Mardi 11 octobre 2022 2 11 /10 /Oct /2022 08:00

Une photo qui revisite la célèbre devise des "Trois mousquetaires" d'Alexandre Dumas : "Un pour tous, tous pour un" où les bites ont remplacé les épées. (pour rappel, la formule est un bel exemple de chiasme, l'axe de symétrie de la devise étant ici la virgule : ABC/ CBA )

un pour tous

Il ne vous reste plus qu'à attribuer une bite à chacun des quatre protagonistes : Athos, Porthos, Aramis et bien sûr d'Artagnan !

tous pour 1-2 

 

Par michel koppera - Publié dans : au jour le jour - Communauté : Arts érotiques
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Vendredi 7 octobre 2022 5 07 /10 /Oct /2022 08:00

James Jean est un peintre et illustrateur américain né en septembre 1979 à Taipei (Taïwan). Son œuvre très prolifique est influencée entre autres par l'Art Nouveau et Hokusai, le célèbre peintre d'estampes japonaises.

Pour plus d'informations, je vous conseille vivement de visiter son site : James Jean

james-jean

Sur un site consacré aux artistes contemporains, j'ai découvert ce tableau de James Jean. Il s'agit d'une œuvre datée de 2006, réalisée à l'encre et acrylique sur papier (dimensions 16 x 15 pouces) intitulée "Succubus". 

Avant toute chose, il n'est pas inutile de rappeler la définition d'un succube : dans la religion chrétienne, il s'agit d'une entité démoniaque qui prend l'apparence d'une femme séduisante qui charme les hommes pendant qu'ils dorment et qu'ils rêvent afin de s'emparer de leur énergie vitale. 

Le titre du tableau nous donne en partie les clefs de lecture de la scène qui se déroule sous nos yeux. Le succube est de toute évidence cette femme nue, au corps vigoureux et sensuel en quête de l'énergie vitale représentée ici par la vapeur qui émane de leurs corps, par les gouttes de sperme ou de sueur qui perlent entre ses fesses.

L'homme possédé et dominé est couché sur le dos, les yeux clos, les mains crispées, la tête renversée, les hanches puissantes du succube engagées entre ses cuisses écartées et ses jambes relevées. Ses bras et cuisses maigres évoquent la perte de son énergie vitale, la vulnérabilité de son corps possédé par le démon. Je pense que les bras et les mains noirs qui s'agrippent au corps, ainsi que la masse sombre sous le ventre du succube, comme un ectoplasme sans tête et sans jambes, représentent le rêve (cauchemar ?) du dormeur, ce rêve érotique où il s'accouple avec le démon.

Reste à expliquer dans le reflet du miroir, la présence en arrière-plan de cet enfant, debout, immobile, au sombre visage sans traits, et donc illisible. Que symbolise-t-il ? La mémoire de l'homme, le spectateur-voyeur passif de la scène primitive ou tout simplement l'âme pure de l'homme endormi ?

Quant à la mise en scène, elle n'est pas sans rappeler par sa violence et ses couleurs les traditionelles estampes érotiques japonaises.

Par michel koppera - Publié dans : le musée Koppera - Communauté : Arts érotiques
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Mardi 4 octobre 2022 2 04 /10 /Oct /2022 08:00

Vanda Maria Ribeiro Furtado Tavares de Vasconcelos, plus connue sous le nom de Lio est née en juin 1962 au Portugal.

Dans notre mémoire collective, Lio est associée à quelques tubes des années 80 comme Banana split (1980), Amoureux solitaires (1981) ou encore Les brunes comptent pas pour des prunes (1986). Difficile d'oublier ses minijupes, le déhanché suggestif de ses chorégraphies.

En décembre 1988, elle faisait la une du magazine LUI (le magazine de l'homme moderne !) où elle était photographiée par Guy Bourdin grand photographe de mode et de charme.. Dans les pages intérieures, Lio ne nous cachait rien de ses charmes.

