lectures x

Jeudi 7 juin 2012 4 07 /06 /Juin /2012 07:20

Une Liaison par Chitra Banerjee DIVAKARUNI, in Balades indiennes, Editions France Loisirs, 2004

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«  Le couple en ce moment sur l’écran ne portait pas de vêtements de couturier. En fait, ils ne portaient pas de vêtements du tout, et quand le choc de la surprise fut passé, je me rendis compte que j’avais allumé la chaîne à laquelle Ashok (son mari) s’était abonné le mois dernier et qu’il regardait, en dépit du fait que je quittais ostensiblement la pièce chaque fois qu’il la mettait (ou peut-être parce qu’il la mettait), presque tous les soirs.une-liaison-4

Le visage en feu, j’éteignis la télé ( …) À mi-chemin sur l’escalier, je m’arrêtai. Je restai là un instant à écouter la pendule sur le mur puis redescendis, et le cœur battant, allumai de nouveau la télévision. Je ne savais pas clairement pourquoi je faisais cela. Peut-être voulais-je seulement essayer de comprendre, sans être inhibée par sa présence, ce qu’Ashok aimait dans ces spectacles. Ou peut-être était-ce autre chose.

Le couple marchait sur le bord d’une piscine maintenait, le corps droit, dégagé, la lumière de l’eau miroitant sur leur peau nue. La femme plongea et l’homme la suivit (…) Leurs bouches et leurs mains explorèrent les courbes et les creux du corps de l’autre avec un plaisir franc qui était très différent des mouvements maladroits et furtifs dans l’obscurité de notre chambre à coucher. Quand les lèvres de l’homme se refermèrent autour du rose soutenu du mamelon de la femme, j’observai avec attention. Une part de moi était surprise de ne sentir aucune honte m’envahir comme c’était habituellement le cas. Peut-être que le tourbillon flou et bleu de l’eau dans laquelle ils se balançaient, suspendus, donnait à l’acte une douceur, un sentiment d’irréalité. Ou que la honte est quelque chose que l’on ressent seulement quand quelqu’un d’autre vous regarde regarder. Quand la tête de l’homme s’abaissa jusqu’à la demi-lune du nombril de la femme, et plus bas encore, je serrai les poings et me penchai en avant. Mes ongles s’enfoncèrent dans mes paumes, avec force, comme ceux que la femme enfonçait dans les épaules de l’homme. Et quand son corps, secoué de frissons, se cabra, mon corps lui aussi frissonna à l’unisson (…)

une-liaison-1

Cette nuit-là, je rêvai d’un homme et d’une femme sous l’eau. Je compris immédiatement que ce n’était pas le couple du film. Ils passaient leurs mains le long du corps l’un de l’autre avec une hâte fiévreuse, leurs muscles tendus comme si c’était la première fois qu’il se trouvaient ensemble. Quand le bleu tourbillonnant s’éclaircit et que l’homme finit par lever sa bouche du sombre carré de poils féminins fins et ondulants comme des algues, je reconnus Ashok.

Je le tirai vers le haut, le tirai puis le pressai contre mes hanches. Nous jouîmes ensemble, mes jambes enroulées autour de lui, l’enserrant, des bulles éclatant en fragments de cristal autour de nous. Puis mon propre visage, comme cela arrive dans les rêves, m’apparut. Il était renversé d’extase, la bouche ouverte en un cri triomphant et silencieux, les cheveux déployés autour de la tête, noirs et emmêlés tels ceux d’une ménade… Mais ce n’était pas mon visage. C’était celui de Mina ( sa meilleure amie qu’elle soupçonne d’être la maîtresse de son mari

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Vendredi 27 avril 2012 5 27 /04 /Avr /2012 08:20

Michael CONNELY, Darling Lilly ( Seuil Policiers, 2003)

Le polar mêle prostitution sur le net (via un site d’escort girls) et haute technologie (informatique moléculaire)… L’ensemble est assez palpitant, bien construit, même si on n’y croit qu’à moitié..

Chapitre 12, page 108.

- Allez, viens t’asseoir

Elle gagna le canapé et lui fit signe de s’asseoir à côté d’elle. Il s’exécuta.(…)

- Ce que tu vois te plaît ? demanda-t-elle.

