inédits

Vendredi 28 septembre 2018 5 28 /09 /Sep /2018 08:00

Chris, chapitre 6

Avril. Strathmore, 16h30.

chris6Chris a fini par s’endormir d’ennui. Elle est couchée en chien de fusil sur la banquette du minuscule living du camping-car, la tête posée sur son bras gauche replié, la main droite glissée entre les cuisses. Comme le souhaite David, elle ne porte qu’une jupe courte plissée et un sweat-shirt sans soutien-gorge dessous. Sa position de dormeuse découvre ses cuisses jusqu’aux fesses et même le fond de sa culotte dont le renflement moelleux abrite les rêves humides de sa chatte poilue.

 

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 26 septembre 2018 3 26 /09 /Sep /2018 08:00

Chris, chapitre 5

- Tu as une voiture ? demanda Chris à Angel qui se reboutonnait.

- Oui, pourquoi ?

- Je voudrais que tu m’accompagnes à Comillas.

- Maintenant ? Mais c’est à vingt-cinq kilomètres et il est plus de deux heures du matin !

- S’il te plaît… Après, je ne te demanderai plus rien, promis, juré !

Une demi-heure plus tard, Angel garait la voiture sur une petite place de Comillas, éteignait les phares, coupait le moteur.

chris5- Voilà, nous y sommes. Et maintenant ?

- Tu n’es jamais venu ici ?

- Non, je ne crois pas… Je ne vois pas ce que je serais venu y faire…

- Alors, suis-moi ! dit Chris en ouvrant sa portière.

Ils quittèrent la petite place pour emprunter une ruelle qui montait à flanc de colline. Le village paraissait désert, comme mort. Au bout de la ruelle apparurent les arbres d’un parc, puis une grande bâtisse tournée vers l’océan.

- C’est quoi ce truc ? demanda Angel. On dirait une mosquée !

- La villa s’appelle « El Capricho », c’est une œuvre de Gaudi.

Chris s’assit sur un banc du parc, dans l’ombre des arbres aux jeunes frondaisons odorantes.

- C’est beau, tu ne trouves pas ?

Angel ne répondit pas et tendit à Chris un joint déjà allumé.

La silhouette de la villa se découpait sur le ciel violet de la nuit étoilée. La tour d’angle, dont le renflement du sommet évoquait une énorme bite noire, se dressait au-dessus des arbres. À son pied, la masse sombre de la villa semblait une gigantesque paire de couilles minérales.

chris5-1

Tout à sa béate contemplation de l’œuvre du maître, ce fut à peine si Chris réalisa qu’Angel avait les mains sous son tee-shirt, sur ses seins dont il caressait les aréoles et agaçait les tétons. Puis, quand il la devina prête, il lui ôta son jean et son slip et la fit s’agenouiller sur le banc, la tête tournée vers la villa, la croupe vers l’océan. Il lui écarta les genoux, elle le laissa faire. Maintenant, Angel avait à portée de bouche le grand sillon fessier de Chris, avec les épais poils noirs en lisière, la fente luisante du con, l’œillet sombre du trou du cul. Il commença par la lécher, sur toute la longueur, du clitoris au bas des reins, de bas en haut. Sa langue, aussi chaude et souple que celle d’un épagneul lissait les poils, s’insinuait dans la vulve où elle se vrillait lentement comme une grosse limace. Ainsi ventousé au con de Chris, Angel avait le nez juste sur le trou du cul qu’il excitait du souffle chaud de ses narines. Cela dura longtemps…

Puis, se relevant, Angel la saisit par les hanches. Ses pouces s’imprimèrent mollement dans la blancheur laiteuse des fesses de Chris. Désormais, c’était sa bite qu’il faisait glisser tout le long du sillon visqueux. La tête cramoisie du gland fouillait les recoins à la manière d’une truffe de chien de chasse. Chris se cambra au maximum afin de présenter à son étalon tatoué la béance de son con. Il s’y enfonça d’une seule poussée et s’immobilisa au fond, poils contre poils, couilles contre clitoris. Pendant quelques instants, il parut vouloir rester ainsi, au fond du vagin, la tête du gland calée sous le col de l’utérus. D’un coup de reins, Chris le rappela à son devoir. Alors, il se mit à lui pistonner le con, à grand renfort de ahanements de bûcheron, et d’amples mouvements du bassin, alternant les retraits calculés, la tête de la bite au bord de la vulve, prête à se retirer, et les pénétrations spongieuses, la queue toujours plus raide et plus grosse…

chris5-2Plusieurs fois, Chris crut mourir de bonheur. Les yeux grand ouverts, elle ne quittait pas du regard le tour phallique de la villa. Elle s’imaginait femme-titan baisée par ce gigantesque gode… Elle enfilait orgasme sur orgasme. Angel finit par jouir lui aussi : il lui balança ses giclées de foutre épais dans la raie culière. Chris n’en pouvait plus.

