lectures x

Lundi 30 mars 2015 1 30 /03 /Mars /2015 08:30

Marcela Iacub : "Belle et Bête"

 éditions STOCK 2013, 121 pages

iacub

"Roman" à forte connotation autobiographique où la narratrice évoque sa brève et tumultueuse relation avec DSK en 2012.

Page 10

iacub2"La liste de tes maîtresses, de tes conquêtes d'un jour, de tes victimes, de tes putes successives et concomitantes dont la presse ne cessait de s'horrifier et de se régaler montrait un aspect émouvant de ta vie de cochon. Ces femmes étaient laides et vulgaires. Comme si en chercher des jolies était déjà une manière d'être plus homme que cochon. On sait que la plupart des humains n'aiment le sexe que dans certaines conditions. Qu'ils cherchent que l'objet de leurs désirs ait des beautés qui rachètent un acte qui peut être dégoûtant autrement. Il n'y a que les bêtes qui ne font pas attention à cet aspect des choses. Alors que toi tu me faisais penser aux chiens que j'ai eus et dont j'avais remarqué avec un certain étonnement qu'ils aimaient toutes les chiennes en chaleur sans distinction.

Voilà un authentique et merveilleux trait du cochon, une forme de générosité que tu peux montrer envers toute femme pour autant qu'elle ait les organes pour t'accueillir.

Je pensais, ébahie : "Plus elles sont moches et vulgaires, plus elle doivent lui plaire." Certains prétendaient que tu n'avais pas le physique pour trouver mieux. mais je ne me suis jamais ralliée à cette hypothèse mesquine. J'étais sûre que si l'on te faisait choisir entre Angelina Jolie et un laideron tu aurais choisi le laideron. Ton désir de laideur était pour moi un signe de ton appartenance à cette race férocement aristocratique, tragiquement démocratique des cochons." 

iacub1

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 3 commentaires
Mercredi 18 février 2015 3 18 /02 /Fév /2015 11:30

CAVANNA

«  … et le singe devint con »

L’aurore de l’humanité

Éditions Belfond, 1984

Dessins de l’auteur.

cavanna

L’avènement du règne de l’homme sur la Terre vu et revu par Cavanna

 Extrait n° 1. page 51

«  La domestication des animaux devait avoir sur l’humanité une influence considérable. La Femme, déchue de son rôle ancestral de moteur universel, ne sut plus quoi faire de ses journées. Elle acheta des dessous transparents et se livra à l’adultère. »

cavanna2

Extrait n° 2. page 141-142. à propos de la découverte du mensonge  par une femme néanderthalienne nommée Petite-Rosée

«  Petite-Rosée prit le mensonge entre ses doigts mignons, et voici, le mensonge fut un prince aux yeux verts, au manteau d’or et de diamants.

Petite-Rosée montra le mensonge aux autres femmes, et le mensonge devint multitude.

Il s’appela rêve, il s’appela poésie. Il s’appela prière, il s’appela pardon. Il s’appela promesses, contrats, fards, confession, art, histoire, déclaration d’impôts…

Il eut une vie innombrable et prodigieuse. Il fut partout, anima tout, compliqua tout, pourrit tout, magnifia tout.

Les hommes vécurent une aventure imprévisible, dans un monde truqué où les mots et les faits ne coïncidaient que par inadvertance.

 

Sans mensonge, point de serments, sans serments, point d’amour. Et sans mensonges, pas de commerce, pas de politique, pas de religion, pas d’histoires de pêche. »

cavanna3

cavanna1

cavanna4

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Lundi 16 février 2015 1 16 /02 /Fév /2015 11:28

Nikki Gemmell

« Les noces sauvages », 1997 ( 2000 pour l’édition française)

 Collection 10/18 n° 3323

Traduit de l’anglais par Dorothée Zumstein

 gemmell

Résumé : Snip Freeman, la trentaine, artiste peintre, entreprend, au volant d’un pick-up tout neuf, un long voyage  à travers le bush australien à la rencontre de son père. Pour la sécurité de son aventure, elle a choisi de ne pas rouler seule et s’est trouvé un compagnon de voyage, Dave, dont elle va tomber amoureuse. Voici 3 extraits du roman

Page 24 : Snip évoque ses rapports avec les hommes en général.

