Comme tous les ans à la même date, je vous propose quelques illustrations pour contribuer à ma manière à la fête de la musique
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Je présente toutes mes excuses à mes lecteurs pour les hideux encarts publicitaires qui "fleurissent" sur les pages du blog. Croyez bien que j'en suis désolé mais ils me sont imposés par l'administration d'Erog
Comme tous les ans à la même date, je vous propose quelques illustrations pour contribuer à ma manière à la fête de la musique
Pierre Louÿs, "Pybrac", quatrains 65 à 68
Je n'aime pas à voir au bal Pierrot sur Pierrette
Rosalinde qui suce, Amaryllis qui fout
Zamor qui sodomise Arlequine en levrette
Et la petite Agnès qui se branle debout.
Je n'aime pas à voir la brune secrétaire
Qui suce avec pudeur, affecte un vif émoi
Et se trouble si fort qu'elle crache par terre
En disant : "Oh ! pardon ! je me croyais chez moi."
Je n'aime pas à voir ces jeunes filles suisses
Qui, si quelqu'un leur dit : " Où donc est le buffet ? "
Répondent simplement : " Il est entre mes cuisses."
Ce sont là des propos qui font mauvais effet.
Je n'aime pas la bonne à la trop belle bouche
Qui dit au nouveau maître avec un air penché :
"Si Monsieur veut sonner à l'heure où qu'il se couche
Je fais soixante-neuf par-dessus le marché !"
"Crissie et Monsieur K." Chapitre 7 b
Crissie a du vague à l'homme... Elle semble droite et fière, plantée sur ses jambes fines galbées par les talons
aiguilles imposés, mais sa tête est ailleurs : Monsieur K souffle alternativement le chaud et le froid et elle ne sait plus à quoi s'en tenir. Elle fleure parfois le danger pas très loin, et la
minute d'après voit dans ses yeux quelque chose qu'elle a déjà vu dans les yeux d'autres hommes. Amoureux d'elle. Quelle est la part du semblant, du faux-semblant, du libre-arbitre ? Sans
doute est-il là derrière, tout près, à la surveiller et à la contrôler, à se demander comment elle va se sortir de cette épreuve.
Va t'elle jouer le jeu?
Crissie se sent désirable, désirée. Elle aime cette sensation. Puisque c'est comme ça, c'est décidé, elle va rendre fous de désir tous ces mâles en rut dont la légitime et routinière épouse profitera des ardeurs sans savoir d’où vient ce regain d’amour.
Pour elle, le ralenti est lascif, alors elle se met à bouger au ralenti en regardant droit dans chaque hublot derrière lequel, elle le devine, elle le sent même de manière palpable, des regards avides la dévisagent.
Elle bouge doucement la tête, comme si elle dansait, comme si elle était habitée, et se met à balancer des hanches, en un tangage régulier et qui monte. Elle caresse ses seins à travers le chemisier de soie, passe la main sur sa jupe presque transparente, la dégrafe à gestes flous, comme troublée.
La jupe tombe sur le sol rêche. Elle l'écarte et vient frotter sa dentelle de culotte contre chaque hublot, l'un après l'autre.
Elle a l'impression d'entendre leurs souffles...
"Crissie et Monsieur K." Chapitre 7 a
Rien qu’à tes yeux qui évitent les miens, je sais que tu m’as désobéi. Mais l’heure n’est ni à la punition, ni à la vengeance, même si tu ne perds rien pour attendre. Présentement, j’ai d’autres projets.
Comme le soleil de mai inonde les rues, je t’emmène déjeuner en terrasse dans une brasserie du quartier. Le
brouhaha de la ville nous dispense de toute conversation. Je surprends les regards des passants posés sur tes jambes nues, croisées haut. Indifférente, tu manges de bon appétit.
Ensuite, je t’accompagne à l’institut de beauté où je t’ai pris un rendez-vous. Je te confie aux soins experts d’une esthéticienne plantureuse prénommée Sonia, comme l’indique la broderie rose parme de sa blouse blanche. Je patiente plus d’une heure en feuilletant des magazines de mode. Lorsque tu réapparais, toute pimpante, le rose de tes joues trahit un léger trouble. Tu me souris.
- Je suis prête ! annonces-tu d’une voix claire, presque trop joyeuse.
L’après-midi se prolonge dans les rayons lingerie d’un grand magasin. Tu passes de longs moments dans les cabines d’essayage à enfiler petites culottes de soie, strings de dentelle blanche, soutien-gorge pigeonnants, guêpières, nuisettes, porte-jarretelles et autres frivolités textiles. Je te choisis les tenues les plus impudiques. Je te veux putain de la tête aux pieds !
