inédits

Vendredi 1 mai 2009 5 01 /05 /Mai /2009 12:05

Baiser en avion

 

Stéphane qui rentre d’un séjour en Argentine se vante d’avoir baisé dans l’avion. Je n’en crois pas un mot, d’autant plus qu’il voyageait en classe économique. Se faire discrètement tailler une pipe par sa voisine de siège, je veux bien l’admettre, à la rigueur. Et encore, c’est faire peu de cas de l’accoudoir ! Je crois plutôt que Stéphane a récemment revu Emmanuelle sur une chaîne du câble et qu’il a confondu fiction et réalité. À moins de mesurer moins d’un mètre soixante, le passager ordinaire à peine monté à bord se retrouve sanglé sur son siège, les genoux bloqués par le siège de devant, les coudes collés au corps, condamné à l’abstinence…
On lui servira sur plateau un repas chichiteux dont de nombreux débris se répandront sur sa chemise blanche, il boira dans des gobelets à l’équilibre précaire, il oubliera pour quelques heures le plaisir de la cigarette, alors baiser… Et pas question de trouver refuge dans les toilettes ! Déjà qu’une personne seule, de corpulence moyenne, a toutes les peines du monde à s’y mouvoir sans prendre appui sur les cloisons et sans y déclencher des chasses d’eau intempestives, alors à deux ! Il faudrait y être insérés le pantalon aux chevilles et la jupe relevée sur les hanches, quasiment pré-emboîtés… De la mécanique de précision !  Pour ma part, je ne me suis jamais autorisé qu’un innocent doigtage de clitoris, sur un vol la Réunion-Paris, avec une amie créole qui avait déjà le mal du pays et avait besoin d’un peu de réconfort.

Je reconnais qu’en classe affaires, il y a peut-être plus d’opportunités. La largeur et la profondeur des sièges invitent à la luxure, on peut déplier les genoux et allonger les jambes sans crainte de défoncer les côtes du passager de devant. Cependant, à moins de bénéficier de la complicité du personnel de bord qui fermerait ou détournerait les yeux, j’imagine mal une partie de jambes en l’air à 30000 pieds au-dessus de l’Atlantique. À moins évidemment de baiser avec une hôtesse de l’air en personne, derrière les épais rideaux de leur local technique. Mais les hôtesses de l’air ne sont plus ce qu’elles étaient. Elles sont devenues acariâtres, vêtues de tailleurs sinistres, avec carré Hermès et chignon de rigueur, qui les déguisent en bourgeoises du Rotary Club. Rien à espérer de ce côté-là ! Autrefois, elles nous offraient du rêve et du champagne, aujourd’hui elles nous servent du soda avec des mines renfrognées comme si on était le dernier des emmerdeurs.

Cette histoire m’a tellement pris la tête que la nuit dernière j’ai fait un rêve étrange – mais qu’attend-on d’un rêve si ce n’est justement d’être étrange ? Donc, j’étais à bord d’un avion, mais pas un avion comme les autres. C’était un long courrier, un Boeing. Il n’y avait qu’une trentaine de passagers, tous rassemblés à l’arrière de l’appareil sur quelques rangées de sièges. Rien que des hommes. Chacun avait un stylo et un calepin à la main ainsi qu’un magnétophone en bandoulière. Ils m’écoutaient.

- Je vais aller me renseigner et transmettre votre demande. Mais je ne vous promets rien, il est très occupé !

Je portais une sorte d’uniforme, pas vraiment militaire, un blazer bleu à boutons dorés avec un énorme écusson cousu sur la pochette, des gants blancs…

Je suis parti vers l’avant de l’appareil. L’agencement n’avait rien à voir avec celui des avions de ligne ordinaires : pas de rangées de sièges, ni d’allée centrale, mais une série de vastes cabines aménagées en bureau, puis une salle de réunion avec une table ovale entourée d’une vingtaine de fauteuils rivetés au sol,  et de nouveau une succession de portes étroites… Un moment, j’ai craint que ce rêve ne vire au cauchemar habituel où l’on ne parvient jamais à atteindre un but et où plus on avance, plus on s’en éloigne… Enfin, je pousse une porte à double battant, capitonnée, et me voici dans une sorte de salon très spacieux… Personne ! La porte du fond est ouverte, elle donne sur une chambre à coucher. Il y a un couple sur le lit. Elle, blonde oxygénée, nue, à quatre pattes, se fait prendre en levrette par un homme d’une quarantaine d’années. Il est nu lui aussi. À genoux derrière la femme, il lui tient fermement les hanches et la besogne mécaniquement. Il porte une sorte de corset qui lui étreint la taille et le bas du dos. Les gros seins de la femme ballottent sur les draps pendant qu’elle regarde le ciel bleu à travers le hublot.

