Lundi 2 août 2010 1 02 /08 /Août /2010 09:46

Le Chantier : J - 30

 

Les nonnes

C'est dans les écrits du XVIIIème siècle qu'est apparue l'image de la nonne lubrique. Le "Siècle des Lumières", dans sa lutte contre l'obscurantisme et l'intolérance, a fait du couvent le lieu symbole du conservatisme et de l'oppression dont étaient victimes les jeunes femmes. De nombreux auteurs et non des moindres ont donc décrit avec force détails scabreux la vie cloitrée des nonnes. Leur enfermement et leur isolement loin du monde étaient source intarissable de fantasmes sexuels. La nonne devenait nécessairement lubrique et nymphomane, obsédée par le sexe ( ce dont profitaient sans limite les confesseurs et autres moines non moins délurés). Pour exemple, citons quelques oeuvres célèbres comme : La religieuse de Diderot, Juliette ou les prospérités du vice du Marquis de Sade, Vénus dans le cloïtre de l'Abbé du Prat.... Le cinéma n'a pas manqué de s'emparer du mythe comme dans le film Les Diables de Ken Russell ( 1971 ) retraçant l'affaire des "Possédées de Loudun"

L'iconographie sur le thème est quasiment inépuisable ( surtout dans les gravures du XVIIIème). Voici donc une première série d'images mettant en scène l'intimité des nonnes

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Par michel koppera - Publié dans : sapho - Communauté : Fantasmes et écriture
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Samedi 31 juillet 2010 6 31 /07 /Juil /2010 08:44

Mais que peut-il y avoir de si intéressant à voir ?

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Voici 5 réponses possibles, trouvez l'intrus :

Solution 1: un couple en action

devinette

Solution 2 : une femme qui fait pipi

devinette3 

Solution 3 : un trio

devinette2

solution 4 : une voiture

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Solution 5 : un couple de lesbiennes

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Par michel koppera - Publié dans : au jour le jour
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Jeudi 29 juillet 2010 4 29 /07 /Juil /2010 09:48

En 1985, au cours d'une vente aux enchères, j'ai acquis une lithographie originale de Félix Labisse ( 1905-1982 ) intitulée Les Adieux de Fontainebleau. de dimension assez importante ( 50 X 70 cm) la scène et le titre font directement référence au célèbre tableau de l'Ecole de Fontainebleau qui représente Gabrielle d'Estrées ( favorite de Henri IV ) au bain aux côtés de sa soeur la Duchesse de Villars. Le tableau est anonyme et date de 1594. Gabrielle d'Estrées est le personnage de droite. Le geste de sa soeur qui lui pince délicatement le  mamelon signifierait que la maîtresse du roi était enceinte, ce qui est aussi souligné par l'arrière-plan où l'on voit une femme en train de coudre de la layette. La jeune femme  de nouveau enceinte mourra quatre ans plus tard de façon subite et très suspecte.

lstrées estampe-originale-felix-labisse la lithographie de Labisse


estreesle tableau de l'école de Fontainebleau

Comme tous les tableaux célèbres, l'oeuvre est à l'origine de nombreux pastiches et détournements

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Par michel koppera - Publié dans : le musée Koppera
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Mardi 27 juillet 2010 2 27 /07 /Juil /2010 09:45

 

Putain, Nelly Arcan

Nelly Arcan était née en 1975 au Québec. Elle s’est suicidée en juillet 2009. Elle est l’auteure de trois ouvrages remarquables par leur qualité d’écriture : Putain (2001), Folle ( 2004) et À ciel ouvert (2007 )

Putain est paru en France aux Editions du Seuil et a fait l’objet en 2009 d’une réédition dans la collection Points ( édition limitée de grands textes érotiques, aisément repérables dans les rayons par leur couverture rose ). Largement autobiographique, l’écriture de Putain est originale par le fait quil se présente comme une succession de paragraphes-chapitres composés d’une seule phrase.