«  Elle ne laisse personne la connaître à fond, l’approcher de trop près. Elle se ferme dès que quelqu’un menace de le faire, et elle se tire en vitesse. Les hommes apaisent cette démangeaison entre ses cuisses, cette soudaine et violente envie d’une queue dure et brutale. Elle cambre le dos sous leurs poids et place avec insistance leurs doigts sur son clitoris. Dès que c’est fini, elle s’en va. Pas de numéro de téléphone. Pas d’adresse où faire suivre. Une nouvelle ville, une autre rupture. Sa seule constance : l’anonymat. »

Gemmell1

Page 30 : Dans les toilettes d’une station-service, Snip se masturbe en pensant à Dave dont elle se refuse encore à admettre qu’elle l’aime.

« Désolée, mon pote, lui lance Snip (à Dave), avant d’entrer dans les toilettes des femmes. Elle est mouillée, frustrée ; elle a besoin de s’isoler. Elle baisse son pantalon et place l’index sur son clitoris, qu’elle écrase par de fortes pressions circulaires, tout en glissant deux doigts à l’intérieur d’elle-même. Enfin, elle atteint l’orgasme, doux et délectable. Sa tête est fortement pressée conter la fraîcheur de la porte des toilettes et elle reste un long moment  accroupie sur le carrelage froid, ses jambes nues largement écartées. Puis elle s’essuie et sort du pub,  tandis qu’une rangée d’yeux la suit depuis le bar. »

gemmell2

Page 219. Après une longue séparation et de nombreuses péripéties, Snip et Dave sont de nouveau réunis.

«  Snip est stupéfaite de retrouver les gestes de Dave : ses doigts qui fouillent sa toison, écartent son sexe, la caressent jusqu’à ce qu’elle soit mouillée et s’enfoncent profondément en elle. Puis ils font l’amour et le rythme de leurs ébats s’accélère, ralentit, puis s’accélère à nouveau jusqu’à ce qu’elle jouisse et qu’il se retire aussitôt, éclaboussant de sperme le ventre et les seins de Snip. Elle reconnaît aussi la douceur de sa joue tandis qu’ils frottent, à la manière des poneys, leurs visages l’un contre l’autre ; le parfum de son huile capillaire ; son tatouage, qu’elle embrasse.

Elle se blottit contre son dos et, une demi-heure plus tard, ils recommencent. Mais cette fois, en lui faisant l’amour, Dave mord la peau de Snip comme s’il voulait y laisser sa marque.

- Je veux que tu sois à moi pour toujours, murmure-t-il à son oreille en frémissant, toujours profondément enfoncé en elle. Je ne veux plus jamais te perdre.

Pour toute réponse, Snip replie ses jambes autour du dos de Dave. »

gemmell3

 

 

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Jeudi 12 février 2015 4 12 /02 /Fév /2015 08:49

Nedjma, « L’amande »

Editions PLON, 2004

Collection Pocket n° 12409

 amande

Récit autobiographique d’une jeune femme maghrébine qui dans les années 60 a refusé un mariage arrangé et s’est enfuie à Tanger où elle est devenue une femme libre de son corps.

amande5

Introduction, page 9.