Enfin, à l’heure de sortie des mâles des bureaux, je t’entraîne dans une de ces rues étroites où fleurissent les sex-shops. Tu me tiens par la main comme une enfant qui a peur de se perdre. On entre dans une de ces boutiques. J’échange quelques mots avec le patron qui nous fait signe de le suivre dans un escalier qui mène au sous-sol. Il ouvre une porte, t’invite à entrer. Tu obéis. Il referme la porte derrière toi. Te voilà seule dans une petite pièce circulaire, sans autre meuble qu’un tabouret posé au centre. Aux murs, à une cinquantaine de centimètres du sol, une douzaine de hublots aux vitres sans tain qui te renvoient l’image de tes jambes nues. Tu es dans un peep-show et tu es le spectacle de cette fin d’après-midi…
Pierre Louÿs, "Pybrac", quatrains n° 61 à 64
Je n'aime pas à voir le bourgeois de Chaville
Qui se promène au bois, la main dans son gilet,
Surprend dans un sentier sa fille qu'on enfile
Et dit à l'amoureux :" Après vous, s'il vous plaît."
Je n'aime pas à voir la jeune fille en solde
Qui dit pour s'excuser d'avoir un peu servi :
"Je ne sais pas flirter, moi, j'ai l'âme d'Isolde."
Son âme est franchement trop large pour mon vit.
Je n'aime pas à voir dans le sein des familles
La chambre solitaire et triste du second
Où les petits cousins suivent tout bas les filles
Pour s'amuser au jeu de la pine et du con.
Je n'aime pas à voir la vierge aux pieds d'un prêtre
Dire que ça lui fout la moniche en moiteur
Chaque fois qu'elle y met le bout d'un thermomètre
Ou qu'elle y sent jouir son petit injecteur.
Avec le triolisme, les amours lesbiennes étaient un des thèmes favoris de Tom Poulton. Comme toujours, ses dessins se caractérisent par une quasi absence de décor, comme si l'artiste ne voulait pas que notre regard se disperse. De fait, nos yeux peuvent s'attarder à loisir sur l'expression des visages, la précision des gestes, la plastique des corps lancés dans la frénétique et éternelle quête du plaisir... Du très grand art !
"Crissie et Monsieur K." Chapitre 6 b
Il est sorti de la pièce et une fois de plus, je me demande ce que je fais là, libre de partir et enchaînée à mon désir de rester.
Je secoue mes cheveux comme si je voulais secouer ma volonté : l'odeur de monsieur K m'atteint violemment ...
Alors je décide de désobéir...
Il y a dans la chambre une salle de bains sommaire mais une douche confortable : fort, je fais gicler l'eau chaude ! Elle coule et coule sans s'arrêter, et mon corps aussi, comme s'il voulait revenir à une étape antérieure : j'expulse des litres de larmes, de morve et d'urine ; cela dure des heures : je me liquéfie, je m'éclaircis, je me régénère lentement. Je me calme.
L'orage est passé.
Il y a de la buée partout et l'atmosphère est lourde, moite, tropicale.
Mon corps est à la fois apaisé et exténué comme après des heures de tentative à s'extraire d'une gangue. Sortie enfin, je peux me laisser aller un peu et un sommeil compact m'envahit : je m'étends là, sur le sol rugueux et tiède, et m'endors d'un coup dans un sommeil peuplé de rêves d'aéroports.
Au réveil, il est midi...
"Crissie et Monsieur K. " Chapitre 6 a
De ton ventre monte l'odeur forte du latex à laquelle se mêle le parfum plus volatil de ta mouillure. Ce bouquet
à deux fleurs ranime mon désir de te posséder. En quelques instants, me voici métamorphosé en homme-robot, en machine à baiser. Avec des gestes précis, en pensée maintes fois répétés, je te
détache, je te débarrasse de mes sexes automates, je te force à t'agenouiller au pied du lit, le buste couché sur le matelas, les cuisses écartées, la croupe ouverte. Je te prends en
levrette. Tu n'es plus qu'une paire de fesses, un dos nu, une chevelure blonde éparpillée sur le drap.
- Ne te retourne pas Crissie ! Imagine que tu es Orphée remontant des Enfers, je suis ton Eurydice. Si tu me regardes, ne serait-ce qu'un instant, tu me perds. Ou peut-être que tu es Méduse capable en un clin d'oeil de me changer en statue pétrifiée d'amour... Va savoir. Qui es-tu, Crissie, pour m'arracher ces larmes de foutre que je sens monter des tréfonds de mes reins, ces giclées de sperme qui vont éclabousser ta peau nue et engluer ta chevelure dorée ? Après, tu ne te laveras pas, je te l'interdis. Tu vas t'endormir le corps poisseux et, demain matin, lorsque tu te réveilleras, les mèches empesées collées sur tes joues, habillée de l'odeur fade de ma jouissance, tu te souviendras de chacun de mes mots, de chacun de mes gestes, et ainsi renaîtra le phoenix de ton désir.
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