inédits

Jeudi 9 avril 2009 4 09 /04 /Avr /2009 09:01

Baiser à l’hôtel

 

Comme tous les soirs, de retour du travail, j’ouvre notre boîte mail.

- Valérie, tu te souviens de Stéphane ? Il vient de s’installer à Barcelone, avec une certaine Carmela… Ils vont fêter ça, dans deux semaines… On est invités. Qu’est-ce que tu en dis ?

Valérie est déjà derrière moi, la main sur mon épaule, à relire le mail. Puis, elle file consulter son agenda, plus précisément le petit calendrier où, chaque mois, elle marque scrupuleusement d’une croix rouge les cinq jours de ses règles. Elle réfléchit.

- C’est possible… On dormira à l’hôtel ?

Ce n’est pas une question, mais un souhait. Elle sait qu’il y a près de neuf cents kilomètres de route. Certes, on pourrait faire ça d’une traite, avec juste quelques haltes sur des aires d’autoroute, mais…

C’est Valérie qui se charge de la réservation. Mieux vaut être prévoyant : ce sera un week-end de printemps propice aux visites familiales et transhumances balnéaires. Souvent, elle nous choisit un hôtel en bordure de rocade, au cœur d’une zone commerciale où les parkings sont vastes, le confort des chambres formaté et sans surprise ; parfois, elle opte pour un hôtel de centre ville, au mobilier plus rustique, mais aux chambres spacieuses avec de hauts plafonds et d’épais rideaux de velours cramoisi.

Le jour du départ, Valérie joint à son sac de voyage un vanity-case de couleur rouge, à serrure codée, qu’elle ne dépose pas dans le coffre mais à ses pieds, devant son siège.

Les kilomètres et les paysages défilent…

Au coucher du soleil, elle me guide dans un dédale de voies à sens unique, de ronds points entourés de forêts de panneaux indicateurs, puis elle aperçoit enfin l’enseigne lumineuse de l’hôtel d’un vert fluorescent et elle sourit.. Car l’hôtel ce n’est pas seulement une nuit de sommeil, c’est aussi un dîner en tête à tête, un petit déjeuner copieux, un lit qu’on laissera défait…

À peine dans la chambre, Valérie se précipite aux toilettes. Soulagée, elle inspecte les placards vides où pendouillent trois cintres, ouvre les tiroirs des chevets, allume toutes les lumières, met la télé en marche, se vautre sur le lit dont elle vérifie le moelleux et le silence en y dansant comme sur un trampoline… Par la fenêtre entrouverte, on entend le grondement sourd et continu de l’autoroute où passent des camions.

Puis, soudain, Valérie s’empare de son vanity-case à serrure codée et passe dans la salle de bains. Je somnole devant les infos régionales où il se passe des événements étranges dans des villes dont j’ignorais l’existence et où des gens parlent de choses graves avec un accent exotique. Je finis par m’assoupir et reprendre la route en rêve.

- On va manger ? Je suis prête !

Où avait-elle caché cette adorable petite robe noire que je ne lui ai jamais vue ? Et ces bas soyeux, ces jolies chaussures ? Elle est maquillée aussi, avec des lèvres appétissantes et des yeux de velours.

- T’as pas faim ? insiste-t-elle.

De quoi parle-t-elle ? De steak-frites ou de son cul ? Les deux mon capitaine ! La salle du restaurant est à moitié vide. Deux familles intimidées, quelques couples et des hommes seuls en costume cravate.

À table, Valérie commence par prendre un Martini, puis se gave à loisir de crudités au buffet des entrées. Elle enchaîne avec l’andouillette du chef et sa garniture de saison, boit deux verres de beaujolais, retourne au buffet pour les desserts et termine par un expresso et son petit chocolat noir. Des hommes en costume cravate n’arrêtent pas de lui reluquer les cuisses… Sur le parking, elle fume une dernière cigarette avant de regagner la chambre.

De son vanity-case rouge à serrure codée, Valérie extrait un tube de gel superlubrifiant, une boîte de capotes spécial exciting et un petit œuf vibrant à piles rose-bonbon. La voilà bientôt qui prend des poses lascives au bord du lit, en face du grand miroir mural placé là par bonheur. Son reflet ne lui ressemble pas. À l’hôtel, Valérie est une autre femme ; nous faisons des choses inconvenantes. On entend les ébats des autres couples dans les chambres contiguës, on guette malgré nous le grincement des sommiers malmenés, les halètements des femmes possédées, les rugissements des hommes en rut, le chant des robinets…. Valérie demande que je l’encule, elle y prend même du plaisir. À l’hôtel, elle a le trou du cul plus souple, plus détendu que d’ordinaire. On jouit comme ça plusieurs fois dans la nuit. Et, à chaque fois, on entend les voisins qui se reprennent aussi.

