels que Newton, Jean-Lou Sieff ou Irina Ionesco, mais ses clichés sont très érotiques.

Ensuite, une belle "Conchita" gravure de Louis Icart datée de 1929. La mantille tombe à point !

Toujours en photo, une superbe pose de l'actrice Lina Romay dans le film " Célestine, bonne à tout faire" réalisé en 1974 par Clifford Brown ( aussi connu sous le nom de Jess Franco ). Du bon vieux film cochon à la française ! La femme est belle et la photo reprend tous les classiques du fétichisme ancillaire : le tablier, les bottines, les bas noirs,  la pomme du péché de chair et cette généreuse touffe noire en haut des cuisses...
Toujours sur le thème des amours ancilaires, cette photo plus conventionnelle intitulée "Madame et sa soubrette" ( carte postale 1930 )

Une vignette d'une BD de Milton Caniff , Male Call, avec d'autres éléments du fétichisme de la femme fatale : la blondeur, les gants noirs à la Gilda, la cigarette, les paupières lourdes, le soutif sexy et cette pose alanguie... Tout est en place !

Pour terminer, une petite curiosité avec ce petit dessin de Sacha Guitry, l'homme qui était "contre les femmes, tout contre "



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Mercredi 29 octobre 2008 3 29 /10 /Oct /2008 13:33

       En 1975, les éditions PROMODIFA publiaient Fric-frasques, roman de sexpionnage signé Luc Ovono des plus conventionnels. Comme son nom l'indique, le genre mêle érotisme et espionnage, c'est du James Bond de seconde zone. Bref, rien que du classique : c'est sans surprise, truffé de lieux communs... Voici donc un passage pages 145 à 148 de l'édition originale : 

        "Marjorie se lève aussi et nous nous trouvons soudain face à face, les yeux dans les yeux.
         La tentation nous jette l’un vers l’autre. La fille est lourde, abandonnée, consentante.

Aucun élan sauvage ne me la fait prendre voracement. Non, je m’agenouille devant elle. Mes mains enserrent sa taille fine, effleurent ses hanches, frôlent ses cuisses. Je devine son émoi à la crispation de ses doigts dans mes cheveux.

Pas un mot ne sort de ses lèvres décolorées, seulement un souffle court, brûlant.

Elle attend ce que sa chair appelle sans doute depuis longtemps. Sous peine de la rebuter, je ne dois pas le décevoir.

Ma main remonte sa robe sur ses cuisses, sans provoquer de réaction hostile. Je dévoile ses longues jambes blanches, douces au toucher, si émouvantes dans leur plénitude.

La fourche moussue de l’entrecuisses est barrée par un chiffon de dentelle que mes doigts font prestement sauter. Et sur le ventre nu de la fille j’appuie mes lèvres pour un baiser sensuel.

Marjorie se laisse choir en arrière, tombe sur la chaise qu’elle occupait l’instant d’avant. Elle ferme les yeux pour ne pas voir le désordre de sa tenue, ses jambes ouvertes, son ventre bombé tendu vers moi.

À genoux devant elle, je me consacre à son plaisir.

Tandis que mes doigts déchiffrent lentement ce corps admirable de proportions, ma bouche poursuit sa tendre prise de possession. Mes lèvres écartent le troublant buisson, facilitent un passage à ma langue qui va chercher tout en haut du sillon charnel le dur bourgeon de la féminité.

- Non ! crie soudain Marjorie.

Protestation absurde car, au même instant, elle s’ouvre davantage pour faciliter l’accès. Ma bouche fait éclore une fleur rouge, pleine de sève et de vie. Et je ravage alors cette intimité offerte, la balafrant de grands coups de langue, la forçant pour y enfouir mon visage, la vrillant de mon ardeur amoureuse.

Une folie sensuelle nous dévore.


Mes mains se multiplient, deviennent oiseaux de proie dont les serres arrachent tout sur leur passage. Le chemisier tombe. Suivi du soutien-gorge. Libérés, deux seins plantureux jaillissent hors de leur carcan, aussitôt enveloppés par mes mains câlines.

