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Jeudi 25 février 2010 4 25 /02 /Fév /2010 13:47

Charles BAUDELAIRE, Les fleurs du mal

Je pense qu’il inutile de présenter Baudelaire, mais  peut-être de rappeler que le recueil de poèmes parut en 1857 et que certains poèmes furent censurés et firent l’objet d’un procès qui provoqua la condamnation de son premier éditeur, avant une nouvelle édition « libre » en 1861. Voici une sélection de quelques poèmes à caractère plus ou moins érotique, poèmes extraits de l'édition Garnier Flammarion. ( même si, à l'exception du tableau de Manet,  les illustrations sont largement postérieures aux poèmes, voire anachroniques, elles m'ont semblé bien coller à l'esprit baudelérien )

 baudelaire5

 

Les promesses d’un visage

J’aime, ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés,

D’où semblent couler des ténèbres,

Tes yeux, quoique très noirs, m’inspirent des pensers

Qui ne sont pas du tout funèbres.

 

Tes yeux, qui sont d’accord avec tes noirs cheveux,

Avec ta crinière élastique,

Tes yeux, languisamment, me disent : » Si tu veux,

Amant de la muse plastique,

 

Suivre l’espoir qu’en toi nous avons excité,

Et tous les goûts que tu professes,

Tu pourras constater notre véracité

Depuis le nombril jusqu’aux fesses ;

 

Tu trouveras, au bout de deux beaux seins bien lourds,

Deux larges médailles de bronze,

Et sous un ventre uni, doux comme du velours,

Bistré comme la peau d’un bonze,

 

Une riche toison qui, vraiment, est la sœur

De cette énorme chevelure,

Souple et frisée, et qui t’égale en épaisseur,

Nuit sans étoiles, Nuit obscure ! »

 

 

Lola de Valence ( épigraphe)

Référence au portrait de Mademoiselle Lola, ballerine espagnole, peint par Manet.

 

Entre tant de beautés que partout on peut voir,baudelaireManet Lola de Valence 1862

Je comprends bien, amis que le désir balance ;

Mais on voit scintiller en Lola de Valence

Le charme inattendu d’un  bijou rose et noir.


à une Malabaraise ( 1840 )

Tes pieds sont aussi fins que tes mains, et ta hanche

Est large à faire envie à la plus belle blanche ;

À l’artiste pensif ton corps est doux et cher ;

Tes grands yeux de velours sont plus noirs que ta chair.

Aux pays chauds et bleus où ton Dieu t’a fait naître,

Ta tâche est d’allumer la pipe de ton maître,

De pourvoir aux flacons d’eaux fraîches et d’odeurs,

De chasser loin du lit les moustiques rôdeurs,

Et, dès que le matin fait chanter les platanes,

D’acheter au bazar ananas et bananes.

Tout le jour, où tu veux, tu mènes tes pieds nus,

Tu fredonnes tout bas de vieux airs inconnus ;

Et quand descend le soir au manteau d’écarlate,

Tu poses doucement ton corps sur une natte,

Où tes rêves flottants sont pleins de colibris,

Et toujours, comme toi, gracieux et fleuris.

 

Pourquoi, l’heureuse enfant, veux-tu voir notre France,baudelaire1

Ce pays trop peuplé que fauche la souffrance,

Et, confiant ta vie aux bras forts des marins,

Faire de grands adieux à tes chers tamarins ?

Toi, vêtue à moitié de mousselines frêles,

Frissonnante là-bas sous la neige et les grêles,

Comme tu pleurerais tes loisirs doux et francs

Si, le corset brutal emprisonnant tes flancs

Il te fallait glaner son souper dans nos fanges

Et vendre le parfum de tes charmes étranges,

L’œil pensif, et suivant, dans nos sales brouillards,

Des cocotiers absents les fantômes épars !

 

 baudelaire3

Monselet Paillard

On me nomme le petit chat ;

Modernes petites-maîtresses,

J’unis à vos délicatesses

La force d’un jeune pacha.

 

La douceur de la voûte bleue

Ets concentrée en mon regard

Si vous voulez me voir hagard,

Lectrices, mordez-moi la queue !


Sans titre

- Combien dureront nos amours ?baudelaire2

Dit la pucelle au clair de lune.

L’amoureux répond : - O ma brune,

Toujours, toujours !