Sur ce qui arriva ensuite, Chris ne garde que peu de souvenirs. Au petit jour, lorsqu’elle fut réveillée par un des gardiens de la villa, elle était allongée sur la pelouse, au pied d’un arbre. On lui avait remis ses vêtements, mais dans son sac à main, l’argent gagné au casino s’était volatilisé. Elle ne trouva que trois jetons de machine à sous enveloppés dans un bout de papier blanc où étaient griffonnés ces quelques mots en français : « Tente encore ta chance, on ne sait jamais. »

Le lendemain soir, quand elle retourna au casino, elle y joua ses trois jetons et perdit. Quant à Angel, elle ne le revit jamais.

à suivre...

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Lundi 24 septembre 2018 1 24 /09 /Sep /2018 08:00

Chris, chapitre 4

Ils se serrèrent l’un contre l’autre, à une minuscule table ronde, tout au fond de la bodega, dans une encoignure à peine éclairée. On leur servit, sur de petites assiettes blanches, des tentacules de poulpe macérés dans l’huile pimentée et des tranches de jambon fumé si fines qu’elles en paraissaient improbables ; entre chaque bouchée, il s’envoyaient des rasades de xérès.

- Je viens juste de rentrer du Brésil, racontait Angel. À Belém, j’ai vu les plus belles femmes du monde. Dans trois semaines, je repars pour l’Afrique du Sud… Et toi, tes voyages ?

Chris se sentait ridicule : son séjour à Santander n’était que sa deuxième sortie de France. Elle n’avait rien à dire, elle connaissait à peine Paris !

chris4Pendant qu’il lui parlait des singes hurleurs d’Amazonie, des gigantesques ponts suspendus des Etats-Unis, de la puanteur grouillante des marchés d’Alexandrie, sa main poursuivait sa reptation dans les coulisses du jean de Chris. En lentes circonvolutions, il lui avait longuement caressé le nombril, là où poussaient déjà quelques poils très courts dont elle découvrit pour la première fois l’étonnante sensualité… Soudain, les doigts d’Angel plongèrent dans l’exiguïté de son pantalon, directement au fond de son slip, fouillant entre les poils, écartant les nymphes poisseuses, barattant sa mouillure épaisse. Puis, remontant la fente, son index entama, avec une affolante dextérité, une sorte de danse rituelle autour du clitoris, sans le toucher… Chris était complètement sous influence, comme hypnotisée par le manège du doigt magique. On ne l’avait jamais branlée ainsi. Elle-même, qui se branlait plus souvent qu’à son tour, ne s’était jamais branlée comme ça. Des tremblements convulsifs lui secouaient le bassin, une sorte de hoquet du bas-ventre. Ça coulait de son vagin, une source chaude et continue, comme le sang de ses règles. Au cinquième verre de xérès, Chris eut un orgasme à lui broyer le col de l’utérus. Elle eut presque honte de la violence de son plaisir.

- Je suis vraiment désolée. Si je peux faire quelque chose pour toi, n’hésite pas…

- As-tu déjà goûté au chocolat ?

- Bien sûr. Quelle question !

- Alors, on va en acheter. Je connais quelqu’un…

Angel entraîna Chris vers le quartier du port.

Une heure plus tard, Chris observait avec un rien d’appréhension les doigts d’Angel en train de confectionner deux pétards : un double pour lui-même, un petit pour Chris qui n’avait jamais fumé.

- Quand je pense que je croyais qu’on allait acheter du chocolat au lait ! dit-elle confuse. Tu dois vraiment me prendre pour une idiote !

- Ce n’est pas grave, et ne sois pas inquiète, je suis là.

Ils étaient assis sur le sable, dans l’ombre d’une estacade de bois qui s’avançait au-dessus des eaux calmes de la baie. Il n’y avait aucun souffle de vent ; la lune presque pleine luisait sur le miroir immobile des flots. Derrière eux, la ville était maintenant plongée dans la torpeur du sommeil.chris4-1