Le ventre est sous mes dents. Je le mordille, y fais naître des bourgeons roses, y entrecroise des arabesques fantasques et luisantes. Mais je reviens bien vite au tiède foyer de volupté, sans me lasser, heureux de faire vibrer cette victime haletante.

- Oh, non ! Vous me rendez folle… murmure  la fille.

C’est bien ce que je veux. La conduire à un tel état d’excitation qu’il n’y ait plus de retenue en elle, qu’elle m’appelle par chaque fibre de son être.

Yeux mi-clos, je me concentre sur le corps de ma partenaire. J’en détaille les contours moelleux, la finesse des lignes. Mes lèvres en apprécient la géométrie délicate, le relief, la symétrie des courbes.

Marjorie reçoit avec ravissement les hommages silencieux mais actifs rendus à sa beauté. Mes caresses l’enivrent.

Autour de nous, le silence et la solitude. Même les oiseaux du dehors se sont tus, comme s’ils communiaient dans notre ferveur charnelle. Seulement le tic-tac monotone d’une pendule, quelque part dans la maison…

Mes mains déchiffrent à présent tout le corps de la femme. Elles voltigent, agiles et légères, ou pèsent lourdement pour bien exprimer leur force contenue. À leur gré, elle resserrent ou écartent les seins, pétrissent ou effleurent la fine musculature du ventre, modèlent ou pressent les hanches, harcèlent les cuisses d’attouchements légers.

En amant délicat, je recherche les points de sensibilité plus vive. J’y reviens et insiste, faisant croître chez ma partenaire l’irrépressible volupté qui me la livrera sans restriction mentale.

Et brusquement, elle crie :

- Oui ! Prends-moi toute ! Je suis à toi !

Ayant perdu tout contrôle, elle n’est plus qu’une épave roulée par le désir."

 

 

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Mardi 28 octobre 2008 2 28 /10 /Oct /2008 13:50

Claude Godard d'Aucourt , fermier général devint receveur général des finances ( l'équivalent de nos jours d'Inspecteur Général des Finances, c'est à dire de ceux qui nous gouvernent, nous plongent dans la merde et, en prime,  nous donnent des leçons d'austérité !). Bref, l'homme vécut de 1716 à 1795 et publia en 1745 Thémidore ( sous-titré  : "Mon histoire et celle de ma maîtresse").  Cette oeuvre connut un grand succès avant d'être interdite  en 1815 par la Cour Royale de Paris. L'ouvrage fut réédité en 1980 par J.C Lattès dans la collection " Les classiques interdits". Malgré les innombrables coquilles et erreurs de mise en page, le texte est un témoignage intéressant sur les moeurs de la France de Louis XV 
Je vous ai sélectionné ce passage où le narrateur se trouve seul avec sa maîtresse, une certaine Rozette. Je vous ferai un commentaire rapide de l'extrait après votre lecture.

« J’arrivai chez Rozette qui commençait à s’impatienter de mon délai. Elle me reçut avec empressement ; soit qu’elle eût pris de l’amitié pour moi, soit que ma libéralité lui eût plu, elle se préparait avec une généreuse reconnaissance. Elle m’obligea de mettre la robe de chambre pour me sentir plus à mon aise, étant dans le pays de la liberté. Elle s’était coiffée de nuit ; et sa garniture de dentelles, en pressant ses joues faisait un office qui lui donnait de belles couleurs. Un mouchoir politique couvrait sa gorge ; mais il était placé d’un air qui demandait qu’on ne le laissât pas à sa place. Elle n’avait qu’un corset de taffetas blanc et un jupon de la même étoffe et de pareille couleur ; sa robe aussi de taffetas bleu flottait au souffle des zéphyrs.

Le souper n’était pas encore prêt. Nous entrâmes dans sa chambre. Les rideaux du lit étaient fermés et les bougies placées sur la toilette, de sorte que la lumière ne réfléchissait pas sur toute la chambre. Nous passâmes vers le côté obscur. Je me jetai sur un fauteuil ; et la tenant entre mes bras, je lui tenais les discours les plus tendres. Elle y répondait par de petits baisers et par des caresses délicates : ainsi peint-on les colombes de Vénus.