« Louange à Dieu qui créa les verges droites comme des lances, pour guerroyer dans les vagins. (…) Louange à Celui qui nous fit don de mordiller et de sucer les lèvres, de poser cuisse contre cuisse, et de déposer nos bourses au seuil de la porte de la Clémence. »

Cheikh O.M. Nefzaoui

Le Jardin parfumé

amande3

En guise de réponse à Cheikh Nefzaoui

amande1Moi, Badra bent Salah ben Hassan el-Fergani, née à Imchouk, sous le signe du Scorpion, chaussant du trente-huit et bouclant bientôt mes cinquante années, déclare ceci : je me fous que les Noires aient les cons savoureux et l’obéissance totale ; que les Babyloniennes soient les plus désirables et les Damascènes les plus tendres pour les hommes ; que les Arabes et les Persanes soient les plus fertiles et les plus fidèles ; que les Nubiennes aient les fesses les plus rondes, les peaux les plus douces et le désir brûlant comme une langue de feu ; que les Turques aient les matrices les plus froides, les tempéraments les plus teigneux, les cœurs les plus rancuniers et l’intelligence la plus lumineuse ; que les Egyptiennes aient le langage doux, l’amitié plaisante et la fidélité capricieuse.

Je déclare me foutre des moutons comme des poissons, des Arabes comme des Roumis, de l’Orient comme de l’Occident, de Carthage comme de Rome, de Henchir Tiemsani  comme des jardins de Babylone, de Galilée comme d’Ibn Battouta, de Naguib Mahfouz comme d’Albert  Camus, de Jérusalem comme de Sodome, du Caire comme de Saint-Petersbourg ; de saint Jean comme de Judas, des prépuces comme des anus, des vierges comme des putains, des schizophrènes comme des paranoïaques, d’Ismahan comme d’Abdelwahab, de l’oued Harrath comme de l’Océan  Pacifique, d’Appolinaire comme de Moutannabi, de Nostradamus comme de Diop le Marabout.amande2

Puisque moi, Badar, décrète n’être sûre que d’une chose : c’est moi qui ai le con le plus beau de la terre, le mieux dessiné, le plus rebondi, le plus profond, le plus baveux, le plus bruyant, le plus parfumé, le plus chantant, le plus friand de bites quand les bites se lèvent tels des harpons.

 

Je peux le dire, maintenant que Driss est mort et que je l’ai enterré, sous les lauriers de l’oued, à Imchoul la mécréante.

amande4

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 1 commentaires
Jeudi 22 janvier 2015 4 22 /01 /Jan /2015 12:50

Katherine PANCOL, «Embrassez-moi »

Editions Albin Michel, 2003

Livre de poche n° 30408

 pancol

Angela, la narratrice, est à New-York. Elle va y retrouver par hasard la trace d’un amour perdu et les souvenirs de sa rencontre avec Louise Brooks.

C'est Louise Brooks qui raconte (pages 189 et suivantes). Elle est vendeuse dans un magasin de vêtements et parle de son amie Eileen.

pancol2« - Heureusement, il y avait Eileen ! Eileen me montrait comment faire. Eileen m’encourageait. J’allais la voir chez elle, à Harlem. Elle habitait un grand appartement. Je prenais le métro et, à la sortie, il y avait toujours des hommes noirs qui attendaient. Ils battaient la semelle en attendant que des femmes blanches et riches viennent les enlever. Pour quelques heures, pour une fin de nuit… Elles les emmenaient dans des hôtels minables où elles se donnaient du plaisir pour quelques dollars. Un soir, avec une amie, on est parties chercher un Noir et on a passé la nuit avec lui… Mais après, je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas trouvé ça bien et je n’ai plus recommencé. Tu as lu ce livre de Chester Himes, la Fin d’un primitif ? il y parle de la solitude de l’homme noir misérable, de la solitude de la femme blanche et riche que son mari ne touche plus, de la soif de la femme blanche pour la peau d’un mâle noir, du dégoût de l’homme noir pour cette concupiscence  de femme blanche esseulée, négligée, en colère… C’est tout cela que j’ai ressenti au petit matin, quand le jour s’est levé dans la chambre, qu’on a remis nos masques de Blanches… »

pancol5

pancol1

Après avoir quitté son job de vendeuse, Louise, complètement à la dérive, cherche à renouer avec le monde du cinéma.

