inédits

Lundi 18 mai 2009 1 18 /05 /Mai /2009 05:23

Photo à contrejour, spontanée, à l'improviste.  Par chance, j'avais l'appareil à portée de main. Juste le temps d'appuyer sur le déclencheur, sans prendre le temps de faire des mises au point, sans le temps de réfléchir. Cela ne dure qu'un instant. Nous sommes dans l'éphémère.
Cela donne cette jeune femme au chat, photo que j'ai prise il y a très longtemps. C'est tout simplement beau.

Par michel koppera - Publié dans : inédits
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Samedi 16 mai 2009 6 16 /05 /Mai /2009 09:22

Préambule. À la différence des textes précédents, l'écriture de cet épisode de la saga des "Baiser" fut pour moi source de souffrance. Alors que d'ordinaire, il me faut un ou deux jours au maximum pour achever mon texte, cette fois cela m'a pris 5 jours. Au début, l'écriture ne me posa pas de problème particulier, c'est arrivé à la moitié que j'ai commencé à ressentir une sorte de gêne, de malaise qui n'a fait que s'aggraver. Cependant, je sentais qu'il fallait que j'aille jusqu'au bout. C'est en écrivant la dernière phrase que j'ai enfin compris d'où venait ma souffrance. Il fallait que les choses soient dites afin que vous compreniez mieux ce que ce chapitre a de particulier. Je ne sais si vous ressentirez aussi cette souffrance...

Baiser dans un camping-car

 

Comme le disent les journalistes qui n’ont pas peur du ridicule, c’est le retour de la belle saison. Et, avec les beaux jours, les camping-cars sont de sortie sur les routes, comme les abeilles et les fourmis dans les jardins. Si vous regardez bien, vous constaterez que très souvent le conducteur est un sexagénaire bedonnant, cheveux gris et moustache à l’avenant, et que sa passagère a tout l’air de sa compagne légitime, ce qu’elle est effectivement. Car les adeptes du voyage en camping-car sont essentiellement des retraités. Je me suis souvent demandé pourquoi. Nos sociologues nous expliquent doctement que les seniors ont un pouvoir d’achat supérieur à la moyenne des Français, parce que leur résidence principale est payée et équipée, qu’ils n’ont plus d’enfants à charge. Comme en plus, ils disposent d’un temps libre quasiment illimité, le camping-car leur offrirait l’opportunité de voyager sans contrainte… J’ai des doutes.

Je croirais plutôt que les retraités achètent des camping-cars pour baiser, tout simplement.
 

Imaginez notre couple qui reste tranquillement à la maison. Après un interminable hiver de solitude, qu’advient-il aux premiers beaux jours ? Chaque week-end prolongé – ou pire encore, pour toutes les vacances scolaires - ils doivent accueillir leurs petits-enfants venus respirer l’air pur de la campagne chez Papy et Mamy, pendant que les parents vont s’éclater aux Baléares ou à Marrakech. Le coup est connu et les gosses insupportables ! La résidence secondaire au bord de la mer ou le chalet à la montagne ne mettent pas à l’abri de ces séjours intempestifs, bien au contraire. Pas plus que le mobil home. Si vous réfléchissez bien, le camping-car, c’est l’idéal : un jour ici, l’autre là ; trop exigu pour y vivre à l’aise à plus de deux personnes. Et, une fois sur les routes, comme Papy et Mamy n’ont pas de portable, ou feignent de ne pas savoir s’en servir, plus moyen de les retrouver pour leur refiler la garde de gamins bouffeurs de pizzas.

Il faut les comprendre. Pour baiser, les retraités ont besoin de temps. Plus question de tirer un coup à la sauvette, entre deux portes, entre la poire et le fromage.

La veille du départ, Papy a fait le plein de gasoil, d’eau douce et de Viagra. Mamy a puisé dans son stock de confit de canard en conserve, de confitures maison et ressorti quelques frivolités en dentelle du dernier tiroir de sa commode. Sur la route, les camping caristes sont comme les motards et les chauffeurs routiers, ils échangent entre eux des appels de phares et des signes kabbalistiques incompréhensibles pour le commun des automobilistes. Ils roulent tout le jour. Mamy nourrit régulièrement l’autoradio de cassettes de Michel Sardou, Papy suit sur Europe 1 le résultat des courses à Vincennes. Ils font halte pour quelques heures devant le viaduc de Millau ou au pied du Mont Saint Michel, le temps de faire des photos et de déjeuner en tête à tête tout en regardant les infos sur la mini télé du living à peine plus spacieux qu’une cage d’ascenseur. Ils échangent quelques considérations sur la météo, la beauté des paysages et la saveur des tomates. Ils ne parlent ni du passé, ni du futur. Ils vivent tout entiers dans le présent. Jusqu’au soir, ils sont irréprochables, scrupuleusement respectueux du code de la route et des convenances.

