Vendredi 13 mars 2020 5 13 /03 /Mars /2020 08:00

Les quatre Sirènes # 19

Je n'ai revu Gabriela qu'à l'automne 1991. Elle ne venait plus à la séance d'entraînement de volley-ball du lundi soir et ne répondait plus au téléphone. C'est l'un de ses collègues qui m'a appris qu'elle s'appelait désormais Madame C* et que son mari était professeur stagiaire à Caen. Je ne sais même pas si j'ai souffert. J'étais sous anesthésie. Ce n'est qu'en novembre, aux jours les plus lugubres de l'automne, qu'elle est réapparue physiquement dans ma vie. Rayonnante, épanouie, mais pétrie de culpabilité. Alors que je ne lui demandais rien, elle m'a longuement expliqué qu'elle n'avait jamais été maîtresse de son destin, qu'elle était victime d'une sorte de contrat familial. Elle sollicitait mon pardon ou, tout du moins, mon indulgence. Elle est venue se serrer contre moi et, alors que je refermais mes bras sur son corps, j'ai ressenti pour la première fois le désir de la posséder, comme si elle se révélait enfin humaine, mais c'était trop tard, beaucoup trop tard...

Dans les mois qui suivirent, je ne l'ai revue que trois fois. En février 1992, elle a tenu à venir m'annoncer personnellement qu'elle était enceinte. En mai, lorsqu'elle a appris la mort accidentelle de mon frère, elle est venue me rendre visite, mais la revoir n'a en rien apaisé ma douleur. La dernière fois que je l'ai vue, c'était début juillet 1992. Elle portait son ventre rond comme un trophée. Elle m'a dit qu'elle avait obtenu sa mutation pour le Morbihan, je lui ai caché que j'allais bientôt quitter la France pour l'Océan Indien et que je n'étais pas sûr de revenir un jour. J'avais déjà cessé de maigrir mais pas encore commencé à reprendre du poids.

Épilogue

Un lundi matin maussade d'août 1992, un ami m'a déposé à la gare de Caen. Je n'avais pour bagage qu'une grosse valise avion. Dans les semaines qui avaient précédé, j'avais vidé ma maison et confié sa gestion à un notaire qui n'avait pas tardé à me trouver des locataires. Direction Saint-Lazare, taxi jusqu'à Roissy et le soir même, embarquement dans un Boeing 747 d'Air France pour Saint-Denis de la Réunion, et, dans la foulée, un saut de puce pour ma destination finale : l'île Maurice. J'ai posé ma valise à Mahébourg, chez Tristan... Je n'ai plus entendu le chant des Sirènes, à l'exception de quelques lointains échos. Ainsi en 1994, au détour d'une conversation téléphonique avec un des rares liens que j'avais conservés de ma vie d'avant, j'ai appris que Gabriela était maman d'une petite fille prénommée Camille. En 2001, alors que j'étais installé depuis deux ans, avec femme et enfants, au bord de l'Atlantique, j'ai reçu un coup de téléphone de Pauline. Comment avait-elle retrouvé ma trace ? D'une voix éraillée par l'excès de tabac, elle m'a dit que Daniel était décédé en 1997, étouffé par une crise aiguë de psoriasis qui avait envahi ses poumons. Elle m'a proposé de nous revoir. Je l'en ai dissuadée et elle n'a plus donné signe de vie. Quant à Michèle et Valérie, je ne les ai plus jamais revues...

Sirenes19

Par michel koppera - Publié dans : souvenirs - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 11 mars 2020 3 11 /03 /Mars /2020 08:00

Les quatre Sirènes # 18

Je n'ai jamais autant surveillé le calendrier des vacances qu'au cours de l'année scolaire 1990-91. Mais à la différence des élèves qui se réjouissent à l'approche des congés, ces échéances me plongeaient dans l'angoisse. À chaque fois, cela signifiait que Gabriela allait retourner en Bretagne où elle ne manquerait pas de croiser "Grain de Sable". Pourtant, à chaque départ, elle m'annonçait que cette fois ce serait la bonne, qu'elle allait rompre définitivement, reprendre sa liberté. Pendant son absence, elle m'envoyait des lettres d'amour aux mots de braise mais, de retour en Normandie, rien n'avait changé. Au fil des mois, j'endossais le rôle d'amant dans un mauvais vaudeville. Après Noël, elle changea de stratégie : pas la peine d'aller au clash,  à l'affrontement direct. Il suffisait d'attendre qu'il finisse par comprendre qu'elle ne l'aimait pas, il allait se lasser et abandonner la partie...