- Monsieur le Président, les journalistes souhaiteraient vous rencontrer.

Kennedy ne semble pas m’avoir entendu. Il baise, encore et encore, puis il jouit en balançant tout son sperme entre les fesses ouvertes de Marilyn.

 

© Michel Koppera, mai 2009


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Jeudi 30 avril 2009 4 30 /04 /Avr /2009 19:30

Anne désirait que je la phtotographie vraiment nue, à visage découvert. Je lui ai proposé de choisir elle-même deux accessoires : elle opta pour son nounours d'enfant et un christ en croix récupéré dans la déchetterie d'un cimetière. Cela a donné ces deux clichés que je trouve encore magnifiques... C'est la magie de la photographie en noir et blanc qui met l'âme à nu... (  ce que la photo couleur ne peut en aucun cas atteindre, et encore moins la photo couleur numérique... )
 

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Mercredi 29 avril 2009 3 29 /04 /Avr /2009 16:48

Au début des années 1970, j'ai acheté successivement deux appareils photo reflex ( d'abord un Canon FTB, puis deux ans plus tard un Canon F1, pour les connaisseurs). À ces achats de base, j'ai ajouté des jeux d'objectifs, de filtres, et monté un labo photo dans chacun des appartements que j'ai occupés à l'époque. Pendant une vingtaine d'années, j'ai consacré beaucoup de temps à la photo et réalisé des milliers de prises de vues. Evidemment, parmi ces photos, nombre d'entre elles célébraient la beauté du corps de la femme ( et particulièrement de mes compagnes et amies). De ces nombreuses images, je n'en ai conservé aujourd'hui qu'une infime partie. Le reste a été offert, égaré ou parfois même détruit. Je vais vous présenter quelques réalisations que je trouve encore assez intéressantes.
Pour ce premier jour, voici deux photos réalisées sans doute en 1973. Il s'agit de deux clichés en noir en blanc, photos de Anne. C'était à mes tout débuts. La technique n'était pas encore vraiment au point, mais enfin... Il me semble me souvenir que sur le second cliché, Anne se branlait vraiment... ( photos que je dédie spécialement à Claire Des Sens, je pense que ça devrait lui plaire ! )

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 27 avril 2009 1 27 /04 /Avr /2009 16:02

Baiser dans une cabine d’essayage

 

C’était une belle journée de fin juin. Les terrasses des cafés de la Place de la République étaient prises d’assaut et j’attendais Virginie. Je l’ai vue arriver de loin, gracieuse comme toujours dans sa petite rouge coquelicot, avec ses seins pointus, ses hanches douces, ses jambes nues, ses trente-deux ans d’insouciance… Mais, en cet après-midi ensoleillé, elle avait le bras droit en écharpe.

- Qu’est-ce qui t’arrive ?

- M’en parle pas ! Une mauvaise chute de cheval… J’en ai pour deux semaines !

- Comment tu vas faire pour les soldes ?

- C’est pour ça que je t’ai demandé de venir : on va les faire ensemble, tu vas m’aider.

L’idée ne m’enchantait guère. D’une manière générale, je détestais les boutiques de mode, et plus encore au moment des soldes. Mais à Virginie, j’aurais été incapable de dire non.

C’est dans un magasin de chaussures, alors qu’à genoux devant elle je lui enfilais des bottines en nubuck violet, que j’entrevis pour la première fois sa petite culotte blanche sous sa robe coquelicot. Et qu’ainsi m’est venu le désir de baiser avec Virginie… Elle marchait devant, je portais les sacs. On a fait presque toutes les boutiques de la rue pietonne, en zigzag. Avec toujours la même quête : fringues 100% coton, taille 38-40, de couleurs vives. Passage en cabine d’essayage avec quatre ou cinq modèles. Je faisais office d’assistant préposé aux fermetures Eclair, boutonnières et boucles de ceinture. À peine le rideau tiré, je dégrafais sa robe coquelicot qui tombait en bouchon à ses pieds. Virginie se tenait là, tout près de moi, en soutien-gorge et slip assortis, un peu empruntée avec son bras en écharpe, mais c’est ce qui la rendait si désirable !

- Qu’est-ce que tu en penses ?