« Apposer son nom au bas d’un contrat et obéir.pancol3

Obéir à des producteurs qui ordonnent et décident pour vous.

Elle ne pouvait pas. Elle préférait suivre son désir. Toujours.

Le désir qui le jetait dans le lit d’un homme alors que les responsables des studios la suppliaient de venir travailler. Elle leur raccrochait au nez et reprenait le fox-trot endiablé avec un danseur dont les épaules la chaviraient. Se laisser remorquer par cet homme, le suivre sur la piste de danse, le suivre dans son lit, sentir le poids de son corps sur le sien et cette force qui la transporte quand il entre en elle, quand le sexe de l’homme entre dans son corps, impose sa loi, la saccage, la retourne comme une terre meuble, molle, la soulève en hoquets de douleur, d’extase et de reconnaissance.

- Tu sais ce dont je parle, hein, tu le sais ?

 

Elle insistait en me regardant de ses yeux noirs impitoyables qui ordonnaient ne mens pas, je t’ai reconnue, ne fais pas semblant… La force noire du sexe, la rage des deux corps qui se jettent l’un sur l’autre, la rage d’aller chercher au plus profond de soi la douleur, la douleur initiale, celle qui fait vibrer de plaisir interdit, dangereux, qui fait renaître le trouble ancien, la douleur ancienne. »

pancol4

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mercredi 14 janvier 2015 3 14 /01 /Jan /2015 10:01

Yasunari KAWABATA

Ecrivain japonais né en 1899, mort en 1972 (suicide)

Prix Nobel de littérature 1968

« Les belles endormies » 1961 Editions Albin Michel (traduit du japonais par R. Sieffert)

y-kawabata

Au bord de la mer, dans une étrange maison close, des vieillards viennent passer la nuit auprès de jeunes vierges profondément endormies sous l’effet de puissants narcotiques. C’est là que se rend régulièrement le vieil Eguchi. Cette nuit-là, sa « concubine » parle en rêvant…

Pages 77-79

- Maman ! La fille avait poussé une exclamation étouffée.

- Là, là, tu t’en vas ? Laissez-moi, laissez…

toshio-saeki-12- De quoi rêves-tu ? C’est un rêve, un rêve, te dis-je ! Ce disant, Eguchi la serrait plus fort pour essayer de la tirer de son rêve. La tristesse contenue dans la voix de la fille quand elle appelait sa mère envahit le cœur d’Eguchi. Ses seins étaient pressés contre la poitrine du vieillard au point de s’écraser. Elle remua les bras. Dans son rêve, prenait-elle Eguchi pour sa mère, qu’elle cherchait à étreindre ? Mais non, même endormie, même vierge, elle restait incontestablement provocante. Il semblait au vieil Eguchi qu’en soixante-sept ans il n’avait jamais touché à pleine peau une jeune femme à ce point provocante. À supposer qu’un mythe pût être lascif, cette fille-là sortait de ce mythe.

Il en venait à la considérer non comme une ensorceleuse, mais comme la victime d’un enchantement. Avec cela « tout endormie qu’elle fût, elle vivait », en d’autres termes, encore que sa conscience fût plongée dans un profond sommeil, son corps par contre restait éveillé dans sa féminité. Il y avait là non pas une conscience humaine, mais rien qu’un corps de femme. Se pouvait-il qu’on l’eût parfaitement dressée pour servir de partenaire aux vieillards au point que l’hôtesse ( la tenancière de la maison close) en pût dire qu’elle était « entraînée » ?toshio-saeki-147