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Cette dernière photo en double page est sans doute la plus torride. Outre la pose très cambrée de Lio qui semble attendre une saillie, il faut s'attarder sur la symbolique des accessoires : la paire de menottes ouvertes entre ses jambes (pour l'immobiliser ou au contraire dont elle vient de se libérer ?), les préservatifs usagés éparpillés sur le drap (ce n'est sans doute pas un hasard si on en compte 7 !), en pleine épidémie de sida, le message n'est pas innocent : "Faites comme moi, protégez-vous"

Par michel koppera - Publié dans : jadis et naguère - Communauté : Arts érotiques
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Vendredi 30 septembre 2022 5 30 /09 /Sep /2022 08:00

Exercices d'écriture n° 12 

1 : la photo

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2 : les textes

- Le texte du mari

Ma femme et Michel, lors d’un dîner avec des amis, avaient eu une discussion un peu vive, Hélène s’était emportée pour critiquer l’art moderne. Lorsqu’ils furent partis, Michel lui dit qu’elle aurait mérité une bonne fessée.

S’allongeant sur le canapé et levant les jambes, elle releva sa jupe, dévoilant ses fesses : « Pas question ! »


Trois jours après, Michel nous téléphonait : « Je passe chez vous ce soir et j’ai retenu trois places dans un café théâtre ».

Il me demanda de prendre ma voiture, la sienne étant garée.

Nos arrivâmes donc dans le 18ème arrondissement de Paris. La façade était celle d’un petit théâtre, avec cette enseigne « Café Théâtre de la fessée »

Au guichet, Michel remit les trois tickets et l’hôtesse l'informa qu'il fallait remplir une fiche qu'elle lui tendit, Je vis  par dessus son épaule qu’il y inscrivait le nom de ma femme et il y avait des cases à cocher : Niveau 1 2, 3 4 et 5. Il cocha le niveau 5.

Sans lui en montrer le contenu, il demanda à Hélène de signer, lui expliquant que c’était un spectacle pour adultes consentants, Elle signa machinalement.

Nous sommes allés ensuite nous installer à une table dans de confortables fauteuils. Il y avait environ une dizaine de tables et trois ou quatre personnes par table. Et, devant, une scène de théâtre avec un rideau

Un serveur est venu prendre la commande des consommations et demander s'il y avait un bon de participation, Michel lui donna la fiche signée.

La salle s’était remplie, nous buvions le whisky commandé, Michel s’adressa à Hélène lui demandant s’il se souvenait de leur discussion animée, elle reconnut qu’elle avait eu tort de s'être emportée. "Donc vous méritez une punition et comme vous le verrez nous sommes là pour cela."

Hélène se montra interrogatrice lorsque le présentateur se présenta sur scène, il salua la salle et présenta ses collaborateurs, deux jeunes hommes qui étaient en jean, le torse nu musclé.

Hélène dit à Michel : " Beaux mecs", c’est un streap-tease masculin ?

Elle n’eut pas le temps d’entendre la réponse que le présentateur appelait une première personne de la salle Sophie T... dont il avait extrait la fiche du lot :

– Sophie, voulez-vous venir sur la scène ! Elle se présenta et le présentateur exposa que la fiche mentionnait à la demande son mari une punition de niveau 1 c’est-à-dire une simple fessée.

L’un des deux jeunes hommes s’assit sur une chaise la fit venir, l’allongea sur ses genoux et la fessa, une dizaine de belles claques, sur un fessier non dénudé.

La seconde avait un niveau 2, la jupe fut relevée,

Au niveau 3, la culotte était baissée. Un homme en fut la victime.

La salle applaudissait.

Une dizaine de fessées furent ainsi distribuées à différentes personnes sous les applaudissements du public, y compris ceux d’Hélène.

Le présentateur annonça un entracte afin que les verres soient remplis, puis le noir se fit à nouveau laissant seule la scène éclairée, avec le présentateur entouré des deux jeunes fesseurs.

– J’appelle Madame la comtesse Hélène de la Motte-Veuillé. 

– Allez-y sans rechigner, lui souffla Michel, vous avez admis devoir recevoir une punition.

 – Salaud ! lui dit-elle en quittant sa place pour monter sur la scène.