sirenes18En attendant, elle poursuivait avec assiduité sa découverte des plaisirs charnels. Après quelques réticences, elle avait accepté de se mettre nue devant moi et de se laisser brouter le minou. Gabriela avait une petite chatte étroite, ombrée d'une touffe moussue, mais, dès que j'y posais la bouche, quand ma langue écartait ses lèvres et fouillait à l'entrée de son vagin, elle s'ouvrait, s'évasait et mouillait sans retenue. Elle pouvait jouir plusieurs fois d'affilée en me tenant la tête à deux mains pour ventouser ma bouche à son sexe en folie. Et moi, malgré toute la sensualité de nos enlacements et de nos caresses, je ne bandais toujours pas. Elle faisait comme si ça ne la dérangeait pas, pire, comme si elle ne s'en apercevait pas ! Et, quand elle était partie, je trouvais refuge dans le lit de Valérie, dans les volutes éthyliques des soirées avec Michèle ou dans les bras accueillants de Pauline et Daniel pour enfin baiser, sodomiser et surtout jouir...  Tout au long de cette année scolaire de sinistre mémoire, j'ai continué de perdre du poids, inexorablement. À l'été 1991, je ne pesais plus que 72 kg pour 1 m 86 ! C'était simple : je n'avais plus faim. À l'exception de mon copain médecin, personne ne semblait s'en inquiéter ou s'en plaindre. 

En juin 1991, il s'est produit un incident qui a sans doute tout changé. Gabriela n'allait pas tarder à partir passer ses vacances d'été dans les Côtes du Nord devenues depuis peu les Côtes d'Armor. Avant son départ, elle a tenu à passer une dernière soirée avec moi. Enfin, plus qu'une soirée, une nuit ! Elle a même demandé à partager mon lit  (alors que jusque-là, on ne se livrait à nos jeux sexuels que sur le canapé du salon). Nous voilà donc tous les deux, nus sur les draps blancs. Et, cette fois, elle ne se contente pas du cunnilingus habituel :

- Michel, s'il te plaît fais-moi l'amour. J'en ai très envie... Et quand ce sera fait, tout sera plus facile pour moi... Je te promets de ne plus te quitter, je serai à toi pour toujours... Viens... Et puis on fera un enfant, on l'appellera Camille...

Elle était là, allongée sur le dos, les cuisses ouvertes, en train d'onduler du bassin tout en se caressant les seins. Et moi, à genoux sur le lit, entre ses jambes écartées, je ne bandais toujours pas.

Alors, au cœur de la nuit, elle s'est rhabillée et elle est partie.

à suivre... 

 

Par michel koppera - Publié dans : souvenirs - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 9 mars 2020 1 09 /03 /Mars /2020 08:00

