Lundi 26 septembre 2011 1 26 /09 /Sep /2011 07:09

Brigitte

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1.Pendant quelque temps, j’ai partagé la vie de Brigitte. À cette époque, j’étais en poste à T***, mais je songeais déjà sérieusement à me faire nommer à l’étranger, ce qui finit par arriver quelques années plus tard. Lorsque Brigitte devint ma collègue de travail, elle ne m’était pas inconnue. En effet, deux ans auparavant, elle avait déjà travaillé avec nous avant de partir pour une ville lointaine. Nous avions alors tous pensé que ce départ était définitif, aussi quelle ne fut pas notre surprise de la voir revenir. Je devais apprendre par la suite que cet éloignement avait été l’occasion d’une aventure amoureuse qui avait viré au désastre.brigitte1--lits2

Brigitte était juive. Quand j’écris qu’elle était juive, je veux dire que ses parents et ses ancêtres l’étaient, car jamais elle ne se revendiqua comme telle : elle ne se souvenait pas d’être un jour entrée dans une synagogue, ni ne respectait le repos du shabbat, pas plus qu’elle ne mangeait casher… Elle avait vingt-sept ans, le regard sombre, de très longs cheveux noirs où le henné allumait de petits incendies, une cambrure de reins très accentuée, de belles mains aux ongles soignés. Elle était timide aussi, mettait la main devant sa bouche quand elle devait rire, comme si elle avait peur de montrer ses dents en public ; pendant les réunions de bilan, elle n’était jamais la première à prendre la parole, ne donnait son opinion que du bout des lèvres, comme à regret, et se rangeait toujours à l’avis du plus grand nombre.

En dehors du travail, Brigitte aimait le théâtre, le cinéma italien, la danse de salon, les bains de soleil et les repas en tête à tête au restaurant. Cet hiver-là, nous sommes devenus camarades de soirées, puis amants de nuit. Ce fut ainsi que j’appris que Brigitte avait la langue habile, les seins en poire et, selon l’expression consacrée, le sexe touffu et charnu… Nous couchions chez elle, un petit appartement au premier étage d’un immeuble moderne. Elle avait un vaste lit, bas et silencieux. La première chose que je remarquai, ce fut les miroirs : il y en avait partout, même dans les toilettes et dans le placard à balais : un monumental encadré de dorures au mur de la chambre, un ovale dans le vestibule, un triptyque dans la salle de bains… Et puis tous les autres : miroir grossissant pour s’épiler les sourcils, miroirs de poche à glisser dans le sac à main, psyché sur la coiffeuse au pied du lit, miroirs anciens accrochés au mur comme des œuvres d’art…

brigitte1-nueL’amour avec Brigitte, ce n’était pas compliqué : on se mettait au lit vers minuit et on baisait,  tout simplement, à la lumière feutrée des lampes de chevet. On se roulait des patins baveux ; elle me suçait, je la léchais. Quand elle était assez mouillée, je la pénétrais, la plupart du temps dans la position du missionnaire, entre ses cuisses largement écartées, les genoux un peu relevés… Plus rarement en levrette. Elle jouissait la première, je le devinais aux pincements spasmodiques de son vagin qui me palpait la queue. Je ne tardais pas à la suivre. Dès que je m’étais retiré, elle filait à la salle de bains. Elle s’y attardait tellement que souvent, quand elle revenait se coucher, je m’étais endormi.  Même si elle me disait qu’elle se plaisait bien avec moi et que ses mots avaient l’accent de la sincérité, je sentais confusément qu’elle avait besoin d’autre chose… Lorsque je lui demandais ce qui lui ferait plaisir, elle m’assurait en souriant que c’était très bien comme ça, mais que si je désirais la couvrir de lingerie fine, de bijoux ou de cosmétiques de luxe, elle ne m’en voudrait pas… Les questions n’allaient pas plus loin.

À suivre…

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Dimanche 25 septembre 2011 7 25 /09 /Sep /2011 10:46

ZOOM n° 86, janvier-février 1982

Couverture de Jim Greenberg

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- Trois photographies de Alain Lequeux (originaire d’Arles, où il exposait encore récemment) Une approche originale du nu féminin

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- Dix beaux portraits réalisés par Gilles Larrain ( déjà présenté dans le numéro 16 de Zoom) Né en 1938, il est installé à New-York et il est surtout connu pour ses portraits et posters de musiciens et chanteurs.

