inédits

Lundi 25 janvier 2010 1 25 /01 /Jan /2010 17:40

Bourrages, 3ème partie

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Très vite, nous nous sommes retrouvés nus dans les fauteuils et nous nous sommes accouplés une première fois, sur place, dans le salon. Patricia avait de très beaux seins, ronds et fermes comme des demi-melons, avec des aréoles sombres. Son cul aussi était charmant : sa raie des fesses était tapissée d’une noire pilosité, douce comme de la soie… Mais l’instant le plus érotique, ce fut lorsqu’elle dénoua sa natte pour libérer la cataracte de sa chevelure qui déferla sur ses épaules et ruissela dans son dos jusqu’au bas des reins, exhalant des flots de senteurs magiques… Je me souviens de l’averse de ses cheveux inondant mon ventre alors qu’elle me suçait, de cette masse souple et fuyante dont je me caressais la bite en rut, de sa nuque secrète où je posais ma bouche, sous la voûte obscure de ses cheveux, de ma main jouant dans cette profusion d’odeurs et de frôlements…

bourrages16Patricia savait aussi y faire, comme lorsqu’elle me caressa du scrotum jusqu’en haut de la raie culière à l’aide d’une mèche épaisse et soyeuse qu’elle fit glisser en un langoureux va et vient entre mes cuisses écartées. Ce contact me procura un tel plaisir que je me sentis devenir plus dur encore, si c’était possible. Jamais personne ne m’avait caressé ainsi ; j’en avais le trou du cul frémissant, au bord de l’extase. Elle y mit un doigt, puis un deuxième pour accompagner mon bonheur… Alors, j’ai joui une première fois dans ses cheveux, mon sperme poissant comme du gel.

Plus tard dans la nuit, nous avons continué à baiser au lit. Ce fut là, nue sur les draps, que tout en me branlant elle commença le long récit de sa nymphomanie.

«  Tu sais, Michel, je ne suis pas toujours comme ça. Je peux rester des mois sans baiser, sans me toucher, sans même paraître en avoir envie. Mais plus je tarde, plus les fantasmes prennent possession de moi. L’abstinence me rend encore plus salope… Alors, un jour, je craque. À chaque fois, ça me tombe dessus de la même façon, je connais le scénario : au départ, il y a une soirée un peu trop arrosée… Oh, oui, continue de me lécher le clito, ne t’arrête surtout pas ! Quand tous les invités se séparent pour aller se coucher, moi, je continue seule, je pars à la chasse au mâle. Je fais les boîtes de nuit de la côte… Je ne cherche que des mecs d’âge mûr, avec des muscles et une grosse bite. Quand je suis bien excitée et que je perds le contrôle, ils peuvent me baiser n’importe où. Le plus souvent, c’est dans la voiture, il y en a même qui viennent avec leur camping-car… bourrages4Mais je peux aussi faire ça dans les toilettes ou dehors, sur le parking, entre deux voitures. Une fois, j’en ai levé un qui avait une bite énorme, tellement épaisse que je n’ai pas pu me la mettre ni dans la chatte, ni dans la bouche ! Je suis tout juste arrivée à lui téter le gland. Pourtant, j’en avais plus qu’envie ! Enfonce bien les doigts Michel, caresse-moi le col de l’utérus, tout autour, doucement… C’est bon… Le mec, pendant que je le suçais tant bien que mal, il me disait que sa grosse bite le rendait malheureux. Ça ne l’a pas empêché de m’éjaculer sur les lèvres ! Toi, ta bite, elle est comme je les aime : bien droite avec des couilles assez grosses. J’aime bien prendre les couilles des hommes dans ma main. Tu as vu les mecs sur les photos ? C’est des photos que j’ai trouvées sur Internet, des sites de rencontres… Celui que je préfère, c’est le type à quatre pattes sur la table du salon, ça me donne envie de lui mettre les doigts dans le cul tout en lui suçant la bite… Moi, j’aimerais bien me faire enculer mais, à chaque fois que j’essaie, ça me fait un mal de chien ! Alors, je renonce. Le médecin m’a dit que c’était à cause d’hémorroïdes internes et que, dans mon cas, la sodomie c’était pas recommandé… Tiens, regarde le trou de mon cul ! Tu vois quelque chose ? Rien ! – elle avait un petit trou du cul fripé, très resserré, mais sans plus. Mais alors pourquoi ça me fait mal ? J’en ai essayé des crèmes, des pommades, des huiles, des tas de trucs à base de plantes plus ou moins aphrodisiaques, des gels spéciaux pour le fist, rien à faire ! Bon Dieu, qu’est-ce que j’aimerais jouir par le cul, au moins une fois ! Vas-y Michel, baise-moi, laboure-moi la chatte. J’ai envie que tu m’en mettes partout ! »

( à suivre…)

 

© Michel Koppera, janvier 2010

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Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Dimanche 24 janvier 2010 7 24 /01 /Jan /2010 10:11

Bourrages ( 2ème partie )

Vous reconnaîtrez aisément en illustration un dessin de Aslan et deux vignettes de Martin VEYRON (par contre j'ignore l'auteur du premier dessin, tiré d'un Charlie mensuel de 1976 )

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Anniversaire ? De qui, de quoi ? De la SIPPA ? D’un membre du personnel ?  À tout hasard, j’ai acheté un cadeau : un livre d’art sur la porcelaine japonaise, car je me souvenais avoir vu quelques estampes du genre zen sur les murs du bureau de la directrice… Le 16, c’était un samedi. Je m’attendais à un repas style comité d’entreprise, avec cocktail maison en apéro, menu obligatoire, ambiance cantine et blagues à usage interne…

Mais quelle surprise ! Il n’y avait, réservée au nom de la SIPPA, qu’une table à trois couverts, dans un recoin à l’abri des regards de la rue. J’étais en avance. Elle ne tardèrent pas à arriver : la directrice accompagnée d’une jeune femme qu’elle m’a présentée :

- Sandrine, notre expert comptable… Et vous ?