Il était à peu près certain que c’était la fille de la photo affichée sur le web, mais ne pouvait en  être sûr à cent pour cent dans la mesure où il ne l’avait pas regardée aussi longtemps et souvent que celle de Lilly. Robin était pieds nus et portait un débardeur bleu clair et un short en velours rouge si haut remonté sur les fesses qu’un maillot de bain eût été plus pudique. Elle n’avait pas de soutien-gorge et ses seins – avec implants, sans doute – étaient énormes. Grosses comme les biscuits ronds que vendent les girl-scouts aux fêtes de charité, ses aréoles se dessinaient très clairement sous son T-shirt. Cheveux blonds avec raie au milieu dégringolant en cascades de bouclettes de part et d’autre de son visage. Pas de maquillage visible.

- Oui, j’aime bien, répondit-il.

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Chapitre 35, pages 307-308

connelly-2Nicole lui passa les bras autour du cou, l’attira contre elle et l’embrassa. IL la fit tourner sur elle-même, la poussa doucement vers le lit et l’y assit. Puis il s’agenouilla devant elle, lui écarta les genoux et s’avança. Et s’avança encore, ils s’embrassèrent à nouveau. Plus longuement et plus fort cette fois. Il eut l’impression qu’une éternité s’était écoulée depuis que ses lèvres avaient senti le contour des siennes.

Il posa les mains sur ses hanches et l’attira vers lui. Sans douceur. Bientôt elle lui prit la nuque d’une main et commença à lui déboutonner sa chemise de l’autre. Tous deux se débattirent avec les vêtements de l’autre jusqu’au moment où ils se séparèrent pour se déshabiller tout seuls. Sans en rien dire ils savaient bien que ça irait plus vite.

Ils accélèrent l’allure. Il ôta sa chemise, elle fit la grimace en découvrant les bleus qu’il avait à la poitrine et au flanc. Elle se pencha en avant et l’embrassa aux deux endroits. Et lorsqu’ils furent nus l’un et l’autre, ils s’étendirent sur le lit en une étreinte pleine de désir et de tendresse nostalgique. Il comprit qu’elle n’avait pas cessé de lui manquer – son intelligence et la texture émotionnelle de leurs relations surtout, mais aussi son corps. Il n’avait qu’une envie : la toucher et goûter.

Il enfouit son visage entre ses seins et lentement descendit plus bas, son nez sur sa peau, ses dents bientôt serrées sur l’anneau d’or qu’elle avait au nombril, à le mordiller doucement. Plus bas encore. Elle avait rejeté la tête en arrière, gorge exposée, vulnérable. Les yeux fermés, elle comprimait les lèvres du dos de la main, la phalange d’un doigt entre les dents.connelly-3-martino twins

Lorsque l’un et l’autre furent prêts, il se redressa contre elle, lui prit la main et la posa sur son sexe pour qu’elle le guide. Ils procédaient toujours ainsi, c’était leur routine. Elle bougeait lentement, lentement elle le prit en elle, ses jambes remontant le long de ses flancs pour se refermer dans son dos. Il ouvrit les yeux pour regarder son visage… connelly-4

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Jeudi 19 avril 2012 4 19 /04 /Avr /2012 10:17

Marguerite DURAS, « L’amant », Editions de Minuit, 1984

Je n’ai pas choisi un passage où la narratrice se donne à son amant chinois, mais un autre moins connu, au pensionnat, où Marguerite est secrètement amoureuse d’une de ses camarades de pensionnat, Hélène Lagonelle, qui a 17 ans. Il y a beaucoup d’émotion, d’admiration et de sensualité dans ce passage. La langue de Duras est magnifique, et prend toute sa saveur lorsqu'elle est lue à voix haute : c'est un poème en prose.

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Saïgon, sur les bords du Mékong, vers 1930

«  Je reviens près d’Hélène Lagonelle. Elle est allongée sur un banc et elle pleure parce qu’elle croit que je duras3vais quitter le pensionnat. Je m’assieds sur le banc. Je suis exténuée par la beauté du corps d’Hélène Lagonelle allongée contre le mien. Ce corps est sublime, libre sous la robe, à portée de la main. Les seins comme je n’en ai jamais vus. Je ne les ai jamais touchés. Elle est impudique, Hélène Lagonelle, elle ne se rend pas compte, elle se promène toute nue dans les dortoirs. Ce qu’il y a de plus beau de toutes les choses données par Dieu, c’est ce corps d’Hélène Lagonelle, incomparable, cet équilibre entre la stature et la façon dont ce corps porte les seins, en dehors de lui, comme des choses séparées. Rien n’est plus extraordinaire que cette rotondité extérieure des seins portés, cette extériorité tendue vers les mains. Même le corps de petit coolie de mon petit frère disparaît face à cette splendeur. (…) Elle vient des hauts plateaux de Dalat, Hélène Lagonelle. Son père est un fonctionnaire des postes. Elle est arrivée en pleine année scolaire, il y a peu de temps. Elle a peur, elle se met à côté de vous, elle reste là à rien dire, souvent à pleurer. Elle a le teint rose et brun de la montagne, on le reconnaît toujours ici où tous les enfants ont la pâleur verdâtre de l’anémie, de la chaleur torride. Hélène Lagonelle ne va pas au lycée. Elle ne sait pas aller à l’école, Hélène L. Elle n’apprend pas, elle ne retient pas. Elle fréquente les cours primaires de la pension mais ça ne sert à rien. Elle pleure contre mon corps, et je caresse ses cheveux, ses mains, je lui dis que je resterai avec elle au pensionnat. Elle ne sait pas qu’elle est très belle, Hélène L. (…)