Capucine et Chloé

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Hélène Guétary ( voir numéros précédents de Zoom pour ses travaux photographiques)

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Nina Hagen

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Mali

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Gigi

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Hélène Guétary

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Donna

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La Parisienne

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Contemplation

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Barbara

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Samedi 24 septembre 2011 6 24 /09 /Sep /2011 10:55

Boris VIAN : CHATTERIE

Aux Scorpions

Ce poème est encore extrait du recueil "Cantilènes en gelée"

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Quand j’avais douze ans, on descendait

Tous en bande vers la Pointe-à-Pitre

On cueillait des sapotes et des mombins

Sur le bord de la route jaune

Et les oiseaux jouaient à chat perchéb-vian-banian2

En criant des vieux airs créoles

La vie était en forme de dragée

Il n’y avait rien que de très doux

Et, tout de même, plein de substance…

 

Ma nourrice me prenait dans ses bras

À douze ans j’étais aussi grand qu’elle

Mais j’aimais encore tenir dans ma bouche

La pointe ronde et noire de ses beaux seins lourds

Nous nous étendions derrière les cannes

Le vent bruissait parmi leurs feuilles longues

Aiguës et poudrées de soie rêche

Ma nourrice était toujours nue

Et moi, toujours déshabillé

Aussi, nous nous entendions bien

Elle avait une odeur sauvage

Et des dents blanches plein la figure

La terre sentait l’orbenipellule

Et les fleurs de Kongo brûlant

Nous recouvraient de leur pollen orangé.

Pendant trois saisons, j’ai eu douze ans

Parce que j’aimais tant ma nourrice

Je ne pouvais pas la quitter

Ma peau prenait des reflets bruns

Brûlée au soleil de la sienne

Je la touchais avec toutes mes mains ensemble

Les mains de mes yeux, celles de mon corps

Et nos membres fumaient dans l’air veine de noir.

 

Je ne sais comment deux allumettes

Peuvent s’emmêler, mais je sais

Que nous étions bien droits l’un contre l’autre

Comme deux allumettes ; et au bout d’un instant

Un chat n’y aurait pas retrouvé ses petits…

 

D’ailleurs

Il savait bien que ses petits n’étaient pas là.

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Vendredi 23 septembre 2011 5 23 /09 /Sep /2011 12:34

Une nouvelle petite série de dessins de Tom Poulton, rien que pour le plaisir....

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Jeudi 22 septembre 2011 4 22 /09 /Sep /2011 18:03

Les sœurs de Mailly-Nesle

Elles se prénommaient Louise, Pauline, Diane et Marie-Anne et furent successivement et parfois simultanément les maîtresses de Louis XV. Ce fut d’abord Louise en 1733, remplacée par Pauline en 1739. Marie-Anne et Diane ne partagèrent qu’épisodiquement le lit du roi. La réputation des quatre sœurs était plus que sulfureuse et certains chroniqueurs racontent que Louis XV se livrait à des nuits de débauche avec trois des sœurs en même temps ( ce que suggère le tableau de Vanloo qui  représente Louise Pauline et Marie-Anne en trois grâces pulpeuses)

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Louise Julie, comtesse de Mailly ( 1710-1751)

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Pauline Félicité, comtesse de Vintimille ( 1712-1741)

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Diane Adélaïde, duchesse de Lauragais ( 1713-1760)

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Marie-Anne, duchesse de Châteauroux ( 1717-1744)

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Mercredi 21 septembre 2011 3 21 /09 /Sep /2011 14:37

Il faut avouer que certaines images donneraient "presque" envie de rentrer dans les ordres...

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Mardi 20 septembre 2011 2 20 /09 /Sep /2011 18:08

«  La lecture, une félicité qui se mérite » ( Emile Ollivier)

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Lundi 19 septembre 2011 1 19 /09 /Sep /2011 10:56

Violette LEDUC, La Bâtarde

Violette Leduc est née en 1907 et décédée en 1972

Editions Folio Gallimard, 1964

Page 49. Violette a une dizaine d’années

«  Je traînais, je me sauvais avec les garçons, je m’instruisais dans les cahiers de chansons qu’échangeaient Céline et Estelle. Ne l’ouvre pas, surtout ne l’ouvre pas, me dit Céline en me confiant à la nuit tombante un cahier différent des autres. Je devais l’apporter à une de leurs amies, dissimulé sous mon tablier. Ma mission me coupait le souffle. J’entrai dans le verger saccagé à côté de notre maison. (…) J’entrai dans les mauvaises herbes les plus hautes, j’ouvris le cahier. Une femme racontait sa nuit de noces, elle comparait à une anguille le sexe d’un homme dans le sexe d’une femme. Je ne comprenais pas : je refermai l’étrange cahier, je tombai à plat ventre dessus. Je n’imaginais rien ou plutôt j’imaginais trop. Je voyais des anguilles chez les poissonniers : j’imaginais la virilité sinueuse sous le pantalon, depuis le nombril jusqu’à la cheville. »

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Page 50

« Aimé Patureau, (le fils des voisins) adolescent de dix-sept ans au joli visage rond, aux bandes molletières sablonneuses, se blessa au pied. Le voir seul dans la maison de ses parents pendant que ceux-ci travaillaient dehors, voir sa jambe allongée sur une chaise dans le silence d’une salle à manger m’interloquait. Nous conversions, moi debout près de sa jambe malade. Sa main légère monta sous ma jupe. Aimé Patureau me ratissait avec la grâce d’un page, l’horloge villageoise sur la cheminée sonnait les demi-heures, les quarts d’heure. Je le regardais, il me regardait. Je ne lisais rien sur son visage, il ne lisait rien sur le mien puisque je n’éprouvais rien. Le péché, c’était le feu aux joues. »

batarde1-2agesMartin Van Maele - La Grande Danse macabre de

Page 123. Quelques années plus tard, premières nuits saphiques au pensionnat avec Isabelle

«  Je me glissai dans le lit. J’avais eu froid, j’aurais chaud.