- Michel, expert en bourrage, si je puis me permettre ce raccourci audacieux.

La directrice m’a souri en me serrant chaleureusement la main.

- Je m’appelle Patricia et je vous remercie d’être venu. Ce soir, Michel, j’ai quarante-deux ans et vous serez mon chevalier servant. Vous voulez bien ? Un cadeau ! Oh, je vois que vous êtes observateur… C’est très gentil… Allez, on passe à table !

Sandrine était une jeune femme vraiment curieuse, avec une poitrine exubérante qui paraissait trop lourde pour son corps plutôt frêle. Elle avait les cheveux châtain coupés court, des mains aux doigts fins avec des ongles longs… Elle ne devait pas avoir plus de trente ans. Toutes les deux étaient venues habillées très classe : Sandrine en pantalon noir et chemisier de soie indigo, Patricia en tailleur rose indien, châle brodé de fils d’or sur les épaules, collier de perles et boucles d’oreilles assorties…

Le repas fut des plus agréables, même si Patricia fumait trop et buvait de concert. Mais c’était son anniversaire. On parla un peu de la SIPPA, beaucoup de la vie… Peu après le gâteau et la sobre cérémonie des bougies, Sandrine nous quitta : elle était vraiment trop fatiguée ! Je restai donc seul en compagnie de Patricia qui commanda une nouvelle bouteille de Margaux.

- Vous êtes pressé, Michel ? Non ? Moi non plus. Je compte sur vous pour me raccompagner, n’oubliez pas votre promesse…

bourrages9Après le départ de Sandrine et au fur et à mesure que le niveau du vin baissait dans la bouteille, la conversation de Patricia prit le ton de la confidence. Au fil des verres, elle m’apprit qu’elle était mariée depuis plus de quinze ans mais que son époux travaillait très loin d’ici, en Guyane où il s’occupait d’environnement. Ils ne se voyaient que deux fois par an : quand il venait pour les fêtes de fin d’année et pour le mois de vacances d’été. Pourquoi elle n’allait pas là-bas ? Parce qu’elle supportait difficilement la chaleur et pas du tout le soleil. Sur sa peau, les coups de soleil se transformaient en plaques bleuâtres, comme si elle avait été passée à tabac. Ils avaient aussi un fils de vingt ans qui suivait des études à Paris ; elle ne le voyait guère plus souvent que son mari. Je lui ai dit que j’avais trente-cinq ans, que j’étais divorcé, sans enfants, et que je vivais seul. Pourtant, elle pensait que mon boulot devait être plus intéressant que le sien parce que, moi, je pouvais rencontrer des gens comme elle disait. Moi, je lui ai répondu que les gens que je rencontrais étaient surtout en colère parce que leur machine était en panne et que ça les rendait au mieux stressés, au pire agressifs…

On a quitté le restaurant à l’extinction des feux. Elle habitait un quartier chic, de l’autre côté du fleuve. Au pied de son immeuble, elle m’a proposé de monter prendre un dernier verre. Son appartement était au dernier étage, avec balcon panoramique sur la ville et les monuments illuminés. C’était confortable et spacieux. Patricia a débouché une nouvelle bouteille de bordeaux, j’ai continué au cognac. Notre conversation a repris au salon, face à face, chacun dans son fauteuil, de part et d’autre de la table basse.

- Dites-moi franchement, Michel, est-ce que vous me trouvez aimable ? bouurages12

- Bien sûr, quelle question !

Elle parut réfléchir, alluma une cigarette et reprit :

- Peut-être que je ne me suis pas bien exprimée… Je veux dire, pensez-vous que je suis digne d’être aimée, que je suis baisable pour parler plus simplement.

Ça commençait à m’exciter sérieusement cette soirée… Je me suis mis à bander en sourdine et à nourrir quelques pensées lubriques.

- Vous avez un mari qui vous aime…

- C’est un con ! Ça fait longtemps qu’il ne s’intéresse plus à moi. Il paraît que là-bas, en Guyane, il y a des filles venues du Surinam ou du Brésil, avec des fesses comme des pastèques, des peaux épicées, couleur de cannelle ou de bois exotique, et qui se vendent pour trois fois rien…  Il ne peut pas y résister, il s’en tape par dizaines !

- Moi, je n’ai rien contre les peaux blanches…

Je vis passer dans ses yeux déjà noyés par l’ivresse la lueur salace du désir.

- Vraiment ? Tu ne dis pas ça pour me faire plaisir ?

- Pas du tout !

Ensuite, tout est allé très vite. Elle a relevé sa jupe pour me montrer la peau blanche de ses cuisses, au-dessus des bas. C’était vrai qu’elle était blanche !

L’alcool aidant, Patricia perdit bientôt toute retenue. Nous avons sombré tous les deux dans l’impudique et l’obscène. Je me souviens de lui avoir demandé de se branler devant moi et de la vision de sa toison pubienne, comme un épais triangle de suie posé sur un lit de neige. Sous mes premiers coups de langue, sa vulve avait une saveur poivrée, mais quand elle se mit à mouiller, c’était aussi doux et collant qu’un sirop. (à suivre...)