Eguchi desserra son bras qui la tenait fortement, et quand il eut disposé le bras nu de la fille de telle sorte qu’elle parût l’enlacer, elle lui rendit en effet docilement son étreinte. Le vieillard ne bougea plus. Il ferma les yeux. Une chaude extase l’envahit. C’était un ravissement presque inconscient. Il lui sembla comprendre le plaisir et le sentiment de bonheur qu’éprouvaient les vieillards à fréquenter cette maison. Et ces vieillards eux-mêmes, ne trouvaient-ils pas en ces lieux, outre la détresse, l’horreur ou la misère de la vieillesse, ce don aussi d’une jeune vie qui les comblait ? Sans doute ne pouvait-il exister pour un homme parvenu au terme extrême de la vieillesse un seul instant où il pût s’oublier au point de se laisser envelopper à pleine peau par une fille jeune. Les vieillards cependant considéraient-ils une victime endormie à cet effet comme une chose achetée en toute innocence, ou bien trouvaient-ils, dans le sentiment d’une secrète culpabilité, un surcroît de plaisir ? Le vieil Eguchi, lui, s’était oublié, et comme s’il avait de même oublié qu’elle était une victime, de son pied il cherchait à tâtons la pointe du pied de la fille. Car c’était le seul endroit de son corps qu’il ne touchait pas. Les orteils étaient longs et se mouvaient gracieusement. Leurs phalanges se pliaient et dépliaient du même mouvement que les doigts de la main, et cela seul exerçait sur Eguchi la puissante séduction qui émane d’une femme fatale. Jusque dans le sommeil, cette fille était capable d’échanger de devis amoureux rien qu’au moyen de ses orteils. Le vieillard toutefois se contenta de percevoir leurs mouvements comme une musique, enfantine et imparfaite certes, mais enchanteresse, et il resta un moment à la suivre.  

toshio-saeki-183

 

Les illustrations de Toshio Saeki me semblent avoir été très inspirées du récit de Kawabata

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 19 décembre 2014 5 19 /12 /Déc /2014 09:38

Mila BRAAM, «Déshabille-moi » (2013)

Collection « J’ai Lu » n° 10312

 braam

Récit à la première personne d’une banale petite culotte aux vertus étonnantes : elle a une mémoire et est capable de transmettre à la femme qui la porte ses souvenirs et ses émotions. Après avoir été portée par Célia, Justine et Poopey, la voici maintenant, sans avoir été jamais lavée, dans les mains d’une quadra…

 braam4

Pages 96 à 98

«  - Tu la mets ? la presse Monsieur.

- Attends… Je profite de l’odeur. Sens.

Il flaire à son tour et lève un sourcil étonné.

- Dis-moi…

- Quoi ?

- J’ai l’impression qu’il y a plusieurs parfums

- Fais voir !

Elle s’immerge à nouveau dans mon coton odorant.braam3

- T’as raison… Elle a touché plusieurs minous.

- Incroyable.

Il en baverait presque.

- J’y vais ?

- Oui, enfile-la, c’est un vrai collector ! On en retrouvera jamais une comme ça.

Dont acte. Elle glisse ses pieds l’un après l’autre dans mes ouvertures, et me remonte avec souplesse jusqu’aux fesses, qu’elle a fermes et bien placées pour son âge. Alors je lui injecte tout ce que j’ai en moi comme un véritable shoot. Sa vulve  un peu flétrie est instantanément courue par une onde nouvelle. Le courant qui s’empare d’elle s’empare de tout son corps, et cambre ses reins comme une main autoritaire.

- Ça va ? s’inquiète Monsieur .

- Ah oui… oui, pour aller, ça va très bien !

Elle affiche un sourire béat.

- T’es sûre ?

- Prends-moi !

- Hein ?

Elle grogne, échauffée par le manège enchanté qui l’habite maintenant.

- Prends-moi tout de suite, putain… !

braam5Monsieur ne se fait pas plus prier. Ses mains posées sur la taille à peine épaissie par les ans, il la fait tourner comme une danseuse de rock, laquelle lui présente bientôt son cul. Il n’a plus qu’à relever le pan arrière de sa jupe, à me baisser d’une main, juste ce qu’il faut pour dégager

les lèvres déjà trempées, et à  plonger en elle d’une avancée ferme, l’autre paume posée en corbeille sous le ventre de Madame pour mieux la plaquer contre lui.