Le lendemain matin, au petit déjeuner, on observe du coin de l’œil les couples attablés et on tente de les reconnaître. Et si c’était cette grosse dame blonde dont les orgasmes à répétition faisaient trembler les rideaux ? Ou peut-être ce jeune couple là-bas, avec leurs deux enfants, aux gestes dociles ? On nous regarde aussi, à la dérobée.

Valérie a refermé son vanity-case rouge et verrouillé la serrure codée. Elle emporte en souvenir les mini savonnettes, un flacon de shampoing et une petite serviette éponge blanche empesée de foutre.

 

© Michel Koppera, avril 2009

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 6 avril 2009 1 06 /04 /Avr /2009 09:58

Je vous invite à suivre quasiment en direct, pendant plusieurs mois, l'écriture d'un livre que j'ai provisoirement  intitulé "Baiser". Il s'agit de constituer un recueil d'une cinquantaine de petits textes sur le thème de la baise en divers lieux, partout sauf dans la chambre à coucher habituelle. 
Voici le premier de ces textes qui a pour titre " Baiser dans la cusine". Je le dédie tout particulièrement à Marie-Souillon, créateur du blog " Tabliers, blouses et torchons de cuisine" dont je vous recommande la visite. ( voir mes liens )
Bien entendu, j'attends vos remarques, propositions et critiques sur ce projet. C'est parti !
( Les illustrations de ce texte sont d'abord deux tableaux de Fernando BOTERO. Le premier s'appelle " Table de cuisine" et date de 1970 ; le second, "La servante" est de 1974. Quant à la photo, je l'ai trouvée sur le net.) 

Baiser dans la cuisine

 

Baiser dans la cuisine ne se programme pas. Le désir monte brutalement, sans prévenir, comme le lait qui se met à bouillir et déborde de la casserole laissée sur le feu quelques instants sans surveillance.

J’ai un ami que le simple grésillement d’une noix de beurre fondant dans une poêle rendit lubrique ; quant à sa compagne, elle fut un jour saisie de fureur utérine à la vue d’un oignon piqué de clous de girofle.

Cette année, l’hiver fut particulièrement rigoureux, propice aux potées, blanquettes et autres tajines. Pas plus tard que samedi dernier, c’était journée pot-au-feu. Déjà, plonger les morceaux de plat de côtes, de jarret et de joue de bœuf dans la marmite se révéla bien excitant… Et puis, vint le moment du bouquet garni : la branche de thym, les feuilles de laurier, le persil – du géant d’Italie, surtout pas du frisé qui n’a aucun goût ! – et du cerfeuil. Je rassemble le tout en un petit fagot que j’entoure de ficelle :

- Chérie, tu peux m’aider, s’il te plaît, et mettre ton doigt sur le nœud ?

Elle pose son index sur la ficelle qu’elle bloque pendant que je consolide le nœud d’une double boucle. Nos peaux s’effleurent. Nous sommes face à face. Entre nous, montent les  odeurs mêlées du thym, du laurier, du persil et surtout du cerfeuil dont la ficelle vient de broyer une tige.

Ce qu’il y a d’intéressant avec le pot-au-feu, c’est qu’il n’a besoin que de peu de surveillance, juste d’être écumé de temps à autre, entre deux orgasmes. Ça mijote pendant deux à trois heures, à feu doux.

L’idée de baiser pendant la cuisson d’un steak ou d’un œuf au plat relève de l’utopie, à moins bien sûr d’être éjaculateur très précoce, syndrome plus répandu qu’on ne croit en ces temps de fast-food. Néanmoins, la cuisson al dente des spaghettis semble une durée raisonnable pour un simple coït culinaire.

