Vendredi 11 septembre 2020
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Né en octobre 1071 et décédé en avril 1127, Guillaume IX d'Aquitaine, Duc d'aquitaine, Comte du Poitou, fut aussi
le premier poète connu en langue occitane. Au XIX e siècle, il fut surnommé "Guillaume le Troubadour". Il fut aussi le grand-père d'Aliénor, future reine de France puis
d'Angleterre.
Dans cette chanson célèbre, Guillaume nous fait partager son amour pour deux maîtresses, devenues de vaillants
chevaux qu'il se plaît à "monter", qu'il aime avec la même ardeur et qu'il ne parvient pas à départager. Les deux jeunes femmes, Agnès et Ascen, ne sont nommées que dans l'avant-dernier
couplet.
Compagnons, je vais composer un "vers" convenable : j'y mettrai plus de folie que de sagesse, et on y trouvera pêle-mêle amour, joie et jeunesse.
Tenez-le pour vilain celui qui ne le comprend pas ou qui volontiers ne l'apprend pas par cœur. Il
est dur de se séparer de l'amour à celui qui le trouve à son goût.
J'ai pour ma selle deux chevaux, et c'est fort bien ; tous deux sont bons, dressés au combat et
vaillants ; mais je ne puis les avoir tous deux (ensemble),
car l'un ne peut supporter l'autre.
Si je pouvais les dompter comme je le voudrais, je ne porterais pas ailleurs mon équipement, car
je serais mieux monté en chevaux qu'homme vivant.
L'un fut parmi les chevaux de montagne l'un des meilleurs coureurs, mais il est depuis longtemps
farouche et rétif, si farouche et sauvage qu'il se refuse à la danse.
L'autre fut élevé là-bas, au delà de Confolens, jamais vous n'en vîtes, par ma foi, un plus beau ;
celui-là je ne le changerais ni pour or ni pour argent.
Quand je le donnai à son maître, c'était encore un poulain paissant ; mais je n'abandonnai pas sur
lui tous mes droits et il fut convenu que, pour un an son maître le garderait, je l'aurais, moi, plus de cent.
Chevaliers, conseillez-moi dans mon doute ; jamais choix ne me causa plus d'embarras : je ne sais
à laquelle je dois m'en tenir, d'Agnès ou d'Ascen.
J'ai de Gimel le château et tout le domaine, et la possession de Niol me rend fier à la face de
tous, car l'un et l'autre m'ont engagé leur foi par serment.
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