Ecrire un commentaire - Voir les 1 commentaires
Pour tout envoi de document ( photo, dessin, vidéo ou texte), pour toute demande de renseignement complémentaire ou pour information plus confidentielle, une seule adresse : mkoppera@orange.fr
Je vous propose également, à partir de vos photos inédites et de vos suggestions, de vous écrire un texte original et personnalisé (4 à 5 pages) qui réponde à vos fantasmes les plus secrets. Voir adresse mail ci-dessus.
Je présente toutes mes excuses à mes lecteurs pour les hideux encarts publicitaires qui "fleurissent" sur les pages du blog. Croyez bien que j'en suis désolé mais ils me sont imposés par l'administration d'Erog
Violette LEDUC, La Bâtarde
Violette Leduc est née en 1907 et décédée en 1972
Editions Folio Gallimard, 1964
Page 49. Violette a une dizaine d’années
« Je traînais, je me sauvais avec les garçons, je m’instruisais dans les cahiers de chansons qu’échangeaient Céline et Estelle. Ne l’ouvre pas, surtout ne l’ouvre pas, me dit Céline en me confiant à la nuit tombante un cahier différent des autres. Je devais l’apporter à une de leurs amies, dissimulé sous mon tablier. Ma mission me coupait le souffle. J’entrai dans le verger saccagé à côté de notre maison. (…) J’entrai dans les mauvaises herbes les plus hautes, j’ouvris le cahier. Une femme racontait sa nuit de noces, elle comparait à une anguille le sexe d’un homme dans le sexe d’une femme. Je ne comprenais pas : je refermai l’étrange cahier, je tombai à plat ventre dessus. Je n’imaginais rien ou plutôt j’imaginais trop. Je voyais des anguilles chez les poissonniers : j’imaginais la virilité sinueuse sous le pantalon, depuis le nombril jusqu’à la cheville. »
Page 50
« Aimé Patureau, (le fils des voisins) adolescent de dix-sept ans au joli visage rond, aux bandes molletières sablonneuses, se blessa au pied. Le voir seul dans la maison de ses parents pendant que ceux-ci travaillaient dehors, voir sa jambe allongée sur une chaise dans le silence d’une salle à manger m’interloquait. Nous conversions, moi debout près de sa jambe malade. Sa main légère monta sous ma jupe. Aimé Patureau me ratissait avec la grâce d’un page, l’horloge villageoise sur la cheminée sonnait les demi-heures, les quarts d’heure. Je le regardais, il me regardait. Je ne lisais rien sur son visage, il ne lisait rien sur le mien puisque je n’éprouvais rien. Le péché, c’était le feu aux joues. »
Page 123. Quelques années plus tard, premières nuits saphiques au pensionnat avec Isabelle
« Je me glissai dans le lit. J’avais eu froid, j’aurais chaud.
Je me raidis, de craignis de froisser sa toison. Elle me forçait, elle m’allongeait sur elle : Isabelle voulait l’union de nos épidermes. Je récitais mon corps sur le sien, je baignais mon ventre dans les arums de son ventre, j’entrais dans un nuage. Elle frôla mes hanches, elle lança des flèches étranges. Je me soulevai, je retombai.
Nous écoutions ce qui se faisait en nous, ce qui émanait de nous. Des couples nous cernaient, Le sommier gémit.(…) La main suivait les veines, descendait. La main s’arrêta. Mon pouls battait contre le mont de Vénus d’Isabelle. »
Page 239. Violette partage maintenant la vie d’Hermine, une jeune institutrice
« La vie en hôtel meublé excite. Le mobilier se compte sur les cinq doigts de la main, il nous délivre de la peine des déménageurs. Ce qui se loue allège. C’est la transition entre le dénuement et la possession. Une chambre d’hôtel meublé est l’aboutissement d’une salle d’attente. Cloisons entre les chambres, résonances maudites, résonances aphrodisiaques, communauté d’alvéoles, contagion de la bagarre, du rut, du drame. Nous recommençons l’amour avec nos voisins les amants. Nos semblables en gueulant se précisent, ils nous donnent l’ivresse, la rage. Promiscuité, pénétrations, mirage d’une communauté, voilà l’hôtel meublé. »
p 313. Hermine et Violette ont besoin d’argent. Violette persuade Hermine d’accepter de suivre avec elle un vieil homme riche dans un hôtel. Ils boivent d’abord du champagne.