Voici trois extraits de Putain 

 

Pages 49-50 :

arcan1C’est vrai que je suis injuste, que ce n’est pas que ça, qu’il y a autre chose même pour les hommes, le besoin de plaire par exemple, de se sentir beau et bon, d’ailleurs il font grand cas de la taille de leur queue, est-elle assez grosse, suffisamment longue, ils veulent aussi me faire jouir à tout prix, et pour mon seul plaisir, ils font courir leur langue sur moi comme si j’étais tout entière fente, comme si c’était normal de faire ça avec une femme qu’on voit pour la première fois, une femme qui pourrait être leur fille, il ne faut jamais l’oublier, et ainsi laissent-ils de grandes traînées de bave sur mes cuisses qu’ils regardent ensuite comme si ça venait de moi, tu mouilles jusqu’aux genoux mon amour, tu vois bien que tu aimes ça, et moi je leur souris gentiment, continue mon chéri, ne t’arrête surtout pas, et que font leur femme pendant ce temps de l’entre-deux-rendez-vous-d’affaires, sont-elles penchées sur le plombier ou le facteur comme dans les bonnes vieilles farces sur l’origine des enfants, ou sont-elle en train de dormir comme ma mère, de mourir sous les couvertures d’être si peu vues, si peu touchées, la peau du ventre qui se relâche, les mains qui se couvrent de taches brunes et qui se mangent l’une l’autre, et laissent-elles aussi leur fille s’en mettre plein de la queue de leur père, de papa chéri et des oncles qui bandent qu’elle soit assise sur leurs genoux pour la faire sauter un peu, le petit galop de la bonne nuit avant la prière du soir, la souplesse de la chair qui n’a pas fini de grandir et qu’on veut attraper au vol.

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Pages 77-78

Avant ma naissance, mon père menait déjà son existence d’homme, à ce moment il était beaucoup plus jeune, à peine vingt ans, il faut dire qu’il est plus facile de bander lorsqu’on est jeune, d’oublier Dieu le temps de se soulager, et déjà il signifiait à ma mère qu’elle n’était pas la seule femme de sa vie, qu’elle ne pourrait jamais l’être var que peut-on faire devant la multitude de femmes à aimer, devant leurs seins qui se donnent en spectacle, qui battent le rythme de la marche et qui se tendent à perte de vue, eh bien on ne peut que vouloir les toucher, on ne peut que les faire venir près de soi pour mieux les détailler, comme le faisait sans doute mon père dans cette fabrique de sous-vêtements où il a travaillé pendant quelques années, où il devait paraît-il faire parader devant lui les couturières en sous-vêtements pour en contrôler la qualité, pour ajuster au besoin ce qui était trop serré ou pas assez, avec le bout des doigts j’imagine, resserrer les bretelles et suivre la broderie, tirer les coutures pour les faire céder et rester songeur devant le résultat, mon père était chargé de contrôler la qualité des sous-vêtements, c’est ma mère qui me l’a dit, il était le représentant des ventes, voilà pourquoi il a beaucoup voyagé à l’extérieur du pays, la petite valise pleine d’échantillons, et ce n’est pas tout car il offrait de l’argent pour l’essayage, certaines devaient s’y prêter mieux que d’autres, les plus belles et les plus jeunes sans doute, enfin celles qu’il devait solliciter plus que les autres,  celles pour qui on aime fabriquer des sous-vêtements avec des armatures et de la dentelle, un tissu transparent qui laisse voir les mamelons 