- Oh, non, non, NON !!! hurle-t-elle bientôt.

- Je te fais mal ?

- Pas du tout, continue !

- Qu’est-ce qu’il y a alors ?

- Tu peux pas savoir… C’est comme si dix queues me prenaient en même temps ! C’est du délire !

Son vagin aussi devient multiple. Aussi élastique que celui de Célia. Aussi sensible que le fin conduit de Justine. Aussi glouton que le four de Poopey. Être plusieurs femmes qui jouissent à la fois la transforme plus sûrement encore que cette profusion de glands et de sperme. Elle se sent modelée par les désirs de ces inconnus. Elle aimerait être la somme de leurs plaisirs, la femme absolue, jeune et vieille, belle et moche, orgasmique en diable et aussi frigide qu’un glaçon, le tout dans le même instant, dans la même seconde de plaisir. Tout le bonheur des femmes encapsulé dans son con.

Et à chacune de ses incursions, elle perçoit aussi les contours changeants de son membre à lui, qui l’emplit à chaque fois de manière différente. Quand il explose enfin en elle, pompier d’une intarissable lance, elle ne saurait dire quel visage il revêt alors. Et, au fond, tout au fond d’elle, peu lui importe.

Elle m’adore. »

braam6

 

 Ce que j'en ai pensé : Une très bonne idée de départ, mais par la suite, ça se gâte... L'histoire est vraiment trop "cousue de fil blanc" ce qui n'est pas étonnant pour une petite culotte !

braam1

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Jeudi 11 décembre 2014 4 11 /12 /Déc /2014 09:40

"Le Tambour", roman paru en 1961 aux Editions du Seuil.

526 pages. Traduit de l'allemand par Jean Amsler

tambour

Extrait page 240. À l'âge de trois ans, Oscar a décidé de ne plus grandir. Le voilà donc à 16 ans, mesurant toujours 92 cm. Comme sa mère est décédée prématurément, il se trouve sous la tutelle de son père et d'une vendeuse de la boutique familiale prénommée Maria, âgée de 17 ans. En compagnie de Maria, Oscar se rend à la plage de Dantzig, où ils vont se mettre en maillot de bain dans une cabine. Maria se déshabille devant le petit Oscar...

tambour2Maria fit sursauter Oscar, avec son triangle poilu Certes il savait bien par sa pauvre maman que les femmes ne sont pas chauves par en bas, mais Maria n'était pas femme pour lui dans le même sens où sa maman s'était montrée femme à l'endroit d'un Matzerath ( son père) ou de Jan Bronski (l'amant de sa mère).

Et je la reconnus aussitôt. Rage, pudeur, révolte, déception et une érection débutante, à demi grotesque, à demi douloureuse, de mon petit arrosoir dans mon caleçon de bain me firent abandonner tambour et baguettes par goût de la baguette neuve qui m'était poussée.

Osacar se leva, se jeta sur Maria. Elle le reçut avec ses poils. Il se laissa y enfouir son visage. Ça lui venait entre les lèvres. Maria riait et voulait le retirer. Mais moi j'en prenais toujours davantage, je remontais vers l'odeur de vanille. Maria riait toujours. Elle me laissa même à sa vanille ; cela semblait l'amuser, car elle riait toujours. C'est seulement quand mes pieds dérapèrent et que ce dérapage lui fit mal - car je ne lâchai pas les poils ou les poils ne me lâchèrent pas - seulement quand la vanille me mit les larmes aux yeux et que je goûtais déjà les lactaires poivrés ou autre chose de haut goût, mais non plus de vanille ; quand cette odeur de terre que Maria cachait derrière la vanille me retraça dans la tête la terre où se décomposait Jan Bronski et qu'elle m'empesta pour toujours du goût de ce qui est périssable, c'est alors seulement que je lâchai prise.tambour1

Oscar glissa par terre, sur les planches couleur d'aveugle de la cabine et pleurait toujours quand Maria qui riait déjà de nouveau, le souleva, le prit sur son bras, le caressa et le serra contre ce collier de cerises en bois qu'elle avait gardé pour tout vêtement.

