Je vous propose de découvrir tout au long de cet été un roman inédit, "La trésorière", qui relate les aventures et mésaventures d'une brave
mère de famille nommée Odile VARNEY qui se trouve, bien malgré elle, embarquée dans une étrange expérience érotique... Bonne lecture.
La trésorière
1
Ce matin de décembre, alors qu’elle garait sa voiture dans le parking souterrain du centre commercial, Odile Varney n’aurait
jamais imaginé que, moins d’une heure plus tard, elle commettrait une petite erreur qui allait bouleverser sa paisible existence.
Odile Varney avait trente-sept ans. Elle était mariée depuis plus de dix ans à Sébastien Varney, chef de chantier dans une
grosse entreprise du BTP. Le couple avait deux enfants, deux beaux garçons âgés de huit et six ans. Odile menait une vie simple et harmonieuse, partagée entre l’amour pour son mari et ses
enfants, les tâches ménagères et son emploi de comptable dans une entreprise de transport. En tout, Odile était un modèle d’ordre, de rigueur et d’honnêteté. « Ni excès, ni
extravagance », telle aurait pu être sa devise.
Dans sa jeunesse, Odile avait été une jeune fille sans histoire, au physique passe-partout. Plus tard, elle était devenue jolie.
Ses deux grossesses l’avaient encore embellie, mais elle ne s’en était pas rendu compte. À l’approche de la quarantaine, Odile était une belle femme mûre à la silhouette élégante, au visage
harmonieux. Pour parler franchement, elle avait un cul magnifique, une poitrine en conséquence et une bouche à sucer les bites.
Donc, par ce froid matin de décembre, Odile était venue fouiner dans les boutiques de fringues de la galerie marchande du centre commercial.
Question cul, Odile faisait dans le classique. Dépucelée à dix-sept ans par un cousin de passage, premier orgasme à vingt-trois
ans dans le lit d’une rencontre d’un soir, coït programmé le samedi soir, corvée trimestrielle de pipe et sodomie conjugales. Elle avait fini par se persuader que le sexe n’était qu’un à-côté de
la vie.
Compte tenu de son expérience professionnelle, Odile avait été élue trésorière de l’association de parents d’élèves. À ce titre,
elle était chargée de collecter les cotisations et de veiller au bon usage des subventions. Le bureau se réunissait quatre fois l’an, au domicile personnel du président. Il s’appelait Alexandre
Delorme et occupait, à ce qu’on disait, un poste important dans la police, ce qui inspirait à la fois crainte et respect. C’était un bel homme d’une cinquantaine d’années. Divorcé, il avait
obtenu la garde exclusive de son fils unique âgé de huit ans – il se disait aussi que l’épouse infidèle était partie vivre sa vie dans la sud du pays, quelque part au bord de la Méditerranée.
Malgré les boissons fraîches et les petits gâteaux, les réunions du bureau n’avaient vraiment rien de réjouissant : une dizaine de personnes sérieuses et compassées qui parlaient financement
de voyages scolaires, allégement des cartables, garderie du soir ou actions à entreprendre contre les menaces de fermeture de classes…
On était un mardi de février, dans l’après-midi. Odile venait de présenter le bilan financier de l’année précédente :
adopté à l’unanimité. Mais au moment de se séparer, le président avait retenu Odile par le bras.
- Excusez-moi, madame Varney, pouvez-vous m’accorder quelques instants, juste le temps de régler un petit problème…
Dès que les autres membres du bureau eurent quitté l’appartement, il tira le verrou et rejoignit Odile restée au salon.
- Voyez-vous, la semaine dernière, je suis passé à la banque et j’ai demandé à consulter le relevé des opérations bancaires de
notre association, commença-t-il en sortant de sa poche une feuille qu’il déplia.
Odile sentit ses jambes fléchir, son cœur s’arrêter, son sang refluer…
- Tout serait parfait si, à la mi-décembre, le compte n’avait été débité d’un montant de 262 €, puis recrédité de la même somme
deux semaines plus tard…
- Une erreur de la banque, articula péniblement Odile.
- Je ne crois pas. Il s’agissait en réalité d’un chèque libellé à l’ordre d’une boutique de lingerie haut de gamme, un chèque
signé de votre main. En voici une photocopie… Je me trompe ?
Odile avait la bouche sèche. Maladroitement, elle tenta d’expliquer comment, dans la précipitation, au moment de payer, elle
avait confondu son propre chéquier avec celui de l’association. À la réception du relevé de fin de mois, elle s’était rendu compte de son erreur qu’elle avait aussitôt réparée…
- Même si ce que vous dites est vrai, il ne faudrait pas que la chose s’ébruite. On pourrait vous soupçonner d’indélicatesse.
Surtout si on apprend que c’était pour vous offrir des frivolités ! Cela pourrait vous nuire, à vous personnellement, mais aussi à votre entourage…
Après un long silence, Alexandre Delorme reprit, mais sur un autre ton.
- Vous en portez aujourd’hui ?
Odile parut ne pas comprendre.
- Porter quoi ?
- De la lingerie fine.
à suivre…
© Michel Koppera, juillet 2012
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