Le corps d’Hélène Lagonelle est lourd, encore innocent, la douceur de sa peau est telle, celle de certains fruits, elle est au bord de ne pas être perçue, illusoire un  peu, c’est trop. Hélène Lagonelle donne envie de la tuer, elle fait se lever le songe merveilleux de la mettre à mort de ses propres mains. Ces formes de fleur de farine, elle les porte sans savoir aucun, elle les montre ces choses pour les mains les pétrir, pour la bouche les manger, sans les retenir, sans connaissance d’elles, sans connaissance non plus de leur fabuleux pouvoir. Je voudrais manger les seins d’Hélène Lagonelle comme lui ( l’amant) mange les seins de moi dans la chambre de la ville chinoise où je vais chaque soir approfondir la connaissance de Dieu. Être dévorée de ces seins de fleur de farine que sont les siens.

Je suis exténuée du désir d’Hélène Lagonelle.

Je suis exténuée de désir.

Je veux emmener avec moi Hélène Lagonelle, là où chaque soir, les yeux clos, je me fais donner la jouissance qui fait crier. Je voudrais donner Hélène Lagonelle à cet homme qui fait ça sur moi pour qu’il le fasse à son tour sur elle. Ceci en ma présence, qu’elle le fasse selon mon désir, qu’elle se donne là où moi je me donne. Ce serait par le détour du corps de Hélène Lagonelle que la jouissance m’arriverait de lui, alors définitive.

De quoi en mourir. »

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Jeudi 5 avril 2012 4 05 /04 /Avr /2012 18:27

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Volupté

Poème de Henri Cantel (1825-1878). Il publia en 1869, à 50 exemplaires,  un recueil de poèmes intitulé « Amours et Priapées ». Parmi ces poèmes, figuraient 7 sonnets lesbiens dont « Volupté »

Léona l'entoura de ses jambes, baisa
Ses yeux, sa chevelure et sa langue vermeille. cantel1
La vierge, dont le cœur en souriant s'éveille,
À ces souffles de feu par degrés s'embrasa.


Suçant les boutons durs de sa gorge pointue,
La louve sur son corps promenait tous ses doigts;
On eût dit qu'elle avait vingt lèvres à la fois...
Aline se pâmait à ce jeu qui la tue.


- " Ouvre ta cuisse blanche et ronde, mon enfant;
Ton clitoris, blotti dans sa toison dorée,
Veut les tendres fureurs d'un baiser triomphant ! "


Ivre de volupté, mais non désaltérée,
Léona savourant son virginal trésor,
À la coupe d'amour, le soir, buvait encor.

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Samedi 10 mars 2012 6 10 /03 /Mars /2012 08:27

Dominique SYLVAIN, Passage du Désir, ( Editions Viviane Hamy, février 2004 )

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Extrait du chapitre 20

« Tout devint noir. Un rideau de flammes explosa au fond de la scène, au même moment la voix d’une chanteuse noire américaine scotcha l’audience à son siège.

You can’t love nobody

Unless you love yourself

Don’t take it out on me babe

I’m not the enemy

Elle arriva, galbée dans un fourreau rouge, sa très longue chevelure rousse cascadant sur ses épaules. Grande, musclée, des seins d’une belle fierté, des hanches épanouies, des jambes racées.

Are you the man I love

The man I know loves me ?

Come on talk to me boy

I’m not the enemy. *

- Waouh, souffla Maxime.

Et le strip-tease commença. Classique, sans table dancing, sans barre en inox. Une affaire solide. Une histoire ancestrale. Personne ne pipait mot, ne bougeait un cil. La flamboyante enleva son fourreau, ses bas, son string, ne garda que ses chaussures à talons de plexiglas. Et elle se mit à onduler, se mit à ployer, sinuer, insinuer. À succomber, flancher, revenir. Abandon. Générosité. Les flammes qui brûlaient au fond de la scène chamarraient son corps. Un corps à l’incroyable tatouage dorsal qui partait du cou pour conquérir la croupe et représentait une geisha batifolant avec des carpes joueuses. »

* extrait de « I’m not the enemy » ( Lina)

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Ce que j’en pense: Difficile d’accrocher dans ce polar qui se veut littéraire et se révèle poussif. On a du mal à croire aux protagonistes de cette histoire alambiquée, et tout particulièrement au personnage principal (une certaine Lola Jost, commissaire de police boulotte, en rupture de ban, retraitée de fraîche date et portée sur la bonne bouffe, le pinard et les citations d’auteurs…) Mais tout le monde ne peut pas être Maigret !

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Samedi 18 février 2012 6 18 /02 /Fév /2012 10:39

Tropique du Cancer, Editions Denoël, Paris, 1945

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Extrait n° 1. Chapitre 1. Pages 23-24

« O Tania, où sont maintenant ton sexe brûlant, tes épaisses, tes lourdes jarretières, tes douces cuisses si dodues ? J’ai un os de six pouces dans la queue. J’aplatirai tous les plis de ton vagin, Tania, et le remplirai de semence ! Je te renverrai à ton Sylvestre, le ventre douloureux et la matrice sens dessus dessous. Ton Sylvestre ! Oui, il sait bien allumer un feu, mais moi, je sais comment enflammer un sexe ! Je te rive des boulons brûlants dans le ventre, Tania ! Je porte tes ovaires à l’incandescence. Ton Sylvestre est un peu jaloux maintenant ? Il sent quelque chose, n’est-ce pas ? Il sent les traces de ma belle queue. J’ai un peu élargi les rives, j’ai repassé les rides. Après moi, tu peux bien prendre des étalons, des taureaux, des béliers, des cygnes, des saint-bernards. Tu peux te fourrer des crapauds, des chauves-souris, des lézards jusqu’au fond du rectum. Tu peux chier des arpèges si tu veux, ou t’accrocher une cithare en travers du nombril. Je t’encule, Tania, tant et si bien que tu resteras enculée ! Et si tu as peur d’être enfilée publiquement, je t’enfilerai dans le privé. Je t’arracherai quelques poils du con, et je les collerai au menton de Boris. Je te mordrai le clitoris, et je cracherai des pièces de quarante sous… »

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Vendredi 17 février 2012 5 17 /02 /Fév /2012 09:38

André BRETON, L’union libre ( 1931 )

Magnifique poème surréaliste dédié à la beauté du corps de la femme aimée.

 breton-rodin aquarelle 2

Ma femme à la chevelure de feu de bois

Aux pensées d’éclairs de chaleur

À la taille de sablier

Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre breton4-1

Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquet d’étoiles de dernière grandeur