Hochant la tête, elle ôta ceux des poils que j'avais gardés sur les lèvres et s'étonna : "T'es un p'tit coquin ! Tu vas voir là-dedans, tu sais pas c'que c'est, et pis après tu pleures."

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Lundi 10 novembre 2014 1 10 /11 /Nov /2014 09:26

Günter GRASS, « le Turbot » (1977)

Roman paru aux éditions du Seuil en 1979 pour la version française

534 pages. Traduit de l’allemand par Jean Amsler

 extrait n° 2. pages 194-195. Au début du XVIème siècle, Margarete Rusch, dite Gret-la-Grosse, cuisinière et mère-abbesse d’un couvent éduque et conseille ses jeunes nonnes.

 turbot2-0

turbot2-4 « En  période troublée – partout moinillons et nonnettes se sauvaient de leurs couvents pour aller se faire tanner le cuir dans le siècle – il était souvent malaisé de lier les pieuses filles à leurs vœux solennels : elles frétillaient, guettaient la sortie, voulaient avoir un mari portant culotte, être épousées, mettre bas des kyrielles d’enfants et, tout en pétant dans le velours et la soie, s’échiner à suivre la mode.

Donc l’abbesse, tandis que la bouillie de mil  diminuait sur la table, contait, à ses moniales de qui chatouillait l’arrière-train, ce qu’est la vie et combien promptement elle s’émiette. Elle énumérait les libertés conventuelles et mettait en balance les pénibles devoirs du mariage. Des crêpes de sarrasin farcies de lard et d’épinards se dégustaient déjà le long de la table sur deux rangs quand l’abbesse, utilisant à cette fin les carottes cuites à point qu’il y avait en guise de garniture dans du beurre au persil, expliquait la consistance masculine à son troupeau de femelles en chaleur. L’exemple choisi faisait de cent manières tomber sous le sens tout ce que l’homme peut faire. Sa pénétration en profondeur et sa constitution bulbeuse. Sa si précoce déconfiture et sa misérable débandade. Combien il devient grossier quand l’envie lui manque. De quel médiocre profit est pour les dames l’amène-toi-que-je-te-saute. Comme quoi ce qu’il veut c’est d’abord des enfants et des fils tout d’abord. Quelle n’est pas sa hâte à chercher l’alternance dans les draps d’autrui. Comme quoi son épouse en revanche n’a pas le droit de chasser l’andouille volante. Et la main lourde qu’il a. Avec quelle abrupte rapidité il retire sa faveur et se fait cuire à point la carotte et dégauchir le panais en ville, histoire d’essuyer son coupe-choux.turbot2-2

Mais comme les religieuses et spécialement les novices n’arrêtaient pas de roquer sur leurs escabeaux et entendaient voir dans les carottes au beurre la promesse de plus dures et durables surprises, l’abbesse leur donna licence de recevoir désormais des visites par la porte de derrière du couvent, et voire de papillonner librement extra muros, histoire de mettre en pratique les appétits charnels et d’apprendre de la sorte à d’autant mieux résister à des promesses d’établissement bourgeois.