Les quatre Sirènes # 17

"Adagio sur sable", c'est l'anagramme du nom de Gabriela que j'avais trouvée pendant la nuit qui avait suivi notre désastreuse excursion dans le nord Cotentin. Trois mois plus tard, de passage à Cologne chez des amis allemands, je me faisais tatouer "Adagio" sur l'épaule droite, juste au-dessus du signe des Gémeaux que je m'étais fait tatouer 15 ans plus tôt à Amsterdam. Gabriela passait ses vacances d'été en famille chez sa mère à qui elle m'avait promis de faire part de ses résolutions. Elle m'envoyait régulièrement de belles lettres d'amour auxquelles je ne devais pas répondre au risque de la compromettre. Elle savait trouver les mots pour entretenir la flamme et ne manquait pas d'humour quand, pour évoquer son fiancé, elle parlait du "Grain de Sable". Car, au lieu de nous éloigner, la journée du 15 mai semblait avoir définitivement transformé notre amitié en amour. Désormais, on ne se cachait plus, et, chez ses collègues comme chez les miens, notre liaison était de notoriété publique. Pourtant, des amis plus clairvoyants avaient tenté de me mettre en garde sur notre différence d'âge et surtout sur les non-dits, comme le fait que jamais Gabriela n'avait souhaité rencontrer mon fils dont elle n'ignorait pourtant pas l'existence. Mais, aveuglé par ma passion, je refusais de voir les choses en face. Cependant, comme rongé par un feu intérieur, j'avais commencé à maigrir. Je ne m'en suis rendu compte que lorsque j'ai dû renouveler ma garde-robe : je flottais dans mes pantalons et mes chemises... À la fin de l'année 1990, j'avais déjà perdu plus de 10 kg ! Mes examens médicaux n'ayant rien révélé d'anormal, le copain médecin qui veillait sur ma santé avait eu cette formule grivoise : "Comme disait ma grand-mère, un bon coq n'est jamais gras !"

Malheureusement, aux côtés de Gabriela, j'étais loin d'être un "bon coq". Il faut dire que dès le mois de juin 1990, le sexe s'est invité dans notre relation. Certes il n'était pas encore question d'accouplement - Gabriela m'avait aussi avoué qu'elle était vierge et tenait à le rester tant qu'elle n'aurait pas rompu ses fiançailles avec" Grain de Sable". Et ça m'arrangeait ! Car, malgré la sensualité de nos baisers, la chaleur de nos caresses, l'opulence de ses seins, je ne bandais pas... Je ne dis pas que je ne bandais plus : je retrouvais toute ma vigueur, toute ma raideur, avec Valérie, Michèle ou Pauline et Daniel. Mais avec Gabriela : rien !!! Comme si, en sa présence, ma passion amoureuse consommait toute mon énergie, anihilait ma virilité. Elle ne semblait pas s'en inquiéter. Il faut reconnaître qu'elle savait tirer parti de toutes les ressources de son corps : elle pouvait jouir des seins, il me suffisait de lui sucer les mamelons pour qu'elle atteigne rapidement l'orgasme ; de même, à califourchon au-dessus de moi, elle se frottait lubriquement l'entrejambe sur ma cuisse et s'envoyait en l'air comme ça... Au cinéma, dans l'obscurité, elle me prenait la main et la guidait dans son pantalon ou sous sa jupe, entre ses cuisses, afin que je lui caresse le clitoris. Elle m'inondait les doigts de sa mouillure épaisse et jouissait en silence. J'étais sa première vraie expérience masculine. Avec "Grain de Sable", elle n'avait, à l'entendre, échangé que de simples baisers sans conséquence. Quand elle avait eu sa ration de plaisir, elle redevenait une jeune femme romantique qui se lovait dans mes bras pour écouter Julien Clerc qui chantait : 

" Fais-moi une place  au fond d'ton cœur

Pour que j't'embrasse lorsque tu pleures (...)

J'veux qu't'aies jamais mal, qu't'aies jamais froid

Et tout m'est égal, tout, à part toi !

Je t'aime"

à suivre...

Sirenes17

 


Par michel koppera - Publié dans : souvenirs - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 6 mars 2020 5 06 /03 /Mars /2020 08:00

Les quatre Sirènes # 16

Il y eut au mois de mai 1990 quelques jours de très beau temps. Aussi, j'en ai profité pour proposer à Gabriela de lui faire découvrir la presqu'île du Cotentin et plus particulièrement le Cap de la Hague. Pour cause d'épreuves du bac, les cours au lycée se faisaient plus rares.