Elle y fut accueillie par le présentateur qui lut sa fiche : « Punition de niveau 5 à la demande de son amant avec l’accord de son mari. Le niveau 5 requiert la nudité complète pour recevoir la fessée. Madame, veuillez vous déshabiller entièrement. »

Hélène qui ne s'attendait qu’à une simple fessée hésitait. Les deux assistants la mirent à poil en quelques instants sans qu’elle ne puisse résister : la robe portefeuille qu’elle portait, déboutonnée et retirée, les escarpins, les bas le soutien gorge et le string. Ensuite ils l’invitèrent à s’allonger sur les genoux du premier assistant.

Hélène de la Motte-Veuillé fut ainsi fessée d’une vingtaine de claques retentissantes sur son joli petit cul qui était écarlate à la fin de la séance. Invitée à se relever elle fut prise par les épaules par le second assistant qui présenta ses fesses au public sous un tonnerre d'applaudissements.

– Vous pouvez vous rhabiller,  lui dit le présentateur, Alors qu’elle ramassait ses vêtements, il lui dit : « Non, le niveau 5 précise que c’est ici, sur la scène, que vous devez le faire et ne pourrez la quitter qu’après ! " ce qu’elle fut bien obligée de faire, le second assistant lui présentant ses vêtements dans un ordre préétabli : les bas, les escarpins, le string, le soutien gorge et enfin la robe.

De retour à notre table sous les regards goguenards du public, Michel lui dit : " Je suis sûr que vous avez adoré cette humiliation, il va falloir que je réfléchisse à la prochaine."

 

- Le texte de l'amant 

L'été caniculaire et son cortège de sombres augures nous avait tenus éloignés l'un de l'autre, mais au retour des pluies et des vents d'ouest, nous avons repris nos séances hebdomadaires de lecture. Nous nous sommes donc retrouvés à l'heure du thé dans le coin bibliothèque du grand salon où Hélène prenait place sur le sofa. Comme je n'étonnais qu'elle me reçoive toujours vêtue de noir, elle consentit à me donner une explication :

– C'est une façon pour moi de me sentir moins coupable.

– Coupable de quoi ?

– D'adultère, bien  sûr ! Habillée en veuve, je m'autorise la liberté d'avoir un amant ! Je n'ai plus rien à me reprocher. Tenez, regardez, même ma petite culotte est noire...

Ce disant, elle a soulevé les jambes, retroussé sa jupe et montré ses fesses délicieusement vêtues d'un string anthracite.

– Vous voyez ! Et je prends mon rôle de veuve au sérieux : j'en ai la chatte qui pleure de chagrin... Aussi, il me tarde que vous veniez la consoler, lui murmurer des mots tendres, la caresser, l'embrasser et surtout lui présenter vos sincères condoléances.

– Mais votre mari ?

– Ne vous faites pas de souci pour lui. Il y trouve son compte, conclut-elle  avec un regard salace.

– Dans ce cas, ça vous dirait qu'on joue à la veuve et l'orphelin ?

– Un peu trop classique, vous ne trouvez pas ? a-t-elle dit avec une petite moue.

– Alors, je vous propose une partie de Veuve Poignet. C'est un jeu interactif !

– Je ne connais pas... Expliquez-moi, je vous prie.

Je me suis agenouillé au pied du sofa, et tout près de son oreille, je lui ai chuchoté les règles du jeu. Le sourire aux lèvres, Hélène gardait les yeux clos.

- J'ai une question : je suppose que le gagnant sera celui qui aura le premier fait jouir son partenaire de jeu ?



 

  

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 27 septembre 2022 2 27 /09 /Sep /2022 08:00

Comme souvent chez Magritte, le même sujet a fait l'objet de plusieurs versions. C'est le cas du tableau intitulé "Le viol", dont je vous propose ici trois versions. La première date de 1935, la deuxième de 1945 et la troisième de 1948.

magritte le viol 1935

magritte le viol 1945

magritte le viol 1948

Lorsque j'ai été confronté pour la première fois à ce tableau (je devais avoir 20 ans tout au plus), j'ai éprouvé une admiration mêlée d'un sentiment de malaise. Je crois me souvenir que j'ai d'abord été troublé par le titre du tableau, titre que je comprenais sans pouvoir expliquer pourquoi (je reviendrai sur cette lecture du visage dans un prochain article). Les titres des tableaux de Magritte sont toujours polysémiques !