À la tombée de la nuit, les camping-cars se rassemblent dans des espèces de caravansérails sur bitume où ils se blottissent les uns contre les autres comme des bêtes de somme frileuses. Les vieux ont la réputation de se coucher de bonne heure : c’est juste, mais se coucher ne veut pas dire dormir. En effet, une fois les stores vénitiens baissés, les rideaux tirés, dans le chaleureux cocon de leur camping-car, les retraités s’adonnent sans retenue au plaisir. Elle ouvre le petit coffre où elle a rangé tous ses sex-toys commandés sur internet. Car, s’ils rechignent à utiliser leur portable, ils n’hésitent pas à s’offrir des gadgets dernière génération, des godes multifonction à télécommande, des trucs high-tech qui vibrent, vrillent, tournoient, ondulent, virevoltent, pistonnent, se trémoussent, frétillent et palpitent. Le sourire aux lèvres, elle observe l’effet grandissant du Viagra. Il prépare les gels super lubrifiants, à effet chauffant. Ils ont tout à portée de main : l’eau chaude, les boissons fraîches, les toilettes et la douche juste à côté. Il fait chaud. Elle porte une paire de bas résille, une nuisette vaporeuse, une petite culotte presque transparente ; il est nu, la bite en gloire. Elle a une très grosse chatte, un peu grisonnante ; il a le torse velu, les couilles lourdes et pendantes. Ils baisent longtemps, très lentement. Ils se prennent dans la kitchenette ou dans la mezzanine, sans fausse pudeur, avides de plaisir et de vie. Ils jouissent au ralenti, les mains jointes, en orgasmes prolongés et presque douloureux. Au petit matin, ils se réveillent un peu plus vieux, comme étonnés d’être encore vivants.

Ils ont repris la route et voilà près de dix minutes que je roule derrière leur camping-car qui se traîne dans les côtes, qui me bouche l’horizon mais que je ne me décide pas à doubler de peur de m’y reconnaître au volant.

 

© Michel Koppera, mai 2009   

 

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Vendredi 15 mai 2009 5 15 /05 /Mai /2009 12:17

Ce fut mon dernier dessin à l'encre de Chine ( format 50X70 cm). Je l'avais intitulé " Trois saintes au soleil couchant". Pas grand chose à ajouter, si ce n'est que je leur avais laissé les mains blanches, comme pour signifier leur pureté malgré la lascivite de leurs poses, ainsi que la lubricité de leurs visages.

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Mercredi 13 mai 2009 3 13 /05 /Mai /2009 14:29

Collage réalisé dans les années 1980 à partir d'une photo de plage normande. J'ai voulu mélanger 3 époques  : le passé avec cet Adam primitif, le présent avec la jeune femme en train de se donner du plaisir avec son gode, et le futur avec le spationaute en scaphandre suspendu dans les airs. Chacun à sa manière représente un instant de l'humanité. Le décor avec au premier plan la poubelle "Vacances propres" ajoute un peu d'insolite à la scène. J'aime particulièrement le regard d'Adam, naïf, presque enfantin, posé sur cette femme qui se masturbe. Et si c'était Eve savourant un nouveau fruit défendu ? Allez savoir...

Par michel koppera - Publié dans : inédits
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Mardi 12 mai 2009 2 12 /05 /Mai /2009 14:27

Baiser au salon

 

Qui n’a jamais eu l’occasion de baiser dans son salon ? Personne sans doute. Je m’adresse donc ici à un public averti et, je présume, connaisseur. Je suis cependant persuadé qu’il vous est arrivé que cette séance soit perturbée par quelque désagrément qui a un peu gâché la fête. Voici donc l’indispensable Manuel des Baiseurs de Salon :

- Les portes. Que vous habitiez en appartement, maison individuelle ou mobile-home, la fermeture des portes extérieures est absolument nécessaire. N’en oubliez aucune, ni celle du garage, ni la porte arrière qui donne sur le jardin. Il ne s’agit pas de se protéger de l’intrusion de cambrioleurs, mais des visites des proches. Car, comme chacun le sait, les importuns arrivent toujours quand on a envie de baiser, et même souvent quand on a commencé à baiser ! Deux culs, un con, une bite en guise de comité d’accueil ! On a vu de solides amitiés se briser pour moins que ça.