Sirenes16-1Donc, le mardi 15 mai, au petit matin, je suis passé la prendre au pied de son immeuble. Cap au nord vers Cherbourg, et le bout du monde. Nous avons d'abord fait halte à Port Racine, le "plus petit port de France", puis à Omonville-la-Petite où nous avons vu de loin la maison de Jacques Prévert qui à l'époque n'était pas encore ouverte au public. Nous avons déjeuné dans une auberge rustique avant de reprendre la route vers le Nez de Jobourg et ses falaises vertigineuses. La mer était d'un bleu intense et l'air si pur qu'on avait l'impression qu'au large l'île d'Aurigny était toute proche. L'après-midi était déjà bien avancé. C'est alors que Gabriela m'a demandé de l'emmener à l'endroit qui était pour moi le plus beau. Encore quelques kilomètres et bientôt la baie d'Écalgrain s'offrait à nos yeux. Un sentier abrupt et caillouteux dévalait vers la mer. Pour plus de sécurité, Gabriela a saisi la main que je lui tendais et, une fois sur la plage, elle a laissé sa main dans la mienne. Nous avons arpenté toute la baie en suivant la lisière mouvante de la marée montante. Je suppose que nous avons dû échanger des banalités sur la beauté du site, la douceur de l'après-midi ou la pureté du ciel, mais je sais que chacun n'avait à l'esprit que l'union de nos mains jointes. En ces instants magiques, rien ne comptait plus pour moi que la douce chaleur de la main de Gabriela dans la mienne. 

Nous avons fait halte à la pointe nord de la baie, au pied de la falaise. C'est alors que Gabriela s'est tournée vers moi, a lâché ma main pour "se pendre à mon cou comme une liane" (cf: Sarbacane de Francis Cabrel). Nous sous sommes embrassés, longtemps... encore et encore. Et lorsque nos lèvres se séparaient, elle nichait son visage au creux de mon cou en me serrant encore plus fort. Ce fut un instant de pur bonheur mais éphémère car brusquement, s'écartant de moi sans me lâcher, elle me regarda, les yeux voilés de détresse. Puis sont venus les mots, douloureux et cruels :

" - Il ne faut pas que tu t'attaches à moi parce que ça va te faire souffrir. Je ne suis pas libre... Je suis fiancée... Il s'appelle Loïc, il est étudiant à Rennes. Nous devons nous marier l'an prochain, en août, quand il aura terminé sa maîtrise d'histoire. Il veut devenir prof comme moi... C'est ma mère qui me l'a choisi quand j'avais 15 ans, et je ne peux pas dire non à ma mère... Je ne peux pas t'expliquer pourquoi... C'est pour ça qu'il ne faut pas que tu m'aimes... Tu comprends ?"

Sirenes16-2

Et tout en me disant ces mots, elle se collait de nouveau à moi et cherchait mes lèvres. J'étais comme tétanisé.

On a quitté la plage au crépuscule, remonté le sentier qui dévalait la falaise. Tout le long du trajet de retour, on n'a échangé aucun mot. Elle avait mis une cassette de Mecano dans l'autoradio et posé sa main gauche sur ma cuisse. Il était près de 22 heures quand je l'ai déposée au pied de son immeuble. Elle m'a donné une bise furtive sur la joue:

- "Merci pour tout. Je suis désolée d'avoir tout gâché. À bientôt..."

J'ai parcouru les 20 derniers kilomètres jusque chez moi comme un robot, la voiture en pilotage automatique. J'étais anéanti. Dans le salon, sur le bureau, le voyant vert du répondeur clignotait.

" - Michel... Pardonne-moi. Je ne pourrais pas me passer de toi... Je ne veux pas te perdre... Je te demande juste d'être patient. Je vais leur parler, je vais leur dire... Je t'aime."

C'était le mardi 15 mai 1990

à suivre...

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Mercredi 4 mars 2020 3 04 /03 /Mars /2020 08:00

Les quatre Sirènes, # 15

Après un passage éclair au vestiaire pour me changer, je me suis empressé de sortir dans l'espoir de la revoir sur le parking, mais elle était déjà partie. 

Dès le lendemain matin, j'avais un message sur mon répondeur où elle me disait qu'elle se prénommait Gabriela et me donnait son numéro de téléphone pour que je l'appelle si j'en avais envie.