Je répondais que ça lui allait très bien, que c’était mignon. Evidemment, elle parlait de la longue jupe indienne plissée qu’elle venait de passer ; moi, je l’entretenais de ses seins et surtout de son beau cul moulé dans sa culotte blanche.

Les clientes qui nous voyaient entrer ou sortir ensemble des cabines d’essayage nous regardaient d’un drôle d’air, comme si elles ne prenaient pas au sérieux le bras en écharpe de Virginie. Les vendeuses n’osaient rien dire, mais n’en pensaient pas moins : du moment qu’on achetait…

Au bout de deux heures de shopping intense, je connaissais le corps de Virginie presque sur le bout des doigts : elle avait un grain de beauté sur la hanche droite ; sur l’épaule gauche, la cicatrice de ses vaccinations enfantines formait un minuscule cercle de peau plus claire et meurtrie ; un fin duvet sombre montant de sa raie culière courait le long de sa colonne vertébrale…

Tard dans l’après-midi, alors qu’elle allait essayer un adorable ensemble imprimé noir et blanc, j’ai posé la paume de la main sur ce fin duvet, comme pour en éprouver la chaleur veloutée. Virginie m’a laissé faire, sans autre réaction que son regard vert posé droit dans le mien.

- On va chez C*** ( Elle a donné le nom de la boutique  la plus chic du quartier)

- Dis donc, tu as les moyens ! Moi qui croyais que tu n’aimais pas ce genre de magasin !

- Peut-être, mais les cabines d’essayage sont assez spacieuses et en général, ils mettent de la musique sympa.

Effectivement, même si les employées avaient l’air plutôt pète-sec – du genre «on ne met pas la pagaille dans les portants » - on pouvait y écouter du bon reggae bien chaloupé, façon Warrior King. Il n’y avait pas foule. Virginie a tranquillement choisi trois robes, des petits trucs très légers et très chers même en solde. Il n’y avait pas que la musique qui était sympa, les cabines d’essayage n’étaient pas mal non plus, spacieuses comme l’avait dit Virginie, avec une banquette en velours et surtout une porte pleine qui fermait au verrou.

Ses trois robes, Virginie ne les a même pas essayées. Une fois la porte refermée, on s’est mis tous les deux à poil. Elle avait vraiment un beau cul et des seins certes un peu tombants mais attendrissants. En un rien de temps, j’étais déjà en elle, au plus profond. Les portemanteaux et la banquette permettaient de varier les positions. On s’est léchés, sucés, tétés, caressés partout. On baisait reggae, au rythme compulsif des basses. C’est venu trop vite et mon sperme a éclaboussé une des robes posées sur la banquette.

- C’est bien fait pour eux, a rigolé Virginie. Il ne sont pas obligés d’être si chers !

On n’a rien acheté et remis les trois robes en place, ravis de notre bon coup, essayant d’imaginer la tête déconfite de la cliente qui découvrirait les dégoulinures de mon foutre frais sur la jolie robe du 38, à 250 euros, justement celle qu’elle convoitait, la dernière en stock…  


© Michel Koppera, avril 2009

 
Le premier dessin est de Hans Bellmer ( vous l'auriez reconnu sans que je vous le dise) les deux suivants sont signés Zig Brenner 

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Samedi 25 avril 2009 6 25 /04 /Avr /2009 17:18

Ce dessin est un des premiers que j'aie réalisés. Il s'agit d'un dessin à l'encre de Chine, technique pointilliste en grand format ( 70X 50 cm ). Si je me souviens bien, ce qui m'intéressait à l'époque, c'était l'idée que la boule de pétanque était en quelque sorte le miroir des pensées de celui qui la regardait, comme le reflet de ses propres fantasmes...

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Vendredi 24 avril 2009 5 24 /04 /Avr /2009 07:57

Baiser chez ses parents à elle.

 

 Comme chaque fois qu’il vient de passer le week-end chez ses beaux-parents, Bernard arrive au bureau le lundi matin avec la mine réjouie, un rien agaçante, des hommes heureux.

- Patricia a des parents vraiment charmants ! À chaque visite, on est reçus comme des rois. Vous verriez la maison et le parc ! Et question bouffe, un trois étoiles ne ferait pas mieux !

On l’écoute poliment en dodelinant du chef. Pour évoquer leur nuit du samedi au dimanche, Bernard se contente d’un clin d’œil salace et d’un rictus riche en sous-entendus obscènes.

Cela me rappelle ma première visite chez les parents de Carole. Nous n’étions pas mariés, il n’en fut d’ailleurs jamais question. Ils n’habitaient pas une vaste demeure avec parc arboré comme les beaux-parents de Bernard, ni même un pavillon avec jardinet dans un lotissement, mais un appartement de quatre pièces, au troisième étage d’un immeuble pas encore vétuste, mais à l’architecture concentrationnaire.