- Les fenêtres. Comme pour les portes, il convient de vérifier leur fermeture. On tirera les rideaux et on baissera aussi les stores, mais pas complètement surtout si votre voiture est garée devant la maison : les stores fermés, les voisins devineraient aussitôt ce que vous manigancez en plein après-midi. De plus, la lumière du jour, filtrant sous le store entrouvert ajoutera une note « naturelle » à vos ébats.

- Le(s) téléphone(s). À couper, impérativement ! Les coups de fil sont comme les visites de la famille de des amis, inattendus. Surtout si c’est pour qu’une voix asiatique après avoir massacré votre nom vous propose tout de go de couvrir votre maison de capteurs solaires ou de changer d’opérateur internet avec en prime 3 mois d’abonnement gratuit. Le temps de l’envoyer poliment paître vous aurez débandé.

- La télé. Rien de plus déprimant dans un salon qu’un écran de télé en veille. Ça peut tout juste faire office de miroir. Il convient donc d’allumer la télé en évitant les retransmissions sportives (à l’exception des championnats de curling et du billard), les chaînes culinaires, les chaînes d’info en continu (imaginez le fiasco des couples qui baisaient devant CNN le 11 septembre 2001 !) et par-dessus tout les films porno. Le film X se regarde en solitaire. À deux, il vous refile des complexes d’infériorité ! Donc, pour la télé, je vous recommande des émissions du style  Questions au gouvernement  en direct de l’Assemblée Nationale ou, mieux encore, du Sénat. Un bon vieux Derrick fera aussi l’affaire…  

- Le canapé et les fauteuils. Ne lésinez pas sur la qualité. Ils doivent être confortables, moelleux et vastes. Le cuir n’est pas recommandé, si ce n’est pour la facilité de son nettoyage ; il est souvent froid et un peu trop guindé. On lui préférera le velours qui invite aux gros câlins et à la luxure. Profitez au maximum des accoudoirs et dossiers pour varier les positions. Au salon, on peut tout se permettre. On est dans un espace en trois dimensions, on baise sur une multitude de plans, à l’horizontale, en diagonale, à la verticale, en longueur, en largeur, en profondeur…

- Les tapis. Pour votre confort, choisissez-les en laine épaisse ou en soie. Le tapis d’orient s’impose. Evitez absolument les tapis en matière synthétique au risque de vous retrouver après coup avec les genoux et les fesses écarlates d’un nourrisson diarrhéique.

Le moment. Début ou fin d’après-midi ? Chaque heure a ses adeptes et ses détracteurs. Le début d’après-midi plaira aux amateurs de café, de somnolence digestive. Ceux-ci baiseront à la paresseuse, vautrés dans les coussins. Les partisans du tea time préféreront dix-sept heures ; ils rechercheront des positions plus raffinées alternant jeux de langue et de mains. D’autres enfin attendront le crépuscule, propice aux approches sodomites. On évitera toutefois les après-midi caniculaires : on est là pour jouir pas pour risquer l’accident cardio-vasculaire !

Maintenant, il ne vous reste plus qu’à trouver quelqu’un qui acceptera de baiser avec une personne si bien organisée. Sinon, vous pouvez toujours vous branler en regardant Des Chiffres et des Lettres.

 

© Michel Koppera, mai 2009


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Dimanche 10 mai 2009 7 10 /05 /Mai /2009 17:56

En marge de mes travaux photographiques, j'ai parfois utilisé la technique du montage pour créer des images insolites. Pour cela, je me servais de tirages en noir et blanc que j'avais effectués et qui ne me donnaient pas entière satisfaction. Ils étaient la toile de fond d'une scène qui mêlait dessins et photos. J'ai ainsi créé une vingtaine de collages ( j'en ai conservé quelques-uns) mais la plupart ont été comme le reste vendus, offerts ou même perdus. Voici donc un collage que j'ai intitulé "La noce". J'aime bien l'idée de cette jeune mariée taillant une pipe à son nouvel époux sur le parvis de l'église. ( Mais est-ce vraiment son mari, si ça se trouve, c'est un garçon d'honneur, comme pourrait le suggérer le panneau indicateur, le doigt divin accusateur et l'indignation de la petite fille à la vue du spectacle...) Je suis assez satisfait de ce montage, je le trouve plutôt marrant.