« L’alcool ce jour-là me transformait en faune. Je promettais à Hermine des sensations extravagantes Brisée, elle m’écoutait, elle me regardait dans le miroir.
- Je veux bien mais il faut qu’il s’en aille, a gémi Hermine.
Il est sorti.
C’est à ce moment-là que j’ai suggéré à Hermine de se déshabiller. Elle pleura sur sa misère et sur sa docilité pendant que je l’aidais à se dévêtir de ses principes.
Il arriva sur la pointe des pieds. Impossible d’imaginer un homme plus vêtu, plus correct, plus enfermé dans le sur mesure. Je me déshabillai sans me quitter des yeux dans le miroir.
Et c’est au miroir qu’il a dit avec froideur :
- Vous ressemblez à un saint Sébastien.
Un compliment est un tremplin.
Couchée sur le ventre, Hermine m’attendait. J’ai jeté le drap, j’ai oublié l’inconnu, j’ai oublié Hermine pour mieux l’adorer après l’avoir sacrifiée.
- Aimez-la. Je ne vous demande pas autre chose, ai-je entendu avant que je plonge.
Ferme les yeux, ne les regarde pas, ils ne te verront pas, disais-je à Hermine lorsque ses yeux rencontraient dans les miroirs le visage affairé de l’homme au plafond.
La main décharnée me donnait une coupe de champagne lorsque je ruisselais. »
ZOOM n° 85, novembre-décembre 1981
- Couverture signée Uwe Ommer. Photo colorisée avec le « procédé Dye Transfert (Kodak) qui permettait de transférer des matrices sur papier mordancé » ( sic ! )
- Toujours de Uwe Ommer, une série de recherches personnelles réalisées dans son studio parisien . La dernière photographie de la série a été réalisée pour Charles Jourdan.
- « Nouveaux nus » américains
Ursula S. par Minnette Lehmann (1976 )
Election de « Miss Nude America », par Harvey Stein ( 1978)
« Nu couché », par Jon Baronn Farmer ( 1980)
Lisa Lyon, par Robert Mapplethorpe, (1980)
- Les femmes de Fela. Portraits réalisés par Bernard Matussière. En 1978, le chanteur nigérian Fela épousa le même jour toutes les chanteuses et danseuses avec qui il travaillait. Elles étaient 27. En 1981, il en restait encore 15 qui vivaient à ses côtés. Voici les portraits de 6 d’entre elles.
À cet instant, aux antipodes
B.D de Philippe Bertrand, Editions Le Square-Albin Michel, 1981
Le lettrage de la couverture était de Loulou Picasso. (excusez du peu !)
Né en 1949, Philippe Bertrand est décédé en 2010 et ne doit pas être confondu avec l’animateur homonyme de France Inter
Quasiment impossible de vous faire un résumé de l’histoire. Disons qu’il y a 3 épisodes avec un même héros journaliste aux cheveux roux nommé Sébastien Olivier Duval. Sinon, on se balade dans un univers complètement déjanté, avec des robots, des animaux qui parlent, des palais en ruine, des jardins luxuriants, des savants détraqués… Mais peu importe, il y a surtout les délicieuses vignettes de Philippe Bertrand qui n’a pas son pareil pour dessiner le désir… C’est sensuel, troublant, un rien subversif et toujours très excitant.
Christine Keeler, est née en 1942. Call-girl de luxe, elle fut en 1961 au cœur du scandale Profumo ( du nom du Secrétaire d’Etat à la guerre du gouvernement britannique dont elle était la maîtresse). John Profumo ignorait que Christine était également très «liée » à l’attaché militaire de l’ambassade soviétique à Londres. Le scandale de cette liaison provoqua en pleine guerre froide une crise gouvernementale en Angleterre, suivie d’autres révélations sur des partouzes impliquant des personnages en vue du Royaume-Uni. Après ces scandales et un passage de neuf mois par la case prison, Christine Keeler poursuivit sa carrière de mannequin et de danseuse de cabaret. Les photos de nu présentées ici furent réalisées en 1963 par Lewis Morley
Lucia Etxebarria
De l’amour et autres mensonges, 2001
10/18, domaine étranger
Extrait pages 158-159
Ruth, jeune cinéaste madrilène branchée, tombe éperdument amoureuse d’un obscur poète provincial qui se fait appeler Juan Angel de Seoane….