Je me raidis, de craignis de froisser sa toison. Elle me forçait, elle m’allongeait sur elle : Isabelle voulait l’union de nos épidermes. Je récitais mon corps sur le sien, je baignais mon ventre dans les arums de son ventre, j’entrais dans un nuage. Elle frôla mes hanches, elle lança des flèches étranges. Je me soulevai, je retombai.

Nous écoutions ce qui se faisait en nous, ce qui émanait de nous. Des couples nous cernaient, Le sommier gémit.(…) La main suivait les veines, descendait. La main s’arrêta. Mon pouls battait contre le mont de Vénus d’Isabelle. »

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Page 239. Violette partage maintenant la vie d’Hermine, une jeune institutrice

« La vie en hôtel meublé excite. Le mobilier se compte sur les cinq doigts de la main, il nous délivre de la peine des déménageurs. Ce qui se loue allège. C’est la transition entre le dénuement et la possession. Une chambre d’hôtel meublé est l’aboutissement d’une salle d’attente. Cloisons entre les chambres, résonances maudites, résonances aphrodisiaques, communauté d’alvéoles, contagion de la bagarre, du rut, du drame. Nous recommençons l’amour avec nos voisins les amants. Nos semblables en gueulant se précisent, ils nous donnent l’ivresse, la rage. Promiscuité, pénétrations, mirage d’une communauté, voilà l’hôtel meublé. »

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p 313. Hermine et Violette ont besoin d’argent. Violette persuade Hermine d’accepter de suivre avec elle un vieil homme riche dans un hôtel. Ils boivent d’abord du champagne.

« L’alcool ce jour-là me transformait en faune. Je promettais à Hermine des sensations extravagantes Brisée, elle m’écoutait, elle me regardait dans le miroir.

- Je veux bien mais il faut qu’il s’en aille, a gémi Hermine.

Il est sorti.

 C’est à ce moment-là que j’ai suggéré à Hermine de se déshabiller. Elle pleura sur sa misère et sur sa docilité pendant que je l’aidais à se dévêtir de ses principes.

Il arriva sur la pointe des pieds. Impossible d’imaginer un homme plus vêtu, plus correct, plus enfermé dans le sur mesure. Je me déshabillai sans me quitter des yeux dans le miroir.

Et c’est au miroir qu’il a dit avec froideur :

- Vous ressemblez à un saint Sébastien.

Un compliment est un tremplin.

Couchée sur le ventre, Hermine m’attendait. J’ai jeté le drap, j’ai oublié l’inconnu, j’ai oublié Hermine pour mieux l’adorer après l’avoir sacrifiée.

- Aimez-la. Je ne vous demande pas autre chose, ai-je entendu avant que je plonge.

Ferme les yeux, ne les regarde pas, ils ne te verront pas, disais-je à Hermine lorsque ses yeux rencontraient dans les miroirs le visage affairé de l’homme au plafond.

La main décharnée me donnait une coupe de champagne lorsque je ruisselais. »

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Dimanche 18 septembre 2011 7 18 /09 /Sep /2011 11:34

ZOOM n° 85, novembre-décembre 1981

- Couverture signée Uwe Ommer. Photo colorisée avec le « procédé Dye Transfert (Kodak) qui permettait de transférer des matrices sur papier mordancé » ( sic ! )

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- Toujours de Uwe Ommer, une série de recherches personnelles réalisées dans son studio parisien . La dernière photographie de la série a été réalisée pour Charles Jourdan.

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- « Nouveaux nus » américains

Ursula S. par Minnette Lehmann (1976 )

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Election de « Miss Nude America », par Harvey Stein ( 1978)

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« Nu couché », par Jon Baronn  Farmer ( 1980)

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Lisa Lyon, par Robert Mapplethorpe, (1980)

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- Les femmes de Fela. Portraits réalisés par Bernard Matussière. En 1978, le chanteur nigérian Fela épousa le même jour toutes les chanteuses et danseuses avec qui il travaillait. Elles étaient 27. En 1981, il en restait encore 15 qui vivaient à ses côtés. Voici les portraits de 6 d’entre elles.

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Samedi 17 septembre 2011 6 17 /09 /Sep /2011 10:14

 «  Une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie » (Montesquieu)

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