Le pot-au-feu offre également l’avantage – pour peu qu’on ait oublié de mettre la hotte aspirante en marche – de diffuser dans la cuisine un nuage de vapeur odorante qui embrume les fenêtres et transforme opportunément la pièce close en sauna domestique qui invite à la nudité. Je goûte au condiment de ses lèvres, ses seins se font pomelos, sa chatte ramboutan. Elle ne garde que son tablier, je la baise le torchon sur l’épaule. Entre la table de cuisson et les éviers, le plan de travail n’a jamais si bien porté son nom. Sa hauteur semble avoir été calculée pour le confort des accouplements : nul besoin de fléchir les genoux, ni de se hisser sur la pointe des pieds. Elle s’installe, les cuisses ouvertes, le cul bien calé entre la cafetière électrique et une corbeille de pommes golden, un pied appuyé sur une chaise laquée de blanc, et nous nous chevillons l’un à l’autre. Le hublot rectangulaire du four fait office de miroir et nous renvoie l’image dédoublée de nos corps encastrés. Les odeurs, le chant de la marmite, la chaleur moite du bouillon excitent notre ardeur. Des gouttes de vapeur et de sueur mêlées perlent sur les aréoles de ses seins ; une rosée d’aromates s’accroche aux touffes de poils de ses aisselles et de sa chatte ; leur saveur est sans pareille.

Ondulant vigoureusement du bassin, mon épouse lâche un petit jet de vapeur qui m’avertit de l’imminence de son orgasme et donc de l’urgence absolue de lui éjaculer au plus profond du vagin.

- Attention, ça va déborder ! dit-elle quelques instants plus tard en refermant ses cuisses.

Ce n’est pas de mon sperme qu’elle parle, mais de l’écume jaune qui soulève le couvercle de la marmite et menace de se répandre sur la table de cuisson en vitrocéramique, récemment achetée à crédit et déjà maculée de traces douteuses.

L’arrivée trop matinale de nos invités – ma sœur accompagnée de son énième grand amour – nous priva d’une seconde étreinte. Ce ne fut qu’au moment de servir le pot-au-feu que je réalisai à quel point la puissance érogène du bouquet garni était redoutable : nous avions complètement oublié de saler l’eau de cuisson.  

© Michel Koppera, avril 2009


  

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 2 mars 2009 1 02 /03 /Mars /2009 14:33


MOI
. Ton évocation de mon séjour à l’hôpital m’a laissé perplexe. Tu parles de mon accident comme d’un événement qui te serait totalement étranger. Aurais-tu oublié comment je suis tombé de cette échelle ?

Lorsqu’on m’a enlevé mon plâtre à la cheville et que j’ai pu de nouveau marcher, j’ai fait mes premiers pas hors de ma chambre. J’ai suivi les couloirs, j’ai pris les ascenseurs… Je n’allais pas au hasard, je suivais une sorte de piste invisible, entraîné par un courant diffus que suivaient d’autres hommes : les uns en blouse blanche, le stéthoscope au cou ; d’autres en pyjama, estropiés, encombrés de pansements comme moi. Je me retrouvai le dernier dans la file des hommes qui patientaient devant une lourde porte à hublot. Nous faisions la queue pour te satisfaire. Je ne te voyais pas, mais j’avais reconnu tes gémissements et parfois tes cris. Enfin, ce fut mon tour. Cela se passait dans une des salles du bloc opératoire, au deuxième sous-sol. Tu étais couchée sur le dos, nue, étendue sur une sorte de table de massage qui te relevait légèrement le buste. Un parapluie de lumière blanche inondait ta peau pâle. Tes cuisses s’ouvraient à la bonne hauteur pour te faire enfiler sans effort. Ton corps était maculé de foutre. L’air était saturé d’odeurs de sperme, de sueur et d’antiseptique. En me voyant, tu as eu un tout petit sourire triste, pareil à une grimace. Tu ne t’attendais pas à moi…

Comme tu avais le vagin plein de foutre, quand je t’ai pénétrée, ça a débordé… Même chose pour ton cul. Ça faisait floc, floc, à chaque coup de piston… J’ai giclé et j’ai compris, à ce moment précis, que tu ne m’aimais pas, que te ne m’aimerais jamais et que je ne te reverrais plus. 
  
  

                 

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Jeudi 26 février 2009 4 26 /02 /Fév /2009 17:13

MOI. Non, je croirais plutôt qu’un homme est passé, qu’il a délicatement décollé la mèche de l’écran, en prenant soin de ne perdre aucun poil. Après, il l’a reniflée et l’a rangée dans son portefeuille, juste à côté d’un trèfle à quatre feuilles desséché et d’une image de Saint Christophe. Ça lui fera un bon gri-gri pour éloigner l’ennui et sa peur de vieillir.