 

Quand tout sommeille aux alentours,

Elise, se tortillant d’aise,

Dit qu’elle veut que je la baise

Toujours, toujours !

 

Moi je dis : - Pour charmer mes jours

Et le souvenir de mes peines,

Bouteilles, que n’êtes-vous pleines

Toujours, toujours !

 

Mais le plus chastes des amours,

L’amoureux le plus intrépide,

Comme un flacon s’use et se vide

Toujours, toujours !

 

 

Venus Belga ( Montagne de la Cour )

Extraits de Amaenitates Belgicae )

 

Ces mollets sur ces pieds montés,

Qui sont sous des cottes peu blanches,

Ressemblent à des troncs plantés

Dans des planches.

 

Les seins des moindres femmelettes,baudelaire4

Ici, pèsent plusieurs quintaux,

Et leurs membres sont des poteaux

Qui donnent le goût des squelettes.

 

Il ne me suffit pas qu’un sein soit gros et doux :

Il le faut un peu ferme ou je tourne casaque.

Car, sacré nom de Dieu ! je ne suis pas cosaque

Pour me soûler avec du suif et du saindoux.

 

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Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Jeudi 11 février 2010 4 11 /02 /Fév /2010 15:52

Léopold Sédar SENGHOR (1906-2001)

J’ai eu la chance et le privilège de le rencontrer plusieurs fois de 1975 à 1977, puisqu’il se trouvait qu’en France sa propriété de Verson (près de Caen) était mitoyenne de celle de l’oncle de ma compagne. Il y séjournait régulièrement, car sa seconde femme était normande.C’était un  vieil homme aimable, d’apparence douce et sereine mais dont émanait une autorité naturelle. C’était un seigneur.

Le poème "femme noire" est sans doute le plus connu de Senghor. En marge du texte, je vous propose six images de cette beauté noire, noblesse d'ébène, plénitude des courbes où se joue et s'égare la lumière, femme noire au sexe mystérieux... Six images de mon désir et de ma révérence.

  femme noire3

 

Femme noire

( extrait du recueil Chants d’ombre, 1945 )

 

Femme nue, femme noire

Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté !

J’ai grandi à ton ombre, la douceur de tes mains bandait mes yeux.

Et voilà qu’au cœur de l’Eté et de Midi, je te découvre,

Terre promise, du haut d’un long col calciné

Et ta beauté me foudroie en plein cœur comme l’éclair d’un aigle.

 

Femme nue, femme obscure !

Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fait lyrique ma bouche

Savane aux horizons purs, savane qui frémit aux caresses ferventes du Vent d’Est

Tam-tam sculpté, tam-tam fendu qui grondes sous les doigts du Vainqueur

Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée.

 

Femme nue, femme obscure

Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du Mali

Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau

Délices des jeux de l’esprit, les reflets de l’or rouge sur ta peau qui se moire

À l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux,


Femme nue, femme noire !

Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’Eternel

Avant que le destin ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.

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Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 5 février 2010 5 05 /02 /Fév /2010 08:07

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Bénédicte MARTIN, Warm up

Editions Flammarion, 2003 .

Bénédicte Martin est née en 1978 et c’est elle qui fait la couverture du bouquin, « photographiée par Bruno Garcin-Gasser et déshabillée par Fifi Chachnil. Bijoux de Sophie. » ( extrait de la 4ème de couverture )

Pour les illustrations, j'ai trouvé qu'une vignette du "Déclic" de Manara semblait tout à fait appropriée...

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L’hôtel ( pages 77-79)

 

Aube bleutée. Bientôt la mer. Dans sa voiture, Mademoiselle roule. Elle s’allume une cigarette.

Après une nuit d’amour, il l’a chassée de chez lui : « Je ne t’aime plus », lui a-t-il dit ce matin, alors qu’il apportait le café au lit.

Mademoiselle ne comprit rien, elle vacilla sur elle-même et se sentit poussée vers l’escalier. Se retrouvant avec les habits de la veille à ses pieds, elle décida de ne pas rentrer pleurer chez elle.

Elle prit la route, alors.

Les kilomètres s’alignèrent, ses yeux roulaient comme des billes.

Cette nuit encore, son sperme a fondu sur ses lèvres, gâchis crémeux et praliné. Elle se remémore le doux réveil dans ses bras, en cuillère, les mots qu’il lui a dits, les doigts entrelacés.