- Pour cette nuit, vous prendrez la chambre de Carole !

C’était leur façon à eux de me donner le feu vert pour baiser leur fille, chez eux, en toute impunité. Car, malgré ses vingt-sept ans révolus, elle restait la « petite » Carole.

La chambre de Carole ! L’impression de pénétrer dans un sanctuaire, de jouer à l’archéologue ouvrant un tombeau antique. Punaisées aux murs, les figures des idoles païennes : posters de boys-bands et photos de stars hollywoodiennes ; sur le lit, un amoncellement de peluches et de mascottes un peu niaises ; rangés sur les étagères, des objets de culte : flacons vides de parfums bon marché, boîtes à bijoux de pacotille, quelques romans pour la jeunesse, une petite collection de statuettes de danseuses en tutu… Le papier peint était champêtre, les doubles rideaux un peu défraîchis.

Personne d’autre que Carole n’avait jamais dormi dans cette chambre de quatre mètres sur trois, ne s’était même allongé sur ce lit de 120, spacieux pour une personne seule mais bien étroit pour un couple.

Dans un tiroir de la commode, Carole avait retrouvé une nuisette rose bonbon, avec un gros nounours imprimé sur la poitrine. Ses beaux seins en poire soulevaient le coton qui lui arrivait maintenant tout juste sur les hanches et, lorsqu’elle levait les bras, laissait à découvert son postérieur et sa touffe sombre.

J’ai glissé la main entre ses fesses. Surprise, elle était déjà toute mouillée. Le rose aux joues, elle m’a empoigné et chuchoté à l’oreille :

- Pas de bruit ! Mes parents dorment à côté…

Les deux chambres étaient en effet contiguës, séparées par une mince cloison de briques et de plâtre. Alors, baiser chez les parents de Carole, c’était baiser sans en avoir l’air. Pas de la baise virtuelle, mais de la baise furtive. Sans un soupir, sans un craquement de bois de lit, sans le moindre grincement de sommier, sans odeur de foutre, sans tache ! De l’amour en cinéma muet.

Le monde du silence. Nous baisons en apnée. Pénétration lente, visqueuse. Moi, allongé sur le dos, aussi inerte qu’une momie ; elle, au-dessus, vaguement nécrophile, qui s’empale avec d’infinies précautions. Bouche contre bouche, bâillonnés comme des carpes. Son bassin entame un va-et-vient vertical d’une extrême langueur. Elle salive et mouille du con en harmonie. On est tous les deux à l’écoute de nos sexes : elle de son clitoris qu’elle presse contre mon pubis, de sa vulve explosée de désir, de son utérus devenu pour quelques instants le centre de l’univers ; moi, de mon gland tuméfié, de mes couilles comprimées, de ma bite malaxée… Je jouis le premier, en giclées filandreuses dans l’obscurité muette de son vagin. Elle ne tarde pas et son orgasme aphone me mord les lèvres jusqu’au sang.

On s’est endormis presque aussitôt après.

Vers deux heures du matin, nous avons été réveillés par de drôles de bruits.

- Tes parents ont la télé dans leur chambre ?

- Non, pourquoi ?

De l’autre côté de la cloison, ils s’en donnaient à cœur joie, à corps joie, à bite joie, à vulve joie. On a eu droit aux gémissements du matelas, aux soupirs, aux vibrations électriques du sex-toy, aux halètements, aux mots d’amour…

- Je suis désolée, a murmuré Carole, mais maman a toujours été comme ça.

Le lendemain matin, au petit déjeuner, j’ai regardé la mère de Carole, majestueuse dans sa robe de chambre violette. J’ai vu ses yeux noisette, ses lèvres épaisses, sa croupe arrondie et tellement maternelle…

 

© Michel Koppera, avril 2009

 

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Jeudi 23 avril 2009 4 23 /04 /Avr /2009 17:29

C'était il y a de nombreuses années. Immobilisé à la suite d'une intervention chirurgicale, je m'étais occupé en réalisant quelques dessins grand format, comme cette Sirène ( 70 X 50 cm ). J'ai utilisé la technique pointilliste à l'encre de Chine. Il est je crois utile de préciser qu'à l'époque, il m'arrivait de partager l'existence d'une jeune femme blonde, à la poitrine généreuse, et que je venais d'installer dans ma maison un aquarium tropical. Ce dessin est resté plus de vingt années dans son carton... Le voici pour la première fois exposé en quelque sorte, même si je n'aurai pas la prétention de le faire figurer dans le musée Koppera ( il faut savoir rester modeste !)