Sais-tu que quelques semaines après notre projection privée, j’ai acheté une vidéo porno qui s’appelait Jumping Jackie ? Deux heures de confessions érotiques en couleurs et soupirs. Du pur bonheur. Alors, j’ai pensé que nous aurions pu en tourner une version française, quelque chose qui aurait eu pour titre Insatiable Corie ou Corie de A à Z, enfin surtout Corie à la lettre X. J’imaginais une vingtaine de séquences, l’abécédaire de Corie : aguicher, baiser, caresser, déshabiller, enculer, foutre, goder, haleter, initier, jouir, lécher, masturber, niquer, orgasmer, peloter, queuter, ruisseler, sucer, trousser, uriner, ventouser, zober… Dommage qu’il manque des lettres !

 

ELLE. Après ton accident, tu es resté cloué sur un lit avec les deux bras et une cheville dans le plâtre. Ça a duré un mois entier. À l’hôpital, c’était moi, en tenue blanche d’infirmière, qui venais te faire ta toilette matinale. C’était arrivé très loin de chez toi et ta femme m’avait fait comprendre au téléphone qu’elle n’avait pas le temps de s’occuper de toi : elle aimait trop sa liberté. Les médicaments et la chaleur excessive te maintenaient dans un demi-sommeil comateux… Ou peut-être faisais-tu semblant de ne pas me reconnaître. Souvent, je profitais de la situation pour te branler et te sucer la bite. Tu ne disais rien.

Et puis, un jour où tu avais le regard presque lucide, je t’ai fait une petite injection dans la verge. Tu as dû sentir une vague de chaleur t’inonder le membre, les couilles et tout le reste. J’ai déboutonné ma blouse sous laquelle j’étais nue, intégralement. Je t’ai montré mes seins, mon ventre, ma touffe fendue de désir. Voilà ta bite qui prend des dimensions jusque-là ignorées. Tu te retrouves avec une érection phénoménale, bandé comme un ressort de jouet tendu à tout rompre. J’ai grimpé sur le lit, je me suis ouverte au-dessus de toi, un genou de part et d’autre de ton corps immobile, et je me suis seringué ta bite directement dans le cul. D’où tu étais, tu pouvais tout voir, surtout ma vulve béante, huileuse. Je suis sûre que tu mourais d’envie d’y glisser les doigts, mais tu étais prisonnier de ta gangue de plâtre. Un vrai supplice de Tantale. Tout ce que tu pouvais faire, c’était te cambrer pour me la mettre au plus profond.

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 17 février 2009 2 17 /02 /Fév /2009 16:05

MOI. Malgré l’hiver, tu avais tenu à nous montrer la maison de ton enfance, une ferme où habitait encore ta mère, veuve depuis très longtemps. C’était un jour de givre et de vent qui nous picorait les joues. Les arbres de la cour étaient entièrement nus, la terre durcie par le gel. Julia et ton mari étaient restés dans la maison. On n’en parlait pas, mais on savait qu’ils allaient baiser dans une des chambres à l’étage, sur un des grands lits froids.

Les bêtes étaient à l’étable : des vaches aux croupes haut perchées, quelques moutons habillés pour l’hiver et puis, tout au fond, dans une stalle à l’écart, un petit âne gris, solitaire et docile. À ton approche, il se mit spontanément à bander, comme s’il t’avait reconnue. Alors, sans aucune hésitation, tu te glissas sous lui et, couchée sur la paille, tu le branlas vigoureusement des deux mains. Lorsque son membre ténébreux commença à suinter de désir, tu relevas ta robe. Malgré le froid, tu étais nue là-dessous : ta fourrure te tenait chaud. La bite de l’âne rentra tout entière, sans problème. Les fesses sur une botte de paille, le ventre en l’air, tu le pompais avec ardeur. Quand il jouit, il se mit à braire, mais pas fort, tout doucement, comme s’il chantait. Les giclées de son sperme dans ton vagin te secouèrent violemment, pareilles à des décharges électriques. Tu avais les yeux révulsés, je te crus évanouie. J’avais peur pour toi.

Maintenant, le foutre épais de l’âne débordait de ta vulve et tombait goutte à goutte sur la paille. Souriante, tu t’en barbouillais le ventre et les seins.

