À découvert…
Présentation : Il y a presque trois ans, j'avais été contacté par Jacques qui me demandait de lui écrire une nouvelle mettant en scène ses fanstasmes candaulistes avec Anne, sa compagne. Cela avait donné le texte resté inédit dont vous allez prendre connaissance à partir d'aujourd'hui.
1. Ça faisait bien six mois qu’on avait franchi la ligne rouge. C’est bien simple, je n’osais même plus aller à la boîte aux lettres : rien que des factures, des lettres de rappel de plus en plus menaçantes. C’était un miracle si on ne nous avait pas encore coupé l’eau et l’électricité. Anne ne mesurait pas l’ampleur du désastre ; mois après mois, elle répétait que ce n’était qu’une mauvaise passe, que ça finirait par s’arranger.
- T’as qu’à demander un crédit à la banque, qu’elle disait.
- La banque ! T’en as de bonnes ! Avec notre taux d’endettement, ils ne voudront même pas en entendre parler. Tu veux savoir ce qu’ils m’ont répondu la dernière fois que j’y suis allé ? "Monsieur, on vous donne trois mois pour combler votre découvert, au-delà de cette échéance, nous nous verrons dans l’obligation de vous retirer votre carte de crédit et votre chéquier, et de vous inscrire sur la liste des interdits bancaires…"
- Bah, c’est du bluff ! T’inquiète, on va s’en sortir. T’es trop pessimiste !
Et puis, elle ne voulait plus entendre parler d’argent et la discussion s’arrêtait là. Jusqu’au soir où, en rentrant du boulot, je l’ai trouvée prostrée dans le canapé du salon, très pâle, à se ronger les ongles.
- Qu’est-ce qui se passe ? T’es malade ?
Elle m’a tendu une enveloppe à fenêtre. C’était l’avis de passage d’un huissier de justice qui viendrait le lendemain matin opérer une saisie de mobilier afin de couvrir une dette auprès d’un organisme de crédit. Les frais de dossier étaient exorbitants. Sans un mot, j’ai jeté la lettre sur la table du salon.
- C’est tout ce que ça te fait ! a lancé Anne. Mais tu te rends compte, c’est la cata !
- Écoute, ça fait des mois que je t’en parle et que tu ne veux rien entendre. Fallait que ça arrive. Maintenant c’est trop tard. Ils n’ont plus qu’à se servir, ils ont la loi pour eux.
Le lendemain soir, on n’avait plus ni télé, ni chaîne hifi. Anne était effondrée.
- Ils m’ont dit qu’ils repasseraient sans doute le mois prochain… Apparemment on a d’autres dossiers chez eux. Il faut trouver de l’argent et vite, j’ai pas envie de finir à la rue… Je vais chercher du boulot !
- En ce moment, autant chercher une aiguille dans une botte de foin !
- Et alors ! Je suis pas handicapée, à ce que je sache ! T’as une autre solution ?
- Peut-être…
- Vas-y, je t’écoute.
- T’as un beau corps, t’es bien foutue… L’autre jour, j’ai vu sur internet l’annonce d’une agence qui recherchait des femmes non professionnelles pour des exhibitions privées…
- Je t’arrête tout de suite : si c’est pour faire la pute, c’est non ! Il n’en est pas question !
- Qui te parle de faire le tapin ? T’aurais juste à faire un strip-tease à domicile. Le mec ou le couple te regarde sans te toucher. Ça dure une demi-heure, tu empoches tes 100 euros cash et c’est tout. C’est pas plus compliqué que ça.
- Mais ça va pas, non ! Et tu crois que je vais me foutre à poil, montrer mes seins et mon cul à un mec que je ne connais même pas… Tu me prends pour qui ?
- Pourtant, l’été à la plage, tu montres bien tes nibards à tout le monde sans que ça te gêne. Et si ma mémoire est bonne, tu m’as dit qu’avant de me connaître, t’avais fait un peu de naturisme…
- Ça n’a rien à voir ! Je ne veux plus entendre parler de tes plans à la con !
En fait, c’est elle qui m’en a reparlé deux jours plus tard.
- Dis-moi, Jacques, cette proposition de strip-tease privé, c’était sérieux ?
- Oui.
- Combien t’as dit que ça rapportait ?
- 100 euros la demi-heure…
- Et la fille, elle est toute seule en face de son public ?
- Pas forcément, elle peut se faire accompagner…
- Alors, je veux bien essayer, rien qu’une fois, mais je veux que tu sois-là. Sinon, j’aurai trop peur, je ne me sentirais pas en sécurité.
à suivre...
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