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Dimanche 19 avril 2009 7 19 /04 /Avr /2009 15:40

Baiser au grenier


      Nos maisons modernes n’ont plus de grenier. Sous prétexte d’isolation, on a pulvérisé sous les combles des mètres cubes de laine de roche et on ne peut plus y accéder que par une trappe carrée de cinquante centimètres de côté. Néanmoins, sur l’échelle des fantasmes, le grenier demeure aussi excitant que la cabane dans un arbre, la grotte de Calypso ou l’arrière-cuisine. C’est navrant ! La réputation érogène du grenier est surfaite. Si malgré tout, vous tenez vraiment à monter baiser au grenier, permettez-moi de vous donner quelques conseils.

Tout d’abord, assurez-vous, pour votre partenaire et vous-même, de votre absence d’allergie à la poussière, aux acariens, araignées et crottes de souris – qu’elles soient chauves ou non. N’hésitez pas à procéder aux examens nécessaires. Le temps que vous y êtes, faites aussi le test pour les pollens (au grenier, on trouve parfois de vieux bouquets de fleurs séchées), la cellulose (vieux journaux et livres), les poils en tous genres (peluches, fourrures, peaux de lapin…)

Autre précaution utile, demandez auparavant à votre partenaire si elle – ou il, on ne sait jamais – souffre de claustrophobie. En effet, la plupart des greniers sont si bas de plafond et si mal éclairés qu’une crise d’angoisse ruinerait tous vos projets.

Enfin, évitez les conditions extrêmes : les chaudes journées d’été où l’air devient suffocant et la froidure de l’hiver peu favorable au déshabillage sous les tuiles ou les ardoises.

Admettons donc que vous soyez vraiment motivé et ayez rempli toutes les conditions précédemment passées en revue. Vous voici donc par une douce après-midi de printemps, en week-end chez vos grands-parents et, usant de je ne sais quel grossier stratagème, vous invitez votre amie à vous accompagner sous les toits…

Erreur ! Les greniers familiaux sont à proscrire ! Vous risquez d’y découvrir malgré vous des secrets de famille : des photos ou lettres compromettantes (lettres d’amour ou de rupture, peu importe) ; un extrait de naissance vous révélant par exemple la véritable identité de votre père génétique ; le livret militaire de votre oncle adoré où il apparaît qu’il est passé en cour martiale pour conduite déshonorante face à l’ennemi ; ou encore un vieil article de journal consacré à l’inculpation de votre grand-père dans une sale petite affaire de mœurs… Bref, autant de coupe-faim qui auront tôt fait d’anéantir vos appétits libidineux.

Le second danger tout aussi redoutable dans les greniers familiaux, c’est la nostalgie. Que d’émotion lorsque votre amie dénichera du premier coup votre ours en peluche, vous savez celui à qui il manquait une oreille, au ventre galeux, et dont on vous avait dit que le chien l’avait déchiqueté et qu’on avait dû le jeter ! Et le voici de nouveau, entre vos mains et vous sentez votre érection fondre comme neige au soleil. En quelques instants, vous êtes redevenu petit garçon de quatre ans, au zizi rabougri et dérisoire. Et je pourrais aussi vous parler de votre premier tricycle ou d’un cahier du jour de CE2 qui vous feraient exactement le même effet ! 

Supposons que vous ayez enfin réuni toutes les conditions favorables. Par un doux samedi du mois de mai, vous êtes seuls chez des amis qui vous ont généreusement prêté leur maison de campagne pour le week-end. Votre nouvelle compagne, une grande et belle femme brune aux courbes prometteuses, semble dans de bonnes dispositions. Donc, vous visitez la vieille maison, logiquement, de la cave au grenier… Justement, il y a un escalier qui mène sous les combles. La clef est sur la porte. Tout se présente pour le mieux : le grenier est vaste, bien rangé, éclairé par de vastes lucarnes. Dans un coin, on a entreposé de vieux meubles dont un divan recouvert d’une housse… Vous bandez ferme ! Votre partenaire se laisse embrasser, caresser les fesses et peloter les seins… Mais lorsque vous voulez l’entraîner vers le divan, elle vous dit calmement :

- Je suis désolée, tu fais comme tu veux mais j’ai mes règles.