Après, tu m’as sucé. Je me souviens avoir pensé que tu devais me trouver minuscule, et pour tout dire un peu ridicule… Il faut dire que de ta main libre, tu continuais de caresser la bite de l’âne qui pendait sous son ventre, presque jusqu’à terre.

 

ELLE. Rassure-toi, je ne t’ai jamais trouvé ridicule ; déroutant parfois, mais jamais ridicule. Je pense au jour où nous nous sommes rencontrés dans un sex-shop de la rue Saint-Denis. Je cherchais un double gode vibrant avec éjaculateur de foutre artificiel. Je voulais faire une surprise à Jean. Tu as prétendu te trouver là par le plus grand des hasards, mais je te soupçonne de m’avoir suivie depuis ma descente du train. Tu en étais bien capable. Comme tu avais l’après-midi devant toi, tu m’as proposé qu’on prenne une cabine vidéo pour une heure. Là-dedans, c’était tout petit et sombre, avec un petit canapé double juste devant l’écran. Ça sentait le sperme frais. À peine la porte refermée, je me suis sentie mouiller. Pendant que tu tripotais les boutons de la télécommande pour nous chercher le film le plus obscène, j’ai commencé à me branler. Tu as fini par nous trouver un film brésilien, avec un transsexuel, le genre de créature avec des seins siliconés, un membre en béton et un rectum aussi souple qu’un vagin en bonne et due forme. Mis en scène en compagnie d’un couple hétéro standard, ça donnait libre cours à de multiples combinaisons à trois. Les acteurs étaient beaux, les figures plaisantes. Alors, on s’est mutuellement branlés, puis on a baisé sur le petit canapé en skaï.

En partant, on a laissé, collée dans un coin de l’écran, une petite mèche de ma touffe enduite de ton foutre encore chaud. Il y en a qui gravent leurs noms dans l’écorce des arbres, d’autres qui les écrivent sur les murs des portes cochères… Les plus célèbres laissent l’empreinte de leurs mains dans le ciment frais. Nous, on colle des poils de cul enduits de sperme sur des écrans de télévision, c’est moins banal. Crois-tu que depuis ce jour-là quelqu’un a fait le ménage ?

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 11 février 2009 3 11 /02 /Fév /2009 08:37

MOI. Cette histoire de manuscrit oublié me rappelle un de nos après-midi ensoleillés au bord d’un torrent de montagne. Nous avions pique-niqué tous les quatre sur l’herbe et sans doute abusé du vin de Savoie. Julia et Jean avaient néanmoins entrepris une randonnée digestive vers les sommets. Nous avions sagement opté pour une sieste.

Tu t’es endormie aussitôt, allongée sur le ventre, les fesses à l’air, les cuisses écartées, bien cambrée, le cul tendu vers le ciel sans nuages. J’ai caressé les poils magnifiques qui poussent entre tes fesses. Je t’ai léchée aussi, noyant ta vallée intime de salive épaisse. Et, tout en enfonçant mes doigts dans tes deux trous bienveillants, je pensais au titre du roman de Balzac, Le Lys dans la Vallée.

 

ELLE. En voiture. On file sur l’autoroute qui déroule son large ruban noir à travers le pays. On voyage, tous les deux, comme un vieux couple aguerri aux tête-à-tête. Tu conduis. Il fait chaud, très chaud. Notre voiture n’est pas climatisée, alors on roule toutes vitres baissées. J’ai soulevé ma jupe pour me ventiler la touffe. Il y a des routiers qui klaxonnent quand on les dépasse. Ça te fait tellement bander que tu dois t’arrêter à la prochaine aire de repos. Tu finis par nous trouver une place entre les remorques de deux énormes camions qui nous font aussi de l’ombre… Tu me branles des deux mains. Je te suce. Par les vitres ouvertes, on entend le grondement incessant du fleuve de voitures qui filent vers le Sud. Ça sent le gasoil à plein nez. Je suis si excitée que, pour me finir, je baise avec le levier de vitesses.