Elle ne comprend pas.

bmartin3Comment se peut-il qu’après un bref passage dans sa cuisine, il revienne en goujat lui jeter ça en pleine face. Pourtant Mademoiselle n’était pas différente de tous ces matins de l’année. Elle l’entendait remplir la cafetière, doser le café. Elle avait comme à de nombreux réveils, la chatte encore fuyante, l’odeur de sexe sur le corps, le sourire accroché. Elle se disait qu’elle l’aimait, et que les fiançailles approchaient… Elle sentait sur son sexe, les griffures de sa barbe renaissante. Elle attendait son retour de la cuisine. Quand il passa le pas de la porte de la chambre avec le plateau chand dans les mains, l’œil rond, les couilles dansantes et le bruit de ses pieds nus sur le parquet, elle le trouva beau comme chaque matin. Il avait pour habitude de chantonner.

 Ce matin, il a fait tout pareil. Quand elle a sorti sa tête de sous la couette, il l’a embrassée… Et puis ces horribles mots sont tombés de sa bouche.

Quelle laide matinée de juillet !

Enfin, elle arrivait. L’hôtel où elle descendit était immense. On aurait dit une grande forteresse, toute illuminée et enchantée. Elle prit une chambre qui donnait sur la plage, ouvrit la fenêtre, se ralluma une clope.

La journée passa tristement ; à l’heure du dîner, elle n’eut pas envie d’aller se montrer dans le restaurant. Elle commanda une omelette au room service.

Quelques minutes après, des œufs fumants et baveux arrivèrent dans sa chambre au bras d’un jeune homme hésitant.

Mademoiselle encore pleine du foutre de son fiancé se leva pour lui donner un pourboire, mais sa parole dépassa sa pensée et elle lui murmura avec un air de maquerelle :

«  Si je vous en donne cinquante de plus, vous pouvez me lécher ? »

Interloqué, il bafouilla une réponse que Mademoiselle n’écouta pas, car lui tournant le dos, elle défaisait sa robe en s’avançant du fauteuil.

«  Vous avez le temps au moins ? Je vais pas très bien, je suis un peu triste ce soir, et j’ai envie de m’asseoir sur votre langue. »

Alors, en costume, il se pencha sur elle, prit ses chevilles dans sa main, les regarda longtemps puis monta son regard vers sa chatte. Il hésitait un peu, elle lui attrapa les cheveux et lui fourra son visage dedans. Des gros coups de langue râpeux commencèrent leur travail. Mademoiselle s’oubliait. La vie reprenait ses droits.

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Mardi 19 janvier 2010 2 19 /01 /Jan /2010 07:25

Ouvrage classique de littérature érotique construit sur le principe de la confession sur l'oreiller, les chapitres se succèdent, prétextes à récits d'aventures sexuelles en tous genres... Voici la première page.

La première illustration est une oeuvre de Paul Wunderlich


Eric MOUZAT, Confessions d’une femme impudique

Le Cercle, 2007

  emouzat

T’aimes ça, hein mon salopard, que je te raconte ces cochonneries. T’aimes que je te fasse bander avec mes vieilles histoires de garce. Ça te plaît d’entendre ces saloperies sortir de ma bouche. Tu t’imagines ces types qui m’ont prise, ou ces chiennes qui m’ont fait mouiller, avec qui j’ai joui comme une bête en chaleur. Tu les vois, leurs mains sur mon ventre, leur bouche léchant mes seins, leurs doigts s’enfonçant en moi et m’arrachant des cris de damnée. Je te les ai racontées mille fois, mais tu les aimes encore. Elles sont usées, râpées jusqu’à la corde, mais elles te font toujours le même effet. Je ne sais pas vraiment ce qu’il y a dans ta tête de porc déclaveté pour trouver du plaisir à tout ça, mais si c’est ton trip, après tout… pourquoi pas ? ( …)

emouzat1Une Shéhérazade du cul. Voilà ce que je suis pour toi. Raconter, raconter, raconter, déchirer tes oreilles des pires ordures, te labourer le cœur et les entrailles avec mes insanités, profaner de mes histoires sales ton petit univers bien propre où il s’est rien passé, ou pas grand-chose. Te gaver d’images pour te faire regretter de ne pas avoir été là, au moins à regarder.