Après trois bouffées, une douce langueur s’empara du corps de Chris et elle fut saisie de tendresse pour son compagnon de fortune. Allongé sur le dos, les yeux dans les étoiles, Angel fumait son gros pétard. Alors Chris fit ce qu’elle n’avait jamais osé faire : elle posa sa main sur la braguette d’Angel, elle déboucla son ceinturon, défit un à un les boutons de son pantalon de toile. Il bandait déjà. À travers le coton léger de son caleçon, elle caressa son membre raide… Il fumait toujours, un bras passé sous la nuque, les yeux au ciel. D’une petite ondulation du bassin, il l’encouragea à poursuivre. Chris souleva le tissu et la bite d’Angel bondit hors de sa tanière, avec ses couilles velues, sa toison sombre, son gland tout nu. Il était chaud et vibrant entre les doigts de Chris. Elle en approcha son visage, y posa ses lèvres humides, s’enfonça lentement la bite dans la bouche jusqu’à la luette. Elle lui trouva d’abord un avant-goût salé, puis bientôt d’autres saveurs plus épicées. Sa langue s’enroulait autour de la base du gland, lui titillait le méat, puis le léchait jusqu’aux couilles, méthodiquement. Les doigts de Chris fouillèrent plus loin encore, dans le taillis de l’entrefesses d’Angel, à la recherche du trou de son cul. Quand elle l’eut trouvé, elle le pressa longuement de l’index et du majeur réunis, jusqu’à ce qu’il s’ouvre et se laisse pénétrer. Allongé sur le sable tiède, la tête dans les étoiles, l’esprit embrumé de vapeurs de shit, la bite sucée par une femme amoureuse et tendre, le cul investi par deux doigts de la suceuse, Angel s’abandonna au plaisir et lâcha ses bordées de sperme dans la bouche de Chris. Elle n’eut pas besoin de se faire violence pour avaler le tout.

 

à suivre...

 

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Vendredi 21 septembre 2018 5 21 /09 /Sep /2018 08:00

Chris, chapitre 3

Juin. Santander (Espagne). Chris avait vingt et un ans.

Tout avait commencé deux années auparavant au cours d’un week-end à Barcelone avec papa-maman : les Ramblas, la corrida, le pèlerinage au Camp Nou et la visite à la Sagrada Familia. Ce fut comme une révélation. Déjà, devant le portail, au pied des flèches de l’édifice, tortueuses et biscornues comme des bites de dragon, Chris se sentit parcourue d’un frisson. Une fois dans les entrailles de la cathédrale en chantier, au cœur de la forêt de colonnes et de voûtes végétales, elle fut prise d’une sorte de fièvre. Mais rien de mystique : simplement du désir chevillé au ventre, une fringale de jouissance qui ne se dissipa qu’en fin d’après-midi, à la mort du troisième taureau dans l’arène surchauffée.

chris3-1Donc, deux ans plus tard, Chris, étudiante en architecture, séjournait à Santander. Avec la même excitation fébrile que celle qui s’était emparée de son ventre lors de sa visite de la Sagrada Familia, elle y préparait un mémoire sur une maison particulière conçue par Gaudi. C’était une belle fin de printemps. Certes pendant la journée il y avait Gaudi mais, le soir venu, il y avait aussi le port, les petits restaurants de poisson, les terrasses des cafés, les machines à sous du casino, la plage, les boîtes de nuit minuscules aussi moites que des étuves…

Elle y rencontra un certain Angel, marin au long cours dans l’attente d’un embarquement. C’était arrivé un samedi soir au casino, dans la grande salle des machines à sous. C’était la première fois de sa vie que Chris jouait de l’argent. Elle perdait. Elle avait même déjà entamé un peu de ses petites économies d’étudiante. Elle s’apprêtait à laisser sa place quand son voisin de jeu lui avait mis trois jetons dans la main.

- Essaie encore, une dernière fois ! lui avait-il dit en la regardant droit dans ses grands yeux globuleux. Les trois d’un seul coup ! Vas-y !

Chris avait obéi. En tremblant, elle avait glissé l’un après l’autre les trois jetons dans la fente et abaissé avec précaution le bras du bandit manchot. Les cylindres avaient roulé, et roulé encore… Cling, cling, cling… Six cents fois la mise ! Alors que l’averse des jetons tintait dans la gouttière, Chris avait senti une onde de chaleur se répandre dans son ventre et mouiller abondamment le fond de sa culotte de coton rose. Son petit sac à main garni en bandoulière, elle quitta le casino au bras d’Angel, les tétons douloureux à force d’être tendus, la touffe en émoi, la vulve trempée… À peine dans la rue, Angel lui mit la main au cul. Elle le laissa faire, elle ne pouvait rien lui refuser.

Angel avait les doigts aussi chauds que le regard, un scorpion tatoué sur l’épaule gauche, la langue experte en promesses et gâteries salaces, une belle nuque où Chris posa la main pendant qu’il lui roulait un patin mouillé.