Aussi, une fois n'est pas coutume, je ne m'aventurerai dans aucune interprétation des trois versions de l'œuvre mais je me bornerai à suggérer quelques pistes :

- La première qui date de 1935 présente un corps presque juvénile, au regard étonné, innocent. La deuxième (celle de 1945) nous dévoile un corps entièrement épilé, comme asexué, loin des codes de l'époque, quant à la dernière version, celle de 1948, elle nous confronte à un corps marqué par les années, un corps plus grave... La seconde guerre mondiale est passée et a laissé ses traces indélébiles ? 

- "Le viol" ? Qui est le violeur ? Notre regard à n'en pas douter ! Mais comment ?

Enfin, je tenais à vous proposer ci-dessous une version photographique du tableau, version récente dont j'ignore l'auteur.

magritte viol 

Par michel koppera - Publié dans : le musée Koppera - Communauté : Arts érotiques
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Vendredi 23 septembre 2022 5 23 /09 /Sep /2022 08:00

 article wikipedia : Vivien Leigh

vivien leigh

Fille d'un officier britannique, Vivien Mary Hurtley est née en Inde en 1913. En 1931, elle rencontre Leigh Holman, un avocat  de 13 ans son aîné qu'elle épouse en décembre 1932. Deux ans plus tard, devenue mère d'une petite fille, alors qu'elle se rend à la réprésentation d'une pièce où joue un jeune acteur inconu nommé Laurence Olivier, elle tombe sous le charme et sa vie en est bouleversée. Lors de la représentation, elle se tourne vers son voisin et lui annonce : "C'est l'homme que je vais épouser.* ". Ils ne deviendront amants qu'en 1936. Leur relation passionnée va durer dix années, dix années d'amour fou que Vivien résumera par ces phrases :" On a baisé, baisé, baisé.* " ou " Nous faisions l'amour deux ou trois fois par jour * ". Puis lentement, inexorablement leur relation vire à l'aigre et devient toxique.

vivien leigh 4

Cependant, devenus acteurs de cinéma, ils ne tourneront que rarement ensemble. En 1939, elle décroche le rôle qui la rendra immortelle, celui de Scarlett O'Hara dans "Autant en emporte le vent". Le metteur en scène Victor Flemming, peu soucieux du scénario demandait avant tout à ses cadreurs qu'"on voie bien ses nichons". Pour se consoler, elle collectionne les amants. "Le soir, elle sortait, déshabillée sous son matneau et déambulait dans les rues malfamées de West End, parmi les prostituées, et s'offrait au premier venu, marin, manœuvre ou charron * ". Kenneth Tynan, critique de cinéma féroce, qualifiait Vivien de "nymphomane par ennui * ". En 1940, Vivien et Laurence se marient, pour le meilleur et surtout pour le pire : leur vie de couple sera plus que tumultueuse.  

vivien leigh 2

vivien leigh 3

Vivien Leigh et Laurence Olivier se sépareront définitivement en 1960 et se remarieront chacun de leur côté. Vivien Leigh est morte en 1967, détruite par l'alcool, la tuberculose et le destin. Elle n'avait que 53 ans.

 * Les citations sont extraites d'un article de François Forestier paru dans l'Obs n° 3018 du 11 août 2022, dans la série "Les couples infernaux"

Officiellement, il n'existe pas de photos de Vivien Leigh nue, sinon quelques fakes comme celui-ci.

vivien leigh fake

Par michel koppera - Publié dans : jadis et naguère - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 20 septembre 2022 2 20 /09 /Sep /2022 08:00

"Désert" est paru en 1980 aux Éditions Gallimard. On le trouve en collection Folio1670 (439 pages).

Le Clézio retrace l'enfance, l'adolescence et l'entrée dans la vie d'adulte de Lalla, orpheline du grand désert du Sahara. À l'adolescence, élévée par sa tante, elle s'enfuit pour échapper à un mariage forcé, traverse la Méditerranée et échoue à Marseille.