J’ai commencé jeune, et j’ai joué les prolongations dès le début. Je suis même capable de reprendre du service, rien que pour toi, tu le sais bien. N’importe quoi, pourvu que tu bandes comme une baleine parce que j’aime voir ta grosse queue bien large et bien juteuse. Parce que je suis une femme à bite, une femme à sucer des chattes, parce que c’est ça qui me fait vivre.

emouzat2

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Dimanche 17 janvier 2010 7 17 /01 /Jan /2010 10:30

La baronne n’aime pas que ça refroidisse, Philippe BERTRAND

Editions La Musardine, 2009

 baronne

Voici la première page qui donne le ton de l’histoire :

 

« D’accord. On disait que la baronne, à l’heure du thé, débraguettait son majordome, lui sortait la queue et la trempait dans sa tasse.

C’était exact. Il était bien placé pour le savoir ; le majordome, c’était lui. La vérité historique oblige à dire que le breuvage était tiède et que le majordome était flic. Ce qui change tout, il faut en convenir.

L’inspecteur Morel jugea plus tard qu’il n’était pas nécessaire de faire figurer ce genre d’anecdote dans son rapport. Après tout, ce n’était pas la peine d’en rajouter. On en racontait déjà assez sur la baronne. »

 baronne1

Deux ans après « 18 meurtres pornos dans un supermarché », Philippe BERTRAND récidive et nous offre une nouvelle enquête porno-policière aux côtés de l’inspecteur Morel. Le roman est un peu plus long que le précédent (138 pages contre 104 ) et l’intrigue bien menée. Cependant, les dessins me semblent moins soignés, moins léchés si je peux dire. Il n’en reste pas moins que le récit est alerte, plein d’humour et se laisse dévorer avec plaisir.

Un livre à ajouter à votre bibliothèque érotique personnelle.

baronne2P.S qui  n'a rien à voir : Je suis allé hier soir au cinéma voir "Invictus". Déception. C'est un Clint Eastwood très moyen, voire médiocre. Trop de bons sentiments, trop schématique, trop prêchi-prêcha... Malgré le grand numéro d'acteur de Morgan Freeman

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 11 janvier 2010 1 11 /01 /Jan /2010 17:47
En 1997, Françoise REY a publié un ouvrage consacré et dédié " à Marcel Facteur qui a inspiré, permis, souhaité et redouté ce livre" . Telle est la présentation qu'en fait Françoise Rey. Le livre est actuellement disponible aux éditions Pocket, n° 4461. Le passage que je vous ai sélectionné raconte la première éjaculation du jeune Marcel au cours d'une de ses séances masturbatoires dans le secret de la cabane au fond du jardin. Il a 15 ans... j'ai trouvé l'évocation assez juste. Je pense que beaucoup d'hommes se retrouveront dans cette description.
Pour les illustrations, vous reconnaîtrez d'abord deux aquarelles de Egon SCHIELE ( deux autoportraits, dont 1 en érection)

frey2frey3

Françoise REY, Marcel Facteur , 1997

Extrait page 23 de l’édition Pocket de août 2009.

 