- Tu veux donc, dit-elle après quelques instants de recueillement, que je te donne du plaisir, petit libertin !

- N’allez pas faire venir Mlle de Noirville, lui répliquai-je.

- Non, non, ajouta-t-elle, ce n’est plus le temps, j’ai eu mes raisons pour le faire, d’autres circonstances exigent d’autres soins.

En discourant ainsi, et en badinant toujours, nous gagnâmes le lit ; je l’y poussai délicatement en la serrant dans mes bras.

- Approchez ces deux chaises, dit-elle, puisque vous le voulez absolument.

J’obéis ; elle mit ses deux jambes dessus, l’une d’un côté, l’autre de l’autre, et sans sortir de la modestie, sinon par la situation, elle m’agaça de mille figures.

Mes mains ardentes écartaient déjà le voile qui…

- Tout doucement, beau Conseiller, dit-elle, donnez-moi ces mains-là, je les placerai moi-même.

Elle les mit sur deux pommes d’albâtre, avec défense d’en sortir sans permission. Elle voulut bien elle-même arranger le bouquet que je destinais pour son sein.  Elle m’encouragea alors avec un signal dont vous vous doutez ; je croyais qu’elle agissait de bonne foi. En conséquence, je me donnais une peine très sincère pour parvenir à mes fins ; elle faisait sembler de l’aider : la simplicité était chez moi, et la malice dans toute sa conduite.

Fatigué, je la nommais cruelle, barbare. Nouveau Tantale, le fruit et l’onde fuyaient à mon approche.

- Cruelle ! barbare ! reprenait-elle, vous serez puni tout-à-l’heure. Alors elle se saisit du bouquet que je lui destinais : puisque l’on m’insulte, continua-t-elle, en prison tout de suite ! Effectivement elle l’y conduisit ; mais je ne sais si ce fut de chagrin, ou par quelque autre motif, le prisonnier, à peine entré, se mit à pleurer entre les deux guichets. »

Commentaires : pour simplifier,  disons que le narrateur se pointe chez sa copine qui l'attend et a le feu au cul. Elle s'est mise en tenue de circonstance et l'invite à en faire autant. Ils vont vite au fait  Elle lui montre sa chatte ( les deux jambes écartées, reposant chaucune sur une chaise). Le pauvre est au bord de la rupture. Elle s'occupe de son bouquet ( sa queue) mais trop tard. lorsqu'elle se décide enfin à baiser, ( c'est elle qui est maîtresse du jeu !) il jouit à peine entré... En gos, c'est un éjaculateur précoce; Maintenant, relisez attentivement... C'est bourré de métaphores et assez savoureux ! ( je sais que les 2 dernières illustrations sont du 19ème siècle, mais cela me semble bien correspondre à la situation. Désolé pour les puristes !)

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Vendredi 24 octobre 2008 5 24 /10 /Oct /2008 08:14


Après une série bien décevante, le numéro 20 paru en avril 1983 renouait avec la grande classe. Il y avait pour commencer un article consacré à un inédit de Pierre Louÿs, en l'occurrence un incroyable tableau statistique, un sorte d'anthropologie érotique datée de 1916 et établie à partir de l'observation de 100 femmes avec qui il avait couché. Les résultats sont étonnants ! Par exemple, sur ces 100 femmes, 99 reconnaissaient se masturber, 64 pratiquer le saphisme, 30 la sodomie et 94 la fellation. Pour la masturbation, si 87 n'avouaient ne se servir que des doigts, il y en avait quand même 6 qui avaient recours aux fruits et légumes, et 5 aux bougies et autres objets oblongs...

Le grand dossier en images était dédié à la pipe, l'universelle fellation, la divine turlutte.
1° Dessin de Jean Traynier daté de 1957 pour illustrer "La nuit merveilleuse" ( oeuvre de Dominique Vivant-Denon parue en 1777)

2° Illustration anonyme pour "Initiation amoureuse" parue en 1943

3° Dessin de Rojan daté de 1934. Admirez la chute de reins très suggestive et bandante de la dame !

4° Magnifique 69, non signé, pour "Une jeune fille à la page", roman paru en 1938. La pose relâchée et lascive de la femme aux cuisses écartées et au sexe offert est très sensuelle.