arcan2-1arcan2



Pages 112 et suivantes

arcan4Et c’est chaque jour la même chose avec le corbeau, chaque fois le même scénario, comme avec la plupart des clients d’ailleurs, ils ont tous leur façon de bander, d’imaginer la série des trémoussements et des soupirs qui les portera jusqu’à l’orgasme, il enlève d’abord son manteau en me questionnant, est-ce que j’ai envie de baiser, est-ce que j’ai envie qu’il me lèche et quels sont ces endroits que j’aimerais qu’il lèche, il me demande de lui faire voir à quel point je peux ouvrir les jambes et combien de temps puis-je rester ainsi, les jambes ouvertes, et là je lui montre, voilà il faut ouvrir un peu plus et puis cambrer le dos, jeter la tête vers l’arrière et mettre la petite culotte sur le côté, et peut-être puis-je me retourner sur le ventre et me déhancher devant lui, les fesses bien hautes, d’abord tout doucement et ensuite avec fureur, en prenant soin de gémir à chaque coup de rein, et là je fais tout ce qu’il me demande du mieux que je le peux, j’adore baiser à distance, lui dans le fauteuil et moi sur le lit, lui et moi s’affolant de voir l’autre s’affoler, j’aime qu’il se masturbe pendant qu’il me questionne, d’abord à travers l’étoffe de son pantalon et ensuite dedans, la main qui s’agite par saccades, j’aime sa façon de me vouloir à portée de la main sans me toucher, de vouloir que se répète un geste, un cri, de me regarder comme on regarde un film, les yeux perdus dans l’écran, ses yeux noirs couronnés d’épais sourcils blancs qui voyagent entre les seins et la fente, et ce serait parfait s’il en restait là, s’il ne faisait pas chaque fois la bêtise de s’approcher pour me pénétrer, ses soixante-dix ans écrasant ma personne, mais ouvre donc un peu plus les jambes ma chérie,…

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Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 26 juillet 2010 1 26 /07 /Juil /2010 08:33

 

TOURNEE, de Mathieu Amalric

Samedi soir, séance de 22 heures

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Le film prend son temps pour se mettre en route. Dans la première demi-heure, on navigue à vue : trop de lectures possibles, les personnages ne sont pas encore assez définis… Et puis, au fil des séquences, tout le met en place. La magie du spectacle opère.

tournee1Résumons : Joachim, un imprésario au passé tumultueux –on apprend au cours du film qu’il a connu naguère son heure de gloire à Paris où il s’est fait pas mal d’ennemis- revient des USA à la tête du New Burlesque, une troupe de music-hall, composée de cinq girls opulentes et truculentes. La tournée les mène du Havre à Toulon en suivant les côtes françaises, pendant que Joachm cherche en vain une salle parisienne pour accueillir son spectacle. Les cinq showgirls qui rivalisent d‘exotisme et d’humanité sont adorables, leur imprésario est tout à tout odieux, grippe-sou et fragile.

On rit, on pleure, on espère jusqu’au bout que tout finira bien…Si « Tournée » fait halte près de chez vous, ne la ratez pas ! 

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Vendredi 23 juillet 2010 5 23 /07 /Juil /2010 09:33

Dernier collage de la série. La photo support a été prise en 1978 à Deauville. J'aime beaucoup ce collage de dimensions réduites - 18 X 12 cm. Je lui trouve une certaine nostalgie ...Et vous ?

collageblancheneige

Par michel koppera - Publié dans : inédits
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Jeudi 22 juillet 2010 4 22 /07 /Juil /2010 09:06

Suite et fin, sans doute provisoire, de notre parcours dans le "Rêve de la femme du pêcheur"

pieuvreJairo Goldflus 16pieuvreLove Sex and the OctopuspieuvremangapieuvreMeryl Donoghue - Guilt Is A Terrible Ghost.pieuvrepaintpieuvreplayofficialpieuvrerichardkad pieuvresculpture pieuvresex-3 pieuvrespaghetti-arms pieuvrewedding dress Les trois dernières photos sont, par le plus pur des hasards, signées de Sawatari Hajime, l'artiste japonais qui a choqué Blog-adulte, à cause de cette fillette assise aux côtés d'une femme nue ( voir article zoom45 )

pieuvrePicture5a pieuvresawatari-hajime-1pieuvresawatari-hajime-3

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Mercredi 21 juillet 2010 3 21 /07 /Juil /2010 14:14

Une nouvelle série d'images de poulpes lubriques, rien que pour "emmerder" Blog-adulte"...

pieuvre2 pieuvre43 pieuvre5 pieuvre60pieuvre61pieuvre62 pieuvre64 pieuvreAsako HayMarriagi of octopus)pieuvreBarnaby Ward - girl with octopus on chairpieuvrebastianpieuvrefesses pieuvrefrops pieuvregéantepieuvregirlspieuvrehentai-tentacle03 pieuvreholy shit its octopus porn batman

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Mardi 20 juillet 2010 2 20 /07 /Juil /2010 08:15

Censure ou excès de puritanisme ?