 

©Michel Koppera, janvier 2010

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Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Samedi 23 janvier 2010 6 23 /01 /Jan /2010 10:11

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Bourrages

 

- Allô, Michel ! T’es où là ? T’as fini ? Ecoute, ça te dérangerait de passer à la SIPPA ?... Un problème de bourrage sur leur photocopieuse couleur… Oui, je sais, il est tard… Mais je leur ai promis qu’on passerait aujourd’hui…

Merde ! Pour une fois que la soirée s’annonçait cool ! J’avais déjà tout programmé : retour à l’appart vers dix-neuf heures, pizza vite fait et après séance ciné. Justement, le dernier Alien venait de sortir en salle… La SIPPA où c’était ça ? Ah oui, encore dans une de ces zones pourries, avec des rues aux noms surréalistes du genre Boulevard Georges Bataille ou Avenue des Amazones ! La SIPPA, c’était un bon client, avec contrat de maintenance en béton et matériel dernière génération. Une PME spécialisée dans la conception de présentoirs en carton pour produits de beauté et de parapharmacie. Une petite structure : une douzaine de salariés mais beaucoup d’informatique et de matière grise au mètre carré.

Il faisait nuit noire. Les bureaux de la SIPPA étaient au fond d’une impasse mal éclairée. Plus qu’une voiture sur le parking, celle de la directrice qui piaffait d’impatience dans son bureau.

- Je vous attendais ! Excusez-moi si je vous abandonne, mais j’ai un rendez-vous et je suis déjà en retard ! Je vais juste vous montrer comment activer le système d’alarme quand vous partirez… La photocopieuse ? Tout ce que je sais, c’est qu’il doit y avoir quelque chose de coincé… Pour le reste…

La directrice était une femme d’une quarantaine d’années, à la voix rauque. Elle portait un tailleur très classique, de couleur bordeaux, sans doute de grande marque, qui lui tombait pile à hauteur du genou… Et aussi des chaussures noires, à hauts talons et à bout carré. Elle avait le visage rond et pâle, un petit nez pointu, une bouche aux lèvres charnues. Elle portait des lunettes à monture noire et, chose remarquable, sa chevelure d’un noir profond était tressée en une seule natte très épaisse qui lui tombait sur les reins… Son bureau empestait le tabac froid et le parfum.

Non seulement une feuille avait été comme déchiquetée dans les engrenages, mais en plus, un des rouleaux était endommagé. Il a fallu démonter pour changer les pièces… Ça m’a pris plus d’une heure à tout remettre en état. Pour la soirée ciné, c’était râpé ! Encore une fois, je devrais me contenter d’un plateau télé.

bourrages2J’ai remis la machine sous tension pour les dernières vérifications et les tests couleur. L’écran bleuté de contrôle s’est éclairé : 20h13 - travaux en attente -11 copies. Machinalement, j’ai appuyé sur le bouton vert, sans vraiment réfléchir. Presque un réflexe professionnel. La machine a repris son boulot interrompu par la panne. D’abord trois projets de pub pour présentoirs de savons parfumés, puis deux essais de couleurs pour un emballage d’eau de toilette, trois copies pleine page de publicités de magazines féminins et trois photos de mecs à poil ! Et quelles photos ! Un mec d’une trentaine d’années, type bodybuildé, juste vêtu d’un string blanc d’où bondissait une belle érection. Le sourire aux lèvres, le gars se tenait la bite. La photo avait été prise dans un décor évoquant celui d’une boîte de nuit. Sur la suivante, en extérieur, un grand noir, vu de face, avec un membre lourd et long, circoncis, qui lui pendait entre les cuisses. On devinait que le gars ne devait pas avoir souvent une érection complète, mais que ce qu’il offrait était déjà suffisant… La dernière image, c’était un homme jeune de type méditerranéen, aux cuisses poilues. Il posait à quatre pattes sur une table de salon, le cul en l’air, les genoux bien écartés pour lui ouvrir les fesses. La photo avait été prise en contre-plongée, juste derrière le mec, si bien qu’on avait une vue imprenable sur sa bite raide tendue vers le sol, sur ses couilles velues ainsi que sur sa raie des fesses…

Comme je ne savais pas trop quoi en penser, j’ai rassemblé les photocopies et j’ai posé la liasse sur le bureau de la directrice. Avec un trombone, j’ai attaché ensemble les trois photos de mecs à poil et, par bravade, j’ai collé un post-it sur chaque bite avec ces simples mots : Travaux en attente ? suivis de mon numéro de portable personnel. Il fallait espérer que la directrice aurait un solide sens de l’humour !

Elle en avait ! Deux semaines plus tard, je recevais un texto de la SIPPA : Anniv le 16. Vs êtes 1vité. RV 21 h resto La Plaka. OK ?


© Michel Koppera, janvier 2010


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Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 2 décembre 2009 3 02 /12 /Déc /2009 14:09

Voici le 35ème et dernier volet de la série des "Baiser". Evidemment, il ne s'agit pas du dernier que j'aie écrit - il y en a encore quinze autres - mais j'en réserve l'intégralité à mon éditeur. Je vous tiendrai au courant des péripéties de ce manuscrit. En attendant, je vous remercie de votre fidélité, de l'intérêt que vous avez porté à ces textes ( si j'en crois vos nombreuses connexions et lectures de ces inédits ). Donc, à l'occasion de ce dernier chapitre, je vous ai concocté un article aux petits oignons, avec dessin original de Camille (voir son blog dans mes liens ) spécialement réalisé pour ce texte, un dessin de Blachon, une ancienne pub Perrier signée Ancet et d'autres petites perles... Bonne lecture et rendez-vous pour l'intégralité de ces textes lors de leur parution en livre papier... 

Baiser en bateau

 

Il y a quelques décennies, Philippe Lavil nous chantait que celle qui préférait l’amour en mer, c’était soi-disant pour une question de tempo. La marine en était fière ? C’est à voir, car outre que la femme n’est généralement pas la bienvenue à bord, baiser en bateau peut révéler bien des surprises.

Tout d’abord, mettons une fois pour toutes fin au mythe de la baise en gondole, avec orgasme sous le Pont des Soupirs, le bien nommé. Foutaises ! Les canaux sont glauques, l’eau douteuse et les tarifs exorbitants. Si vous tenez vraiment à baiser à Venise, prenez le vaporetto aux heures d’affluence et vous y trouverez facilement chatte à votre queue.

Les paquebots de croisière, style Queen Mary II ont leurs adeptes ; ce sont les mêmes qui achètent, au rabais, des séjours touristiques de deux semaines en demi-pension à Marrakech ou en Thaïlande. On y baise en cabine climatisée, entre une séance de step et un grand concours de karaoké.

Les nostalgiques des grandes heures de la marine à voile choisiront de baiser à bord d’un vieux gréement. Il faut cependant aimer astiquer les cuivres, hisser les voiles à l’huile de coude et chanter en chœur la chanson de Surcouf, « Au trente et un du mois d’août… » Cela accompli, vous pourrez, si vous en avez encore la force, partouzer entre matelots suspendus dans les hamacs de l’entrepont.

Ceux qui ont la chance de résider près d’un port de pêche pourront tenter l’aventure sur un chalutier. Ils baiseront entre deux palanquées de poisson frais, accrochés au bastingage, le ciré jaune aux chevilles, les doigts constellés d’écailles argentées. Selon les saisons, leurs caresses laisseront sur leurs ventres nus des sillages de sardines, de maquereaux frétillants ou de merlus, odeurs qui s’accrocheront aux poils du cul et ajouteront un arrière-goût de marée basse au foutre qu’ils répandront en abondance sur le pont mouillé.

Il y a des années, j’ai connu le bosco d’un vraquier qui traînait sa rouille d’un rivage à l’autre de l’Atlantique. Lors du chargement des cargaisons, le spectacle de la goulotte de la trémie vomissant à jet continu ses gerbes de blé ou de soja dans les soutes béantes lui procurait de furieuses érections. Il se trouvait alors quelque cul charitable – ou le plus souvent payant – pour le soulager. Le plus étonnant, c’est qu’à l’arrivée, la vue des énormes tuyaux plongeant dans le ventre ouvert du cargo pour aspirer le grain vers les silos le laissait totalement indifférent.

Sur l’eau, on peut assouvir presque tous les fantasmes. Il y a ceux qui baisent dans les car-ferries, rien que le plaisir de se prendre sur le capot d’une Jaguar ou d’une Ferrari ; ceux qui jouissent sur un porte-avions en écoutant décoller des Rafale équipés de missiles air-air capables de pulvériser un fou de Bassan en plein vol ; ceux que les empilements de boîtes sur le pont d’un porte-conteneurs excitent au plus haut point : ils s’imaginent en train de baiser filmés par des milliers de caméscopes, au milieu d’innombrables jouets interdits made in China, de poupées gonflables et de petites culottes en coton asiatique ; ceux qui reniflent l’odeur du brut sur les pétroliers ou du gaz sur les méthaniers ; ceux qui aiment baiser à l’étroit sur une bannette de voilier ; les paresseux qui baisent langoureusement sur une péniche ; ceux qui jouent aux naufragés sur des canots pneumatiques et qui baisent comme si c’était la dernière fois ; ceux qui s’offrent le grand frisson sur un remorqueur de haute mer, par une nuit de tempête force 9 au large d’Ouessant ; ceux qui préfèrent l’exotisme épicé des boutres et des sampans…

Moi, je me suis pris le grand pied marin, un soir de mousson, à bord d’une pirogue à balancier, au large des côtes malgaches. On était partis pour la nuit à la pêche au poisson de roche, juste au-dessus de la barrière de corail. La coque en badamier de la pirogue était si étroite qu’on s’y tenait tous les deux à genoux, l’un derrière l’autre. Ma belle coéquipière sakalave me présentait sa croupe brune sous son lambe relevé sur les hanches. Pendant que nous ferrions les vivaneaux, poissons-perroquets et autres casse-marmite, je lui harponnais fermement le cul, et à chaque secousse, les balanciers de la pirogue qui froissaient les eaux noires réveillaient des constellations d’algues phosphorescentes du plus bel effet.

 

© Michel Koppera, juin 2009

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 11 novembre 2009 3 11 /11 /Nov /2009 15:41

Baiser dans une laverie automatique

 

Prélavage. Ils sont arrivés presque ensemble, chacun portant son lourd balluchon de linge sale. Des draps, des torchons, des serviettes de table, du blanc, 100 % coton grand teint, à laver à 90 ° C. Cycle long, une bonne heure et demie, mais ils ne sont pas pressés. Comme tous les mercredis, ils sont venus à la nuit tombée. Ils ont leurs petites habitudes, comme d’utiliser toujours les mêmes machines, la 5 et la 6, celles qui se trouvent dans le fond de la laverie, loin de l’entrée et de ses néons, dans une sorte de renfoncement presque discret. Ce soir, elle porte une petite robe à fleurs - 62 % coton, 38 % polyamide – et lui un jean classique à laver avec coloris similaires et un T-shirt jaune à repasser à l’envers. Ils choisissent leur programme de lavage et achètent leurs doses de lessive : il en prend une demi-dose de plus qu’elle, par peur des taches tenaces. Quand il se penche pour charger sa machine, elle ne peut s’empêcher de regarder ses fesses que moule son jean et ça lui fait quelque chose, exactement comme la première fois… Elle sait aussi qu’il a regardé ses jambes nues et surtout la courbe de ses reins quand elle s’est accroupie devant le hublot pour enfourner son linge sale. D’un même geste, ils ont appuyé sur le bouton de mise en marche, les voyants rouges et verts se sont allumés, les pompes à eau sont entrées en action, les tambours se sont mis à tourner…

Lavage. Par les hublots, on peut observer les roulades du linge dans les tambours. À chaque pause, on entend le grignotement du programmateur pendant que la mousse ruisselle sur la vitre du hublot. Ça l’excite, cette écume blanche lui fait penser à du sperme monté en neige. Debout, les jambes écartées, les mains posées sur le bord de la machine, elle regarde par le hublot la danse de sa lessive. À genoux derrière elle, le visage entre ses fesses nues, il la lèche et sa langue en vrille tourne et tourne encore à l’entrée de son vagin, et à chaque tour effleure le boutons pâle de son clitoris qui égrène, frisson après frisson, les minutes du plaisir. À la deuxième eau, c’est à elle d’entrer en action. Elle le prend en bouche, le suce, l’aspire, le décape de la tête du gland à la racine couillue. D’une main posée dans ses cheveux, il la retient, tente de garder le contrôle… Puis, ils s’embrassent, debout contre les machines qui vidangent. Le ronronnement des pompes à eau accompagne leur baiser. Ils se tiennent quasiment immobiles ; sa queue raide et encore mouillée de salive palpite entre ses cuisses entrouvertes et bat contre sa vulve chaude et humide. Ils s’embrassent en silence. À ce moment-là, ils s’aiment vraiment.

Rinçage. Maintenant les clapots de l’eau ne sont plus étouffés par la mousse de la lessive et se mêlent au ressac mouillé des deux sexes en quête de plaisir. Elle est trempée. Les fesses sur le capot de la machine n° 6, les jambes pendantes, elle se laisse prendre par les douces vibrations du tambour qui parcourent son ventre en tous sens, résonnent dans son bassin où elle sent chaque os frémir. Il est debout entre ses cuisses ouvertes, il la tient par les hanches. Sa bite est devenue électrique, maintenue en pleine charge par un imperceptible tressaillement qui lui frise en continu le scrotum… Leurs bouches ne se quittent plus, leurs langues brassent leurs salives mêlées. À intervalles réguliers, le tambour marque une pause, alors, pendant quelques instants, on n’entend plus que le bouillonnement de leurs sexes enflammés.

Essorage. Quand arrive la dernière vidange, ils sont prêts, ils n’attendent plus que ça. Ils retiennent leur souffle. La machine s’élance, comme pour un long sprint…1500 tours minute. De quoi lui affoler le vagin. L’orgasme monte à toute vitesse, fulgurant. Elle a même tout le temps de s’en offrir un second. Il n’a plus besoin de bouger. Sa queue sismique grésille, ses couilles se fripent, leurs pelvis s’horripilent de bonheur, son clitoris s’illumine, son sperme jaillit en gerbe d’étincelles… Fin du programme.

Séchage. Pendant qu’ils transfèrent leurs lessives dans les sèche-linge, ils se regardent en souriant. Sous sa jupe, le long de sa cuisse gauche a coulé un filet de sperme encore tiède qu’il a tendrement essuyé avec un mouchoir en papier. En attendant, assis côte à côte en face des machines, ils échangent quelques nouvelles : ils parlent du temps qu’il fait, du travail qui se fait rare, de leurs enfants, d’improbables projets pour des vacances lointaines… Ils se prennent parfois la main, presque furtivement… Je les croise alors qu’ils quittent la laverie, chacun portant son lourd balluchon de linge.

- Bonsoir, alors vous aussi vous êtes de corvée le mercredi soir, me dit-elle. Je vois que vous avez déjà fait une petite lessive à la main, mais il reste une belle tache, là, sur votre pantalon !

À l’arrêt de bus, ils se serrent la main et se séparent : elle monte dans le bus de la ligne 12, il continue à pied vers le boulevard.

 

© Michel Koppera, août 2009   

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 16 octobre 2009 5 16 /10 /Oct /2009 12:59


Baiser dans un  fast-food

 

Malbouffe : hot-dog sauce ketchup-mayonnaise, milk-shake parfumé à la fraise, double cheese burger, pizza américaine aux quatre fromages, hamburger méga-mix, donuts, croque-monsieur, kebab frites…

Pour votre santé, évitez de manger trop salé, trop gras et trop sucré.

Malbaise : coïtus interruptus, panne d’érection, frigidité, candidose, balanite, éjaculation précoce qui est à l’amour ce que le fast-food est à la restauration…

Pour votre bonheur, évitez de baiser vite fait, n’importe comment avec n’importe qui.

 

© Michel Koppera, août 2009


Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Jeudi 8 octobre 2009 4 08 /10 /Oct /2009 11:08

Baiser dans un jardin public.

 

Il y a quelques années de cela, un matin de printemps où j’avais emmené mes deux jeunes enfants en promenade au Jardin des Plantes, au détour d’une allée bordée d’une épaisse haie de seringa en fleurs, nous avons surpris un couple assis sur un banc. Le plus âgé était assis et avait la main posée sur la nuque du plus jeune couché en travers du banc et dont la tête reposait sur ses cuisses, le visage tourné vers son ventre. Il se faisait tailler une pipe profonde tout en caressant l’entrejambe de son compagnon.

- Papa, pourquoi le monsieur il tient la tête de l’autre monsieur ? m’avait demandé ma petite fille.

- Parce qu’il a du chagrin, alors il le console…

Mais moi, je pensais que c’était plutôt le sucé qui avait besoin de réconfort.

Un autre jour, sur l’île de la Réunion, à Saint-Gilles, j’ai vu un couple, hétéro cette fois, en train de baiser sérieusement dans un parc, à l’ombre des filaos. Ils ne se cachaient pas. Installés à califourchon sur un banc, face à face, elle le chevauchait. Il avait gardé son bermuda, elle son paréo. Elle se tenait très cambrée, les mains appuyées sur le banc derrière elle ; il la tenait par les hanches et se regardait attentivement pénétrer sa partenaire dans l’ombre chaude du paréo entrouvert.

Je m’étais alors dit que jamais je n’oserais me donner ainsi en spectacle. Cela me paraissait le comble de l’obscénité et de l’impudeur. Mais je n’avais pas encore rencontré Dominique.

Dominique pouvait baiser dans un lit comme tout le monde, mais ne pouvait jouir que dans un jardin public. Cette bizarrerie avait considérablement retardé son premier orgasme et ce ne fut qu’à trente-quatre ans, par hasard, qu’elle avait enfin connu le plaisir suprême. La chose arriva dans le parc floral d’une sous-préfecture où elle était venue fêter les quatre-vingts ans d’une grand-tante maternelle. Elle y avait retrouvé un cousin éloigné, plutôt bel homme et tout juste divorcé. Au cours de la promenade digestive, un peu ivre, elle s’était laissé entraîner dans les sombres allées du parc. Prise en levrette, à genoux sur un banc dans l’ombre épaisse d’un massif de rhododendrons, elle avait découvert la puissance immaculée de l’orgasme.

Dominique qui habitait un appartement au sixième étage tenta de renouveler l’expérience sur son balcon, puis dans un jardinet en terrasse, mais n’obtint à chaque fois qu’un piètre soubresaut vaginal qui lui procura une furieuse envie de faire pipi. Quelques mois plus tard, un second orgasme dans le Parc Monceau ne fit que confirmer ce qu’elle pressentait : elle ne pouvait jouir que dans un jardin public. Elle avait besoin du chant des oiseaux, du souffle du vent dans les arbres, des cris joyeux des enfants, du parfum des fleurs, du vert des pelouses, du camaïeu des parterres, du crissement des pas sur les graviers blancs… Dès lors, elle n’eut de cesse d’arpenter les allées de tous les parcs parisiens, du Parc Montsouris aux Jardins du Luxembourg où elle baisa face au grand bassin en regardant régater les voiliers miniatures qui filaient sous le vent d’automne. Elle baisa dans les jardins d’acclimatation des villes de province, dans le Parc Borelli à Marseille… À Londres, elle négligea Hyde Park trop vaste à son goût et connut une sorte d’extase dans la roseraie du Queen Mary’s Garden. Dans le Parc du Retiro à Madrid, elle baisa près d’hommes qui jouaient à lancer de petits palets dans la gueule ouverte d’une grenouille en métal. Ils étaient si adroits qu’à cinq mètres, ils rataient rarement leur cible, et que chaque coup gagnant était accompagné de cris de victoire qui soulevaient dans le ventre de Dominique des vagues de plaisir.

Elle aimait baiser dans les labyrinthes à l’abri des haies odorantes de buis, sous les frondaisons des platanes ou des albizias en fleurs, au cœur des massifs de glaïeuls, sur le moelleux tapis des pelouses anglaises… Elle apprit le nom des fleurs et des arbres les plus rares. Elle en reconnaissait les formes, les couleurs, mais surtout les odeurs qui se glissaient sous sa jupe, remontaient entre ses cuisses et donnaient à son sexe humide le parfum si particulier de l’amour.

Un jour, alors qu’elle parcourait les pages d’un guide touristique sur le Val de Loire, ses châteaux et ses jardins, elle me dit :

- As-tu déjà visité le château de Villandry ? Il paraît qu’il y a un jardin à la française unique au monde : les parterres et les massifs ne sont composés que de légumes et de plantes potagères ! Tu te rends compte ?

Le week-end suivant, on était sur place. Elle, en belle jardinière, chapeau de paille et tablier de sapeur déployé sous sa jupe au vent ; moi, en homme de peine, les outils de jardinage prêts à l’emploi. À l’abri d’une treille de chasselas, Dominique a choisi un banc juste à côté d’un parterre de choux cabus, d’artichauts et de rhubarbe. Les arabesques de vert étaient du plus bel effet, surtout sur le ventre de Dominique qui en palpitait de gourmandise. Mais à l’approche de l’instant suprême, elle a lâché une salve de pets tonitruants qui ont attiré le regard des visiteurs et la vigilance soupçonneuse d’un gardien. Il nous a chassés, à peine poliment, de notre jardin d’Eden.

- Je suis désolée, c’est sans doute à cause du chou, ça me donne toujours des gaz..

 

© Michel Koppera, août 2009
le dernier dessin est signé GARNON ( extrait de l'album "132 positions amoureuses" )
Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 30 septembre 2009 3 30 /09 /Sep /2009 13:30

Baiser à la plage

 

Lorsqu’on ne se trouve ni au Cap d’Agde, ni sur un des nombreux autres espaces naturistes qui parsèment les côtes, baiser à la plage en plein jour n’est pas une mince affaire. En effet, à moins d’un goût partagé pour l’exhibitionnisme, le coït littoral requiert audace et discrétion.