- Il faut fêter ça, dit-il en la prenant par la taille. On va d’abord aller manger des tapas !

chris3

 

à suivre...

 

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Mercredi 19 septembre 2018 3 19 /09 /Sep /2018 08:00

Chris, Chapitre 2

Avril. Quelque part aux environs de Strathmore (Ecosse). Chris a vingt-neuf ans.

Ça ne ressemble pas, mais alors pas du tout, aux photos de pubs pour le whisky. Le camping-car stationne sur un parking pourri, quelque part dans un paysage tout aussi navrant, avec du bitume gris-bleu brossé par le vent qui ne s’arrête jamais, avec des poubelles pleines et d’autres camping-cars un peu plus loin. Dans le ciel se pressent des nuages effilochés. Chris a mis le chauffage à fond. Elle n’a rien d’autre à faire que d’attendre en écoutant la radio ou un CD de Carla Bruni ; rien d’autre à faire que de se branler, les doigts au bord de la fente, en attendant le retour de David. David et son mètre quatre-vingt-douze de muscles. Des muscles, il en a partout, des épaules aux mollets, dans tous les sens et durs comme de la pierre ! Ces pensées lui affolent l’index.

chris2Aujourd’hui, il est parti pour la journée avec une équipe télé, sur les bords de la Thurso. Ils tournent un documentaire sur la pêche sportive au saumon sauvage : des bêtes qui doivent faire au bas mot dans les vingt-cinq, trente livres ! S’il n’y avait pas eu le vent, Chris y serait allée aussi, rien que pour voir les muscles de David qui se tendent et roulent sous sa peau quand il a ferré un de ces monstres d’argent. Mais elle déteste trop le vent et le froid. Elle est servie ! Ce qu’elle aime, c’est l’été, le soleil, l’huile d’olive… Ici, même le livreur de pizzas a des taches de rousseur et les yeux clairs… Ça calme !

Il est presque trois heures de l’après-midi. Encore près de quatre heures d’attente avant qu’ils reviennent, David et toute l’équipe. Alors, elle se branle, en attendant…

 Illustration signée Manara (mais je suis sûr que vous aviez déjà reconnu !)

à suivre...

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Lundi 17 septembre 2018 1 17 /09 /Sep /2018 08:00

Préambule

La nouvelle dont je vous propose l'intégralité a été rédigée au début des années 2000. Elle devait à l'origine être intégrée au second volume de mes nouvelles érotiques à paraître aux Editions Le Cercle. Le premier recueil paru a pour titre "Body Gym". Le recueil composé de 12 textes devait s'intituler "Cortisone Climax". La maladie puis le décès de l'éditeur ont rendu ce projet caduc. Chris est une nouvelle assez longue qui fera l'objet de 12 articles que je mettrai en ligne dans leur continuité. Bonne lecture

Chris, chapitre 1

 Les enfants avaient tenu à jouer au facteur… Dans le parc, tous, grands et petits, s’étaient assis sur l’herbe pour former un grand cercle. Le facteur n’est pas passé ! Il passera demain matin, lundi, mardi… Le facteur est-il passé ? Oui ! Le jeu était innocent. Pour la plus grande joie des petits, les adultes se faisaient volontiers distraits afin de se laisser prendre et envoyer en pénitence au centre du cercle.

Il faisait bon. Nous étions au début de l’été, chacun avait ressorti les cotonnades légères. Chris portait une jupe blanche très sage, un tee-shirt brodé rose indien et une paire de sandales à brides blanches. Elle venait d’avoir dix-neuf ans. Elle n’était pas vraiment jolie : elle savait que ses cheveux noirs étaient trop bouclés, son nez trop encombrant, son regard trop globuleux, sa poitrine trop menue. Certes, elle avait une belle bouche, mais cela ne suffisait pas à la consoler. Alors, Chris avait souvent l’air mélancolique et on lui reprochait d’être un peu nunuche, de pleurer pour un rien, d’être sauvage… Pourtant, en ce dimanche après-midi de juillet, elle se sentait presque bien, peut-être à cause des deux coupes de champagne qu’elle avait bues pour fêter sa réussite au bac… Car la réunion de famille avait été organisée en son honneur.