Par michel koppera - Publié dans : inédits
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Samedi 9 mai 2009 6 09 /05 /Mai /2009 16:16

Baiser dans un parking souterrain

 

- Putain de merde ! Toutes les places sont prises ! Vu l’heure qu’il est, les bagnoles ne vont pas bouger avant demain matin, elles ont garées pour la nuit…

- Là, il y a une place libre !

- Ouais, c’est ça ! Sur un arrêt de bus pour que je retrouve ma voiture à la fourrière, non merci !

- Je suis vraiment désolée… Mais j’y pense, il y a le parking souterrain de la rue des Martyrs ! Au feu, vous prendrez à droite… C’est tout près !

C’est Gabrielle qui me guide, elle connaît le quartier par cœur, elle y habite depuis plus de vingt ans.

Cécile m’avait demandé d’aller la prendre à l’aéroport. Gabrielle et ses deux grosses valises rentraient d’une courte mission à Moscou. Comme souvent l’avion avait du retard – compagnie low cost oblige. Beaucoup de retard ! J’avais téléphoné à Cécile pour lui dire de ne pas m’attendre pour dîner. Elle était sans doute contrariée, mais c’était difficile de refuser un service à Gabrielle.

Je n’aime pas les parkings souterrains : les plafonds y sont bas, les places étroites et les escaliers d’accès sinistres. À onze heures du soir, c’était encore plus désespérant. Aucune présence humaine : un automate nous a vomi un ticket, une sorte de herse médiévale s’est lentement relevée pour laisser la voiture passer et s’enfoncer dans les entrailles de la ville. On n’a trouvé une place qu’au quatrième niveau, coincée entre un monumental pilier en béton peint en jaune et noir, et encombrant un 4X4 japonais. La voiture avait juste la place de s’y glisser et pas question d’ouvrir la portière côté passager. Pour sortir, Gabrielle a dû enjamber le petit pont central qui sépare les deux sièges avant et lever haut les jambes pour contourner le levier de vitesses. Elle s’est immobilisée quelques instants dans une position très inconvenante, le pied gauche posé sur le siège conducteur, les cuisses écartées, la robe relevée haut…. Nos regards se sont croisés. J’avais 27 ans, elle en avait 48. Elle m’a souri tristement comme pour s’excuser. J’ai détourné les yeux, affreusement confus. Gabrielle s’est extirpée de la voiture.

- Je vous donne bien du souci. Pourtant, je l’avais dit à Cécile que je pouvais très bien prendre un taxi ! Tiens, ils ont mis du Julio Iglesias…C’est original, vous ne trouvez pas ?
En effet, j’ai reconnu « Volver ». L’allée centrale en ciment peint aussi lisse qu’un miroir m’a semblé une piste de danse au bord de laquelle les calandres chromées avaient le sourire carnassier des hidalgos et les coffres arrière la chute de reins des danseuses de tango en jupe fendue. Diffuse, la musique qui venait de nulle part se répandait dans les moindres recoins du sous-sol comme une brume. Elle nous a enveloppés, emprisonnées dans une bulle de mélodie.

Lorsque Gabrielle s’est penchée dans le coffre ouvert pour empoigner sa plus grosse valise, j’ai voulu l’aider à la soulever et ma main a touché la sienne. Ce simple contact m’a littéralement électrisé. Quelques instants auparavant, lorsque j’avais entrevu ses cuisses nues, je n’avais éprouvé que honte et confusion, alors que la sensation de sa main contre ma main a aussitôt éveillé mon désir. J’ai réalisé que depuis sept ans que nous nous connaissions, je n’avais jamais touché sa peau et que nos seuls contacts physiques avaient été les deux bises sur la joue que mous échangions à chaque rencontre… Deux bises pour Gabrielle, une poignée de mains pour Roger.

- On ne doit pas faire ça ! Il faut penser à Cécile ! a dit Gabrielle sans retirer sa main.