Sirenes15Difficile de reconstituer, 30 ans après, comment Gabriela s'est fait une place dans ma vie. Parce qu'au départ, il n'était pas question de désir et encore moins d'amour. Si bien que je ne me souviens pas du jour où elle a garé pour la première fois sa Renault 5 blanche dans ma cour, de notre première séance de cinéma, de la première fois où elle s'est assise devant mon Macintosh pour préparer un cours, de la première fois où elle m'a invité dans son petit appartement à écouter une cassette du groupe Mecano. Elle s'appelait Gabriela, elle avait 23 ans (j'en avais 15 de plus), elle était professeur d'espagnol au lycée - c'était son premier poste. Elle venait des Côtes du Nord, de Rostrenen pour être précis, mais sa généalogie entremêlait l'Europe de l'est, l'Afrique noire et la Bretagne... Gabriela se revendiquait fièrement slave, signare sénagalaise et celte. Elle était indéniablement belle : peau mate légèrement ambrée, longs cheveux frisés aux reflets roux sous le soleil, silhouette fine bien cambrée, voix douce en toute circonstance (elle me faisait penser à une héroïne de Manara)...  Elle n'avait pas connu son père et avait grandi auprès de sa mère et dans le giron de sa grand-mère maternelle. À chaque période de vacances scolaires, elle retournait en Bretagne. Elle ne connaissait personne en Normandie et ses nouveaux collègues professeurs l'ennuyaient profondément, comme d'une manière générale tous les gens de son âge. Elle me confia qu'elle m'avait remarqué dès la première séance de volley-ball et que, renseignements pris, elle avait appris de ses collègues et des miens que je vivais seul. Mais alors, pourquoi ces appels téléphoniques anonymes ? Par timidité, tout simplement.

Je ne lui en voulais pas. Je la considérais comme la petite sœur que je n'avais jamais eue. Elle savait se faire discrète. En dehors de notre rencontre habituelle du lundi au volley-ball, je la voyais rarement plus d'une fois par semaine, pendant une à deux heures maximum.

Et parallèlement, je continuais de baiser régulièrement avec Valérie, de ficeler Michèle quand elle en avait envie et plus épisodiquement, de m'encanailler avec Pauline et Daniel.

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : souvenirs - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 2 mars 2020 1 02 /03 /Mars /2020 08:00

Les quatre Sirènes # 14

Quatrième voix : Gabriela

Sirenes14En octobre 1989, j'ai commencé à recevoir en semaine, tôt le matin ou le soir, d'étranges coups de téléphone. Étranges, parce que, le temps que je me déplace pour répondre, mon mystérieux correspondant avait déjà raccroché. Les appels étaient toujours à la même heure : le matin vers 7h30, le soir plutôt vers 21h. Comme mon numéro était sur "liste rouge", cela ne pouvait être qu'une personne qui, soit me connaissait personnellement, soit avait obtenu mon numéro auprès d'un de mes familiers. Enfin, un soir de novembre, je suis parvenu à prendre mon correspondant de vitesse et à décrocher avant qu'il n'ait eu le temps de couper la communication. Ou, peut-être, avait-il volontairement fait preuve de lenteur ? Au bout du fil, rien qu'un souffle à peine perceptible...

- Allô ! Allô !.... Je vous écoute. Répondez !...Qui est à l'appareil ?

- Bonne nuit, Michel...

Puis la communication a été coupée. C'était sans aucun doute possible une voix de femme, mais qui m'était totalement inconnue... Ou alors très bien masquée... Ce petit jeu a duré encore des semaines, s'est interrompu pendant les fêtes de fin d'année, pour reprendre en janvier. Mais maintenant, elle me laissait décrocher pour que j'entende sa respiration et surtout sa voix qui me disait simplement "Bonjour Michel" ou "Bonne nuit Michel".

Passé chez France Télécom pour tenter de mettre fin à la plaisanterie, on m'a dit que les recherches pour identifier l'inconnue seraient longues et payantes, et surtout sans garantie de résultat si ma correspondante m'appelait d'une cabine. Bref, si je souhaitais vraiment être tranquille, on me conseillait de changer de numéro. Un plan galère ! De guerre lasse, j'ai acheté un répondeur pour ne plus être importuné par les sonneries en espérant que le message d'accueil froid et impersonnel du répondeur finirait par la décourager.