Extrait page 313 et suivantes. Lalla, employée comme "femme de ménage" dans un hôtel borgne, observe la rue et ses passants. Le Clézio nous livre ici une description sans complaisance de la prostitution "bon marché " et de la misère sexuelle qui la génère.

"...Sur le trottoir, en face de Lalla, une femme est immobile. C'est elle que les hommes regardent sans bouger, en fumant des cigarettes. C'est une femme très petite, presque une naine, au corps large, à la tête enflée posée sur ses épaules, sans cou. Mais son visage est enfantin, avec une toute petite bouche couleur cerise, et des yeux très noirs entourés d'un cerne vert. Ce qui étonne le plus en elle, après sa petite taille, ce sont ses cheveux courts, bouclés, ils sont d'un rouge de cuivre qui étincelle bizarrement à la lumière du couloir derrière elle, et font comme une auréole de flamme sur sa tête de poupée grasse, comme une apparition surnaturelle.

Lalla regarde les cheveux de la petite femme, fascinée, sans bouger, presque sans respirer. Le vent froid souffle avec violence autour d'elle, mais la petite femme reste debout devant l'entrée de l'immeuble, avec ses cheveux qui flamboient sur sa tête. Elle est habillée d'une jupe noire très courte qui montre ses cuisses grasses et blanches, et d'une sorte de pull-over violet décolleté. Elle est chaussée d'escarpins vernis à talons aiguilles très hauts. À cause du froid, elle fait quelques pas sur la place, et le bruit de ses talons résonne dans le vide de la ruelle.

Des hommes s'approchent d'elle, maintenant, en fumant leurs cigarettes. Ce sont des Arabes pour la plupart, aux cheveux très noirs, avec un teint gris que Lalla ne connaît pas, comme s'ils vivaient sous la terre et ne sortaient que la nuit. Ils ne parlent pas. Ils ont l'air brutal, buté, lèvres serrées, regard dur. La petite femme aux cheveux de feu ne les regarde même pas. Elle allume une cigarette à son tour, et elle fume vite, en pivotant sur place. Quand elle tourne le dos, elle semble bossue.

desert leclezio

Plus en haut de la ruelle marche une autre femme. Celle-ci est très grande, au contraire, et très forte, dejà vieillie, flétrie par la fatigue et le manque de sommeil. Elle est vêtue d'un grand imperméable en toile cirée bleue, et ses cheveux noirs sont décoiffés par le vent.

Elle descend lentement la rue, en faisant claquer ses chaussures à hauts talons, elle arrive à côté de la naine, et elle s'arrête, elle aussi devant la porte. Les Arabes s'approchent d'elle, lui parlent. Mais Lalla n'entend pas ce qu'ils disent. L'un après l'autre, il s'éloignent, et s'arrêtent à distance, les yeux fixés sur les deux femmes immobiles qui fument. Le vent passe par rafales le long de la ruelle, plaque les vêtements sur le corps des femmes, agite leurs cheveux. Il y a tant de haine et de désespoir dans cette ruelle, comme si elle descendait sans fin à travers tous les degrés de l'enfer, sans jamais rencontrer de fond, sans jamais s'arrêter. Il y a tant de faim, de désir inassouvi, de violence. Les hommes silencieux regardent, immobiles au bord du trottoir comme des soldats de plomb, leurs yeux fixés sur le ventre des femmes, sur leurs seins, sur la courbe de leurs hanches, sur la chair pâle de leur gorge, sur leurs jambes nues. Peut-être qu'il n'y a pas d'amour, nulle part, pas de pitié, pas de douceur. Peut-être que la taie blanche qui sépare la terre du ciel a étouffé les hommes, a arrêté les palpitations de leur cœur, a fait mourir tous leurs souvenirs, tous leurs désirs anciens, toute la beauté ?