Penser à Cécile ? Je n’ai fait que ça. Quand j’ai embrassé les lèvres entrouvertes de Gabrielle, j’ai pensé qu’elles étaient un peu plus molles mais plus sucrées que celles de Cécile ; quand j’ai touché ses seins, je les ai trouvés beaucoup plus petits mais plus agacés que ceux de Cécile ; quand j’ai découvert ses fesses nues, j’ai vu qu’elles étaient plus blanches que celles de Cécile ; et quand j’ai caressé sa chatte, je l’ai sentie plus large, plus ouverte, plus mouillée que celle de Cécile. Mais Cécile n’avait que 25 ans…

- On ne devrait pas faire ça, a dit Gabrielle qui venait d’ouvrir ma braguette.

Nous nous sommes accouplés sous le hayon ouvert. Elle, le buste dans le coffre, le cul dehors, les jambes écartées, les pieds sur le ciment ; moi, debout derrière elle, la tenant par les hanches. Exactement comme avec Cécile, quand on baisait à la sauvette. Julio Iglésias ne chantait plus. Gabrielle faisait des vocalises qui devaient s’entendre de loin. Je ne saurais dire si elle a vraiment joui. Moi, j’ai balancé mon sperme sur le ciment peint en bleu ciel.

- On n’aurait pas dû faire ça ! a dit Gabrielle en se repoudrant.

Deux heures plus tard, après avoir pris un en-cas et une bière avec Roger, quand je suis revenu payer avant de reprendre la voiture, la caisse automatique était en panne. Je suis allé à la réception où le gardien de nuit enfermé dans sa cage de verre pare-balles lisait un bouquin. Derrière lui une dizaine d’écrans de contrôle en noir et blanc. Sur le numéro 8, j’ai reconnu ma voiture garée entre le pilier de béton et le gros 4X4 japonais. Il m’a regardé arriver avec un sourire goguenard.

- Tiens, ça tombe bien, je pensais justement à vous. Je crois que j’ai quelque chose qui pourrait vous intéresser… Une petite vidéo, ça vous dirait ? Sinon, je peux toujours la mettre sur internet. Vous savez, ces petites caméras sont assez sophistiquées. L’image est nette et on peut zoomer à volonté. Je vous ai même préparé un petit DVD souvenir, vous voulez voir ?

- Non, sans façon… Vous le vendez combien ?

- 100 euros ! Je sais c’est un peu cher, mais ça les vaut, d’autant plus que j’ai vidé le disque dur…

N’allez jamais avec votre belle-mère dans les parkings souterrains, surtout si on y passe du Julio Iglesias.

 

© Michel Koppera, mai 2009

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 5 mai 2009 2 05 /05 /Mai /2009 18:14

Baiser à la fête foraine

 

Comme chaque année à la même époque, la foire exposition a pris possession de l’esplanade. De loin, ça ressemble à un vaste campement nomade, avec les toits de toile blanche, les fumées parfumées à la merguez, les musiques exotiques… Mais à l’intérieur, c’est plutôt la grande boutiques des beaufs : du pinard, des salles à manger en chêne massif, des matelas multispires spécial rhumatismes, de la charcuterie de montagne et encore du pinard. Les gamins y chassent les autocollants et les prospectus, les hommes courent les dégustations gratuites, les femmes s’y emmerdent…

Cependant, non loin de là, les forains ont monté leurs manèges. Des néons chamarrés, un tintamarre de techno aromatisé à la guimauve, des indigestions de barbe à papa et de churros. Des ados s’enlacent dans des trains fantômes, d’autres s’embrassent au bord de la piste des autos tamponneuses. Les attractions ont des noms d’enfer : Speed Maxx, Panic, Dominator, Jet Force ou Magnetic Storm ! Hurlements garantis !

Avec Marie, on a passé l’âge des émotions fortes à 3G.  Notre sortie à la fête foraine, c’est rituellement le dernier jour, le soir du feu d’artifice. Pour l’occasion, Marie a mis une jupe assez courte et des bas sombres. On commence par des jeux d’adresse : Marie adore le tir à carabine à air comprimé. Elle aime éclater les petits ballons multicolores qui virevoltent dans une cage et qui disparaissent d’un seul coup, d’une simple pression sur la gâchette, ça l’émoustille. Moi, je me défoule au chamboule-tout. On collectionne les points cadeaux et on se retrouve avec une horrible peluche de panda obèse. On déambule dans les allées, bras dessus bras dessous, hanche contre hanche, en partageant un cornet de croustillons supracaloriques. On continue par un tour dans le labyrinthe des glaces où on en profite pour se caresser maladroitement comme de tout nouveaux amants.