Un jour, au cabinet, tu connais une exaltation plus terrible encore que de coutume. Tu es là, dans ton recoin obscure dont les remugles te bercent, et dehors, on s’agite, presque sous tes yeux. Tes frères chargent leur voiture, ils s’apprêtent à un voyage. Tu suis leurs allées et venues d’un regard discontinu, posé alternativement sur les pages de ta revue. Tu passes sans transition des splendeurs de la chair aux mesquines péripéties des préparatifs fraternels. La famille est réunie pour conseiller et commenter… On t’a oublié. On t’ignore. De te savoir si près d’eux et, en même temps, si invisible, si protégé, te bouleverse. Tes doigts sur ta queue deviennent fous, plus rapidement que de coutume ; leur frénésie t’étonne d’abord et te déplaît. Ils vont trop vite et trop fort, ils gâchent la montée de la joie, sa gestion délicatement équilibrée au fil des pages. Et puis tu t’abandonnes à leur autorité, sans force pour lutter, dépassé, submergé par leur savoir. Ils turlupinent ta queue avec une célérité démente, tu sens en toi la naissance d’une vague terrible, qui va t’engloutir, tes doigts serrent, lâchent, serrent, lâchent la peau de ta bite furieusement, on dirait du morse, un message échevelé, un appel de détresse, un SOS de plus en plus urgent, c’est sûr, tu es en perdition, il va t’arriver quelque chose d’abominable, de terrifique !!! Ça y est ! C’est arrivé, tu viens de lâcher un jet blanc, en voilà un autre, un autre encore, tu pisses du lait concentré, ta main mouillée, ta cuisse engluée, ta bite émerveillée, ta bouche tordus, ton cœur chambardé, ton ventre incandescent, tes reins bienheureux, tes couilles béates, ton cri retenu, ton souffle suspendu… Tu as joui, tu as juté, ça s’appelle comme ça, c’est ainsi qu’ils disent, les autres, les grands, et, mon dieu, mon dieu, tu es un enfant perdu, un horrible salaud, la bouillie crachée va germer, tu sais qu’on en fabrique des bébés, tu t’es engrossé tout seul, pauvre Marcel, si honteux, si sale, si hagard, si ébloui, si accablé de plaisir… Plus jamais ! Plus jamais ! Si tu en réchappes, si tu survis, si ta turpitude demeure secrète, c’est juré, plus jamais tu ne recommenceras !

frey5Deux heures après, l’infect cabanon te revoit pantelant, torturé de joie, habité de terreur, et sitôt libéré, priant : « Mon dieu, c’est trop bon, ne me punissez pas !... » Et toutes les nuits et tous les jours suivants, partout, à la grange, dans ton lit, dans les chiottes de l’école, l’incroyable fièvre t’envahit, te secoue, te harcèle, te vide pour te reprendre encore… Tu as quinze ans. L’obsession du plaisir et sa quête effrénée se sont définitivement emparées de toi. De la chimère, tu es passé à son semi-accomplissement : Marcel rêveur vient d’être promu Marcel branleur.

Curieusement, les filles disparaissent de ton horizon. Tu n’es plus amoureux. Les secousses que tu t’octroies monopolisent tes espérances. Tu es devenu un consommateur acharné  de dessins érotiques, d’images lascives, de scenari cochons.


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Samedi 2 janvier 2010 6 02 /01 /Jan /2010 09:20
Dernière étape de notre visite du recueil de textes érotiques intitulé "Le livre du plaisir", présenté par Catherine Breillat. Je termine donc par ce bel éloge de la sodomie. J'apprécie particulièrement la dernière phrase, très simple et belle, qui redonne à cet extrait un caractère profondément "humain". (vous reconnaîtrez un dessin de Egon Schiele, et à la fin, trois vignettes de Hugdebert, tirées de l'album "Les fleurs du mâle" )
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Guillaume FABERT , Autoportrait en érection (1989, Editions Régine Deforges )

fabert2  

Ce fut avec Brigitte que la sodomie me révéla l’infinie variété des plaisirs que peut dispenser un anus complaisant, car Brigitte adorait se faire enculer.

Lorsqu’elle me rencontra, Brigitte n’était pas sans expérience amoureuse – son premier amant an avait même fait une excellente fellatrice – mais elle possédait toujours son pucelage postérieur.

Je lui ravis rapidement cet anachronique titre de vertu, en mettant à l’opération les ménagements souhaitables, et tout se passa fort bien. Mais ce ne fut que progressivement que son anus devint le siège premier de nos ébats, au point, sur la fin de notre liaison, de polariser l’essentiel de nos activités amoureuses. Non que nous n’usions plus de sa bouche et de son ventre ; mais aucune étreinte ne pouvait omettre une incursion, même brève, de mon membre dans son divin trou du cul.

J’y revenais toujours, j’en étais obsédé. Ma verge semblait irrésistiblement attirée par cette étoile brune qui savait si bien s’ouvrir pour l’aspirer, la masser, la sucer, la branler…(…)

fabertJe prenais un plaisir extrême à m’acharner longuement dans les fesses de Brigitte. Mon ventre tambourinait avec volupté sur cette croupe mouvante, mon gland aimait à se rafraîchir à l’extérieur de l’anus avant d’y replonger avec fougue, mes couilles se balançaient gaiement sur le périnée, et lorsque je sentais, enfin et pourtant trop tôt, le sperme monter dans ma verge, je m’enfonçais de tout mon poids au plus profond de ce cul tressautant.