Quand on repart, le levier est comme beurré de foutre. Tu remets le moteur, tu veux passer la première et puis tu cales…


Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Samedi 7 février 2009 6 07 /02 /Fév /2009 15:05

MOI. Il faisait déjà nuit noire lorsque tu es revenue du travail. Après cette froide journée d’hiver, j’étais allé prendre un bain en attendant ton retour. J’étais mollement avachi dans mon sarcophage d’émail, vaguement somnolent, lorsque tu es entrée sans ménagement dans le hammam brumeux de la salle de bains. En quelques contorsions, te voilà toute nue, habillée de vapeur.

- La nuit va être glaciale ! as-tu annoncé d’un ton péremptoire. D’ailleurs, il a commencé à geler.

Tu as filé à la douche. Derrière la vitre granitée de la cabine, je distingue la masse trouble de ton corps nu, tes bras levés vers la pluie chaude, la blancheur laiteuse de tes fesses… Tu fredonnes une chanson d’amour de Julio Iglesias, car tu es une sentimentale.

Enfin, te voilà qui ressors de la cabine. Toute mouillée, ta longue touffe, collée, dégoulinante, pendouille entre tes cuisses comme le pelage d’une chienne qui sort de l’eau. J’en bande instantanément. Tu viens t’asseoir face à moi, au bord de la baignoire. Mon pied droit remonte ta jambe, puis ta cuisse et, doucement, se glisse dans ta vulve savonneuse. Tu t’ouvres à l’extrême. Mon pied s’enfonce en toi profondément, jusqu’à te caresser le col de l’utérus avec les orteils. Tu jouis comme ça, les pieds dans l’eau chaude, les fesses sur l’émail.

Plus tard, je te fourre mon gros orteil dans le trou du cul pendant que tu te shampouines la touffe. C’est à mon tour de jouir. J’éjacule dans la mousse. Mes giclées de sperme font comme un petit remous à la surface de l’eau, rien de plus.

 

ELLE. Quelle mouche t’a donc piqué de nous quitter ainsi, de façon si impromptue ? En pleine partie, si l’on peut dire. Certes tu avais des obligations citadines, mais cela ne pouvait-il pas attendre un peu ? En partant, tu avais abandonné le manuscrit d’une nouvelle : une cinquantaine de pages dactylographiées que je t’envoie par courrier. Je dois t’avouer que je n’ai pu résister à la tentation : je les ai lues. En avais-je le droit ? J’ai considéré que cet oubli était peut-être un présent.

Dès les premières lignes, je t’ai retrouvé. C’était comme si tu étais de nouveau là, tout près de moi, à me chuchoter des indécences à l’oreille, à m’enlacer de tes guillemets, à me titiller de tes virgules, à me caresser lentement de tes points de suspension.

L’histoire m’importait peu : seuls comptaient les mots, leur musique si douce à mon corps. Je m’étais enfermée à l’étage, dans une des chambres d’amis, tu sais celle au papier peint à fleurs et au vieux lit bateau. Tu y as même couché quelques nuits, au temps où nous ne nous étions pas encore apprivoisés. Le couvre-lit et le creux de l’oreiller avaient gardé un peu de ton odeur, légère et fragile comme une empreinte de pied d’enfant.

La chambre n’avait pas été chauffée de l’hiver : le carrelage était froid, l’air un peu humide. Mi-assise, mi-couchée, la nuque appuyée contre la tête de lit en chêne, le manuscrit posé sur les cuisses, je te lisais à voix basse.

Malgré le froid et la solitude, j’avais le ventre en sueur. Alors, pour tourner les feuilles récalcitrantes, je mouillais mon index avec la salive de ma vulve marécageuse. J’en avais tellement envie que j’ai joui dix pages avant la fin de l’histoire.

M’en voudras-tu beaucoup si quelques coins de feuilles ont gardé la trace de mon désir ?


Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 2 février 2009 1 02 /02 /Fév /2009 18:23

MOI. Nuit de tempête sur l’Atlantique. Le vent gémit dans les volets et sur le toit. Tu es venue avec Jean passer quelques jours chez nous. Il n’est pas loin de deux heures du matin lorsque je me réveille aux aguets. Dans mon sommeil, j’ai cru entendre un bruit insolite, comme un cri dans le fracas du vent. Julia dort à mes côtés… Je me lève… Pieds nus, je descends au rez-de-chaussée. La maison est plongée dans les ténèbres. En tombant, des arbres ont provoqué une coupure d’électricité. Et pourtant, tout au bout du couloir carrelé, il y a une lumière indécise qui suinte de la porte entrebâillée de la cuisine. Je devine la lueur vacillante d’une bougie. J’ouvre la porte en grand. Tu es là, assise sur une chaise, la chemise de nuit retroussée jusque sous les seins. Tu es en train de te branler avec une aubergine luisante d’huile. Tu me regardes et tu me souris.
 Tes lèvres bougent ; tu dois sans doute me dire quelque chose mais, avec le hurlement du vent, je n’entends rien. Et puis soudain l’orgasme te saisit. En jouissant, tu fais autant de bruit que la tempête qui fait rage dehors. C’était donc ça qui m’avait réveillé : tu n’en étais pas à ton premier coup !