 

© Michel Koppera, avril 2009

Le dessin est d'Alex Varenne
Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 14 avril 2009 2 14 /04 /Avr /2009 11:37

Baiser en voiture

 

Jean-Pierre se gare dans la cour au volant de son Alfa Roméo toute neuve, un bolide à deux places à l’avant et trois demi-places pour culs-de-jatte à l’arrière. Il n’est pas peu fier de railler ma vieille Safrane.

- Pourquoi tu gardes ça ? Tu te rends compte, elle a plus de douze ans, pas loin de 250.000 kilomètres ! Qu’est-ce que tu attends pour en changer ?

- C’est sentimental, tu ne peux pas comprendre !

- Ce que je comprends, c’est qu’elle fait facilement ses dix litres au cent !

Comment lui expliquer ?

Revenons onze ans en arrière, une journée d’automne sur une aire d’autoroute entre Nantes et Narbonne. Soir de pluie comme tant d’autres. On venait de dîner au Bœuf Jardinier et ma passagère, une cousine prénommée Pauline que je devais déposer à Carcassonne au passage – elle allait y retrouver des amis, je crois – y avait un peu abusé du saint-émilion. Nous avions pris la route dans l’après-midi et, pendant les premières heures, Pauline ne s’était guère montrée loquace, presque uniquement préoccupée de tripoter les touches de l’autoradio à la recherche de chansons à son goût. À table, elle avait déjà été plus causante. De retour dans la voiture, elle est devenue bavarde.

- C’est très joli le tableau de bord éclairé en orange. J’aime bien aussi le petit voyant bleu des feux de route. Oh ! On peut même afficher les températures en Fahrenheit ! Combien il fait là ? Soixante-dix degrés ! Waouh, c’est dingue ! J’en ai chaud partout ! Elle est pas mal du tout, ta bagnole, plutôt classe. Et c’est grand, on peut prendre ses aises… Tu vas rouler toute la nuit ? T’as pas peur de t’endormir ?

Mais je m’aperçois que je n’ai pas présenté Pauline. Elle avait trente-cinq ans je crois, était divorcée avec deux enfants, deux garçons de quatorze et douze ans, restés à Nantes chez leurs grands-parents. Nous étions cousins par alliance. Pauline ne mesurait guère plus d’un mètre cinquante et, malgré ses talons hauts, évitait de marcher aux côtés de mon mètre quatre-vingt-douze. Heureusement, dans la voiture, la position assise et la possibilité de régler la hauteur des sièges atténuaient la différence. Elle avait le visage vif, les yeux clairs et de belles lèvres parfois boudeuses.

- T’as vraiment pas peur d’avoir un coup de pompe ? Je ne te propose pas de prendre le volant, ta voiture est trop grosse pour moi… Je me sens comme une gamine là-dedans ! S’il te plaît, tu pourras t’arrêter à la prochaine aire, j’ai envie de faire pipi… Je suis un peu chiante, pas vrai ?

Je n’oublierai jamais le nom de l’aire de repos : « Le chant du coucou ». Ça ne s’invente pas. On en a bien rigolé après.

Il continuait de pleuvoir, régulièrement, avec obstination. Elle a couru sous l’averse, de la voiture aux toilettes. Retour précipité.

- Là-bas, c’est glacial ! Le royaume des courants d’air. En plus, je suis trempée ! Si ça ne te dérange pas, je vais m’installer à l’arrière.

Pauline s’est souplement faufilée entre nos deux sièges et allongée  sur la banquette.

- C’est super ! Il y a même un plaid… Et toi, t’as pas envie ?

J’ai remis le moteur en marche, les essuie-glaces, allumé les phares. La voiture a longé tout doucement une rangée d’énormes camions immobiles et un peu inquiétants. J’allais m’engager sur la bretelle menant à l’autoroute lorsque je me suis ravisé pour garer la voiture au bout du parking, non loin d’une aire de pique-nique avec des tables en bois et une poubelle. J’ai arrêté les essuie-glaces, éteint les phares et coupé le moteur. Il ne restait plus que la lumière de l’autoradio et les musiques de la nuit.

Au début, tout est allé pour le mieux, enfin presque. Mon transfert vers la banquette arrière ne s’est pas révélé des plus simples : je ne croyais pas le plafond si bas ! Mon crâne a violemment heurté le plafonnier : j’en étais quitte pour une belle égratignure, le plafonnier a volé en éclats. Cependant, j’ai trouvé Pauline dans d’excellentes dispositions, les seins à l’air et en petite culotte blanche. À l’issue de contorsions sans doute comiques, je suis parvenu à ôter chaussures et pantalon, à me débarrasser de mon pull-over et de ma chemise. Dans mes bras, Pauline n’était pas plus encombrante qu’une poupée grandeur nature, souple et docile. Les pieds sur la plage arrière, les mains sur mes cuisses, la tête en bas, le cul en l’air, elle m’a sucé la bite pendant que j’avais les lèvres sur son sexe et le nez entre ses fesses ouvertes. Au moment fatal, elle a sorti une capote de son sac à main.