L’éjaculation m’immobilisait quelques secondes. La présence du corps de Brigitte entre mes bras se faisait alors plus intense que jamais : je sentais son anus palpiter autour de la base de mon membre, comme pour en extraire la dernière goutte de sperme ; mon ventre se pressait contre la chaude fermeté des fesses ; ma bouche se noyait dans les mèches folles de sa nuque et ma tête s’emplissait du parfum de ses cheveux.fabert3

Lorsque je déculais, les reins brisés et le souffle court, et m’affalais à ses côtés, j’avais encore envie de l’embrasser, de la pétrir, de la prendre, et seule la fatigue arrêtait la machine à enculer que j’étais devenu.

Je vois deux raisons à l’intensité du plaisir que je prenais à sodomiser Brigitte.

L’une, banale puisqu’exclusivement physique, tient aux différences anatomiques entre vagin et anus. Alors que le vagin enserre tout le corps de la verge et masse celle-ci sur toute sa longueur à chaque mouvement, l’anus ne débouche que sur la vaste cavité du rectum où la verge se perd et seul le sphincter branle la hampe, le gland n’étant caressé qu’épisodiquement. Les effets de friction de l’enculage sont sonc bien inférieurs à ceux d’un coït vaginal , et l’éjaculation en est retardée d’autant.

L’autre raison relève du sentiment, et donc du hasard : j’étais très amoureux de Brigitte.

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Vendredi 18 décembre 2009 5 18 /12 /Déc /2009 08:11
Nouvel extrait tiré du Livre du plaisir présenté par Catherine Breillat. Cette fois, il s'agit d'un passage méconnu d'une des 3 versions de l'amant de lady Chatterley.... On est loin de la littérature courtoise !
Avec des illustrations trouvées sur le net comme un dessin de Chimot représentant Lady Chatterley, une version japonaise de la Lady, une photo extraite de l'adaptation récente au cinéma ainsi qu'une bien étrange couverture d'une "Lady Chatterley's Daughter"...

ladychatterley

D.H LAWRENCE, L’amant de Lady Chatterley (1928)

Lady+Chatterley-chimot

«  L’homme observait cette superbe courbe des hanches qui, ce jour-là, le fascinait. Quelle superbe chute de hanches ! Comme elle s’évasait sur la lourde rondeur des fesses ! Et au milieu, enveloppées dans la chaleur secrète, les entrées secrètes.

Il lui caressa le cul, longuement, épousant longuement et subtilement  les courbes  et la plénitude des globes.

- T’as un si beau cul, dit-il avec l’accent guttural et caressant du patois. Y’en a pas deux pour en en avoir d’aussi beau. C’est le plus beau cul d’femme du monde. Un vrai cul d’femme, y a pas à s’tromper. Pas un d’ces culs en noyau d’pêche qu’ont ces filles qu’on prendrait pour des gars ! Ton cul, l’est bien arrondi, le genre de cul qui plaît aux hommes, qui les prend aux tripes ! Un derrière à faire bander la terre entière !

Tandis qu’il parlait, sa caresse effleurait les rondeurs qui, au bout d’un moment, communiquèrent à ses mains une sorte de feu liquide. Et le bout de ses doigts toucha les deux ouvertures secrètes de ce corps, tout à tout, en un doux effleurement de flamme.

- Et que tu chies ou que tu pisses, je m’en réjouis. Je n’ai rien à faire d’une femme qui ne peut ni chier ni pisser.

Connie ne put réprimer un brusque éclat de rire stupéfait, mais il continuait, imperturbable :

- Toi, t’es vraie, t’es vraie, même un peu salope. C’est par ici que tu chies, et ici qu’tu pisses. J’les ai tous les deux en main, et c’est pour ça qu’tu m’plais »

ladychatterley1 Lady Chatterley In Tokyo ladychatterley2

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Lundi 14 décembre 2009 1 14 /12 /Déc /2009 07:09
Je poursuis mon exploration du livre du plaisir de Catherine Breillat, avec cette fois un passage consacré à la sodomie.