5°Illustration pour " Une histoire du Roi Gonzalve", roman inachevé de Pierre Louÿs. Le dessin est de Paul Emile Bécat et daté de 1935.Notez le gode enrubanné planté dans le cul de la jeune femme debout à droite.

6° Fellation zoophile signée Pichard ( 1979)

7° Dessin de Tardi, scénario de Picaret ( 1983 )

8° Et une dernière pipe champêtre pour la route !


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Mercredi 22 octobre 2008 3 22 /10 /Oct /2008 14:29

          
        









































Parus chez Robert Laffont dans la seconde moitié des années 1970 et beaucoup plus ambitieux que les habituels romans de sexpionnage, les romans de la série des TNT ont pour héros un mutant nommé Anthony TWIN doté d'une force et d'une sexualité hors-norme. Les scènes érotiques ( celles qui nous intéressent ) sont remarquables par leur rareté et par leur scénario. En effet, TNT s'y montre le plus souvent passif, juste un objet de désir sur lequel les femmes s'épuisent...  Pour illustrer mon propos, je vous propose un long extrait du tome 2 de la série, intitulé "Le grand Congélateur". ( pages 28 à 32 )
         "Teresa Mac Millan ( c'est la directrice d'une banque du sperme ) regagna son bureau personnel, en referma précipitamment la porte derrière elle, s'adossa au battant, comme si elle eût craint d'être poursuivie. Tout son corps la brûlait. Elle alla à un petit lavabo d'angle, se passa de l'eau sur le visage puis, ouvrant sa blouse, sur son ventre et ses seins, résistant à la sensation de laisser ses doigts s'attarder entre ses cuisses. Rien n'y fit; " Je me dégoûte", dit-elle à haute voix, sans arriver le moins du monde à se convaincre. "Une chienne en chaleur." Ce n'était pas elle, il s'en fallait de beaucoup. Même à l'hôpital, durant toutes ses études, elle n'avait jamais plongé dans ce qu'elle appelait, faute d'un mot plus fort dans son vocabulaire, le dévergondage." Qu'est-ce qui m'arrive ?" Et l'image, quasi palpable, à portée de mains et de lèvres, du grand corps nu, des hanches étroites, du ventre plat et musclé, du sexe dressé. "Mon Dieu !" Sa bouche s'ouvrit, malgré elle. Elle y appuya le dos de sa main, éprouvant le contact de sa langue brûlante.
      On frappa à la porte. "Oui", dit-elle d'une voix qu'elle voulut ferme. L'infirmière à lunettes apparut dans l'encadrement.
      - Il se passe quelque chose, docteur.
       Teresa Mac Millan revint prendre place derrière son bureau. Elle esquissa le mouvement de s'asseoir, se ravisa, demeura debout. Elle jeta un coup d'oeil à la pendule électrique sur le mur :" Midi moins vingt."
       - Et que se passe-t-il ?
       " Voila le ton juste : précis, froid, et même un peu agressif. Elle est infirmière et je suis médecin."
      - Cet homme que vous avez amené vous-même... L'infirmière eut le geste de regarder ses mains, qui étaient courtes et carrées. Il n'est pas normal, ajouta-t-elle.
       Teresa s'assit.
       - Vous l'avez... aidé ?
       - Je l'ai masturbé, dit l'autre avec une brutale simplicité. Comme vous nous avez demandé de le faire.
        Elle jeta à son tour un coup d'oeil vers la pendule :
        - Douze fois en vingt minutes. Douze fois. Elle laissa passer un temps : Et il n'est pas... fatigué
        Le silence tomba.
        - J'ai préféré vous prévenir, dit encore l'infirmière.
        Sous la table, ses cuisses se rejoignirent, se pressant l'une contre l'autre, chaudes et humides. De nouveau, le silence s'établit. l'infirmière à lunettes attendait, une expression amusée, un peu méprisante, au fond de ses yeux de myope.
         - C'est bien, dit enfin Teresa Mac Millan, au prix d'un effort. Je vais m'en occuper moi-même
        