- On est juste cousins, pas mari et femme ! Alors, prudence ! a-t-elle chuchoté en m’habillant la queue.

Mon dieu, quelle partie de baise ! J’ai carrément perdu les pédales. Son petit corps faisait merveille, coulissant, virevoltant et pistonnant sur l’axe de ma bite verticale.

- J’en avais tellement envie que je me serais tapée le levier de vitesses ! a-t-elle déclaré alors que je m’enfonçais en elle.

Ensuite, je ne me souviens pas de grand-chose. Ça a duré, duré… Ce n’est qu’aux premiers frissons frileux qu’on a arrêté. Les vitres étaient toutes humides de buée froide. Mais quand j’ai voulu remettre le moteur en marche, rien à faire : batterie à plat ! Il ne nous restait plus qu’à attendre le lever du jour. Alors, on s’est rhabillés comme on a pu, on s’est pelotonnés sous le plaid et on a essayé de dormir.

Au petit matin, d’autres mauvaises surprises m’attendaient. Dans le rétroviseur, j’ai vu qu’une trace de sang séché courait de mon front jusqu’au menton ; un des préservatifs, jeté négligemment sur le siège passager s’y était vidé de son contenu et le sperme encore poisseux avait imbibé le tissu du siège ; et quand nous sommes sortis de la voiture pour nous dégourdir les jambes, Pauline a remarqué d’autres éclaboussures de sperme frais sur les portières arrière – je me suis alors rappelé avoir cru entendre des bruits de pas pendant qu’elle avait les pieds sur les appuie-tête et que je lui tétais les seins.

Comble de malchance, on était un dimanche ! Trouver un garage ouvert relevait du miracle. Il a fallu faire appel à une dépanneuse qui a emporté la voiture jusqu’à une station service de l’autoroute où, en plus de la batterie, on m’a assuré qu’il fallait aussi changer une pièce pas plus grosse qu’une boîte d’allumettes mais bourrée d’électronique. Ils en avaient en stock, ça tombait bien !

On n’a repris la route que vers midi. J’avais laissé plus de trois mille francs dans l’aventure.

À l’arrivée à Narbonne, il a fallu expliquer la méchante plaie sur le front, le plafonnier cassé et surtout la tache tenace sur le siège passager, mais c’est une autre histoire.

 

© Michel Koppera, avril 2009

 

Deux dessins en N&B de Guillaume Berteloot ( extraites de Ketchup Boy ), + 2 illutrations couleur trouvées sur le net

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Samedi 11 avril 2009 6 11 /04 /Avr /2009 08:42

Baiser au théâtre

 

J’ai un ami, professeur de lettres classiques dans un lycée de province qui, depuis plus de sept années, fréquentait assidûment le théâtre de sa ville. Tous les ans, il prenait un abonnement pour la saison, ne ratait aucun spectacle et, devenu membre actif de l’animation culturelle de la municipalité, s’était vu attribuer au plus haut balcon une loge personnelle.

Aussi, il y a quelque temps, alors qu’il était venu me rendre visite à Paris, je voulus lui faire la surprise d’une représentation d’une pièce de Beckett mise en scène par un créateur new wave qualifié de génial par la critique et qui avait soulevé la polémique au dernier festival off d’Avignon.

Hélas, dès les premières répliques, mon ami donna les signes du plus profond ennui et ne tarda pas à s’assoupir. Il ne reprit ses esprits qu’aux applaudissements du baisser de rideau.

Dans le taxi qui nous ramenait, je me hasardai à lui demander ce qu’il avait pensé de la pièce.

- Tu vas rire, me dit-il très calmement, mais je n’aime pas le théâtre. Je peux même t’avouer que j’ai toujours détesté ça.

Et il commença à me raconter dans les moindres détails une banale et sordide histoire d’adultère. La femme infidèle était l’épouse d’un de ses collègues professeur de physique-chimie, genre brut de décoffrage, dont les passe-temps favoris étaient la culture des cucurbitacées et le modélisme nautique. Il passait donc le plus clair de son temps libre soit dans son jardin, soit dans son atelier à peaufiner des maquettes de paquebots transatlantiques, jusque tard dans la nuit, au grand désespoir de sa femme qui se languissait seule en regardant les programmes d’Arte.

