michel-koppera

"Crissie et Monsieur K." Chapitre 11 a

Dès les premiers instants, Géraldine t'a "prise en main". C'est elle qui te désigne ta place à table, choisit tes voisins. Te voilà donc assise entre Bertrand et Daniel, son compagnon actuel et son ex, cela promet. Stéphane sera ton vis-à-vis. Pendant le dîner, sur fond musical de symphonie de Mahler, la conversation déroule ses spirales conviviales : dernières expos, nouveaux films, échos de la planète et buzz médiatiques... Sans ta présence, tout cela serait d'une affligeante banalité. Mais chaque regard, chaque mot, chaque geste, converge vers toi. On te demande ton avis sur tout, on te presse de questions...  On observe tes ongles manucurés lorsque tu portes un toast à ta bouche, l'éclat de tes dents qui mordent le pain grillé, le mouvement moelleux de tes lèvres qui s'ouvrent et se referment. Mine de rien, sans même te toucher, mes amis prennent déjà possession de ton corps. Le dîner n'est qu'un en-cas. Tu es la proie qu'ils vont dépecer, leur festin nu. Rien ne presse, les fauves sont patients...
Vers onze heures du soir, alors que tu t'es levée pour aller fumer une cigarette sur le balcon, comme la gazelle s'approche du  point d'eau pour se désaltérer, Nicolas te caresse les fesses en passant et donne le signal de la curée... 

Pierre Louÿs, "Pybrac" , quatrains 77 à 80

Je n'aime pas à voir deux jeunes ingénues

Qui pour faire plaisir à leur frère cadet

Lui masturbent la pine entre leurs cuisses nues

Puis se lavent le cul sur le même bidet.

Je n'aime pas à voir le chasseur de buvette

Porter un billet doux à la putain du coin,

Qui se met vite à poil, le cul dans la cuvette

Et dit :" Viens m'enfiler, mon petit. J'ai besoin."

Je n'aime pas à foutre une fille endormie

Qui s'étend sur le ventre, ouvre un cul mal torché

Rêve encor que ma pine est celle d'une amie

Et crie :" Ah ! qu'il est gros, ton nouveau godmiché."

Je n'aime pas à voir une pauvre pucelle

De treize ans, qui se fait enculer sous un pont

Puis accroupit son cul d'où le foutre ruisselle.

C'est obscène, le cul d'une vierge qui pond.

Presque chaque matin, à l'aube, je pars quelques heures en mer pour relever le filet posé la veille, relever les casiers et pêcher le maquereau, le chinchard ou, les jours de chance, le bar. L'occasion pour moi de vous rappeler quelques règles essentielles de sécurité en mer...

1 : Ne pas prendre la mer sans connaître les gestes élémentaires de navigation

2: Le capitaine est seul maître à bord, l'équipage et les passagers lui doivent une obéissance absolue !

3 : Pour les passagers peu "amarinés", le port du gilet de sauvetage est fortement recommandé

4 : En cas d'avarie, ne pas paniquer et prendre les mesures nécessaires.

"Crissie et Monsieur K.", chapitre 10 a

Je te regarde, je te contemple, je te tourne autour comme autour d'une oeuvre d'art. Je rectifie un pli, ajuste une bretelle ; tu ajoutes une touche de gloss sur tes lèvres pourpres... Je me recule pour mieux te voir.  Pas mal du tout, en putain intégrale des pieds à la tête : les escarpins noirs vernis, les bas noirs eux aussi avec une jarretière rouge autour de ta cuisse gauche, un string tendu à l'extrême qui te cisaille la chatte et fait ressortir les deux bourrelets de ta vulve nubile et laisse à nu tes fesses innocentes, un bustier qui rehausse tes seins menus dont les mamelons pointent le bout du téton, la fragilité de l'arrondi de tes épaules, ton cou gracile cerclé d'or, tes yeux soulignés de khôl... Je t'aide à enfiler une sorte de blouse de soie couleur d'incendie et t'installe au salon, dans le grand fauteuil de cuir noir.

- Maintenant, écoute-moi bien Crissie. Ce soir, nous attendons quelques invités de marque. Il y aura d'abord Mathias ; il est chef de cabinet dans une sous-préfecture, il a 52 ans, c'est ce que les femmes appellent un bel homme, mais plutôt dans le genre pas commode. Comme je te l'ai dit hier, Bertrand viendra avec Géraldine. Pendant des années, elle a pratiqué le culturisme à un haut niveau ; à 43 ans, elle en a gardé une voix grave et surtout un clitoris hypertrophié. Méfie-toi d'elle ! Avant de vivre avec Bertrand, qui est photographe de pub, elle partageait la vie de Daniel qui est un adepte du body-building. Et je peux t'affirmer qu'il n'y a pas que ses pectoraux et ses biceps qui sont costauds. Il a une bite énorme, d'ailleurs, le sucer c'est déjà une performance, c'est te dire ! Il y aura aussi Nicolas qui est un ami d'enfance. Il est agent immobilier et il aime le cul des femmes si tu vois ce que je veux dire. Enfin, il y aura Stéphane, c'est un grand timide : les femmes lui font un peu peur, et pourtant il ne pense qu'à ça ! Dès que l'un d'entre nous fait une rencontre intéressante, il doit la partager avec les autres, c'est notre règle commune. Alors, aujourd'hui, j'applique la règle. Mais tu verras, ce sont des gens très bien élevés, de bonne compagnie et qui savent se conduire en société... Ah, je crois qu'ils arrivent...

Pierre Louÿs, "Pybrac" : quatrains 73 à 76

Je n'aime pas à voir la douce concubine

Qu'on encule toujours et qui d'un doigt lascif

Se branle le bouton, se tire la babine

Pour soulager son cul douloureux et passif.

Je n'aime pas à voir, leste comme une mouche,

Le petit corps penché d'une arpète aux yeux noirs

Qui travaille bien moins des mains que de la bouche

Et moins à l'atelier que dans les urinoirs.

Je n'aime pas à voir la gosse mal foutue

Qui me tire la manche en disant :" M'sieu ! Eh ! M'sieu.

Venez donc rigoler, maman me prostitue

Vous m'enfilerez bien sur elle dans le pieu."

Je n'aime pas qu'au Bois, une vierge insinue

En caressant les poils de son nouveau manchon :

"J'en montre encor bien plus quand je suis toute nue

Mais vous ne verrez pas ceux-là, petit cochon."