Avec des collègues de boulot, nous avions monté depuis quelques années, un club de volley-ball dont l'entraînement avait lieu tous les lundis, de 18 à 20h dans le gymnase du lycée voisin. Nous y retrouvions un groupe d'une douzaine d'enseignants, hommes et femmes comme nous. L'entraînement collectif était dirigé par un prof d'EPS qui arbitrait aussi le match qui clôturait chaque séance. Donc, un lundi de février 1990, pendant notre match contre l'équipe des profs, nous nous apprêtions à recevoir le service adverse. Juste en face de moi, de l'autre côté du filet, il y avait une toute jeune prof, qui avait rejoint le groupe en début d'année scolaire. Je ne savais même pas comment elle se prénommait, je ne lui avais encore jamais parlé.

Je croise son regard et, à cet instant précis, je sais que c'est elle qui, depuis des mois, me téléphone en secret. Et, dans ses yeux, je lis qu'elle a compris que je viens de la démasquer.

à suivre...

Sirenes14-1

Par michel koppera - Publié dans : souvenirs - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 28 février 2020 5 28 /02 /Fév /2020 08:00

Une jeune femme blonde se masturbe dans son salon, face à son compagnon. Quand elle jouit, elle gicle puissamment. Mais le plus agréable, c'est, après l'orgasme, son sourire coquin et sincère qui exprime son bonheur de vivre. Durée de la vidéo : 1m 46 secondes

video-fontaine

Pour lire la vidéo, cliquez ICI

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Mercredi 26 février 2020 3 26 /02 /Fév /2020 08:00

Toponymie # 3

LA MOUILLE (Jura)

La Mouille (920 mètres d'altitude) est un "charmant village du Parc National du Haut-Jura, situé en surplomb de la vallée de la Bienne". Depuis le 01/01/2016, La Mouille est une commune déléguée des Hauts-de-Bienne ( 39400) qui regroupe aussi les communes de Lézat et Morez. "La Mouille offre un cadre de vie paisible et naturel où ses 350 habitants (les Mouillerands) peuvent profiter d'un ensemble de loisirs de plein air.

Petit clin d'œil géographique : La Mouille se situe non loin de Saint- Claude, célèbre pour ses fabriques de pipes !!!

toponymie3

Ci- dessus, une Mouillerande qui a le sens de l'hospitalité 


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Lundi 24 février 2020 1 24 /02 /Fév /2020 08:00

Alain Souchon, "La vie ne vaut rien" (2001). Cela fait des années que j'ai envie de citer le refrain de cette chanson... Comme il sait si bien le faire, Souchon nous parle des bonheurs simples et pourtant essentiels de l'existence.

La vie ne vaut rien

Mais moi quand je tiens

Là, dans mes mains éblouies

Les deux jolis petits seins de mon amie

Là, je dis rien ne vaut la vie.

souchon 


Par michel koppera - Publié dans : au jour le jour - Communauté : Arts érotiques
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Vendredi 21 février 2020 5 21 /02 /Fév /2020 08:00

Philip ROTH, "Professeur de désir", 312 pages.

Collection Folio n° 1422. Roman paru en 1977

Je poursuis l'exploration de l'œuvre de Philip ROTH. "Professeur de désir" raconte la carrière professionnelle et libertine de David Kepesh, jeune professeur de littérature comparée .

Page 195 : Marié à Claire, David se souvient de ses années étudiantes où il voyageait à Venise en compagnie de Birgitta et Elisabeth, deux jeunes scandinaves gourmandes de sexe et sans tabous.

roth -prof-desir" Birgitta ressent des désirs dont elle ne craint pas de parler et que nous nous employons à satisfaire. Oui, assis en face de Claire (son épouse) qui a déclaré que ma semence giclant dans sa bouche lui donne l'impression de se noyer, qu'elle ne souhaite nullement renouveler cette expérience, je me souviens de Birgitta, agenouillée devant moi, le visage levé pour recevoir les filaments de sperme qui lui sont tombés sur les cheveux, le front, le nez. "Här !" s'écrie-t-elle. "Här !" tandis qu'Elisabeth, dans sa robe de lamé rose, allongée sur le lit, regarde fascinée, le masturbateur nu et sa partenaire implorante à demi-vêtue."

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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