- Le plus comique dans l’histoire, c’est que c’est son mari lui-même qui est venu me demander si je voulais bien servir de chevalier servant à Béatrice – c’est comme ça qu’elle s’appelait. Elle aimait les musées, les films d’art et essai et bien sûr le théâtre. Alors, il avait pensé à moi.

Dans les premiers temps, ils étaient allés ensemble au vernissage d’artistes locaux, avaient vu quelques films japonais sous-titrés, jusqu’au soir où ils avaient assisté à une représentation de Caligula d’Albert Camus. Béatrice en avait été bouleversée, au point de se laisser prendre la main et caresser les cuisses au quatrième acte. Malheureusement, ils étaient assis au parterre et n’avaient pu pousser plus avant.

Aussi, dès le spectacle suivant, une pièce de Courteline dont il avait oublié le titre, mon ami avait loué une loge, celle-là même qui lui était désormais régulièrement attribuée.

- C’est un théâtre à l’italienne. J’ai choisi une loge de la galerie la plus haute, juste dans l’axe de la scène, bien à l’abri des regards. À chaque fois, je réserve les quatre places.

Béatrice avait quarante-quatre ans et occupait le poste de secrétaire de direction dans une collectivité locale. Il me la décrivit comme une femme sensuelle, sans fausse pudeur. Elle était selon ses dires plutôt jolie, brune aux yeux noisette, mais il ne put m’en apprendre davantage.

 Ils ne se rencontraient qu’au théâtre, c'est-à-dire une dizaine de fois par an. Pour la soirée, Béatrice portait toujours une jupe cloche, assez ample et donc facile à relever ; lui, venait en pantalon de tergal, sans ceinture, ni caleçon dessous, si bien qu’un simple zip de la fermeture Eclair suffisait pour lui mettre bite et couilles à l’air. Ils prenaient place dans les deux fauteuils du fond, les plus éloignés de la lumière. Au premier acte, ils se prenaient la main, puis Béatrice s’emparait de sa queue raide tandis qu’il lui caressait la chatte, car elle prenait soin de venir sans culotte. Au second acte, elle le suçait ; ensuite, au troisième, c’était lui qui s’agenouillait entre les cuisses ouvertes de Béatrice, glissait sa tête sous la jupe relevée et lui léchait la chatte, vulve et clitoris. À l’entracte, ils s’offraient un rafraîchissement au bar et discutaient de la pièce avec des connaissances.

- C’est difficile à croire, mais tout en me suçant, Béatrice arrive à suivre la pièce : elle est capable de commenter le jeu des acteurs, de raconter l’intrigue et même de se souvenir, mot pour mot, de certaines répliques.

À la reprise, ils baisaient pour de bon. Tournée vers la scène, elle s’asseyait sur lui. Elle prenait appui sur le dossier du fauteuil de devant et remuait doucement le cul. Ils n’avaient jamais baisé autrement. Il connaissait son arrière-train sur le bout des doigts, du satiné de son entrefesses jusqu’au velouté de sa chute de reins. Je n’osai lui demander si dans cette position favorable il l’avait enculée, mais je ne pense pas. Mon ami était trop conventionnel pour cela. Béatrice jouissait pendant les applaudissements et les rires. Elle avait le truc pour ça : elle impulsait à son vagin de puissantes contractions, aspirait la bite au plus profond, pressait les couilles de mon ami contre son clitoris, alors l’orgasme venait.

Il se retenait de décharger, de crainte de laisser des pièces à conviction sur le velours rouge des fauteuils. Mais il lui arrivait de se laisser aller pendant le salut final, juste avant le retour des lumières dans la salle.

- Tu te rends compte, ça va faire sept ans qu’on baise et on ne s’est jamais embrassés ! m’avoua-t-il avant de reprendre le train. Je connais le goût de sa chatte, pas celui de ses lèvres. Et je ne te parle pas de ses seins que je n’ai jamais vus !

- Est-ce que tu l’aimes au moins ?

- Pas plus que Titus n’aimait Bérénice.

Hier, j’ai entendu à la radio que le théâtre de cette ville avait été partiellement dévasté par un incendie, sans doute d’origine criminelle, et que les travaux de restauration devraient durer au moins deux ans.

 

© Michel Koppera, avril 2009


 
  Trois dessins sont de Varenne. Quant au quatrième ( la queue en main) j'ignore le nom de son auteur.

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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