Un gamin lui avait tapé légèrement sur l’épaule. Trop tard ! À quoi rêvait-elle donc ? Maintenant, elle était assise au centre du cercle, de ce tourbillon de rires et de courses maladroites. Elle ne faisait pas attention à moi, alors même que j’étais juste en face d’elle. Je ne comptais pas pour elle. Je n’étais qu’un gamin parmi d’autres, à peine plus grand que les autres ! Mais j’avais quatorze ans et le regard sous sa jupe blanche, entre ses cuisses.

chrisLe soleil qui filtrait à travers le coton de sa jupe diffusait sur sa peau une douce lumière vaporeuse qui atténuait les contrastes. Les jambes nues de Chris en étaient délicieusement hâlées. Sans aucune ombre, la lumière remontait jusqu’en haut de ses cuisses, vers son ventre que la position de son bassin, légèrement tourné sur le côté, m’empêchait de voir. J’aurais voulu devenir simple grillon, pour d’un seul bond me trouver au plus près, accroché à un brin d’herbe sous le vaste chapiteau de sa jupe blanche, à m’enivrer du parfum secret de ses cuisses, à toucher de mes antennes sensibles le grain de sa peau tiède, à regarder avec mes yeux à facettes les mille images défendues de son intimité… Avec ferveur, j’adressais au ciel une muette prière afin qu’elle m’en montrât plus encore.

Et puis, sa pénitence au centre du cercle prit fin : un oncle ventripotent vint prendre sa place. Alors, pour se relever, Chris prit appui sur sa main gauche posée à plat dans l’herbe et se souleva en écartant les pieds. Ce faisant, elle ouvrit les cuisses en grand et me révéla bien involontairement sa beauté cachée. La vision fut brève, mais le souvenir de ce court instant me procure un bonheur sans cesse renouvelé. Car la lumière du soleil de juillet inonda sous sa jupe son bas-ventre habillé d’une culotte de coton immaculé. L’entrejambes formait un épais renflement que je devinai charnu et moelleux ; le triangle du pubis était tout aussi généreux, rebondi comme un petit coussin. De charmants poils noirs lui frisottaient sur l’intérieur des cuisses, tout là-haut, aux abords dentelés de sa culotte blanche. Je n’avais jamais rien vu d’aussi excitant que ce friselis de pilosités indécentes. J’en conçus sur le champ une passion inconsidérée pour la chatte de Chris et pour les femmes à grosses touffes en général. Ce jour-là, j’en fus quitte pour une bonne érection et quelques giclées de sperme dans mon short devenu douloureusement trop étroit.chris1

Malheureusement, je n’eus plus jamais l’occasion de revoir Chris, ni ses bouclettes indiscrètes. Néanmoins, à l’aide de témoignages de certaines personnes l’ayant plus ou moins connue, j’ai pu reconstituer quelques étapes de l’itinéraire insolite de sa vie de femme. Les voici :

 

 

à suivre....


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Mercredi 11 juillet 2018 3 11 /07 /Juil /2018 08:00

" Les adieux", nouvelle inédite

Chapitre 8

- Non, laisse ! C’est moi qui t’invite.

D’un geste d’une surprenante vivacité, Cynthia venait de s’emparer de l’addition que le serveur avait imprudemment posée sur la table. Elle était enceinte jusqu’au bord des paupières légèrement bouffies par la fatigue et le poids de la grossesse. Pendant tout le repas, elle avait gardé le pied posé contre le mien ; entre chaque plat, elle m’avait pris la main. Maintenant qu’approchait l’heure, elle ne me lâchait plus, ni des doigts, ni des yeux.

adieux8- Attends, j’ai encore quelque chose à te demander.

Que je n’aimais pas ça !

- S’il te plaît, avant de partir là-bas, j’aimerais que tu me fasses un dernier cadeau…

- Tu me laisses choisir ?

- Non. Je te demande de me rendre les lettres que je t’ai envoyées, et aussi les photos que tu as prises de moi. Toutes les photos, tu me comprends ? Ecoute, ne me dis pas que tu ne les as pas gardées ! Je te connais, je suis sûre que tu as tout rangé dans une boîte, dans l’ordre chronologique. Je t’en prie, fais-moi plaisir !

- Mais pourquoi me demandes-tu ça ? Et pourquoi aujourd’hui ? De quoi as-tu peur ?

 J’ai senti se relâcher l’étreinte de sa main. J’en ai profité pour me libérer et vider mon verre où stagnait encore un fond de bordeaux.

- Je t’écoute, pourquoi ?

Elle regardait par la fenêtre, vers le parking maintenant presque désert.

- Je vais me marier, la semaine prochaine. C’est pour le bébé, ce sera plus simple à sa naissance. Crois-moi, c’est purement administratif. Tu es fâché ?

- M’as-tu déjà vu en colère ? Mais pour les lettres et les photos, c’est non. Je les garde. Et toi, qu’est-ce que tu as fait des miennes ?

Elle haussa les épaules. Il y avait quelque chose de cassé. Soudain, elle m’apparut très laide, malgré sa peau cannelle, malgré les reflets cuivrés de ses cheveux, malgré tous nos souvenirs…

- Ce sera un garçon ou une fille ?

Elle répondit sans me regarder, les yeux sur les miettes de la nappe.

- Une fille. On voudrait l’appeler Camille. C’est joli, non ? Tu t’en vas déjà ?

Il était trop tard pour me retenir.

 adieux8-1

L’avion a décollé vers six heures du soir. J’étais venu seul, en train, avec une grosse valise et un sac de voyage. Dans la nuit, on a fait escale à Dubaï. À côté de moi, il y avait deux Norvégiens qui se rendaient dans les Emirats pour prendre le commandement d’un pétrolier. Ils ont libéré leurs sièges et j’ai pu dormir jusqu’au matin avec la rangée pour moi tout seul. Vitesse au sol, 973 km/h ; altitude, 33000 pieds ; température extérieure, -43° C.

Juste un transit d’une heure et demie à la Réunion, avant de prendre un autre avion, plus petit. On y parlait d’autres langues, les peaux s’étaient assombries… Ainsi commença une nouvelle vie.  

FIN

 

                 

 

    

 

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Lundi 9 juillet 2018 1 09 /07 /Juil /2018 08:00

"Les adieux", nouvelle inédite 

Chapitre 7

Elle était imprévisible, capable du pire comme du meilleur. Elle m’avait habitué au pire. Mais ce jour-là, elle avait posé sur la table une bouteille de Saint-Julien, crû grand bourgeois, d’un âge déjà vénérable.

- On n’attend pas Guillaume ?

- Non. Il passe la journée chez un copain. Qu’est-ce que tu penses du vin ?

- Excellent ! Et ton gratin dauphinois aussi.

Elle s’était maquillée : carmin violent sur les lèvres, liseré de mascara aux paupières, vernis à ongles sanglant… Donc, toasts au tarama, carré d’agneau et gratin dauphinois, salade verte au vinaigre de xérès, bavarois aux fraises… Propos de table : travail, saveurs, films récents, actualité politique… Mais de mon départ, il n’était pas question.

Elle avait servi le dessert sur la table du salon, au centre du demi-cercle formé par le canapé et les fauteuils.

- Bois ton café, je vais chercher les papiers.

adieux7-0Elle avait disparu dans les entrailles de l’appartement. Je n’allais pas tarder à céder aux délices de la sieste. La chaîne-hifi diluait une musique douce dans la moiteur confortable des rideaux tirés. Dans la tasse, un fond de sucre roux commençait à se figer.

Elle a posé quelques feuillets imprimés sur la table. Elle ne portait plus qu’un léger peignoir qui découvrait ses jambes gainées de bas résille… Avec ses talons hauts, elle me parut tout à coup gigantesque. Elle prit place dans le fauteuil, juste en face, croisa les jambes pour me laisser entrevoir la peau blanche de ses cuisses, au-delà de ses bas suspendus.

- J’ai acheté des courgettes et des concombres, dit-elle avec un détachement soigneusement calculé.

Le nœud du désir m’étreignait déjà l’estomac. Elle poursuivit sur le même ton anodin.

- Et aussi une petite aubergine. Elles sont à tremper dans l’eau chaude… Je t’ai préparé le camescope.

Elle dénoua la ceinture du peignoir et m’apparut dans toute sa splendeur lubrique, à peine vêtue d’une lingerie magnifiquement obscène qui projetait ses seins vers le ciel, transformait son bas-ventre velu en une étrange architecture de soie rose, de poils noirs, de dentelle blanche, d’ombres lourdes, de chairs luisantes…

Et sa vulve végétalienne avalait tout, jusqu’à satiété. Elle voulait des séquences provocantes, du plan large au gros plan obstétrique, sous les angles les plus audacieux, comme pour attester de sa performance. Entre deux prises de vue, elle se laissait aller aux confidences.

- Qu’est-ce que je vais devenir ? Y as-tu pensé ? Donne-moi l’aubergine ! Tu étais le seul à me comprendre. J’ai bien essayé avec d’autres, mais ils m’ont prise pour une détraquée. Toi, tu sais bien que je ne suis pas folle…J’ai peur. Attends, pas encore. Tu ne peux pas imaginer comme c’est bon ! Mais toute seule, ce n’est pas pareil ; il faut que tu me regardes, que tu me dises que c’est beau, que je sente le poids de tes yeux sur mon corps… C’est pour ça que je fais des films. Je me les repasse, la nuit, dans le secret de ma chambre. Je me vois et c’est comme si tu me regardais. Je t’enverrai une copie de la cassette, tu veux bien ? Vas-y, tu peux tourner, je sens que je vais jouir !

Le film touchait à sa fin.

- À toi maintenant ! S’il te plaît, viens !

Elle me retenait prisonnier dans l’étau de ses jambes…

- Tu veux un autre café ? Tiens, en attendant, lis ces papiers !

adieux7-1

Elle est repartie dans la salle de bains. Bruits de tuyauterie. Rien que des formulaires bancaires ou judiciaires, des autorisations de prélèvement, des délégations de pouvoir… Elle revint, le visage et le pantalon fermés.

- C’est quoi ce papier ?

- Ça ? C’est mon avocat qui me l’a donné. C’est un formulaire  où tu demandes à renoncer à l’autorité parentale. Tu comprends, quand tu seras à dix mille kilomètres, il faudra bien que je prenne des décisions toute seule.

- Et la pension alimentaire, ce n’est plus le montant habituel ? Là, je vois qu’elle a presque doublé !

Elle se maintenait à distance.

- Bien sûr ! Tu t’imaginais peut-être que tu allais pouvoir partir comme ça, sans assumer tes responsabilités. Je te rappelle que Guillaume est maintenant au collège et qu’il a grandi ! Il coûte cher, de plus en plus cher ! Je vais l’avoir sans arrêt sur le dos, tous les week-ends, toutes les vacances… Tu ne vas pas me dire que tu ne peux pas payer, avec tout le fric que tu vas te faire là-bas !

- Ce n’est pas ce que je veux dire, mais…

- Alors, ne dis rien ! Ce gosse, on l’a bien eu ensemble, non ? Ça fait presque dix ans que je m’en occupe seule. T’es quand même un beau salaud ! Tu te barres au soleil, à toi la belle vie ! Et nous, alors ? Et tu te permets de pinailler ? Tu ne manques pas de culot !

Et elle parlait, parlait… Plus moyen d’échapper à son hystérie verbale. Je n’écoutais plus. J’ai signé.

 

à suivre...

adieux7

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 6 juillet 2018 5 06 /07 /Juil /2018 08:00

"Les adieux", nouvelle inédite

Chapitre 6

- C’est encore loin ?

Il est assis à l’arrière. Il n’a rien changé à ses habitudes. À peine installé dans la voiture, il a ouvert un livre. Les seules paroles qu’il m’adresse sont pour me demander le sens d’un mot ou me reprocher la longueur du trajet. Il a douze ans, c’est mon fils.

J’arrête la voiture au sommet d’une falaise qui domine la mer et des îles qu’on devine à l’horizon brumeux.

- Allez, descends ! On va marcher un peu.

adieux6-1Il fait la moue et soupire en refermant son livre.

- Ce n’est pas beau ?

- Si. Mais qu’est-ce que ça va nous donner d’aller voir de plus près ? Je parie que l’eau est froide, et de toute façon, je n’ai pas emporté mon maillot de bain.

Il me suit avec réticence, maudissant les accidents du sentier qui dévale entre les tumulus de granite déchiqueté. Sur la petite plage, il se contente de lancer des galets dans les vagues.

- Tu reviens quand ?

- Dans deux ans, mais j’espère bien que tu vas venir me rendre visite.

Silence.

- Je ne sais pas… Treize heures d’avion, c’est long !

- Peut-être, mais à l’arrivée, il y a le climat tropical, un autre monde…

- Justement. Je ne supporte pas la chaleur et encore moins les moustiques. Et puis, je parie que là-bas, je m’ennuierais. Ça ne m’intéresse pas vraiment. On s’en va ?

La voiture se traîne dans les encombrements des banlieues.

- Papa ?

- Oui, Guillaume, je t’écoute.

J’ai cru déceler dans sa voix comme une note de tendresse et d’inquiétude.

- Qu’est-ce que tu vas m’offrir pour Noël ?

- Je n’en sais rien. Mais pourquoi me parles-tu de ça ? C’est dans plus de quatre mois !

- Bien, comme tu vas t’en aller, tu pourrais y penser maintenant… J’ai envie d’une console de jeux vidéo. J’en ai vu une qui me plaît… Tiens, regarde !

Il me tend une page arrachée dans un catalogue. La référence et le prix sont entourés d’un trait rouge très épais.

- C’est pas trop cher ?

- Non, ce n’est pas le prix qui me gêne.

- Quoi, alors ? Elle n’est pas bien ? Si ? Alors, tu pourrais la commander avant de partir, comme ça je serais sûr de l’avoir pour la fin de l’année…

- Je vais m’en occuper.

- Merci, papa. Où est-ce qu’on va maintenant ?

- On rentre.

La porte franchie, il se précipite vers la télécommande du téléviseur et se laisse tomber dans le canapé. Hélène me retient dans le hall de l’immeuble.

- J’ai des papiers administratifs à te faire signer… As-tu quelque chose de prévu pour demain midi ? Alors, viens déjeuner avec nous. On règlera ça calmement…

à suivre...

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 4 juillet 2018 3 04 /07 /Juil /2018 08:00

"Les adieux", nouvelle inédite

Chapitre 5

Il ne restait plus qu’une poignée de jours et j’étais l’objet de toutes les convoitises. Pourtant, pendant toutes ces années, je ne les avais quittés ni des yeux, ni de la voix. Mais ils ne me voyaient pas, ne m’entendaient pas, même s’ils feignaient de m’écouter. Et maintenant que j’allais partir, ils se lamentaient.

- Mais pourquoi tu t’en vas ? Tu n’étais pas bien avec nous ?

Ils avaient organisé un grand repas familial, presque solennel. On avait battu le rappel : vieilles tantes, cousins lointains ou cordialement exécrés, amis de la famille… Il fallait marquer le coup. Le mariage et la mort demeuraient des motifs d’éloignement ou d’absence raisonnables. Mais partir, quelle idée !

adieux5À table, on m’avait placé en vis-à-vis un proche parent doué d’une sotte arrogance. Il crut bon de me livrer, en connaisseur, les enseignements d’un bref et unique séjour touristique, déjà vieux d’une dizaine d’années, qui l’avait mené dans l’hémisphère sud.

- Méfie-toi de la cuisine ! C’est épicé, c’en est presque immangeable ! Mais des paysages superbes… Et, là-bas, la vie, ça coûte rien ! Un repas au resto, une misère. On se demande souvent comment ils peuvent y arriver. Tu as pensé à la Nivaquine ? Parce que les moustiques… Et les femmes !

- Elles piquent aussi ?

- D’une certaine façon, belles à faire rêver !

- Tu rêves, toi ? Je n’aurais pas cru.

À l’autre extrémité de la table, ma mère me couvait du regard comme un nouveau-né. Mon père affectait le détachement viril. Il n’y avait que ma grand-tante octogénaire qui donnait libre cours à son désarroi.

- Mon pauvre petit ! Quand tu reviendras, je serai morte. Approche-toi que je te voie bien ! Tu as fait couper tes cheveux ? Pour la chaleur ? Tu es beaucoup mieux comme ça. Dis-moi, tu n’as pas peur de partir tout seul ? Tu ne connais personne, là-bas…

- Et toi, ma tante, tu es toute seule aussi, depuis des années et des années… Et tu ne changes pas.

- Oui, mais moi je suis vieille. J’ai l’impression que j’ai toujours été vieille. Crois-moi, méfie-toi de la solitude.

Elle me tenait la main, mais c’était elle l’enfant perdue.

Les bouteilles de champagne se succédaient. Et la vie reprenait son cours normal. On parlait déjà de mon retour, comme si mon exil ne devait être qu’une parenthèse. Pas question de point-à-la-ligne ! Non, tout au plus un aparté du destin. Même absent, ma place restait à leurs côtés, sur la scène, dans la même tragi-comédie en un acte, nulle part ailleurs…

- Tu sais, j’ai fréquenté autrefois un marin qui allait jusqu’en Chine, me confia ma grand-tante après m’avoir lâché la main. On se voyait une ou deux fois par an, ça dépendait des escales. Il m’a rendue à la fois très heureuse et très malheureuse. Tu comprends ça ?

- Tu aurais pu l’épouser…

- Je n’y ai jamais vraiment songé. Ce n’était pas sérieux. Pourtant, il devait m’aimer un peu pour revenir chaque fois me rendre visite. Rien ne l’obligeait… Et toi, quand tu reviendras, retourneras-tu voir ton amie ? Comment s’appelle-t-elle déjà ?

- Cynthia. Je t’en prie, ma tante, il ne faut plus parler d’elle.

- Alors, il va te falloir du courage !

Et puis, il y eut le sorbet à la poire, les photos souvenirs, le café, la promenade digestive, les rires et les pleurs des enfants, le rituel de la partie de manille… Enfin, ils sont tous repartis, par voitures entières, avec de grands gestes d’adieu par les portières aux vitres baissées. Guillaume est venu m’embrasser, un baiser furtif et pressé, comme d’habitude. Je l’ai retenu par le bras.

- Je viendrai te chercher demain matin. On passera la journée ensemble.

- Pour quoi faire ?

- Je ne sais pas encore. On verra.

 

à suivre...

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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