Avant d’ôter la table et de conclure par l’habituelle oraison, l’abbesse donna encore tel ou tel conseil : que jamais chamailleries touchant une braguette ne vinssent troubler la paix conventuelle. Qu’elles restent toujours comme sœurs. Ce n’était pas leur affaire que de garder l’immobilité. Il fallait à propos, tant à hue qu’à dia, jouer du serre-croupières. La reconnaissance de l’homme devait s’équilibrer en argent monnayé. Et jamais, mais réellement jamais, l’amour, ce sentiment plaintif, ne devait s’emparer d’elles."

turbot2-1

turbot2-3

 

 

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Samedi 8 novembre 2014 6 08 /11 /Nov /2014 08:00

Günter GRASS, « le Turbot » (1977)

Roman paru aux éditions du Seuil en 1979 pour la version française

534 pages. Traduit de l’allemand par Jean Amsler

turbot-couv

Extrait n° 1. pages 55-56. Aux temps préhistoriques, une femme est envoyée près du Loup céleste pour lui dérober le feu.

 turbot2

turbot0« Donc une femme gravit l’arc-en-ciel et trouva le Loup céleste couché près du Feu originel. Il venait de manger un rôti croustillant. Il en donna un reste à la femme. Elle mâchait encore quand il lui dit d’une voix triste : "Je sais que tu viens chercher le feu ! As-tu où le mettre ? »

Quand la femme lui montra où, il dit : « Je suis vieux et je n’y vois plus. Couche-toi près de moi histoire que je te mette à l’épreuve. »

Alors la femme se coucha près du Loup. Et il éprouva la poche à l’aide de son membre de loup au point qu’épuisé il s’endormit en cet état. Après avoir attendu un peu, et encore un peu, elle fit glisser l’éprouvette hors de la poche, le fit basculer, comme il était couché sur elle, de côté, se mit debout, s’ébroua quelque peu, prit ensuite trois petits morceaux de braise rouge du Feu original et les cacha dans sa poche où aussitôt ils détruisirent la semence du loup dans un sifflement de bouilloire.turbot1-1

Alors le Loup s’éveilla, car il se pourrait qu’il eût entendu ou senti que la braise consumait sa semence dans la poche de la femme. Il dit : « Je suis trop fatigué pour te prendre ce que tu as dérobé. Mais entends-moi bien : le Feu originel marquera d’un signe l’endroit où s’ouvre ta poche. Il restera comme une cicatrice. La cicatrice n’arrêtera pas de démanger. Et comme ça démange, tu désireras que quelqu’un vienne ôter la démangeaison. Et quand ça ne te démangera pas, tu souhaiteras que quelqu’un vienne et te fasse une démangeaison. »

Alors la femme se mit à rire, car le feu de la braise ne la brûlait plus jusqu’à lui faire mal, puisque sa poche était encore humide. Elle rit tellement fort qu’elle faillit s’étouffer. Et toujours riant elle dit au Loup fatigué : » Vieux schnoque. Ne me vends pas de salades. Je vais te montrer ce que je sais faire. Tu vas être étonné. »

Donc elle se plaça les jambes écartées au-dessus du Feu original, mit cependant deux doigts devant sa poche pour qu’il n’en tombe rien, et pissa dans le Feu original tant qu’il fut éteint. Alors le vieux Loup céleste pleura, car désormais il ne pourrait plus manger de rôti croustillant, mais seulement avaler tout cru. C’est pourquoi les loups terrestres sont devenus méchants et ennemis des hommes.

turbot5La femme redescendit sur terre juste à temps par l’arc-en-ciel déjà pâlissant. Elle retourna dans sa horde en criant : « Ava ! Ava ! » parce que maintenant sa poche était sèche et que la braise rouge la brûlait. C’est ainsi qu’elle se fit un nom en phonétique primitive.

Quant à la cicatrice  qui est à l’entrée de sa poche et que le vieux Loup céleste lui avait prédit être un lieu de démangeaison, elle fut plus tard appelée clitoris, mais resta jusqu’à ce jour un foyer de controverse pour les savants qui étudient l’origine de l’orgasme. »

turbot4

 

 

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 1 commentaires

Présentation

Créer un Blog

Recherche

Calendrier

Juillet 2025
L M M J V S D
  1 2 3 4 5 6
7 8 9 10 11 12 13
14 15 16 17 18 19 20
21 22 23 24 25 26 27
28 29 30 31      
<< < > >>

Archives

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés