inédits

Samedi 27 juin 2009 6 27 /06 /Juin /2009 15:14

















Baiser sur une île déserte

 

La meilleure chose à faire, c’est de se branler en attendant Vendredi et peut-être Dimanche…

 

© Michel Koppera, juin 2009

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Dimanche 21 juin 2009 7 21 /06 /Juin /2009 12:06
21 juin, c'est l'été, il fait beau. Vous ne savez pas quoi faire ? Pourquoi ne pas aller faire un tour au zoo ?

Baiser au zoo.

 

Une fois par mois, mon cousin Matthieu se rend au zoo avec sa femme Nina. Toujours le même jour, le deuxième lundi du mois ; toujours le même zoo. Lorsque j’ai appris ça, j’ai d’abord cru qu’ils s’étaient pris d’affection pour un animal en cage ou que c’était leur façon à eux de se donner l’illusion de voyager au loin à peu de frais.

Nina a 42 ans. C’est une petite femme brune, plutôt boulotte, avec des jambes courtes et un visage avenant. Je ne l’ai jamais connue de mauvaise humeur. Matthieu a presque dix ans de moins que son épouse et ce qu’on appelle un physique ingrat : une dentition pour le moins désordonnée, une petite bedaine et d’énormes mains poilues de bûcheron canadien. Bien qu’habitant une petite maison avec jardinet, ils n’ont ni chien, ni chat, et n’ont jamais évoqué en public le désir d’en posséder. Aussi, leur visite mensuelle au zoo n’a pas manqué de m’étonner, puis d’éveiller ma curiosité. J’ai profité d’un repas de famille où Matthieu avait un peu abusé du punch pour aborder le sujet. On se trouvait seuls, un peu à l’écart. Il a rougi jusqu’aux oreilles ; décidément, ça devenait intéressant.

- C’est très personnel… Tu vas te moquer de moi…

- Mais non ! Allez, dis-moi. Je te promets que je ne le répéterai à personne !

- Promis juré ?... On y va faire l’amour.

Sur le coup, j’ai cru avoir mal entendu. Sans doute avait-il parlé de vautours ou de loups… Je l’ai fait répéter… Non, j’avais bien entendu !

Alors, sans trop se faire prier, il m’a tout raconté. Ils ont choisi un lundi parce que c’est le jour le plus creux de la semaine, le jour où les allées sont presque désertes, sans enfants, où les gardiens fatigués de l’affluence du week-end sont moins vigilants. Comme Nina a des cycles réguliers de trente jours, le second lundi du mois correspond presque toujours à son ovulation.

- Elle est très excitée et les animaux le sentent, me confie Matthieu.

Le jour venu, Nina s’habille avec une jupe assez ample et ne met pas de slip. Tout comme Matthieu qui porte un survêtement avec un pantalon facile à baisser, sans s’encombrer de boutons, de fermeture éclair ou de boucle de ceinture.

Ils débutent leur visite par les volières des oiseaux exotiques. Ces bêtes-là sont sages, à l’exception des perroquets qui parfois se permettent des sifflets et des quolibets salaces. Ils enchaînent avec les parcs où vont et viennent les grands fauves, comme nimbés d’odeurs sauvages qui font frémir Nina, surtout quand ils la fixent avec leurs yeux dorés de cruelle gourmandise.

Mais les choses sérieuses ne commencent que devant les reptiles qui somnolent dans leurs vivariums tropicaux. Matthieu se laisse masser la bite et les couilles pendant qu’ils contemplent en silence les puissantes torsades de l’anaconda ou du python dont les écailles luisent dans la pénombre. Un frisson de désir court sous les doigts de Nina.

Ils poursuivent avec les grands herbivores de la savane africaine. Nina aime particulièrement les spécimens mâles des girafes et des zèbres. Avec un peu de chance, elle les verra bander et ce spectacle suffit à exacerber sa libido. Matthieu me fait une description méticuleuse du gigantesque pénis des girafes. Il me dit aussi qu’une fois, Nina s’est fait lécher la vulve à travers le grillage d’un enclos par un jeune buffle, mais j’ai du mal à le croire.

Le quartier des grands primates constitue le clou de la visite. On y trouve un couple de bonobos, une douzaine de chimpanzés et surtout un magnifique orang-outang solitaire qu’on peut admirer derrière une épaisse paroi de verre. C’est là que ça se passe. Quand ils voient le couple arriver – Matthieu m’affirme même qu’ils sont attendus – les chimpanzés cessent leurs jeux de balançoire et d’épouillage et se rassemblent devant leur grille. Nina soulève sa jupe, Matthieu baisse son pantalon. Ils se branlent  de concert. Puis, Nina se met à quatre pattes, la jupe repliée sur les reins, la croupe en l’air ; accroupi derrière elle, Matthieu la prend en levrette. Les chimpanzés hurlent et trépignent de joie, le couple de bonobos baise furieusement, l’orang-outang envoie son sperme sur la vitre, Nina et Matthieu jouissent en grognant.

- Ça nous rend heureux, conclut-il en me laissant.

J’ai raconté l’histoire à Nadège et, à force d’insinuations, je l’ai convaincue de tenter l’expérience. Mais de toute évidence, Nadège n’est pas Nina et je ne suis pas Matthieu. Si le regard doré des grands fauves nous a procuré quelques frissons, le spectacle des reptiles nous a plutôt glacé le sang. Pour nous, les grands herbivores de la savane africaine n’ont fait que d’énormes bouses. Quant aux primates, non seulement ils ont à peine jeté un œil à la chatte pourtant généreuse de Nadège, mais quand on s’est mis en position d’accouplement, les chimpanzés nous ont jeté en criant des trognons et des pelures de fruits douteux et l’orang-outang a copieusement pissé sur la vitre de sa cage.

 

© Michel Koppera, juin 2009


Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 15 juin 2009 1 15 /06 /Juin /2009 04:23
Pour ce 17ème volet de la série, Camille m'a de nouveau fait l'honneur d'un dessin et je l'en remercie.


Baiser dans les toilettes publiques

 

Quand on arrive par l’autoroute, à une trentaine de kilomètres de N*, il y a une aire de repos plutôt bien entretenue. On peut y vérifier la pression des pneus, y acheter des boissons fraîches dans une sorte de boutique ambulante, et surtout y faire un arrêt pipi. Avec Martine, c’est toujours là qu’on s’arrête, envie ou pas. On y a comme qui dirait nos habitudes. Reste juste à décider si on ira dans les toilettes pour femmes ou les toilettes pour hommes.

Les toilettes pour femmes.

On les choisit avant tout pour leur propreté, bien qu’il nous soit arrivé de les trouver en triste état, mais c’était un jour de grands départs. En général, les odeurs y sont plutôt agréables presque fleuries, les carrelages des sols et des murs impeccables et on n’y manque jamais de papier hygiénique. C’est là que nous entrons lorsque nous souhaitons baiser à l’ancienne, je veux dire sans risque mais aussi sans émotions fortes. On se glisse discrètement dans une des cabines, on met le verrou et on se met dare-dare à l’ouvrage. Martine relève sa jupe, baisse sa culotte ; j’ouvre mon pantalon, je sors ma bite. Si je bande à peine, Martine me suce un peu, mais le plus souvent c’est inutile. Alors, je m’assois sur la cuvette, Martine me chevauche, me présentant son cul et sa chute de reins. On serre les dents pour ne pas faire de bruit. On n’écoute pas vraiment de qui se passe dans les cabines voisines ou devant les lavabos. On reste concentrés sur notre affaire. Ça nous prend cinq à dix minutes de patient limage. Je me permets parfois la fantaisie de lui caresser un sein ou de lui titiller gentiment le trou du cul, mais rien de plus. On a notre orgasme individuel. La seule fantaisie que nous nous offrons, et encore pas à chaque fois, c’est de nous observer en train de pisser. À genoux à côté de la cuvette, Martine regarde ma miction avec sérieux ; puis c’est à mon tour. Avec un peu de chance, je verrai en prime un filet de mon sperme couler de sa vulve et tomber en gouttes épaisses dans le fond de la cuvette. On reprend la route sans tarder.

Les toilettes pour hommes.

En dernier ressort, c’est Martine qui décide d’entrer ou pas dans les toilettes côté hommes. Elle m’envoie en éclaireur pour s’assurer que la voie est libre. À chaque fois, on a le cœur qui bat vite. Martine a les yeux dans le vague, comme si elle avait bu. Je connais ce regard, c’est celui des mauvais jours : jours de règles en retard, d’humeur maussade… Et pire encore si c’est au retour d’une visite chez ses parents... Une fois enfermés dans notre cabine, on ne se touche pas tout d’abord. L’oreille aux aguets, Martine écoute les bruits proches : chasses d’eau, clapotis d’urine dans les cuvettes, zips de fermetures éclair, froissements de papier hygiénique. Une forte odeur de pisse mâle remplit l’espace jusqu’à l’écoeurement. Tout en écoutant, Martine consulte les inscriptions sur les cloisons et la porte des toilettes, graffitis obscènes, adresses de rendez-vous gays et numéros de téléphone pour un premier contact. Il lui arrive d’appeler un de ces numéros sur son portable, rien que pour écouter le message d’accueil d’un homme qui lui décrit en détail son érection et son attente de bite dans le cul. Martine pose la main sur ma braguette et masse lubriquement mon érection tout en composant un nouveau numéro. Dans la cabine voisine, un homme vient de prendre place. On l’entend uriner, un jet puissant qui fait chanter la cuvette, puis on distingue son souffle court. Martine me regarde en souriant : le mec se branle, elle l’a aussitôt deviné. Je soulève sa jupe et glisse ma main droite dans son slip. Je m’en doutais, elle est trempée. Je lui masse le clitoris hypertrophié de désir.
 Sa mouillure est intense et m’englue les doigts. Elle a sorti ma queue et la pétrit avec la même ardeur que celle du mec qui se masturbe de l’autre côté de la cloison. Martine se shoote aux phéromones. Dans la grande salle carrelée aux urinoirs, c’est le ballet incessant des hommes pressés, le chuintement des chasses d’eau, le battement des portes à double battant. Le mec d’à côté éjacule en silence, Martine me serre la queue. On attend encore quelques instants pour se mettre à baiser pour de bon. On est debout, face à face, bouche contre bouche, ventre à ventre. Finalement, Martine enlève son slip et me repousse vers le siège. On prend notre position habituelle. Elle s’encule d’autorité, elle est devenue homme-femme. Elle a l’orgasme laborieux. Quand c’est terminé, si elle est bien disposée, elle me donne en cadeau le spectacle d’un étron tout frais. Avec un peu de chance, il sera strié de foutre encore chaud. Nous sortons des toilettes pour hommes, bras dessus, bras dessous, sous les regards jaloux des hommes debout, les jambes légèrement écartées, devant les urinoirs.

 

© Michel Koppera, juin 2009        


je suis désolé pour Camille, mais je ne connais pas l'auteur du second dessin ( celui de la fellation) car je sais qu'il lui plaira sans doute. par contre, le dernier est une illustration de Jean-Marie Poumeyrol parue dans son premier album. Elle a pour titre "Travestis" ( 54 X73 cm) et date du 26 octobre 1970
Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 5 juin 2009 5 05 /06 /Juin /2009 08:09
Pour ce texte, Camille m'a fait l'honneur d'une illustration originale et je l'en remercie encore vivement.


Baiser sous la tonnelle

 

- Chéri, la météo annonce du beau temps, on pourrait remonter la tonnelle. Qu’est-ce que tu en penses ?

La tonnelle, c’est  notre salon d’été. Douze mètres carrés de toile bleue sur armature en aluminium boulonnée dans le béton de la terrasse, avec moustiquaire, grande table de jardin en teck, rideaux, double toit pour la ventilation, éclairage électrique, balancelle et clématites… On y prend les repas, on y fait la sieste, on y reçoit les voisins et amis, on y baise.

Eté oblige, il faut être patient. Alors, en attendant, on mange des salades tomate-mozarella à l’huile d’olive, avec du basilic frais du jardin et un filet de vinaigre balsamique ; ou encore du melon accompagné de tranches de jambon de Parme si fines qu’on peut voir le crépuscule à travers.

Il y a des nuits d’été propices à l’amour sous la tonnelle. Des nuits où les vers luisants paradent dans l’herbe rase, des nuits où fanfaronnent les grillons et les grenouilles, des nuits au ciel constellé avec parfois un orage qui gronde au loin, des nuits moites sans lune aucune, des nuits à la brise marine si légère qu’elle semble une vibration, des nuits de tendresse.

On a prolongé le dîner au-delà du raisonnable. Les enfants sont allés se coucher ou, plus sûrement, se gaver de jeux vidéo et de blogs pubères dans leurs chambres closes. Aussi, on reste là tous les deux, un peu désemparés de se retrouver seuls dans l’épaisse pénombre. Certes, on pourrait allumer l’ampoule électrique de l’abat-jour, mais on redoute la danse fébrile des papillons de nuit.

Dans l’obscurité, je la distingue à peine, si ce n’est la tache claire et mouvante de sa robe de coton blanc. Elle est dans la balancelle, à moitié couchée sur les coussins, jambes repliées, les pieds nus sous les fesses. On parle peu. Quelques phrases sans importance. L’instant n’est pas aux conversations sérieuses ou aux sujets qui fâchent. Alors, on ne parle ni du boulot, ni des enfants, ni du lave-vaisselle en panne…

J’ai tiré les rideaux sur trois côtés, laissant grand ouvert celui qui donne sur le parc dont les frondaisons nous protègent des regards de la rue.

Ensemble dans la balancelle, nous retrouvons de fugitives sensations d’enfance, lorsque nous passions de longs moments à la balançoire. Nous étions alors totalement étrangers l’un à l’autre et pourtant éprouvions les mêmes émois au plus secret de nos ventres quand nous nous élancions vers le ciel, à grands éclats de rires et de frayeur.

Avec les années, les rires sont devenus soupirs, la peur a laissé place au désir. Elle ne porte ni soutien-gorge, ni culotte, mais elle a conservé l’intégralité de son triptyque naturel. Ses aisselles et son mont de Vénus captent dans leurs boucles noires les parfums du jardin. Au printemps, ses touffes respirent les senteurs du chèvrefeuille et du seringat. Dans les mauvais jours, elles ont des relents de coriandre ou d’oignon. Mais, en cette nuit d’été, tous ses poils intimes exhalent le thym et la lavande fleurie.

Je me fais bourdon pour m’abreuver du pollen de sa fleur baveuse. Il n’y a pas besoin de fermer les yeux pour se croire au paradis. De sa fente pourpre, montent des parfums de miel. Elle mouille autant que je bande. On s’embrasse, on se caresse, on se lèche, on se balance pendant qu’un crapaud lance la note claire de son chant amoureux, comme la ponctuation de notre sérénade sensuelle. La suite n’est qu’affaire d’improvisation au gré des humeurs et des opportunités. On peut baiser furieusement appuyés contre la table en teck, tendrement crucifiés à l’armature en aluminium, les bras en l’air et le ventre en feu, ou simplement emboîtés dans le nid de coussins de la balancelle qui tangue.

En sueur, on finit par s’assoupir. Tard dans la nuit, je suis réveillé par le chant aigu d’un moustique matinal qui vient de me piquer la bite encore poisseuse de sperme refroidi. Il est grand temps d’aller se coucher.


© Michel Koppera, juin 2009


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Mardi 2 juin 2009 2 02 /06 /Juin /2009 17:27

Pendant de longues années, trop longues sans doute, j'ai fumé. Et beaucoup de mes amies aussi. Cécile était du nombre. Elle fumait des Gauloises ou Gitanes, je ne sais plus exactement. Nous avons été amants par intermittence. J'ai fait de nombreuses photos de Cécile, mais celles que je trouve les plus érotiques sont celles de sa main avec une cigarette allumée entre l'index et le majeur. Quand elle tenait sa cigarette comme ça, je savais que nous allions bientôt baiser ensemble. C'était sa façon à elle de me dire son désir. J'aimais le goût du tabac dans sa bouche lorsque nous nous embrasserions...
 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 1 juin 2009 1 01 /06 /Juin /2009 15:08

Un des derniers dessins que j'ai réalisés. C'était en 1991, à la suite d'une longue relation à trois : elle s'appelait Nadine, il s'appelait Pierre. Notre aventure a duré presque deux années entières. Ensuite, nos trajectoires ont divergé. De ces deux années, restent quelques photos et des dessins, dont celui-ci. Il a été réalisé au compas, et trois crayons de couleur.

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Dimanche 31 mai 2009 7 31 /05 /Mai /2009 10:17
Hier soir, c'était la dernière journée du championnat de France de football ( ligue 1). À cette occasion, j'ai écrit ce quinzième épisode de la série des "Baiser". Que les supporters n'y voient aucune malice.

Baiser dans les vestiaires d’un club de foot

 

On n’a jamais été aussi proches de la relégation. Les années précédentes, on avait réussi à s’en tirer tant bien que mal, grâce à quelques bons résultats en déplacement. Mais là, on est dans la merde ! Tout va se jouer sur un match, le dernier de la saison. Il faut qu’on gagne, impérativement. Un match nul ne suffirait pas. Comble de malchance, on reçoit le deuxième du classement. En cas de victoire, ils finissent premiers. Autant dire que c’est très mal engagé.

Le dernier entraînement, c’était samedi soir. À huis clos. Personne ne manquait à l’appel : les joueurs au grand complet, le coach, le kiné, les dirigeants et même un représentant de notre sponsor. Le Président nous a promis une grosse prime de match en cas de victoire. On était remontés à bloc.

- Jusqu’à demain, concentration maximum sur l’objectif, a répété le coach. On mange léger, sans alcool, on ne se rase pas et surtout on ne baise pas ! Faites le plein d’énergie et d’agressivité pour le match…

Sauf qu’à la sortie du stade, il a fallu que je tombe sur Véronique qui m’attendait sur le parking, près de ma voiture.

- Salut ! qu’elle m’a dit. J’étais venue pour vous encourager, mais apparemment j’arrive trop tard… Ça va ?

Véronique, c’est ma copine. On sort ensemble depuis presque trois ans. Mais on ne vit pas dans le même appart. Chacun chez soi. Faut dire que Véronique, le foot ça ne l’intéresse pas vraiment. Elle préfère le tennis. Alors, elle ne vient quasiment jamais au stade.

- T’as un peu de temps ? qu’elle m’a demandé. Tu pourrais me faire visiter ?

- Visiter quoi ?

- Les vestiaires, les installations, comme qui dirait les coulisses du stade…

Heureusement que j’étais le dernier, sinon je crois bien que ça n’aurait pas plu que j’amène une femme dans les vestiaires. Dans la salle, ça sentait la sueur à peine refroidie. À terre traînait une paire de chaussettes oubliées et aux portemanteaux étaient pendus quelques chasubles que nous avions portées pendant l’entraînement. Sur la table centrale, des bouteilles d’eau minérale entamées, le chronomètre du coach. On a continué par les douches où la vapeur d’eau embrumait encore l’air moite.

- C’est donc vrai que vous vous douchez tous ensemble ! s’est-elle étonnée. Comme dans les films ! Vous êtes tout nus ?

- Bien sûr que oui, qu’est-ce que tu croyais ?

- Alors, chacun peut voir la bite des autres, ça ne vous gêne pas ?

Elle, en tout cas, ça l’émoustillait. Elle m’a regardé de travers.

- Et les arbitres, ils sont avec vous ?

- Non. Ils ont leur vestiaire personnel, avec un bureau et une cabine de douche individuelle.

De retour dans le vestiaire de l’équipe, Véronique a parcouru le banc d’un regard songeur.

- Et toi, elle est où ta place ?

Je lui ai montré. Véronique est allée s’y asseoir et a commencé à se déshabiller. Elle a ôté ses sandales, son jean, son tee-shirt. Une fois en slip et soutif, elle s’est relevée.

- Allez, viens, on va baiser sous la douche !

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Si le coach l’apprend !

- Et pourquoi il l’apprendrait ?

Elle a dégrafé son soutif et glissé sa culotte à ses pieds. J’ai suivi le sillage de son petit cul qui rebondissait et fuyait amoureusement devant mes yeux.

Dimanche après-midi, à 15 heures précises, l’arbitre siffle le coup d’envoi du match. On démarre à fond, et ça paye : douzième minute, centre fuyant et reprise de volée de notre ailier droit. On mène 1-0. Le coach nous donne ses instructions : pas d’enthousiasme excessif, de la rigueur. On passe en 4-4-2, je redescends milieu défensif. Dans les tribunes j’ai fini par repérer la tache jaune vif du tee-shirt de Véronique. Elle est venue avec sa meilleure copine, Elaura. Quarantième minute, j’adresse une passe en retrait au gardien, sauf que j’ai sous-estimé la vivacité de leur avant-centre à l’affût. Ma passe n’est pas assez appuyée, il l’intercepte et s’en va lober notre gardien trop avancé. J’en ai les jambes coupées. Tout est à refaire.

À la mi-temps, dans les vestiaires, le coach pique une gueulante mémorable. Pas fiers, on se regarde les chaussettes. J’en prends pour mon grade. Jamais un quart d’heure ne m’a paru aussi long ! De retour sur le terrain, je cherche Véronique du regard. Je vois bien Elaura, mais pas la tache jaune du tee-shirt de Véronique. Peut-être qu’elle est fâchée contre moi ou qu’elle pense que le match est plié. L’arbitre de champ se fait attendre ; il finit par arriver avec presque cinq minutes de retard.

Seconde mi-temps. On rame, comme si on avait tout donné dans les quarante-cinq premières minutes. C’est un miracle si on n’encaisse pas un deuxième but. D’ailleurs, on s’en prend un, heureusement refusé pour une charge sur notre gardien, pas du tout évidente. Les coachs s’égosillent au bord du terrain. Et puis, à la quatre-vingt-troisième minute, on bénéficie d’un penalty généreux : l’arbitre sanctionne une main dans la surface, main qu’il est le seul à avoir vue. L’équipe adverse fulmine. Distribution de cartons jaunes. C’est moi qui suis chargé de tirer le penalty. Contre-pied, but ! Mon premier regard, c’est pour la tribune où je retrouve la tache jaune du tee-shirt de Véronique. Puis mes coéquipiers me sautent dessus et je passe en quelques secondes du statut de brebis galeuse à celui de sauveur de la saison.

Le soir, on va faire la fête, d’abord au restau puis en boîte. On est tous plus ou moins éméchés. Tard dans la nuit, le coach me prend à part.

- Dis donc, tu ne m’avais pas dit que ta copine Véronique connaissait l’arbitre… C’est quelqu’un de sa famille ?

- Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

- Ecoute, tout ce que je sais, c’est qu’à la mi-temps, elle a été vue entrer dans le vestiaire  de l’arbitre et qu’elle y est restée un bon quart d’heure… Alors, j’ai pensé qu’elle était peut-être sa cousine ou quelque chose dans le genre…

 

© Michel Koppera, mai 2009


Vous aurez reconnu au passage, un dessin D'Aslan et deux vignettes d'une BD de Varenne.

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Samedi 30 mai 2009 6 30 /05 /Mai /2009 09:06

Baiser au balcon

 

C’est bientôt le 14 juillet, Nathalie est tout excitée. Elle n’arrête pas de consulter les prévisions météo sur internet. Pourvu qu’il ne pleuve pas ! Il faut dire que l’appartement de Nathalie donne sur l’Avenue Gambetta et que c’est là que passe le défilé du 14 juillet. Certes, l’Avenue Gambetta ce n’est pas les Champs-Elysées, mais quand même ! Chaque année, on a droit à une petite heure de parade militaire avec fanfares et engins motorisés. Nathalie habite au troisième étage, elle y loue un deux-pièces cuisine avec balcon, un de ces balcons à l’ancienne, avec balustres ouvragées en béton, style arts déco. Du balcon de Nathalie, on a une vue imprenable sur toute l’avenue et ses événements. Grandes manifs des jours de grève, arrivée au sprint d’une étape du Tour de France, passage du cortège du Président de la République de visite en province, départ du marathon de Pâques, tout cela c’est Avenue Gambetta. Sans compter les accrochages quotidiens, les chats écrasés au petit matin, quelques prostituées nigérianes près de l’abri-bus, un braquage de bijouterie et le blocage de l’avenue par les producteurs de lait en colère. À chaque fois, Nathalie est aux premières loges.

Depuis son divorce, Nathalie invite chaque année un de ses collègues de travail à assister avec elle au défilé du 14 juillet, depuis son petit balcon à deux places. L’an dernier, c’était Anaïs la comptable, cette année, c’est moi. Je ne sais pas si je dois en être flatté, je ne suis pas spécialement fan de l’apparat militaire. Mais Nathalie est de bonne compagnie, plutôt jolie. Elle a les cheveux châtains, les yeux pers, le visage amène. Elle n’est pas très grande, mais arbore une belle poitrine et de solides hanches.

À tout hasard, je suis arrivé avec une bouteille de champagne que Nathalie a aussitôt mise au frais. Ce matin-là, le temps était à l’orage. Au loin, on voyait déjà de sombres amoncellements de cumulus. Pour l’instant, le ciel était encore dégagé au-dessus de la ville et une chaleur lourde montait de l’avenue où se pressait la foule des grands jours. On a commencé par déployer le drapeau tricolore au balcon, puis Nathalie m’a laissé seul  quelques instants pour aller se mettre en tenue, comme elle disait. Elle est réapparue en jupe plissée bleue et chemisier blanc. La jupe était outrageusement courte et le chemisier laissait pointer ses sombres tétons sous le tissu vaporeux.

- Il ne manque plus que le rouge ! lui ai-je dit en manière de boutade.

- En es-tu si sûr ? a-t-elle répondu avec un drôle de sourire.

Le balcon est exigu, à peine plus large qu’une fenêtre. Les balustres sont hautes, le garde-corps presque à hauteur de l’estomac. Quand nous y sommes tous les deux côte à côte, nos hanches se frôlent, nos bras se touchent.

Le défilé s’annonce à grands renforts de musique. Ça commence par un détachement de sapeurs-pompiers aux casques étincelants, derrière deux gros camions rouge vif, gyrophares en folie. Ils ont même une fanfare qui fait un boucan d’enfer. Les gars marchent au pas, mais sans trop de conviction. Nathalie applaudit, ses seins se trémoussent d’enthousiasme. Après, c’est le tour d’un groupe d’une bonne centaine de fantassins, en uniforme kaki, bardés de médailles, fusil mitrailleur plaqué en travers de la poitrine. Ils occupent toute la largeur de l’avenue. Ça a l’air plus sérieux que les pompiers !

- Ils reviennent du Kosovo ! me lance Nathalie, les yeux mouillés d’émotion.

La foule applaudit, mais on sent comme une sorte de retenue craintive. Et s’ils avaient du sang sur les mains ?

Suivent une dizaine de camions bâchés, genre tenue de camouflage. Ils fument beaucoup et font trembler les vitres de l’appartement de Nathalie. Je la prends par l’épaule et la serre contre moi. Elle se laisse furtivement aller.

Puis une autre fanfare arrive, qui  joue Sambre et Meuse. Nathalie en a la chair de poule, ça lui hérisse les poils de ses bras nus. Ma main descend le long de son flanc et se pose sur sa hanche qu’elle presse tendrement. Mais voici que surgit, au fond de l’avenue, un escadron de motards de la gendarmerie. Ils se tiennent bien droit, raides comme la justice, les gants blancs sur le guidon, fourragères tressées sur l’épaule. Ils roulent presque au pas, alignés en double chevron. Nathalie les regarde passer en silence, l’œil mauvais.

- Les salauds ! Il y a un mois, ce sont eux qui m’ont arrêtée pour défaut de ceinture et usage du portable au volant. Deux cents euros d’amende et trois points en moins sur mon permis. Tu te rends compte !

J’opine du chef et en profite pour glisser ma main entre ses cuisses qu’elle écarte volontiers.

- Ah, super, voilà les fusiliers marins !

Elle a retrouvé le sourire. Je n’ai pas vu défiler les gars de la marine, j’ai juste entendu leur pas cadencé sur le macadam. Moi, je suis agenouillé derrière Nathalie, la tête sous sa jupe plissée, devant son string rouge que j’écarte délicatement pour lui lécher la chatte. Afin de mieux admirer les beaux militaires, elle s’est penchée en avant ce qui relève sa large croupe. Je ne sais pas ce qui la fait le plus mouiller de ma langue ou du spectacle des uniformes. Le défilé s’éloigne. Nathalie me rejoint dans l’ombre des balustres. Elle sort ma queue du pantalon et me branle.

- J’aime les gros calibres, dit-elle, surtout quand ça décharge. Tu connais mon adage ? 14 juillet au balcon,  feu au buisson !

On prend le temps de baiser, pendant que l’orage qui menace vide la rue de ses derniers badauds. On jouit presque ensemble aux premières grosses gouttes de pluie qui tombent dans nos coupes de champagne.

 

© Michel Koppera, mai 2009


Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 25 mai 2009 1 25 /05 /Mai /2009 14:59

Baiser dans un musée

 

On filait plein sud vers la Méditerranée. Pendant qu’Odile conduisait, je feuilletais le guide touristique de la région. Cette année-là, on avait décidé de faire dans le culturel. Finies les après-midi drap de bain sur la plage à se mélanomiser malin ! Ce serait visites guidées d’abbayes cisterciennes, concerts de musique baroque dans les ruines de forteresses médiévales, expositions d’artistes locaux et très naïfs, dégustations de produits du terroir et randonnées botaniques. Enfin, quand j’écris on, je devrais plutôt dire Odile, car c’était avant tout son idée. Moi, les journées à glander en transat au soleil, ça ne me culpabilisait pas plus que ça ! Un ou deux cinoches, une soirée disco, une balade dans l’arrière-pays, pourquoi pas ? Je ne voyais pas la nécessité d’en faire des tonnes ! Mais Odile s’était mis dans la tête qu’on était des péquenots et qu’il était grand temps qu’on se mette au diapason du monde. Etre au diapason, c’était une de ses expressions favorites. Elle voulait être au diapason de tout : de la mode, d’une société plus humaine, de la conscience écolo, de la pensée universelle…

- Tiens, on pourrait assister à une corrida, ça fait partie du patrimoine local, non ?

- T’es dingue ou quoi ! Cherche-nous plutôt des musées intéressants, au lieu de raconter des conneries !

J’aimais bien taquiner Odile, titiller sa fibre S.P.A.  C’était son côté Brigitte Bardot en colère, dont elle avait aussi la blondeur.

Deux semaines plus tard, notre programme culturel avait sérieusement du plomb dans l’aile. Pour ce qui était du patrimoine régional, on avait essentiellement vu des parties de pétanque et un vide-grenier où Odile avait acheté, à vil prix, une poterie « typique ». Côté musique, un radio-crochet sur la plage et un concours de air-guitar sur écran géant ; côté gastronomie, on avait fait la tournée des pizzerias et sacrifié au culte de l‘huile d’olive à toutes les sauces. Par contre, le soleil avait cuivré nos épaules et comme javellisé la chevelure d’Odile. C’est en choisissant des cartes postales à envoyer à ses collègues de travail qu’elle fut saisie de remords.

- Demain, on sort ! declara-t-elle en faisant tourner le présentoir à souvenirs.

- Comment ça, on sort ?

Le lendemain, il faisait très chaud, un de ces après-midi torrides où les pavés sont brûlants, le soleil vertical et les siestes profondes. Odile ne portait que des sandales et une petite robe de coton fuchsia ; moi un bermuda, un t-shirt et une paire de tongs fatiguées. « Muséum d’archéologie littorale », ça en jetait !  Une vénérable bâtisse en pierre ocre, une guichetière indolente entre deux âges, deux billets plein tarif. On commence par les salles du rez-de-chaussée et du premier étage. On se tape des alignements de vitrines replies d’objets de la vie quotidienne gallo-romaine : fibules, vases plus ou moins complets, boucles d’oreilles et lampes à huile… Quand Odile se penche pour lire les notices explicatives, cela découvre un peu plus ses cuisses bronzées et je me sens à l’étroit dans mon bermuda. Entre des portes, dans une encoignure, un gardien à casquette somnole sur une chaise.

On termine la visite par les salles voûtées du sous-sol, là où sont exposées les statues. Il y fait frais. Odile en frissonne de plaisir. Nous sommes seuls. La douce lumière des spots caresse la pierre millénaire, les courbes des hanches minérales, comme ma main qui soulève la robe d’Odile. Nous nous embrassons à l’ombre d’un Apollon sans tête, au sexe pré-pubère. La peau des fesses d’Odile a la blancheur du marbre antique, sa chatte blonde est aussi émouvante et chaude que le pubis glabre des Vénus romaines. On baise en bonne compagnie, sous le regard aveugle d’une Minerve en armes, de sévères sénateurs en toge, de bustes d’empereurs à tête couronnée de lauriers, de nymphes et de naïades lascives. Odile est ma déesse callipyge, je suis son Priape domestique ; ses seins sont d’albâtre, ma bite est d’airain. Tout en forniquant me revient en mémoire la scène finale des Visiteurs du soir, lorsque les deux amants sont métamorphosés en statues de pierre par Satan en personne. J’ai tellement peur que j’en oublie de jouir. Pas Odile qui avant de quitter la galerie se permet de caresser le cul de l’Apollon sans tête et même de lui embrasser le zizi de marbre où elle laisse un peu de gloss vermillon

- On devrait sortir plus souvent, me dit Odile dans la rue abrutie de chaleur. Finalement, les trucs culturels, c’est pas aussi chiant que je croyais.

 

© Michel Koppera, mai 2009


Avouez que je vous ai gâtés pour les illustrations ! La 3ème image, celle de la femme en porte-jarretelles qui chevauche un Apollon est signée Brian Bagnall.
Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 20 mai 2009 3 20 /05 /Mai /2009 05:22

Aujourd'hui, départ sur les routes pour la grande transhumance du pont de l'Ascension. Je serai donc absent pour quelques jours ( retour dimanche). En attendant  je vous laisse avec ce montage photo . Il s'agit d'un tirage effectué en superposant deux négatifs : en arrière-plan, vous distinguez le sexe de Valérie ( avec ses lèvres très charnues et sa belle touffe), et au premier plan, une photo de menhir prise quelque part dans la campagne bretonne. Menhir éminemment phallique, comme de bien entendu. J'avais donné pour titre à ce tirage particulier : "Soeur Anne, ne sens -tu rien venir ?"

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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