          Il dit , avec le même air d'indifférence :
       - On m'a promis deux cents dollars à chaque fois, c'est exact ?
       - C'est exact.
       - Je n'ai pas compté jusqu'ici.
       - Douze fois, dit Teresa Mac Millan.
        Il referma les yeux. Il était assis en travers de la couchette, une jambe allongée touchant le sol, l'autre repliée, le talon posé sur le bord du sommier métallique. Ses grandes mains bronzées entouraient le plus haut de ses genoux. Il appuyait sa nuque à la cloison. Elle n'osait pas regarder son ventre. Et depuis qu'elle était entrée, elle demeurait dos à la porte. Elle demanda :
      - Vous pouvez  vraiment continuer ?
      - J'ai besoin de cinq mille dollars, dit-il sans ouvrir les yeux.
       La gorge de la jeune femme se serra.
      - Et vous en êtes vraiment capable ?
      - Oui, dit-il simplement.
      - Aucun homme ne le pourrait.
      Il ne répondit pas. Le silence.
     - Je préférerais que vous m'aidiez, murmura-t-il avec une surprenante douceur.
      Elle ôta les mains de ses poches. Il n'avait toujours pas ouvert les yeux et elle puisa dans ce fait un peu de courage. Elle s'approcha, sentant la transpiration couler entre ses seins, ruisseler le long de ses reins. Il ne bougeait toujours pas, comme s'il avait compris ce qui se passait en elle. Elle se mit à haleter, plissant spasmodiquement les paupières, consciente de ce que, malgré ses efforts, ses lèvres bougeaient et s'entrouvraient de plus en plus largement. Elle s'agenouilla juste devant lui, son propre visage exactement en face des cuisses de l'homme, déjà presque entre elles.
       - Vous m'avez rendue folle, souffla-t-elle d'une voix épaissie par la salive. N'allez pas croire...
       Elle s'interrompit. Elle s'inclina, toucha de la pointe de son index l'intérieur d'une cuisse. Elle se redressa après quelques secondes, ôta sa blouse, se mit nue, elle aussi. Se penchant à nouveau, elle revint à genoux et commença à poser un puis plusieurs baisers timides du bout des lèvres. " J'ai trente et un ans. C'est la première fois que j'embrasse le ventre d'un homme." Un plaisir sauvage l'envahit, presque douloureux.
         Elle saisit le sexe à deux mains, avec une sorte de férocité." 
 

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 20 octobre 2008 1 20 /10 /Oct /2008 16:39

À la fin des années 1970, la maison " Edition et Publications Premères" publiait en littérature de gare une série intitulée "O$$EX.. Tout paraissait bidon, du nom de l'auteur à consonance anglo-saxonne, au nom du soi-disant traducteur nommé Amédée Volfgang. Mais n'est pas Mozart qui veut ! Le texte était d'une rare médiocrité, l'orthographe plus qu'aléatoire ( il fallait supporter les " je me leva" et autres énormes fautes...). Les titres de la série se voulaient des parodies de dictons ( "Plus un poil de sec"), de titres de films  ("Les tétons flingueurs"), de chansons ou comptines( "À dada sur mon bidet"), voire de textes célèbres ( " Le mièvre et la tordue")... Une pâle imitation des titres de San Antonio ou de SAS... C'était en fait une version française de la série américaine "Lady  from L.U.S.T"
L'intrigue se résumait le plus souvent à une vague histoire d'espionnage international, avec pour héroïne récurrente et narratrice une jeune femme lascive et un rien nymphomane nommée Eve Drum dont les aventures étaient avant tout prétexte à une série de séances de baise internationales, recto-verso et multiraciales...
Pour vous donner une idée, voici le début d'un roman de la série intitulé " Sombres héros et mantilles" paru en 1979. 