Quand c’est fini, tu me fais signe d’approcher. Tu souffles la bougie et tu me prends dans ta main huileuse. 

 

ELLE. Portes-tu encore le pantalon bleu nuit que nous avions choisi ensemble ? Tu sais, celui avec une braguette à boutons cuivrés. De la cabine d’essayage, tu m’avais appelée à l’aide : les boutonnières étaient si serrées que tu n’arrivais plus à te déshabiller. Et me voilà, à genoux, en train de me bagarrer avec ta braguette rebelle. Souviens-toi, nous étions en plein dans les soldes d’hiver : il y avait foule. Noyé de musique, le magasin bruissait de mille voix. À force de patientes manipulations, je t’ai enfin libéré. Mon Dieu !
Tu bandais dans ton boxer soudain trop étroit. Ton ventre était devant mon visage… Je t’ai sorti, je t’ai pris les couilles à pleine paume, je t’ai décalotté entièrement le gland. Que ta bite était belle ainsi dans la pénombre rougeâtre du rideau tiré sur notre intimité ! Je t’ai gobé. Ma bouche t’a aspiré, mes lèvres t’ont bagué le gland, ma langue en gouttière t’a guidé vers le fond de ma gorge… Tu pouvais soupirer et geindre à ta guise : le brouhaha de la fièvre acheteuse était le meilleur garant de notre impunité. Tu m’as tout lâché au plus profond de la gorge, au plus près de la luette. De plaisir, j’en ai mouillé le fond de ma culotte.

J’étais en train de me lécher le bord des lèvres quand j’ai vu une petite main écarter le rideau pour laisser passer une tête blondinette de gamin. Il a écarquillé les yeux, je lui ai souri.

- Maman ! Le monsieur, il a pas de pantalon ! Qu’est-ce qu’elle fait la dame ?

- Elle aide le monsieur, mon chéri… Mais il ne faut pas regarder comme ça dans les cabines, ce n’est pas bien ! Allez, donne-moi la main, on s’en va.


Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Samedi 31 janvier 2009 6 31 /01 /Jan /2009 11:59

Correspondance

Préambule : il y a quelques années, lorsque j’ai entrepris l’écriture de mon roman : « La Seconde Vie de Maximilien Bémol », j’ai recueilli des témoignages de femmes à forte pilosité qui m’ont raconté, par lettres, leur sexualité. Avec l’une d’entre elles, une femme d’une cinquantaine d’années originaire du Languedoc-Roussillon, notre échange de lettres se prolongea bien au-delà de ma recherche documentaire et devint, au fil des mois, une correspondance d’une grande obscénité où nous échangions confidences et fantasmes. Cette correspondante très particulière servit de modèle au personnage de la Maréchale dans le roman. Ces lettres constituèrent en 2003 la matière première à une nouvelle pornographique que j’ai intitulée tout simplement « correspondance ». Dans ce texte inédit, j’ai donné le nom de Corinne à ma compagne épistolaire… Voici donc « correspondance », nouvelle inédite et particulièrement graveleuse, qui fait partie du second tome (à paraître) de mes nouvelles érotiques.

 