« Le temps devint total comme un océan. Un océan qui n’étanchait pas la soif. Un océan abyssal où Ruth plongeait tremblant comme une goutte, comme une vague faite de toutes les vagues, d’eau fouettée par son propre poids, versée sur la rose jointure de ses jambes, là où son sexe palpitait, un turbulent fleuve en crue, un flot qui inondait l’obscurité, dessinait sur les draps une carte de fluides et de cheveux étalés.
Comment décrire une chose pareille ? La douce langueur des sens qui enivrait la conscience de Ruth, qui la balançait avec une douceur infinie, les lumières bleutées qui éclairaient les jouissances de cette lutte pantelante, paupières closes qui tremblaient sous l’étreinte, et tout paraissait bonheur jusqu’à la mort, paix jusqu’au néant. Entre un homme et une femme, entre une seconde et celle d’après s’ouvraient d’immenses espaces que la pensée ne pouvait embrasser, des mondes entiers qui les emplissaient. Ruth se trouvait dans un temps arrêté, elle marchait dans l’infini tel le soleil, elle roulait comme l’océan sur son lit de sable, et son corps n’était plus un corps mais une voile intrépide qui filait, gonflée par la tempête. Impossible d’appréhender la chaleur de l’instant ou les feux qui embrasaient la peau de Ruth. Tout tournoyait et vacillait dans une ultime frénésie, une ivresse de vie, une danse fébrile de démons soûls et ruisselant de sueur, une musique étrange et hypnotique qui bourdonnait en elle, son corps vrillé comme celui d’un serpent frappé par la foudre. Ruth qui hurlait, gémissait, se convulsait, hors d’elle, qui mordait les draps et griffait le bois du lit, maîtresse de la dissonance, de l’âpre contrepoint, maîtresse de son sexe, diapason de chair qui marquait la mesure, qui s’ouvrait et se refermait à un rythme purement animal, tunnel qui emprisonnait en se contractant. Puis Ruth mourut doucement, heureuse, et le calme revint. Des pulsations annoncèrent le coup de fouet imminent du sperme. Toute cette série de sensations invisibles débouchait sur un spectacle banal et visible : rien n’avait été inventé ; depuis des siècles, des hommes et des femmes avaient joué à composer au lit d’énormes et grotesques insectes à huit pattes. »
Commentaire : J’ai choisi ce passage pour le contraste entre l’intensité sensuelle de l’accouplement et le cruel désenchantement de la situation finale, de l’infinie tristesse de la chair après le délire des sens. Les amateurs des films d’Almodovar retrouveront dans ce volumineux roman de 500 pages quelques traces de l’univers du cinéaste
ZOOM n° 84 ( Spécial salon ) Octobre 1981
Couverture de Jean-François Jonvelle, extraite d’une campagne d’affichage qui fit les beaux jours de l’automne 1981. Le mannequin s’appelait Myriam. La campagne se déclinait sur les phrases : « Demain, j’enlève le haut », puis « Demain, j’enlève le bas »
À l’occasion d’une exposition qu’il préparait à la galerie Templon, une série extraite des Grands nus de Helmut Newton
« Lisa Lyon à Paris (I) » - Paris, 1980 ( 140 X 104 cm)
« Mademoiselle Livingstone assise »- Beverly Hills, 1981 ( 100 X 100 cm)
« Henrietta ficelée » - Ramatuelle, 1980 ( 100 X 100 cm )
« Lisa Lyon à Paris (IV) » - Paris, 1980 ( 120 X120 cm)
« Les grands Nus (IV) » – Paris, 1980 ( 127 X 245 cm)
Série d’images réalisées par le photographe japonais Haruhisa Hanyu, né le 11 avril 1945
Serge Lutens ( déjà présenté dans ce blog) avait réalisé pour les produits cosmétiques japonais Shiseido une campagne publicitaire devenue aujourd’hui un des classiques de la pub. En voici quelques images
Pour terminer quatre photographies en noir et blanc de Arthur Tress, (né en novembre 1940 à Brooklyn, New-York) accompagnées d’un texte de Michel Tournier dont voici le paragraphe de conclusion : « Objets possédés et dépossédés, hommes figés dans un quelconque matériau, compositions subtiles comme des tableaux hiéroglyphes soulèvent cette simple question : Arthur Tress est-il le dernier témoin de phénomènes de possession ? »
Fillette dans une cage, Death Valley
Derniers Commentaires