lectures x

Lundi 7 octobre 2013 1 07 /10 /Oct /2013 06:50

Charlotte ROCHE, Petites morts (2011)

Flammarion 2013, pour l’édition française (335 pages). Texte traduit de l’allemand par Sophie Andrée Herr.

c-roche

Pages 287-288 : Elizabeth, la narratrice, se prépare pour une passe à trois dans un bordel en compagnie de Georg, son mari…

c-roche1« J’ai souvent le sentiment que les prostituées pinaillent beaucoup sur l’hygiène, le rasage et tout le reste. Elles enlèvent tout sauf une petite moustache à la Hitler au-dessus du clitoris. Ce que je suis en train de faire moi aussi. Terminé ! Je me passe encore de la crème sur tout le corps, surtout à l’endroit où mes fesses sont marquées par la position assise et sur la peau autour des grandes lèvres. Je fais comme les prostituées. Tout est souvent une question de peau chez les prostituées. Une peau chaude et douce. Ce qu’il y a de mieux dans cette histoire, c’est de pouvoir toucher le corps d’une femme. Et de regarder dans le vagin des autres femmes.

J’ai fini de préparer mon corps. Je choisis dans ma garde-robe un porte-jarretelles, un slip tanga et un soutif noir que je tire de mon grand tiroir à sous-vêtements. Parfois, j’ai moi aussi envie d’avoir l’air d’une pute, et parfois je joue à la bonne épouse et mère au foyer en triste petite culotte blanche. C’est selon mon envie. J’oscille toujours entre les deux extrêmes.

Je colle un protège-slip au fond de mon tanga noir pour ne pas le tacher de mucosité en chemin. Rien que de m’habiller et de me préparer, ça m’excite. Une femme qui mouille c-roche4autant que moi doit s’en prémunir comme d’une maladie pour éviter les situations gênantes. Je mets d’abord mon porte-jarretelles avec les bas assortis, puis mon slip par-dessus pour que je puisse ensuite, pendant le sexe, enlever le slip tout en gardant mon porte-jarretelles. Au-dessus, j’enfile ma robe qui se retire très facilement le moment venu. De toute façon, là-bas, on sera nus la plupart du temps. »

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Ce que j’en pense : Comme extrait, je ne vous ai pas choisi les passages les plus chauds afin de vous laisser le plaisir de la découverte. Mais ce roman n’est pas seulement une histoire de cul, c’est aussi un magnifique texte sur l’indicible souffrance du deuil, la quête de l’amour absolu et l’éternel combat pour la vie. Un livre à ne pas manquer

 c-roche3

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 18 septembre 2013 3 18 /09 /Sep /2013 12:33

Ysabelle LACAMP, « La Fille du Ciel »

Roman paru aux Editions Albin Michel en 1998. ( Collection J’ai Lu n° 2863 )

Chapitre 16, page 231-232

lacamp

Après avoir perdu son mari et son enfant mort-né, avoir miraculeusement échappé à des pirates et à un naufrage, la belle Shu-Meï se retrouve captive sur une île perdue dans la mer de Chine.  Œil de Baleine, le chef du village, en a fait sa nouvelle épouse.

lacamp3« Entouré de ses épouses au grand complet qui chantaient en s’épouillant, Œil de Baleine fit basculer Shu-Meï sur l’immense natte. Elle n’eut même pas le temps de se demander s’il cachait sous son pagne un bremas aussi effilé que les défenses de narval qui décoraient sa couche. Sans le moindre préambule, l’homme se coucha sur elle et défonça la pulpe nacrée de son petit coquillage.

Sa façon de gigoter lui faisait penser à ces Hakka qui s’escrimaient à produire du feu en frottant un bâton de figuier dans le trou d’un disque d’acacia.

Ici on « pilait le jade sans en dérober le parfum ». Point de positions subtiles du style « le Phénix voltige au-dessus de la Caverne du Cinabre » ou «  la Chenille du bombyx trépigne à cloche-pied ». L’Art de la chambre à coucher était des plus rudimentaires.

Le Poisson Glissant de son  nouveau maître ne frétilla pas longtemps en elle. Dans un grognement sourd, la vilaine Tortue d’œil de Baleine cracha entre ses cuisses, puis le pêcheur s’effondra sur sa nouvelle épouse comme sur une litière de fougères et ne tarda pas à ronfler pesamment sous les gloussements satisfaits de ses concubines.

Songeuse, Shu-Meï chercha à effacer les arabesques indélébiles qui dansaient sur son ventre curieusement plat. » 

lacamp2

Ce que j’en ai pensé : Une intrigue intéressante mais un peu trop cousue de fil (de soie ?) blanc. Une langue surchargée de comparaisons et de métaphores, avec un lexique presque exhaustif des adjectifs de couleur, des objets, des mets et autres curiosités d’extrême orient. On a  parfois l’impression de feuilleter un catalogue Ikéa  « made in China ». Le tout agrémenté de quelques scènes de cul et d’orgie plutôt bien troussées.   

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Vendredi 12 juillet 2013 5 12 /07 /Juil /2013 14:42

Boris VIAN, « Et on tuera tous les affreux »

Roman Policier paru en 1948 aux Editions du Scorpion sous le pseudonyme de Vernon Sullivan.

Collection le Livre de poche n°14616, 220 pages

vian0

Un polar automobile dans les rues de Los Angeles qui nous parle de jazz, de manipulation génétique ( déjà !) et bien sûr de sexe.

Le narrateur Rock Bailey, 90 kg, 19 ans, a fait vœu de chasteté jusqu’à ses 20 ans. Malgré tous ses efforts, il finira par craquer…

Pages 161 et suivantes.

vian1« Mona claque la porte, se retourne, dégrafe sa robe et ses seins jaillissent à l’air… Evidemment, ça n’a aucun rapport avec ceux de Sundy Love (la précédente conquête de Rocky)… Je sens comme qui dirait des picotements au creux des lombes… Zut, alors, ça va faire la douzième fois depuis ce matin… Il y a un peu d’abus…

- Pas si vite, Mona, proteste Beryl… Laisse-moi le temps de me mettre en tenue…

Mona s’affaire autour de moi… Elle a gardé ses bas et un petit machin en dentelle blonde avec lequel elle les attache… Juste de la même couleur que… enfin, juste de la même couleur, quoi. Elle a chaud et elle sent bon la femme… et le vieux Rocky n’est peut-être pas si crevé qu’il en a l’air… Elle m’enlève ma chemise, me retire mon pantalon…Je me laisse faire… Elle a un peu plus de mal avec mon linge qui accroche…

- Pas de blague, Mona, je vous dis… On va le tirer au sort, glapit Meryl.

Elle non plus n’a plus rien sur le dos… Elle a roulé ses bas aux chevilles… Je fais des comparaisons.

- Enfin, dis-je, je ne suis pas  un coquetier de foire…

- Silence, vous, ordonne Mona. Elle a raison. On va vous tirer au sort…

- Ce n’est pas juste, dis-je. Et s’il y en a une que je préfère…

J’ai du mal à parler. Ces deux filles m’ont mis dans un tel état que je n’ai plus envie que d’une chose… N’importe laquelle des deux, mais tout de suite.

- D’accord, acquiesce Mona. On va vous bander les yeux et puis on vous fera quelque chose et vous direz qui vous préférez.

- Il faut lui attacher les mains aussi, crie Beryl, de plus en plus excitée …

Elle se précipite vers la fenêtre et arrache un des cordons du tirage des rideaux… Je me laisse attacher, sûr de casser la ficelle quand je voudrai… et sitôt que c’est fini, Mona m’empoigne et me fait tomber sur le tapis…

- Votre foulard, Beryl…vian3

Je suis allongé sur le dos… heureusement, sinon, je souffrirais… et je n’y vois plus rien… Deux mains se posent sur ma poitrine, deux longues jambes se collent aux miennes… Je suis prêt à hurler tellement c’est douloureux d’attendre comme ça… Et d’un coup, la première des deux s’allonge sur moi. Je la pénètre de toutes mes forces… presque immédiatement, elle s’écarte et c’est la seconde qui prend la place… Je tire désespérément sur le cordon qui m’attache les mains… Il casse… Elle ne s’est aperçue de rien… Au moment où elle va s’éloigner à son tour, mes bras se referment sur elle… Je la tiens d’une main et de l’autre, je réussis à attraper les jambes de la seconde… je la fais tomber à côté de moi et mes lèvres remontent le long de ses cuisses… jusqu’où je peux aller… J’aime ça… J’aime beaucoup ça… Elles gémissent un peu… tout doucement.

… Le temps passe…

Il passe beaucoup, aujourd’hui… » 

vian2

   

 

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Mercredi 3 juillet 2013 3 03 /07 /Juil /2013 08:51

Tom SHARPE, WILT 1 (1976)

Editions du Sorbier, 1982

Collection 10/18, domaine étranger  n°1912 (texte traduit de l’anglais par François Dupuigrenet- Desrousilles)

wilt-1

Une histoire déjantée et jubilatoire avec comme héros un petit prof sans envergure,  Eva son épouse « Tupperware » hyperactive, une amie américaine « libérée » et nymphomane, une poupée gonflable et autres curiosités…

Page 72 : Wilt vient de participer à une soirée branchée chez des amis américains…Il en parle avec un de ses collègues, Peter Braintee

« - Qu’est-ce qui s’est passé alors ?

- Rien si on appelle fermer la porte à clef, s’allonger sur le lit les jambes ouvertes, me demander de la baiser et me menacer d’une pipe, dit Wilt.

Peter Braintee le regarda d’un air sceptique.

- Mais qu’est-ce que tu as fait au juste ?

- J’ai éludé, dit Wilt.

- Drôle de façon de parler, dit Braintee. Tu montes avec Mrs Pringsheim. Toi tu éludes pendant qu’elle est sur le lit, les cuisses ouvertes et tu veux savoir pourquoi Eva n’est pas revenue ? Mais elle doit être chez un avocat et elle remplit une demande de divorce contre toi !

- Mais je me tue à te dire que je ne l’ai pas baisée, cette ordure, dit Wilt. Je lui ai dit d’aller se faire asperger le persil ailleurs.

- Asperger le persil ? Où as-tu été pêcher cette expression ?"

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page 79. Eva, l’épouse de Wilt est partie en croisière dans les marais avec le couple Pringsheim, Sally et Gaskell..

«  Sally était étendue toute nue sur le pont du cabin-cruiser, ses petits seins nus braqués vers le ciel, les jambes largement écartées. À côté d’elle Eva, allongée sur le ventre, regardait le paysage.

- Mon Dieu, mais c’est divin, murmura Sally. Ah, la campagne profonde…

- Toi, ce serait plutôt gorge profonde, ah ! ah ! dit Gaskell qui dirigeait à l’aveuglette le canot vers une écluse. »

wilt-3

page 123. Sur le bateau, Sally se confie à Eva

«  Sally s’allongea sur la couchette et alluma un cigare.

- Tu es merveilleuse. Tu ne sais rien. Ton innocence est reposante, délectable. Moi, j’ai perdu la mienne à quatorze ans.

Eva secoua la tête.

- Les hommes… dit-elle avec désapprobation.

- Il était assez vieux pour être mon grand-père, dit Sally. En fait, c’était mon grand-père.

- Oh non ! Mais c’est affreux !

- Non, pas tant que ça, dit Sally en riant de bon cœur. C’était un artiste. Avec une barbe. Sa salopette sentait la peinture. Il avait un grand studio. Il voulait me peindre toute nue. À l’époque, j’étais tellement pure. Il m’a fait allonger sur le divan et il m’a arrangé les jambes. Il passait son temps à m’arranger les jambes, il se reculait, il me regardait et il les peignait. Et puis un jour, il s’est penché sur moi, il m’a embrassée, il s’est allongé, il a baissé sa salopette et….

Eva s’assit, fascinée. Elle pouvait tout imaginer, très clairement, même l’odeur de peinture du studio et les pinceaux. Sally avait eu une vie exaltante, pleine d’aventures, romantique en somme. Eva essaya de se rappeler comment elle était à quatorze ans. Elle ne sortait même pas avec des garçons et, pendant ce temps-là, Sally était sur un divan avec un artiste. »

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Mercredi 26 juin 2013 3 26 /06 /Juin /2013 12:28

Tomàs Segovia . Récemment, Jean-François Launay, un lecteur du blog, m'a recommandé le recueil de Sonnets votifs ( ex-voto érotiques) de Tomas Segovia. Ce poète est né en 1927 en Espagne et décédé en 2011 au Mexique, la guerre civile espagnole ayant contraint sa famille à l'exil. Avec l'accord de l'auteur, ses sonnets furent traduits et adaptés en deux versions françaises : une en octosyllabes et une autre en alexandrins. Pour les deux dernières illustrations, je vous propose deux dessins de Sandokan, une référence de choix dans l'image érotique 

 

Sonnet XXVIII

Sonnet votif ( ex-voto érotique)

 

 Texte original en espagnol

 

Nunca estoy más fundido con tu vida,segovia3

más en la honda ruta en que perdido

sigo tu más recóndito latido,

que si cedes la grupa estremecida,

 

y en esa estrechez trémula y ceñida,

paciente, cuidadoso, conmovido, 

me abro paso a tu túnel guarecido 

mientras toda tú anhelas suspendida.

 

Y estoy entero en ese extremo mío

bajo tierra en tu fiebre sepultado,

semilla henchida de tu paroxismo;

 

y aguardo la avenida de tu río,

en tu mina más tórrida clavado,

vivo en el epicentro de tu sismo.

 

1 ) Traduction -adaptation en décasyllabes

 

Je ne suis point dans ta vie plus ancré,segovia2

Plus sur la profonde route où, perdu,

Je suis ton battement le plus reclus,

Que si tu cèdes, la croupe ébranlée ;

 

Dans la tremblante étroitesse serrée,

Patient, attentionné aussi, ému,

Alors que tout ton souffle est suspendu

J’avance dans ton tunnel protégé.

 

Et je suis entier en mon logement

Sous la terre, inhumé dans ton frisson,

Semence gavée de ton paroxysme ;

 

Et je guette la crue de ton torrent,

Cloué dans ton plus torride filon,

Je vis à l’épicentre ton séisme.

               

 

2 : Traduction-adaptation en alexandrins

 

Jamais je ne me sens plus fondu à ta vie,segovia1

Plus perdu sur la profonde route où chercher

Ton battement le plus secret, le plus caché,

Que lorsque tu me cèdes ta croupe qui frémit,

 

Et que ceint d’étroitesse et de ton tremblement,

Patient, précautionneux, saisi par l’émotion,

Je m’ouvre ton tunnel bravant sa protection

Pendant que tout ton être pris de désir attend.

 

C’est mon refuge extrême où je vis tout entier,

Tout entier sous la terre en ta fièvre inhumé,

Semence que tu gonfles au feu du paroxysme ;

 

Et j’attends la venue de ton fleuve gorgé,

Là où, cloué dans ta mine la plus torride,

Je vis à l’épicentre au plus fort séisme.

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Jeudi 13 juin 2013 4 13 /06 /Juin /2013 11:38

Extrait n° 2.(pages 159-161) Kadabideur (alias X) est au bureau avec sa secrétaire Sonia Permanente qui vient de lui avouer qu’elle l’aime.

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morgieve10« Elle me regarde – sait pas quoi faire. Sale conne. Je lui mate les seins, et ce que je vois de ses jambes – salope. Doit avoir la moule toute trempée – sûrement. Je me lève, c’est du bois dans mon slip. Elle me regarde avancer – rigide. Je la chope – elle se débat un peu.

Non – elle dit. X, non. Pas là.

Tu m’aimes – je dis. Ou tu m’aimes pas, salope ?

Je plonge la main sous sa robe – bleue. Elle gémit – elle a pas beaucoup de poils. J’aime. C’est tout. Marécageux – comme il faut pour.

Non – elle dit. X, non, pas là. On. ? N’importe qui peut.

Mais je la tiens – ferme. Je remonte sa robe – elle se débat. Juste ce qu’il faut. Tout juste. Ça m’excite. Puis elle se débat plus – elle cède. Je l’appuie contre le mur, je baisse sa culotte – jolie moule qui doit aimer le bon jus. La bonne marchandise du capitaine Kadabideur. Je déboutonne ma braguette – et je m’enfonce. Elle geint – de plaisir.

T’es gros – elle dit, passant au tutoiement comme si une bite ça enlevait toutes les hiérarchies.

Je lime – lentement. Sûr de moi – et de ce qui va couler. Elle se donne.

Défonce-moi – elle demande, tout énamourée. Je t’aime, fous-moi.

Ça brûle, c’est infernal. Le jus veut pas monter – il bouillonne dans mes. Il est là – retenu. Un incendie. Je tape avec ma queue – dans la cramouillette de Sonia Permanente.

Sonia Sonia Sonia ô Sonia viens avec mouamorgieve11

Je jouis – elle dit. Viens avec moi, viens.

Viens avec MOUA OYAYA

Je me donne à fond – et son fond, je le cogne. Elle gueule. La porte s’ouvre – c’est Henri. Radis-Beurre (l’associé de Kadabideur). Je lâche en grognant – il est sur le cul. Parole, Henri Radis-Beurre. Il. En – revient pas.

Vous êtes deux porcs – il jappe. Deux dégueulasses.

Il s’en va en claquant la porte. Sonia Permanente se redresse, tout affolée. Mais moi, je ne suis pas soulagé – ça crame toujours. Je vois le jus – qui coule.

Qu’est-ce qu’on fait – elle pleurniche Sonia.

Elle a pas le temps de baisser – sa robe bleue. Les Trois Suisses. Je le prends par la taille – Je lèche le jus.

Non – elle dit. Tu es fou. Il faut.

Je lèche.

Non – elle répète. On doit aller parler à Henri.

J’arrache les boutons de sa robe – j’arrache son soutien-gorge. Ils sont chauds, je les croque. Elle proteste. Je la bascule sur le dos – et je rentre. Elle se tait – les yeux révulsés. Ça se voit qu’on l’a jamais gâtée comme ça, Sonia Permanente. Elle repart – elle veut. Le Désir – y a plus que ça. Pour elle – plus que ça au monde. Se faire baigner le cul – et la chatte. Elle m’attire – m’agrippe. Donne des coups de reins, écrase ses seins contre moi. Je m’active –mon cœur suit plus. Elle crie – son plaisir. Salope, elle croit que c’est fini. Non mais quoi – je lui mets une tarte. Et je la force, elle lutte. Puis s’ouvre – mais je jouis à sec. Comme quand j’étais –lardon. Je m’écroule – raide comme la mort. Dans le con – de Sonia Permanente.

C’est merveilleux – elle fait. Je t’aime, x

Ah non – je dis

morgieve9Je me lève – et je lui pisse dessus.

Tiens, prends ça – je dis. Tu m’aimes toujours ?

Elle s’échappe – je continue de pisser là. Pourquoi pas ?

Elle est –abasourdie. Et puis elle se met à rire.

Arrête – elle dit. Arrête.

J’ai pas d’arêtes – je dis. Et toi, t’as un trou, alors pisse. Toute façon, t’es au chômage dans pas longtemps.

Elle hésite – puis se fout à quatre pattes. Et pisse – ça me plaît bien. Je fous ma queue qui pisse dans son chat qui pisse – on se poile.

PISSE PISSE ET YOP LA BOUM, Charles.

T’es une chouette fille, Sonia, je savais pas ça.

Tu savais rien – elle répond.

Je me remets à bander – comme en l’an Mille. »

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Mercredi 12 juin 2013 3 12 /06 /Juin /2013 14:02

Richard Morgiève

Sex vox dominam, éditions Calmann-Lévy, 1995

Pocket n° 10278

morgieve

Richard X, alias Kadabideur,  est créateur dans la pub. Sa femme vient de le larguer. Alors commence une vertigineuse descente aux enfers qui va le mener aux tréfonds de l’abjection.