         " Quand le réveil retentit dans son petit appartement du 22 "Calle las Cruces", Antonio Valdes ne put réprimer un grognement qui résumait bien sa mauvaise humeur. Depuis sa tendre enfance, il n'avait jamais pu s'habituer à se lever de si bonne heure. Tout en maugréant, il alluma sa lampe de chevet, et put ainsi constater qu'il était bel et bien six heures du matin.
        Il se tourna vers Maria, dont la croupe offrait à ses regards des rotondités aguicheuses, dont le charme voluptueux ne le laissa pas insensible. Une lueur de convoitise passa dans ses yeux.
       Ayant collé son corps d'athlète contre la tendre moiteur du dos de sa compagne , il l'embrassa doucement le long du cou, remontant graduellement vers la racine des chevaux, tout en malaxant de la paume de ses mains les seins durs et pulpeux.
       Maria ouvrit un oeil, sourit, s'étira voluptueusement, et se mit sur le dos, le ventre tendu comme pour une offrande.
      La langue d'Antonio descendit lentement vers la poitrine palpitante de Maria, s'attarda quelques instants entre les deux mamelons, comme incapable de choisir, badina avec l'aréole du sein droit, avant de descendre inexorablement vers le pubis bombé dont les poils noirs et drus lui caressèrent le visage.

      Ses mains écartèrent doucement les tendres lèvres déjà imprégnées de liqueur amoureuse pour que sa langue et sa bouche puissent se frayer plus facilement un passage vers le clitoris hypertrophié qui réclamait des caresses. Sans cesser de l'embrasser, il déplaça sournoisement sa main gauche dont le majeur pénétra sans autre forme dans le tunnel avide de ses chairs humides.
       Son index et son annulaire furent engloutis avec la même voracité. 
      Quand il sentit descendre le long de ses doigts le sève incontrôlable du plaisir, il les retira afin de s'allonger plus étroitement contre ce volcan, sa bouche rivée au sexe en éruption, offrant ainsi à sa partenaire sa verge roide de plaisir.
       Pendant qu'il mordillait activement la fente de sa maîtresse, elle prit le gland brun entre ses lèvres, le goba avidement, sa langue décrivant de précises et frénétiques spirales autour de la tige palpitante.
       Ils jouirent ensemble, dans une  explosion de sperme, de salive et de bienheureuse douceur." 


Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Jeudi 16 octobre 2008 4 16 /10 /Oct /2008 18:46


Paru en 1991, ce petit roman de Jorge Amado ( 120 pages ), est comme d'habitude admirablement écrit et plein d'humour malicieux. L'intrigue : Pour accéder à la réussite sociale, l'ambitieux Jamil doit accepter d'épouser Adma,  l'acariâtre et très laide fille du riche Ibrahim... Finalement, il ne se montrera pas à la hauteur de l'enjeu et renoncera, pour le plus grand bonheur du jeune Adib qui finalement "héritera" de la redoutable Adma. Voici donc la fin du récit :

       " Quand Adib avait promené sa main sur tout son corps (celui d'Adma), ce jour inoubliable du coup de folie qui avait jeté la panique dans le convoi de mulets, il se révéla que ce n'était pas ce qu'on croyait : elle avait de la poitrine, ferme et bien ronde. Mais une belle paire de seins pouvait-elle faire oublier le reste ?  Ou alors, ou alors, comme certains vinrent à le pressentir et à le suggérer au plus fort des discussions, Adma était-elle une de ces privilégiées  à qui le bon Dieu avait accordé la grâce de la divine foufoune à se mettre à genoux ? 
        On ne le sut jamais de façon sûre.  Mais Raduan Murad lorsqu'il évoquait les données réelles et magiques de l'histoire des fiançailles et du mariage d'Adma, attirait l'attention de son auditoire sur le fait que Dieu, comme chacun sait, est brésilien. (...) Adma n'avait pas hérité de Salua la beauté du visage, les charmes des formes, mais en échange, Dieu lui avait accordé la meilleure part de la succession, la plus importante : ce mystère incomparable qui rend irrésistibles quelques très rares femmes, jolies ou non, Salua ou Adma, peu importe. Un miracle de plus, un miracle de moins... Les miracles avaient lieu à tout bout de champ, au bon vieux temps de la découverte de l'Amérique par les Turcs. " 

Pour illustrer ce passage, il fallait du lourd. Voici donc deux dessins de Hugdebert  où il me semble retrouver toute la magie de la rencontre de Adid avec "la divine foufoune" d'Adma.


Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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