Les plus prudents – ou les moins téméraires, c’est selon – opteront pour la cabine de plage. Il s’agit le plus souvent d’un héritage familial, transmis par une aïeule normande qui se rêvait propriétaire d’une écurie de trotteurs et d’une villa sur le front de mer à Cabourg. De ses chimères, il ne reste que la cabine de plage, six mètres carrés de planches avec une porte percée d’un oeilleton en forme de cœur, comme les portes de toilettes d’autrefois. Aux murs, sont accrochés des épuisettes, des râteaux rouillés pour la pêche aux coques. Dans un coin, est échouée l’épave d’un vieux transat en toile à rayures bleues et blanches. Sur le plancher blanchi par le sel, une étoile de mer desséchée, une collection inachevée de coquillages nacrés, une raquette de Jokari… Pour baiser, le confort est spartiate : un banc de bois, parfois une chaise en plastique. Il faut apporter serviettes et boissons fraîches… Pourtant, des générations de baigneurs s’y sont succédées, des enfants y ont été conçus, des adultères consommés, des virginités perdues… C’est le paradis estival des cousins-cousines. À défaut du privilège d’une cabine de plage familiale, on peut essayer d’en squatter une abandonnée, mais elles n’ont souvent plus de porte, les planches en sont disjointes et les voyeurs du voisinage à l’affût…


D’autres tenteront l’aventure dans les dunes. Il est vrai qu’au premier abord l’endroit paraît sympathique : une succession de cuvettes sableuses, douillettes comme des berceaux, des rideaux d’oyats, la chaleur du soleil… Mais c’est trompeur, c’est oublier un peu vite que les dunes sont avant tout de gigantesques tas de sable. Le sable, voilà l’ennemi ! Comme l’ennemi, le sable est partout. Il est sournois, vicieux et obstiné. Comme l’ennemi, le sable est insaisissable et passe à l’attaque au moment où on ne s’y attend pas. Le sable ruisselle, s’enfuit, s’infiltre, s’insinue dans les moindres replis, colle à la peau, se dérobe alors qu’on le croit endormi, glisse sans bruit… Le sable rampe, vole, tourbillonne, se faufile sur lui-même, s’agrippe au moindre poil, sème ses grains dorés sur toutes les lèvres, fait son nid dans les maillots de bain. J’ai connu un couple qui bien que très amoureux s’est séparé à la suite d’une partie de jambes en l’air dans les dunes. L’initiative en revenait à mon ami, elle s’était laissé convaincre. Mal leur en prit ! Ils étaient à l’ouvrage, bien au-delà des préliminaires, lorsqu’ils s’étaient lancés d’un commun accord dans un soixante-neuf qui s’annonçait prometteur. C’était compter sans le sable. Tapis dans les poils pubiens, collés au bout du gland, incrustés dans les replis humides de la vulve, d’innombrables grains de sable se mêlaient à la salive et crissaient sous les dents… Puis vint à passer une famille au grand complet - parents, enfants et grand-mère – en quête d’un coin tranquille pour pique-niquer. Un coup de soleil sur les fesses de mon amie vint parachever le fiasco. Ils ne s’en remirent jamais.


Pour les inconditionnels de l’amour balnéaire, le must c’est quand même de baiser directement sur la plage, avec l’ombre d’un parasol pour toute intimité. Vu de loin, c’est un couple très sage. Il est couché sur le dos, les bras repliés sous la nuque. Il semble somnoler. Elle est allongée sur le ventre. Appuyée sur un coude, elle est en train de compléter des grilles de sudoku dans un magazine. Ils ne se parlent pas. À y regarder de plus près, ils ne sont pas couchés côte à côte, mais plutôt posés sur le sable comme une paire de ciseaux entrouverte. Leurs bassins se croisent, elle dessus, lui dessous. Leurs corps sont comme rivetés l’un à l’autre, sur l’axe de leur pubis. Il est planté profondément dans son vagin. Par d’invisibles contractions de son intimité, elle le retient en elle, l’aspire, le masse à l’aide de muscles annelés très secrets. Elle presse très très lentement son clitoris contre la base du membre de son compagnon, et cette pression suffit à la maintenir en grande mouillure. Jouant du périnée, son compagnon impulse jusqu’à son gland tuméfié des spasmes langoureux qui lui caressent le col de l’utérus… Elle sent monter le sperme, elle se hâte de jouir en serrant très fort les cuisses et le stylo-bille qu’elle tient entre le pouce et l’index…

Je me suis un jour essayé à ce numéro de prestidigitateur. C’était sur une plage atlantique, par un après-midi de juillet. Myriam complétait une grille de mots croisés. Tout a parfaitement fonctionné jusqu’au moment de l’orgasme où elle a crié « Ouiiiihhh ! » et où tous les gens alentour nous ont regardés de travers.