Extrait n° 1 : Kadabideur cherche à combler sa soudaine solitude par des vidéos porno.

morgieve1

« REGARDEZ-MOI CETTE SALOPE DE VIDÉO – cette salope sur ma vidéo. Il y a une heure – sur ma vidéo. Du jus plein la fente. Beaucoup de salopes qui sont rasées, y compris le trou du cul. Putain, qu’est-ce qui se passe quand les poils repoussent ? On morgieve2se le demande. C’est beau les poils de chatte des blondes faut dire. Quand y’a juste une ligne de poils sur la motte – la racine un peu plus foncée, acajou, auburn, chêne foncé. Comme une onde, comme une vague que les lèvres joufflues, gonflées. Dans la gueule, elle a tout bouffé. Pipes et Éjacs, Giclées de sperme à gogo. Des titres qui cartonnent –devraient bosser dans la pub, les hardeurs. Je me branle, je fais monter la sauce, et j’arrête – grimper la sauce, et j’arrête. Ça me rappelle avant, lorsque j’étais gône. Au lieu de gicler, c’est comme une décharge électrique que je recevais – je refermais les cuisses, repu. Et je rêvais de ce qui en sortirait un jour de ma tige. Et un jour, c’est sorti, une goutte blanche au bout. J’ai essuyé ça dans un mouchoir, c’est devenu comme une habitude. Mes mouchoirs étaient raides de foutre – raides, tout durcis. J’avais de l’asthme, les sinus engorgés. Et donc, je me mouchais. Je me mouchais dans mes mouchoirs dans lesquels je mouchais ma queue. J’ai soigné mon asthme au jus, voilà la vérité vraie et indélébile. Soixante centimètres, je vous jure. Inimaginable. Ce qu’elle prend, Chantal. Ça gicle avec une force stupéfiante – foutréfiante. Une abondance délirante – le cul de la fille est nappé de gélatine. Ses cuisses aussi, il y en a partout. Moi, je fais ça en trois mois, et encore. Elle recule, la salope. Elle feint de sourire, effrayée, dégoûtée. Arrêt sur l’image. Je grogne. Je suis heureux, je vote Dunoeud. Elle suce la queue qui a craché. Elle la tient, la lâche – morgieve4elle travaille méthodiquement. Se l’avale tout entière – innocente, beaux yeux. Mais aime-t-elle ça ? Mais peut-on aimer ça ? Une plutôt vieille, les tétines grasses, flasques, blêmes. On dirait une poule, elle se les tient les tétines tellement elles tombent. Le mec lance. Elle sourit vers la caméra, une larme blanche sur la galoche – une poule, la femme-poule de la fin de Freaks, voyez ça ? Il pleut encore, bizarre. Le cul plein de pus blanc – la fille aux beaux yeux clairs. À chaque pipe, ou presque, la pipeuse suce la queue, la nettoie parfaitement. Moi Kadabideur après le truc, je suis bon à rien. On me touche le gland, je crie pitié – os-cour. La belle brune regarde le mec qui l’a nourrie. Arrête sur l’image. Une femme jeune, du jus sur les seins, sur les lèvres –pourquoi ? Elle regarde quoi, pense à quoi ? Il lui est arrivé quoi pour faire ce qu’elle fait ? »

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Lundi 3 juin 2013 1 03 /06 /Juin /2013 07:36

3) Helen LEDERER, « Transports en commun »

Karen se souvient d’un jour où elle avait été invitée à une soirée organisée par un club de hockey à Sidcup.

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h-lederer2«  Elle se souvint qu’un joueur de Wimbledon, - un vrai joueur de tennis, même s’il venait d’être déclassé – lui avait demandé si ça la tentait d’aller faire un tour dehors. Elle était plutôt pour et se retrouva donc bientôt en train de le peloter contre un mur. Elle comprit qu’il devenait nécessaire d’aborder le problème de sa virginité : de son côté, ça devenait plutôt urgent et tout portait à croire que c’était la même chose pour lui. Mais il n’avait pas l’air décidé à entendre quoi que ce soit – il paraissait bien trop occupé à lui tripoter les seins et à enfiler sa main dans sa petite culotte. Après quelques halètements bruyants, Karen comprit qu’elle devait prendre le contrôle des opérations si elle voulait éviter d’avoir à le couper dans ses élans et d’essuyer des insultes. Il fallait qu’elle assume son statut de vierge active. Elle se pencha, mit la main dans son pantalon et sortit sa bite – mais peut-être s’en était-il déjà chargé ? Karen se souvint en effet que les mecs avaient tendance à déballer sans se faire prier, en brandissant leur queue comme pour dire «Prêt ! ».