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Maxime JAKUBOWSKI, Ma vie chez les femmes ( Editions Blanche )

 

« Markie, l’assistante bonne à tout, s’approche de Katherine dès qu’on lui ordonne de se mettre à plat ventre, et l’aide à présenter sa croupe sous l’angle le meilleur pour la caméra. On ajuste les lumières. La chaleur des projecteurs lui brûle les fesses. Markie lui éponge doucement le sexe et la raie pour sécher la transpiration et lui passe délicatement de l’huile sur l’orifice, avant d’enduire aussi le pénis de Steve, fièrement tendu à l’attention générale.

Katherine ferme les yeux. Elle n’a jamais été pénétrée par là. Forcée. Baisée. Sodomisée. Elle se rappelle les nuits, à côté de son cocu de mari endormi, alors qu’elle ne rêvait qu’à une chose, au point d’en avoir la corps brûlant : transgresser l’interdit. Son amant avait eu tôt fait de découvrir combien elle était sensible à cet endroit, et ils avaient souvent parlé ensemble de la prendre par là. Après leur rupture, dans ces lettres désespérées qu’il lui écrivait dans l’espoir de la faire revenir, il lui avait révélé qu’il avait gardé pendant des semaines du beurre dans le frigidaire de son bureau exprès pour cela.

Le cadreur fait le point.jaku1

«  Moteur ! »

Steve introduit un doigt dans son anus pour faire pénétrer l’huile. De l’autre main, il écarte ses deux fesses au maximum et place sa queue dure contre l’orifice en légère saillie. Pression initiale. Les muscles sphincters résistent, Steve ne progresse pas. Il saisit sa tige, en tient le corps serré entre ses doigts et entreprend de forcer l’anus. Son gland avance d’un centimètre, pervient à franchir l’anneau. Katherine a l’impression d’être constipée. Elle serre les dents. Sous l’effet du lubrifiant et à la suite d’une poussée plus brutale, la tête pénètre d’un coup. »

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Mercredi 25 novembre 2009 3 25 /11 /Nov /2009 13:10

André BARRIOL, les filles du campus, 2002, éditions média 1000

Quatrième volet des extraits tirés du "Livre du plaisir"  ( Livre de poche n° 15064) présenté par Catherine Breillat. Il s'agit cette fois d'un passage qui ne fait pas dans la dentelle. C'est du porno brut, du hard... pur et dur.
  

Shirl a fait un demi-tour sur elle-même pour montrer au gros flic le cul que je venais d’admirer. Elle gardait la tête baissée, évitant mon regard. Il a eu un sifflement.

- Ah ça, il sait pas la chance qu’il a Rommy ! Si ma femme était roulée comme ça, sûr que je ne ferais pas les nuits ! Ha ha ! Allez, mets-toi sur le lit maintenant !

Shirl s’est couchée sur le dos sur le couvre-lit crasseux aux couleurs des Minnesota Vikings. Le gros flic s’est approché tournant autour d’elle et, du bout de sa matraque, il lui a piqué le haut de la cuisse.

- Écarte un peu ! Fais voir ton minou !

Il s’est assis aux pieds de Shirl qui, lentement, écartait les cuisses et relevait les genoux pour qu’il puisse lorgner son sexe. Il a tendu le bras, laissant la pointe de son bâton noir jouer dans les poils châtains du pubis renflé de Shirley.

- Maintenant, tu vas me raconter ce que tu fais avec les mecs, Mrs Purnell la pute ! Tu as dû t’en envoyer un paquet, hein, chaude comme tu es ?

Shirley a tourné la tête dans ma direction. Ses yeux verts avaient cette coloration trouble qu’ils prenaient quand elle faisait l’amour. Elle s’est retournée vers Walt.

- Beaucoup…

- Combien ? Dis-le ! Combien tu en as baisé, ma pute ?

- Je..  je ne sais pas… vingt… trente…

- Tu est vraiment une traînée, Shirley, tu sais ça ? Et qu’est-ce que tu leur fais à tous ces mecs que tu t’envoies ? Dis-le !

Je voyais la poitrine plate de Shirl, juste marquée de deux larges aréoles violacées, se gonfler. J’entendais presque son souffle rapide.

- Je… je les prends dans ma bouche…

Presque timidement, Shirl a déplacé sa main droite. Elle l’a posée sur son ventre d’abord…

- Tu suces, c’est ça, t’es une suceuse ? Dis-le ! Dis ce que ça te fait !