À la fin de l’année 2009, j’ai été contacté par le responsable du site blog-adulte.fr qui me proposait de référencer mon blog dans la catégorie « blog textes érotiques ». J’ai accepté. Depuis, j’allais de temps à autre consulter le site, histoire de me renseigner sur le nombre d’internautes ayant visité mon blog par cet intermédiaire et par ma même occasion découvrir d’autres blogs…

Or, il y a environ une semaine, mon blog a brusquement et sans préavis disparu de leur référencement. Renseignement pris, j’ai reçu la réponse suivante : « Zoophilie, petite fille au coté de femme nue, je ne peux envoyer mes internautes vers un tel contenu. » (sic)

Zoophilie, vous dites ? Cela pourrait se comprendre si la remarque faisait référence aux chapitres 10-11 et 12 de La Meute. Mais, en janvier 2010, j’ai mis en ligne une nouvelle intitulée « Bourrages » dont le dernier chapitre était illustré d’images zoophiles sans que le site blog-adulte.fr n’y trouve matière à reproche… De même, si ma mémoire est bonne, j’ai également au cours des articles rendant compte de la revue Fascination, mis sur le blog des images de zoophilie… Et que dire des séries d’images sur « Variations sur le rêve de la femme du pêcheur » ! On peut donc considérer que l’argument « zoophile » ne tient pas…

Petite fille aux côtés de femme nue ? Le voilà le nœud du problème ! Référence évidente à la photo de Hajime Sawatari, extraite du numéro 45 de la revue ZOOM parue au printemps 1977. Attention, ce n’est pas "photo de petite fille nue aux côtés de femme" ! Sinon, j’aurais sans doute été foudroyé sur place,ou envoyé de suite au cachot !

Je vais donc commencer à dresser une liste des œuvres que le site blog-adulte.fr aurait interdites s’il en avait eu le pouvoir :

Cinéma :

- Le genou de Claire d’Eric Rohmer (fantasmer sur le genou nu d’une mineure, quelle honte !)

- La luna de Bertolucci

- La Bête de Valérian Borowzyck ( une jeune femme se donne à une bête sauvage )

- Le souffle au coeur de Louis Malle

- Les Valseuses de Bertrand Blier ( on y voit Isabelle Huppert, mineure de 16 ans, se faire déflorer en plein air… et y prendre du plaisir !)

- La mort à Venise de Visconti (un homme d’âge mûr tomber amoureux d’un jeune éphèbe !…) et le roman éponyme de Thomas Mann aussi

Photographie/image

- Toutes les photos de David Hamilton

- Beaucoup d’illustrations du Marquis Von Bayros

- Certaines photos de Sarah Moon

- Plusieurs tableaux de Balthus

- Les photos de Eva Ionesco photographiée par sa mère Irina

Littérature

- Tout Sade

- L’Anti Justine de Rétif de la Bretonne

 - Trois filles de leur mère de Pierre Louÿs

- Les romans de Gabriel Matzneff

- Lolita de Vladimir Nabokov

- Le rideau levé de Sentilly

Je vous laisse compléter la liste à votre convenance. En prime, ils auraient renvoyé Roman Polanski aux USA, afin qu’il y soit jugé et condamné, non mais !

Et je ne suis pas sûr que la photo de Jean-loup Sieff pour la campagne de soutien à Reporters sans frontières soit très sexuellement correcte !

j-l-Sieff

Dormez tranquilles braves gens, Anastasie veille au  grain !  

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Lundi 19 juillet 2010 1 19 /07 /Juil /2010 08:28

 

Jean GENET, Notre-Dame-des-Fleurs, le Condamné à mort

Œuvres complètes. Editions Gallimard, 1951

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Page 51 : Jean, le narrateur, dans sa cellule, rêve de Divine et Mignon, un couple gay :

« Divine et Mignon. C’est selon moi le couple d’amants idéal. De mon trou d’odeur noire, sous la laine râpeuse des couvrantes, le nez bien dans la sueur et mes yeux écarquillés, seul avec eux, je les vois.