 Elle avait fait gaffe à bien positionner sa bouche pour ne pas que ça bave. Il valait mieux, étant donné qu’on pratiquait souvent de genre d’activité dans des endroits publics et qu’on devait souvent recommencer à boire ou à danser peu de temps après. « Ça c’est du travail soigné ! » se dit Karen, très contente d’elle-même. »

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Lundi 27 mai 2013 1 27 /05 /Mai /2013 12:01

2) Jane OWEN, extrait de « Accès toutes zones »

Dans une soirée, la journaliste narratrice rencontre une star du rock. Elle se retrouve avec lui à l’hôtel.

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owen3« Puis il m’embrasse. Ouah !!

Ensuite, nos fringues volent à travers la chambre. On passe du lit au balcon, du balcon à la douche, nous tartinant de fruits rouges et les rinçant avec du champagne, nous attachant au lit avec des bas, penchés au-dessus du canapé, nous roulant sur le tapis et nous voilà de retour sur le lit pour le bouquet final. Sans l’ombre d’une hésitation, je déclare que jamais de ma vie on ne m’a fait l’amour en me faisant frissonner de la colonne vertébrale, en me titillant les orteils, en me suçant les mamelons, en me faisant plier le dos, battre le cœur, rougir l’aine, déverser des flots de sueur, en me fessant, en me mordant le cou, en m’arrosant la bouche, en me léchant le visage, en me labourant le dos, en m’embrassant de cette façon.

Après, il a ouvert une autre bouteille de champagne et on a parlé pendant des heures. Quand le soleil s’est levé sur Londres, on s’est assis sur le balcon pour finir le champagne. J’arrivais pas à y croire. Ai dû le traîner à nouveau sur le lit pour être bien sûre de ce qui m’arrivait. La deuxième fois, ça a été plus lent. Beaucoup plus lent. Si lent. Presque immobiles, aines et visages collés, en se regardant toujours dans les yeux. Sexy petit fils de pute. Ai fini par m’endormir tout enchevêtrée dans ses bras et ses jambes. »

owen2

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Samedi 25 mai 2013 6 25 /05 /Mai /2013 13:14

Une soirée entre filles, Nouvelles

soiree-entre-filles

Recueil de nouvelles d’auteures britanniques paru en 2003. Collection J’ai lu n°6481

colgan11) Jenny COLGAN, extrait de « Dougie, Spoons et le vivarium-solarium »

Doug est au bureau avec une collègue prénommée Maia. Cette dernière est en train de chercher un document dans une pile de dossiers

«  Avant que Doug ait eu le temps de ses poser des questions, elle tendit les bras et se pencha en avant. Au fur et à mesure qu’elle se baissait, sa jupe se relevait de plus en plus.

Doug secoua la tête. D’habitude sa vie n’avait pas grand-chose à voir avec un film porno. D’ailleurs il n’aurait jamais imaginé que cette femme se comporterait de la sorte. Mais il fallait se rendre à l’évidence, à moins qu’elle ne portât un modèle tout à fait inédit, Maia ne mettait pas de culotte. Il se demanda fugitivement si, par hasard, ce n’était pas juste un oubli, mais le serpent qui habitait son pantalon et à qui il pouvait faire confiance lui souffla que ce n’était certainement pas le cas.

D’au air aguicheur, elle releva la tête et la tourna dans sa direction.

- On se voit ce soir ?

- Hu, hu, hu… Heu, j’en serais ravi…

Il regarda une certaine partie de son anatomie commençant pas la lettre C quitter prestement la pièce. Et, bizarrement, ce n’était pas son cerveau. »

 

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