 

© Michel Koppera, août 2009


Les dessins sont dans l'ordre de : Guerrier, Blachon et Pichon 
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Vendredi 18 septembre 2009 5 18 /09 /Sep /2009 09:57

Ce court texte est le prolongement du chapitre 29 :"baiser dans l'escalier"
illustration signée Weisbecker


Baiser dans l’ascenseur

 

« Bordel de merde, dépêche-toi. J’ai une putain d’envie de ta bite. On monte, au quinzième… Pourquoi ? Parce que sinon on n’aura jamais assez de temps pour s’éclater. En allant jusqu’en haut, on a une petite chance d’y arriver. Attention, bloque la fermeture de la porte, s’il te plaît. Laisse-moi enlever mon slip. C’est pas vrai, je suis trempée ! Tiens, touche ! Tu sens ? Et  toi, tu bandes ? Montre ! Pas mal, caresse-toi un peu, histoire de durcir encore plus. Oui, comme ça, ça ira. Tu veux voir ? Tiens, suce-moi les seins. Allez, on y va, tu peux débloquer la porte. Comment tu veux, comme ça ou par derrière ? Mets-le moi, bien profond. N’aie pas peur, je pourrais m’en enfiler le double tellement je suis en manque. Dépêche-toi, on est déjà au troisième. Branle-moi, ça va m’aider à jouir plus vite. N’oublie pas qu’on n’est pas dans la Tour Montparnasse ou à la Défense. On n’a que quinze étages. T’arrête surtout pas ! Ça y est, je sens que ça vient. Putain que c’est bon ! Lâche tout, remplis-moi la chatte de foutre. Bon dieu, ça me coule le long des cuisses !

Oui, j’ai vu. Si je trouve le fils de pute qui a dessiné et écrit ces saloperies, je te jure que je me le fais ! »

 

© Michel Koppera, août 2009

 

dessin de Lagarrigue "Le couple d'en face", 1970
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Mardi 8 septembre 2009 2 08 /09 /Sep /2009 17:01

Baiser dans l’escalier

 

Sous-sol, niveau -2. 23 h 17

- Bordel de merde, l’ascenseur est en panne ! Putain, c’est pas vrai, va falloir prendre l’escalier de service !

Julia passe devant. Je la suis, à quatre marches derrière, question de courtoisie. J’ai son petit postérieur adoré qui se balance à hauteur de mes yeux. J’aime son déhanché, surtout quand elle est un peu fatiguée, comme ce soir. Elle ne se contrôle plus vraiment, il y a de l’abandon dans ses gestes. Sa main droite s’appuie à la main courante, de l’autre elle se touche la fesse gauche comme pour s’encourager à gravir l’escalier en spirale. Je la laisse prendre un peu d’avance. Maintenant, ce sont ses jambes que j’ai en ligne de mire, ses mollets qui se frôlent avec des reflets de nylon noir. Quinze deniers : le prix de notre amour ? L’escalier de ciment brut s’enroule tristement. On n’entend que le bruit de nos pas qui résonnent sur les murs gris, dans la lumière sans fard de la minuterie.


Rez-de-chaussée. 23 h 22. Première halte.

La cage d’escalier est moins sinistre. Une porte à hublot donne sur le hall d’entrée inondé de lumière. C’est là qu’on s’arrête, à regarder à travers la vitre les plantes vertes que le gardien de l’immeuble bichonne tous les jours. Nous sommes déjà moins contrariés par la panne de l’ascenseur, surtout depuis que nous avons échangé un premier baiser sur les dernières marches. Les lèvres de Julia sont tendres, presque molles. La minuterie s’est éteinte et nous sommes restés immobiles, bouche à bouche, debout dans l’obscurité. Julia se presse contre moi. Comme elle se tient sur la marche au-dessus de la mienne, nos visages, nos ventres se retrouvent exactement au même niveau et on voudrait que ça dure éternellement.

- On monte ? soupire Julia en s’écartant pour poser son index sur le bouton de la minuterie.


Entresol. 23 h 40.

Nous ne sommes pas allés bien haut, pas plus d’une trentaine de marches maintenant recouvertes de linoléum. Les murs sont peints de couleur claire et la main courante a cédé la place à une rampe de bois. Julia est toujours devant. Elle semble de nouveau pleine d’entrain. L’ourlet de sa courte jupe qui se balance accompagne avec volupté les mouvements du compas de ses jambes. Je bande. Elle s’arrête sur le palier de l’entresol, là où loge le gardien avec toute sa famille. L’index sur les lèvres, Julia m’impose le silence. Avec élégance, elle relève sa jupe et me montre sa petite culotte blanche. Elle rit.

- Attrape-moi si tu peux !

La lumière de la minuterie s’éteint sans préavis. Je me retrouve dans le noir. J’entends la cavalcade de ses pas qui s’enfuient vers les étages.


Plus haut dans les étages. 23 h 56

Je l’ai perdue de vue. Les portes des étages défilent. Je suis déjà arrivé au huitième, toujours pas de Julia. Et si elle n’était plus dans l’escalier ? Je la retrouve enfin, assise sur le palier entre le neuvième et le dixième. Elle a les pieds sur la dernière marche, les cuisses très écartées. Elle a ôté sa culotte si bien que, en contrebas, je profite d’une superbe perspective en contre-plongée sur sa chatte offerte. Les mains posées en arrière, très cambrée, Julia me regarde en souriant.


- T’as eu peur, pas vrai ? Allez, monte !

Je gravis la volée de marches à quatre pattes, comme un chien de chasse, la truffe aux aguets. Mon visage se glisse de lui-même sous sa jupe, dans l’entonnoir de ses cuisses, jusqu’à ce que nos lèvres se rejoignent. Elle sent bon. Alors, on baise tranquillement dans l’escalier. Avec les marches, nos sexes s’ajustent à la perfection. On joue, on jouit.

Sur l’avant-dernière contremarche, à portée de regard, je découvre un petit graffiti tracé au feutre noir. Le dessin représente une jeune femme en train de se faire prendre en levrette par un mec dont on ne voit que le tronc et sa grosse queue qui disparaît à moitié entre les fesses de la fille. À côté, on a ajouté en majuscules cette légende : « JULIA M’A SUCER ».

 

© Michel Koppera, août 2009

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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