Sa main a glissé, lentement  au début, puis plus vite, et s’est lovée sur son pubis. Son bassin s’est soulevé imperceptiblement et son majeur a pris sa place dans la fente pendant que, de sa paume ouverte, elle s’écrasait le clitoris.

- Je… j’aime ça, quand ils grossissent dans ma bouche… j’aime sucer leur …pénis…

- Ça te fait mouiller de pomper toutes ces bites, pas vrai ? Et là t’es trempée, t’en peux plus. Tu penses à toutes ces queues que tu t’en envoyées, hein ?

Elle se branlait de plus en plus vite et ses babines humides s’entrechoquaient avec un bruit de clapot.

- J’aime quand ils…je…j’aime leur sperme…

Walt s’est soulevé sur un genou et a pointé le bout de sa matraque sur la main de Shirl, l’obligeant à la retirer et à interrompre sa masturbation.

- … j’aime quand ils sortent de…ma chatte pour… j’aime le goût de mon sexe sur… leur pénis…

La grosse tige pressait contre les grandes lèvres de Shirley qui avait de plus en plus de mal à articuler. Elle haletait, jouissant de se confesser, d’exhiber ses vices comme elle exhibait son corps. Du bout des doigts, elle a tiré sur ses babines trempées pour ouvrir sa fente. Le bout renflé de la matraque a paru hésiter un instant puis s’est engouffré dans son vagin. Son ventre a frémi et elle a glissé un peu plus bas sur le couvre-lit pour s’offrir davantage à la tige caoutchoutée qui lui fouillait la chatte en reprenant son gros clitoris entre deux doigts.

- T’es qu’une pute, tu sais ça, une pute !

Elle s’est mise à geindre en se tortillant sur le lit crasseux, ondulant du bassin, pendant que l’armoire à glace lui enfournait son bâton sur près de vingt centimètres. Elle a tourné la tête vers moi et cette fois son regard flou, presque celui d’une droguée, s’est attardé sur le mien…

Walt a retiré brutalement la matraque de son vagin, lui arrachant un petit cri. Elle s’est aussitôt  introduit deux doigts dans le sexe comme si elle ne supportait pas de le sentir vide.

- Suce-la ! Tiens, goûte à ta chatte !

Il a pointé la matraque luisante de mouillure vers son visage et, docilement, elle a ouvert la bouche, suçant l’épais bâton comme si c’était une bite, la nettoyant sur toute la longueur, lapant la bave dont elle était enduite. Puis le gros flic la lui a retirée, la laissant bouche ouverte, langue tendue, avide. Et il a recommencé à la baiser brutalement avec l’épais bâton. Shirl accompagnait les mouvements de son poignet de coups de reins. Elle gémissait en se tortillant, les yeux mi-clos, le visage dans ma direction.

- Je… je … aime Eric… parce… qu’il me…  me prend toujours… par… par derrière…

Walt a arrêté d’un coup ses va-et-vient et a laissé glissé la matraque luisante entre les lèvres trop longues de Shirl.

- Répète-le ! Répète ce que tu viens de dire, espèce de salope ! 

- J’aime… parce qu’il me fait toujours l’amour… dans… dans mon cul…

- Tourne-toi !

Shirl s’est mise sur le ventre et, lentement, a remonté ses genoux sous sa poitrine. Le visage enfoui dans le couvre-lit, elle ne pouvait pas être plus offerte. Entre ses cuisses largement écartées le double renflement charnu de sa vulve était à moitié masqué par sa main : elle se branlait encore, deux doigts enfoncés dans le vagin, la paume plaquée au pubis ne laissant échapper sur chaque côté qu’un bourrelet de chair grasse parsemé de poils clairs, agité de tremblements réguliers. Son cul large et plein avait la forme d’un cœur à l’envers, étalé, offert.

- Quand il le fait dans mon cul, je… il me fait mal et quand il me fait mal, je… je jouis… très fort…

- Tu aimes te faire défoncer le cul, dis-le !

- J’aime… j’aime… mon… dans mon cul !

Walt s’est levé d’un coup et a foncé sur moi. Coinçant sa matraque sous son bras, il a sorti les clefs de sa poche et m’a libéré des menottes.

- Encule-la ! Encule cette pute !

 

 

 

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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