Aux dents d’empreintes de souris blanche sur la terre blanche

À la langue d’ambre et de verre frottés

Ma femme à la langue d’hostie poignardée

À la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux

À la langue de pierre incroyable

Ma femme aux cils de bâtons d’écriture d’enfant

Aux sourcils de bord de nid d’hirondelle

Ma femme aux tempes d’ardoise de toit de serre

Et de buée aux vitres

Ma femme aux épaules de champagne

Et de fontaine à tête de dauphins sous la glace

Ma femme aux poignets d’allumettes

Ma femme aux doigts de hasard et d’as de cœur

Aux doigts de foin coupé

Ma femme aux aisselles de martre et de fênes

De nuit de la Saint-Jean

De troène et de nid de scalares

Aux bras d’écume de mer et d’écluse

Et de mélange du blé et du moulinbreton1

Ma femme aux jambes de fusée

Aux mouvements d’horlogerie et de désespoir

Ma femme aux mollets de moelle de sureau

Ma femme aux pieds d’initiales

Aux pieds de trousseaux de clés aux pieds de calfats qui boivent

Ma femme au cou d’orge imperlé

Ma femme à la gorge de Val d’or

De rendez-vous dans le lit même du torrent

Aux seins de nuit

Ma femme aux seins de taupinière marine

Ma femme aux seins de creuset de rubis

Aux seins de spectre de la rose sous la rosée

Ma femme au ventre de dépliement d’éventail des jours

Au ventre de griffe géante

Ma femme au dos d’oiseau qui fuit vertical

Au dos de vif-argent

Au dos de lumière

À la nuque de pierre roulée et de craie mouillée

Et de chute d’un verre dans lequel on vient de boire

Ma femme aux hanches de nacellebreton3

Aux hanches de lustre et de pennes de flèche

Et de tiges de plumes de paon blanc

De balance insensible

Ma femme aux fesses de grès et d’amiante

Ma femme aux fesses de dos de cygne

Ma femme aux fesses de printemps

Au sexe de glaïeul

Ma femme au sexe de placer et d’ornithorynque

Ma femme au sexe d’algue et de bonbons anciens

Ma femme au sexe de miroir

Ma femme aux yeux pleins de larmes

Aux yeux de panoplie violette et d’aiguille aimantée

Ma femme aux yeux de savane

Ma femme aux yeux d’eau pour boire en prison

Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache

Aux yeux de niveau d’eau de niveau d’air de terre et de feu.

  breton2

 

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Jeudi 9 février 2012 4 09 /02 /Fév /2012 19:39

L’extrait qui va suivre, tiré du « Livre des amours galantes » m’a été adressé par Bruno C. lecteur fidèle et avisé de ce blog. Qu’il en soit ici remercié !

« Livre des amours galantes », Ed. Ph. Picquier 2000, poche 2004, avec copies d’estampes en noir et blanc.

Auteur Ryutei Tanehiko (1783-1842)

Ecrivain victime de la censure.

Pour illustrer ce passage, j’ai choisi des estampes de Kitagawa Utamaro (1753-1806), grand peintre japonais contemporain de Ryutei Tanehiko.kitagawa-utamaro12

Pages 74-76


 « A peine lui caressait-il la jambe, elle s'embrasait. Tout particulièrement aujourd'hui, le spectacle qu'il lui avait été donné de voir dans la barque [ des amants, observés à la longue-vue] avait mis à fleur de peau sa sensibilité, et que Jihei la prît à ce moment lui causait un bonheur encore plus intense. « Je viens, je viens, c'est bon ! » aurait-elle voulu crier, mais elle craignait de ne plus être aimée en montrant une aptitude trop grande à jouir.

 kitagawa-utamaro

Elle s'appliquait à ne pas s'oublier, tentait d'étouffer ses râles, résistait à l'envie de mordiller l'homme au visage et se contentait de se laisser faire, les  yeux  clos,  dans  un  abandon  total.  Tout  en contemplant cette beauté pleine de pudeur, Jihei la pénétra peu profondément d'abord, puis il finit par enfoncer sa lance. Elle jouissait avec ferveur.

 kitagawa-utamaro4jpg

 Comme elle avait plus de vingt ans, les poils de sa toison étaient drus, mais elle n'avait pas connu beaucoup d'hommes et l'intérieur était aussi doux que le velours de l'écrin d'une jeune fille de seize ou dix-sept ans. Elle avait appris des servantes de la résidence la manière de combler l'homme. Elle remuait les reins d'un air craintif, mais avec douceur, et plus que le plaisir que donne la femme rompue à la chose, qui sait onduler avec art et prendre des initiatives, c'est l'inexpérience qui est délicieuse... La sève longtemps contenue avait commencé à couler dès le début. Une attention quelque peu éveillée permettait de prendre vite conscience que l'intérieur était étroit et encore plus pulpeux que la langue. Les lèvres gonflées s'ouvraient en frémissant comme pour s'enrouler autour du membre qui s'enfonçait dans un va-et-vient continu. L'homme avait l'impression d'être aspiré à l'intérieur du fourreau qui se resserrait autour de lui. Plus le moment approchait, plus le visage de la femme qui jusque-là était empreint de douceur devenait tendu. A la fin, les paupières se fermèrent, la bouche s'arrondit, le corps entier se contracta. Les parties secrètes s'ouvrirent d'un coup, libérant la sève qui s'écoula longuement.

kitagawa-utamaro-10

Le plaisir la faisait gémir doucement, elle connaissait l'extase. Jihei avait à cœur d'assouvir 0-Haru et il mit en oeuvre une variété de ressources de lui seul connues, si bien qu'après avoir été travaillée pendant une demi-heure, son souffle d'abord discret était devenu sonore ; le visage défait, elle haletait. Elle connut l'orgasme trois ou quatre fois. A présent, l'homme n'en pouvait plus. Mettant une main sur le dos de la femme, il la releva et lui-même assis, il fourra sa main libre dans la moniche toute glissante, dans un va-et-vient incessant. Certain que la femme appelait la caresse de tout son être, il enfonça deux doigts au tréfonds de son intimité, à l'endroit le plus sensible. 0-Haru était au paroxysme de la volupté :

« Mais, méchant ! Ça y est, je jouis ! Quel bonheur ! »

Sa voix ressemblait au premier chant du rossignol. Comme la glace fond dans la vallée, les cuisses de l'homme furent inondées. Il eut pitié d'elle et, tirant à lui le jupon, il l'essuya lui-même.