Lalla sent le vertige continu du vide qui entre en elle, comme si le vent qui passait dans la ruelle était celui d'un long mouvement giratoire. Le vent va peut-être arracher le toit de maisons sordides, défoncer portes et fenêtres, abattre les murs pourris, renverser en tas de ferraille toutes les voitures ? Cela doit arriver, car il y a trop de haine, trop de souffrance... Mais le grand immeuble sale reste debout, écrasant les hommes de toute sa hauteur. Ce sont les géants immobiles, aux yeux sanglants, aux yeux cruels, les géants dévoreurs d'hommes et de femmes. Dans leurs entrailles, les jeunes femmes sont renversées sur les vieux matelas tachés, et possédées en quelques secondes par les hommes silencieux dont le sexe brûle comme un tison. Puis ils se rhabillent et s'en vont, et leur cigarette posée sur le bord de la table n'a pas eu le temps de s'éteindre. Dans l'intérieur des géants dévoreurs, les vieilles femmes sont couchées sous le poids des hommes qui les écrasent, qui salissent leurs chairs jaunes. Alors, dans tous ces ventres de femmes naît le vide, le vide intense et glacé qui s'échappe d'elles et qui souffle comme un vent le long des rues et des ruelles, en lançant ses tourbillons sans fin."

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Vendredi 16 septembre 2022 5 16 /09 /Sep /2022 08:00

Dans son numéro de cette semaine (n° 5314), le Canard Enchaîné rend à sa façon hommage à l'œuvre cinématographique de Jean-Luc Godard. C'est par un dessin de Lefred-Thouron plein de malice et de nostalgie qui fait référence au célèbre dialogue entre Bardot et Piccoli dans le Mépris

godard le mepris 1

godard le mepris

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Mardi 13 septembre 2022 2 13 /09 /Sep /2022 08:00

Betty Dodson (1929-2020) est une célèbre sexologue américaine.

 Vous pouvez consulter ici l'article qui lui est consacré sur Wikipédia Betty Dodson

Betty Dodson a œuvré une grande partie de sa vie à promouvoir et enseigner aux femmes mûres une meilleure connaissance de leur sexe et une pratique sans tabou de la masturbation, manuelle ou avec sextoy.

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Betty Dodson aide une femme à découvrir son sexe

Son travail pouvait prendre la forme d'ateliers réunissant une dizaine de femmes qui s'initiaient ensemble au plaisir de l'orgasme au cours de masturbations collectives auxquelles Betty Dodson participait également.

betty dodson atelier

Séance de masturbation collective avec vibromasseur

betty dodson us sex educator gauche

Betty Dodson se masturbe aux côtés d'une patiente

Après avoir été une de ses "patientes", Carlin Ross (née en 1973) devint une de ses principales collaboratrices.

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Betty Dodson et Carlin Ross

Betty Dodson était également écrivaine et dessinatrice. Ci-dessous deux planches anatomiques de vulves réalisées par Betty Dodson.

betty dodson dessins2

betty dodson dessins1

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Vendredi 9 septembre 2022 5 09 /09 /Sep /2022 08:00

C'est dans la bibliothèque familiale, que j'ai découvert "Rebecca", roman de Daphné du Maurier paru au Royaume-Uni en 1938. En France, c'est chez Albin Michel qu'il fut édité dans une traduction de l'anglais réalisée par Denise Van Moppes (379 pages).  Le tirage que j'ai lu date de 1960.

Extrait chapitre VII, page 92 : Le roman est très pudique, même lorsqu'il évoque la vie sexuelle dissolue de Rebecca. Cependant, voici ce qu'écrit la narratrice, récemment arrivée à Manderley quand elle se trouve en présence de Madame Danvers, la gouvernante du manoir qui se propose de lui faire visiter les lieux :

" Son ton évoquait pour moi une visite chez des amis quand j'étais enfant, et où la petite fille de la maison, un peu plus âgée que moi, m'avait prise par le bras en me chuchotant à l'oreille :" Je connais un livre enfermé dans le placard de ma mère. Veux-tu que nous allions le regarder ? " Je me rappelai son visage pâle et animé, ses petits yeux brillants et la façon dont elle me pinçait le bras."

Plus loin dans le roman, il sera une seconde fois fait allusion aux lectures interdites aux jeunes filles. Notez que la gamine ne propose pas de "lire" le livre mais de le "regarder", ce qui laisse entendre qu'il contient des images érotiques voire pornographiques. Ci-dessous, illustration de Gerda Wegener (1886-1940)

rebecca du maurier


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