Il fait maintenant nuit noire. Peu à peu, la foule se regroupe aux abords du lac où va être tiré le feu d’artifice. On marche à contre-courant, vers notre feu d’artifice personnel et secret. Tout au bout du champ de foire, tourne lentement le gigantesque engrenage lumineux de la grande roue. Ici, point de tapage racoleur, point d’esbroufe. Les nacelles sont presque confortables : deux banquettes en vis-à-vis sous une sorte de parasol rectangulaire qui protège des intempéries et des regards. On y embarque en famille ou en couple, comme nous avec notre panda. Pendant le feu d’artifice, les clients se font plus rares, donc les parties plus longues. On sait déjà qu’on aura droit à au moins trois révolutions complètes, peut-être quatre. Largement le temps de baiser…

Nous prenons place : elle à côté du panda, moi en face d’elle. À la première salve de fusées blanches, Marie retrousse sa jupe, écarte les cuisses et me montre sa petite culotte, si petite qu’elle en paraît dérisoire. Alors, je redeviens amoureux d’elle comme au premier soir, comme aux premiers regards d’une nuit de juin, d’un jour de fête, quand elle était encore jeune fille. Je tombe à genoux entre ses jambes et, le nez dans sa touffe, je lui lèche la vulve. Dans la nuit  se répandent des gerbes d’étincelles polychromes et la foule fait des « Oh ! » et des « Ah ! », comme Marie. Tous les regards sont tournés vers le ciel, personne ne s’intéresse à nous. Le feu d’artifice embrase les ténèbres comme le désir inonde le ventre de Marie. Deuxième passage au ras du sol devant le regard vaguement inquisiteur de la guichetière dans son aquarium – elle en a vu d’autres ! Nous voilà repartis pour une ultime montée au ciel. C’est l’Assomption ! Miracle à cent mètres au-dessus du sol, notre nacelle s’immobilise de longues minutes. Nous sommes seuls sous la voie lactée, à jouir de notre vertige conjugal. Le panda devient oreiller où Marie abandonne sa nuque. Nous baisons ainsi, elle cul nu sur la banquette, moi à genoux sur le plancher de la nacelle, comme en prière, la bite dans le tabernacle de son con familier. Dans le ciel, la canonnade du feu d’artifice bat son plein, cascades de couleurs qui retombent en averses d’étoiles filantes. Marie s’offre le bouquet final d’un orgasme et sa chatte sent le soufre ! J’ai à peine le temps de jouir que la roue redémarre sans bruit. Marie rajuste sa jupe froissée, je remonte mon pantalon. La fête est finie.

Demain matin, les forains démonteront leurs manèges et la foire lèvera le camp jusqu’à l’année prochaine.

 

© Michel Koppera, mai 2009
illustrations : 1 dessin de Martin Veyron et deux de Morale

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 4 mai 2009 1 04 /05 /Mai /2009 05:33

Pas de commentaires inutiles, sinon pour vous dire que c'est elle qui avait tout choisi, les vêtements comme les poses. Le résultat est plutôt intéressant, non ? Vos impressions, réactions, remarques svp ? Merci

Par michel koppera - Publié dans : inédits
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Dimanche 3 mai 2009 7 03 /05 /Mai /2009 09:40

En 1990, Agnès qui voulait faire un cadeau-surprise à son mari ( il allait avoir 40 ans ) me demanda de la photographier nue. Il s'agissait de réaliser un petit album de nus érotiques qu'elle lui offrirait le jour de l'anniversaire. La séance de pose eut donc lieu un après-midi de mai, chez eux dans le plus grand secret. Agnès avait alors un peu plus de 30 ans mais déjà quatre enfants. Lors de cette séance de pose qui eut lieu au printemps 1990, elle venait d'apprendre qu'elle était enceinte de son cinquième enfant. Ils en eurent six en tout... Agnès était heureuse d'être enceinte, elle se sentait bien...
Lorsque je lui ai apporté les photos développées ( tirages et négatifs), elle m'en a laissé une en souvenir. C'est elle-même qui l'a choisie. Il y avait 38 photos en tout, la plupart à visage découvert et très sexy, voire parfois même un peu obscènes... ( j'ignore totamlement si elle offrit vraiment cet album un peu particulier )
 Voici donc la seule photo qui me reste de cette séance de pose... J'aime bien la façon dont l'objectif a accroché la lumière dans ses cheveux blonds... Et aussi la pointe de ses seins...

Par michel koppera - Publié dans : inédits
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