« Quel délice que cette chair dont la liqueur d'amour a refroidi la brûlure ! Voilà bien une chose que l'argent ne peut pas acheter ! Cette fois, l'envie me dévore, fais-moi jouir lentement ! » La bouche enduite de salive, elle avance une langue humide qu’elle lui donne à sucer. « Mais c'est que tu sais y faire maintenant ! » Elle presse ses fesses sur l'homme. « Allons, plus fort, oui, comme ça ! Tu vois, quand je mets mes mains sous tes fesses, tu  soulèves  tes  hanches  tout  naturellement. Maintenant, il est temps que tu te serves toi-même de tes reins ! Je croyais que tu avais grossi, mais tu es légère comme une plume. Comme tes cuisses sont blanches ! Il est vrai que nous faisons toujours l'amour dans le noir... C'est la première fois que je vois ta peau nue ! »

 kitagawa-utamaro2

 0-Haru reste silencieuse, qu'il la caresse ou la lutine.  À nouveau, son visage s'empourpre légèrement quand elle se pend au cou de l'homme et reste rivée à lui. Ses jambes entourent les reins masculins, et les mignons pouces blancs de ses pieds se contractent dans le plaisir. En même temps, l'intérieur du manchon devient brûlant et le bien-être est indicible. Jihei lui dit :

« Cette fois, on va jouir tous les deux en même temps ! » Il se cambre sous elle et la pénètre avec force, elle caracole impétueusement... Honteuse, elle gémit à n'en plus pouvoir. Ah ! Les deux élixirs charmants et tendres s'écoulent en même temps. Enfin, elle ouvrit les yeux mais garda le visage détourné. Au moment où elle saisissait les mouchoirs de papier préparés pour le soir, la voix de 0-Kimi [la bonne] leur parvint de la pièce voisine : «Kinosuke-San vient d'arriver.»

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Vendredi 3 février 2012 5 03 /02 /Fév /2012 07:57

FATY, Mémoires d’une fouetteuse (récit) Editions J.J. Pauvert, 1991

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L’ouvroir
- Tu n’es qu’une putain ! Nous allons t’éduquer en putain, user de toi comme d’une putain ! Mais d’abord, nous allons te dépuceler vraiment, t’enculer au gode et t’élargir pour que tu aies un gros cul bien ouvert… Désires-tu qu’on t’élargisse ?
- Oui, maîtresse ! Féminisez-moi bien : bas résille, bottines à très hauts talons, guêpière étroite qui me contraigne sévèrement, me forme, fasse remonter le ventre et les fesses.
Il devra être évident aussi bien par les liens que par la trace des lanières et l’habillement, que je suis une chose dont on se sert selon son bon plaisir.

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Je devrai, j’insiste, être ouverte et élargie afin de devenir facile à pénétrer et à fouiller. Je devrai être aussi dépucelée sévèrement, c’est encore là une intronisation importante à l’esclavage. Le cul sera bien préparé, massé au poivre de Cayenne ou simplement tracassé au martinet, puis bien graissé afin de prendre un premier gode d’un diamètre déjà plus épais que la moyenne.

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Pour ce faire, je serai strictement attachée, offerte et bâillonnée. Je devrai me sentir bien prise et bien violée ( Il existe, je le signale, des enculeuses à moteur). Puis, progressivement, pendant mon dressage, je serai pénétrée de godes de plus en plus épais. À vous de décider de la réceptivité que je devrai atteindre. On lit, dans les revues spécialisées, que certains peuvent recevoir des godes de 6,7,8 voire 9 centimètres de diamètre.

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Mercredi 1 février 2012 3 01 /02 /Fév /2012 07:25

Paul ELUARD, L’AMOUREUSE « Mourir pour ne pas mourir », 1924

Elle est debout sous mes paupièreseluard1
Et ses cheveux sont dans les miens
Elle a la forme de mes mains
Elle a la couleur de mes yeux
Elle s’engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.

Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s’évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.

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