MOI. Je me souviens que c’était en septembre, à l’occasion du mariage tardif d’une amie commune. L’assemblée était nombreuse. En fin de banquet, ça chantait, ça buvait, ça riait… J’ai profité de la bruyante confusion d’une chanson à boire pour me glisser  sous la table afin de voir sous les jupes des femmes. Déception ! Rien que des jambes croisées ou des cuisses serrées, des collants rébarbatifs et hostiles, des pantalons cadenassés. La table est en fer à cheval. À quatre pattes, j’avance entre deux rangées de genoux revêches. Et puis, brusquement, là-bas, tout au bout de la dernière allée, j’aperçois enfin une paire de jambes écartées. La femme porte une robe courte, retroussée à mi-cuisses, des bas sombres qui laissent voir plus haut un peu de chair nue. Elle n’a pas de culotte et sa chatte poilue m’attire comme un aimant. De loin, sa vulve aux lèvres humides et luisantes me sourit aimablement. Au fur et à mesure que je m’approche, la femme ouvre les cuisses et laisse doucement ses fesses glisser jusqu’au bord de la chaise. L’odeur fauve du désir flotte sous la nappe. Mon visage plonge littéralement au cœur du buisson de poils noirs. À grandes lapées, je lui lèche la fente. Elle lâche la sauce. C’est chaud et visqueux.

Plus tard dans la nuit, je t’ai invitée à danser. Tu m’as dit que tu te prénommais Corinne, mais que je pouvais t’appeler Corie.

 

ELLE. Je n’oublierai jamais cette première nuit de la Saint Sylvestre que nous avons passée ensemble. Tu étais venu seul, ta femme était en voyage, très loin. Tu as fait la connaissance de Jean, mon mari ; dès les premiers mots j’ai senti que vous seriez compères… Après minuit, vous avez écarté les assiettes et les verres, puis vous m’avez allongée nue, couchée sur le dos, cuisses écartées au milieu des restes de victuailles.
Vous avez continué à manger, mon mari près de mon visage, toi à l’autre bout de la table entre mes pieds. Mon mari m’a enduit les seins avec la crème au beurre du Paris-Brest et il a commencé à me malaxer la poitrine pour me faire durcir les tétons. Pendant ce temps, tu m’agaçais la chatte avec un gros boudin blanc que tu frottais tout le long de ma fente… Quand j’ai été bien huilée, tu me l’as enfoncé dans le vagin. J’avais l’impression d’être baisée par un géant en saindoux. J’ai joui une première fois. Debout, les cuisses appuyées sur le bord de la table, Jean a posé sa bite à la chantilly sur mes lèvres. Je l’ai embouché, sucé, tété jusqu’à ce qu’il éjacule en grognant. J’avais son scrotum sous les yeux et, plus haut, ses hanches que je tenais fermement à deux mains. Toi, tu avais dégainé le boudin blanc et, maintenant, je le sentais qui fourrageait plus bas, dans le buisson entre mes fesses, à la recherche du trou de mon cul. Je me suis ouverte davantage pour t’aider. C’est rentré tout seul, en douceur, comme un étron inversé. C’était divin.


Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 14 novembre 2008 5 14 /11 /Nov /2008 09:20

 La forme poétique du blason fut inventée par Clément Marot au 16ème siècle, bientôt suivie de son opposé, le contre-blason. Il s’agissait avant tout de célébrer la beauté de la femme dans la fleur de l’âge ou, dans le contre-blason, de mettre l’accent sur la laideur de ses appas perdus avec la vieillesse. Voici donc ma petite contribution personnelle, et bien modeste…

 

Sonnet : Blason « Le con fleuri »

 

Amie, quand reverrai-je, hélas            

De ton con l’épaisse pelisse,

Les abords de ta vulve grasse

Sous la pâleur du clitoris,

 

Les poils de ta chatte angora,

Ta fente, velue à l’extrême,

Dont ma lèvre savourera

Le parfum que le désir sème ?

 

Je caresserai des deux mains

La pointe dure de tes seins,

Ta touffe noire d’anthracite.

 

Et ton cul poilu qui m’excite,

Grand ouvert à tous mes desseins,

Me livrera sa fleur presbyte.

 
Pour illustrer ce blason, il fallait un maître, ce sera évidemment Hugdebert

 

Sonnet : Contre-blason « Le con fané »

 

Me sera-t-il un jour permis,

Toute virilité perdue,

De contempler au bord d’un lit

Votre corps, nu, sans retenue ?

 

Vous aurez la touffe chenue,

Le ventre de désir meurtri,

La vulve trop large et lippue

Et le trou du cul flétri.

 

Je pétrirai vos seins pendants

Jadis si fermes et bandants.

Et sur votre con poivre et sel,

 

Je poserai mes doigts crochus,

Fouillant dans le bosquet fourchu

Où suinte encor un peu de fiel.


Pour l'illsutration de ce contre-blason, j'ai déniché sur internet cette oeuvre de Cindy Sherman... Accrochez-vous !
Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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