Mignon est un géant, dont les pieds courbes couvrent la moitié du globe, debout, les jambes écartées dans une culotte bouffante de soir bleu ciel. Il trique. Si fort et calmement que des anus et des vagins s’enfilent à son membre comme des bagues à un doigt. Il trique. Si fort et si calmement  que sa virilité observée par les cieux a la force pénétrante des bataillons de guerriers blonds qui nous enculèrent le 14 juin 1940 posément, sérieusement, les yeux ailleurs, marchant dans la poussière et le soleil

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Page 148 : Voici maintenant Divine avec un travesti, Notre-Dame-de-Fleurs, et un autre homme Gorgui

«  Notre-Dame jeta son mégot, l’écrasa sur le tapis, et, en s’aidant de la pointe de l’un, déchaussa un pied, puis l’autre. Divine délaçait le dos de la robe. Elle dépouillait Notre-Dame-des-Fleurs d’une partie, de la plus jolie partie de son nom. Notre-dame était un peu gris. Cette dernière cigarette le mit assez mal à son aise. Sa tête roula et tomba tout d’un coup sur sa poitrine, comme celle des berges de plâtre à genoux sur les troncs dans les crèches de Noël, quand on met une pièce dans la fente. Il hoquetait de sommeil et de vin mal digéré. Il se laissa retirer la robe sans s’aider du moindre geste, et, quand il fut nu, Divine, soulevant ses pieds, le fit basculer sur le lit, où il roula contre Seck. D’habitude, Divine se couchait entre eux. Elle vit bien qu’aujourd’hui elle devrait se contenter de rester sur le bord extérieur, et la jalousie qui l’avait empoignée à la descente de la Rue Lepic et au Tabernacle, lui ramena des aigreurs. Elle éteignit. Les rideaux mal fermés laissaient entrer un rayon de jour très mince qui se diluait en poussière blonde. C’était, dans la chambre, le clair-obscur des matins poétiques. Divine se coucha. Aussitôt, elle attira contre elle Notre-Dame, dont le corps semblait désossé, sans nerfs, les muscles nourris de laitages. Il souriait dans le vague. Enfin, il avait ce sourire complaisant quand il était amusé sans excès, mais Divine ne vit ce sourire qu’au moment où elle prit entre ses mains sa tête et tourna vers elle le visage qui d’abord était tourné vers Gorgui. Gorgui était couché sur le dos. Le vin et les alcools l’avaient amolli, comme ils avaient amolli  Notre-Dame. Il ne dormait pas. Divine prit dans sa bouche les lèvres closes de Notre-Dame. On sait qu’il avait l’haleine fétide. Divine tenait donc à abréger son baiser sur la bouche. Elle se glissa jusqu’au fond du lit, sa langue léchant au passage le corps duveteux de Notre-dame, qui s’éveillait au désir. Divine blottit sa tête au creux des jambes et du ventre de l’assassin, et attendit. C’était chaque matin la même scène, une fois avec Notre-Dame et la fois d’après avec Gorgui. Elle n’attendit pas longtemps. Notre-Dame se retourna tout à coup sur le ventre, et brutalement, fit entrer avec sa main sa verge encore souple dans la bouche entrebâillée de Divine.

 genet2

Extrait du poème : « Le Condamné à mort » ( page 214 )

Chaque fête du sang délègue un beau garçon

Pour soutenir l’enfant dans sa première épreuve.

Apaise ta frayeur et ton angoisse neuve.

Suce mon membre dur comme on suce un glaçon.genet5

 

Mordille tendrement le paf qui bat ta joue,

Baise ma queue enflée, enfonce dans ton cou

Le paquet de ma bite avalé d’un seul coup.

Etrangle-toi d’amour, dégorge, et fais la moue !

 

Adore à deux genoux, comme un poteau sacré,

Mon torse tatoué, adore jusqu’aux larmes

Mon sexe qui se rompt, te frappe mieux qu’une arme,

Adore mon bâton qui va te pénétrer.

 

Il bondit sur tes yeux ; il enfile ton âme.

Penche un peu la tête et le vois se dresser.

L’apercevant si noble et si propre au baiser

Tu t’inclines très bas en lui disant : « Madame ! »

genet3

 

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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